Forum de FilmDeCulte

En 1919, Mathilde a 19 ans. Deux ans plus tôt, son fiancé Manech est parti sur le front de la Somme. Comme des millions d'autres, il est "mort au champ d'honneur". C'est écrit noir sur blanc sur l'avis officiel. Pourtant, Mathilde refuse d'admettre cette évidence. Si Manech était mort, elle le saurait !
Elle se raccroche à son intuition comme au dernier fil ténu qui la relierait encore à son amant. Un ancien sergent a beau lui raconter que Manech est mort sur le no man's land d'une tranchée nommée Bingo Crépuscule, en compagnie de quatre autres condamnés à mort pour mutilation volontaire ; rien n'y fait. Mathilde refuse de lâcher le fil. Elle s'y cramponne avec la foi du charbonnier et se lance dans une véritable contre-enquête.
De faux espoirs en incertitudes, elle va démêler peu à peu la vérité sur le sort de Manech et de ses quatre camarades.


J’avais adoré le roman de Japrisot et à l’époque j’attendais le film comme le messie. Je l’avais pas revu depuis, le film s’était pas mal dilué dans ma mémoire et c’était le moment de le redécouvrir.
Je vois que le film est assez diversement apprécié ici même (si j’en juge les notes et le topic Top de Jeunet), certains doivent se régaler de la dégringolade de Jeunet depuis, mais perso je continue à bien bien adhérer à celui-ci.
Ca fait quand même du bien du cinéma populaire qui se prend au sérieux, avec des ambitions dans la mise en image et la reconstitution historique, même je perçois mieux aujourd’hui tout ce qui peut irriter (le vision image d’Epinal, un certain manque de profondeur, des tics dans la description des personnages, bref, sans doute tout ce qui conduira Jeunet à sa perte). En vérité, je trouve que la principale limite, assez indéniable, et l’utilisation de la voix off, qui sent la transposition du roman et est un aveu de faiblesse de cinéaste (particulièrement dans la conclusion, alors que l’on peut comprendre que la voix off guide le début des différents fils de l’intrigue), mais pour ce qui est des persos et intrigues secondaires, les petites histoires qui font la grande Histoire, je trouve le film toujours aussi émouvant et prenant (tout est déjà dans le roman, évidemment) et en fait j’en aurais encore bien pris encore plus, pour creuser les recoins et en faire une fresque encore plus ample (et lisser les quelques facilités de l’enquête).

En tout cas c’est un type de film que n’existe plus (et pour cause, co-production Warner), et si j’ai assez peur de revoir Amélie Poulain, celui-ci me parle beaucoup et je le reverrai avec plaisir.

Allez je copie-colle mon avis de l'époque (putain, plus de 20 ans..):

Voix off, voix over, voix intérieure, narrateurs délégués, flash-backs, plusieurs versions des mêmes événements, souvenirs visualisés... Il fallait bien une narration aussi variée pour retracer cette enquête alambiquée, pour rassembler petit à petit les pièces du puzzle. Jeunet démontre encore son goût et son talent pour la narration. L’écriture touffue est fluidifiée par un montage maîtrisé. Après le succès interplanétaire d’Amélie Poulain, Jean-Pierre Jeunet a eu le budget nécessaire ppur s'offrir une reconstitution (décors, costumes, accessoires...) grandiose. Une liberté de ton, aussi : le style, la "patte" Jeunet est reconnaissable à chaque plan, et sa mise en scène est toujours au service du récit. Mais le film a les défauts de ses qualités : cette maîtrise formelle a tendance à nous distancier de l’histoire. Autre élément de distanciation : le casting. Bien sûr, Jeunet a choisi pour chaque personnage "l’acteur le plus appropiré". Mais bon là ça produit tout simplement un défilé de têtes connues... Et donc, avant d’adhérer au personnage, on se dira "Oh tiens ! Jean-Pierre Darroussin !", "Eh, Bouli Lanners !", « Ouah, elle parle bien Français Jodie Foster », "Eh, c’est Jean-Paul Rouve." ou encore "Encore un qu’on a déjà vu dans Amélie Poulain !"... Mais bon, les acteurs sont dans l’ensemble tous excellents (en particulier Tautou, Clovis Cornillac, Dominique Pinon). Mais ne soyons pas rabat-joie car il faut saluer les tentatives de cinéma populaire d'envergure. Et malgré les quelques réserves, ce Long Dimanche est un beau film, soigné, porteur d'un beau message : l’espoir fait vivre.

4/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Pas revu depuis sa sortie.
J'avais vraiment aimé de voir justement le style Jeunet se frotter à un certain réalisme, en tout cas à un certain tragique inséparable du sujet historique. Il y a une vrai distance dans le temps (et encore plus dans les épreuves rencontrés par les personnages) pour justifier le côté galerie caricaturale. Mais ce qui plombe le film, c'est cette ignoble photographie qui ne colle ni à l'ouest breton, ni à Paris, ni au front de l'est. Ce faux sepia de carte postale d'époque, c'est la faute de goût qui empêche le grand film.

Pareil. La première fois, j'avais trouvé ça bien mais un peu trop Amélisé et en le revoyant, j'ai apprécié que ce soit un peu Amélie avec du gravitas.

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Jamais revu. Le moi d'aujourd'hui a sans doute un pire "souvenir" du film que l'appréciation modérée que j'avais dû en avoir à l'époque (globalement correct même si un peu pachydermique).

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Pareil, je me souviens l'avoir lu après un masque et la plume particulièrement élogieux à son sujet.
Aucun souvenir du film.