Forum de FilmDeCulte

Pour ma part, j'trouve ce film horrible comme le jeu de son interprète principale. Je me suis ennuyé comme un rat mort à l'époque.

Asseptisé dans le sens ou c'est un monde sans violence, sans peur, sans haine... les rapports entre les personnages sont ultra-gentillets, le passage ou Amélie " casse " le patron de Jamel façon " vous êtes un gros vilain et votre coeur est en pierre " encouragée par la foule humaniste est quand même vraiment too much. Quasiment tous les personnages ont en fait un bon fond, etc.
Que le monde soit irréel ne me pose pas de problème en soi, c'est juste que si on me présente un univers décalé, j'aimerais qu'il ait un intérêt. Ici j'y vois une vision kitschissime des choses, au sens du mot utilisé par Kundera (" exclut la merde de son champ de vision " ) qui me semble relever du calcul opportuniste et consensuel.

A posteriori j'aime également de moins en moins le film. Déjà qu'à l'époque j'avais pas aimé mais plus je le revois ou j'y pense plus certains détails me gênent vraiment par exemple le traitement de l'homosexualité bien réac avec la lesbienne (scène totalement conne d'ailleurs) et le fait de prénommer le seul arabe du film par un nom français. Ce ne sont que des détails peut-être mais ça concourt à donner au film ce côté rétrograde un brin nauséabond. Et puis oui il y a un populisme un peu gênant là dedans.

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CroqAnimement votre

Et est-ce qu'on ne peut pas y voir à l'inverse un rôle français, nommé dès le scénario, finalement joué par un arabe ? Ca change tout non ?...

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Netflix les gars, Netflix.

Plus je vois ce film, plus j'en apprécie sa valeur, ne serait ce que pour son originalité (écriture et mise en scène) et l'aspect aseptisé du monde dans lequel vit Amélie Poulain.
J'espère bien être aussi rétrograde et nauséabond que Jeunet.

Pour moi, c'est plutôt ça, oui. Puis si on l'avait appelé Mohammed, d'autres auraient reproché au film le stéréotype de l'arabe épicier.
En fait, j'imagine mal Jeunet se dire "je vais prendre un arabe mais je vais le prénommer Lucien histoire d'aseptiser le monde décrit" ou un truc du genre.

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Et puis merde quoi, je vois pas pourquoi on devrait faire une fixette sur ça même si c'est rare, j'ai une amie Rebeu qui s'appelle Julie, ses parents ont voulu lui aseptiser la gueule ?

En même temps, ça reste un monde qui comprend des gens (et des enfants) malheureux et solitaires, des personnes malades, des familles éclatées, des couples qui ne s'entendent pas, des vieux abandonnés chez eux, des commerçants racistes (ou cons, si l'on considère Lucien comme un personnage français), etc. Je trouve le monde décrit finalement assez dur, totalement égoïste, et très loin d'être idéal – même si en effet il ne montre pas toutes les atrocités du monde (mais est-ce vraiment le but ?). Le monde décrit dans Amélie Poulain, dans vingt ans, deviendra celui de Delicatessen.
Même la solution apportée par Jeunet via Amélie est infime et totalement désuète (la vanne lancée au commerçant, effectivement), une solution à laquelle lui-même ne croit pas forcément, d’ailleurs - du moins c'est l'impression que j'ai en voyant le film. Un tout petit quelque chose contrastant avec le rêve d’Amélie (quand elle se voit en Mère Thérésa), et qui concrètement ne change rien et la rend toujours un peu plus solitaire (« mais elle, qui va s’occuper d’elle ? »).
Je trouve le film, si l’on prend la peine de le regarder d’un peu plus près, beaucoup plus noir qu’on le croit. Je ne vais pas tenter de le faire passer pour une grande œuvre sombre non plus, mais j’ai toujours du mal à voir en quoi le monde décrit serait vraiment aseptisé.

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C'est un truc assez commun, les prénoms français un peu classiques chez les familles immigrées.

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Et c'est un truc assez commun chez les français de voir du racisme n'importe où.

Euh je ne trouve pas non, pour en avoir fréquenté un certains nombre, j'en ai quand même pas vu des masses dont les enfants s'appelaient Jean-Pierre ou Maurice.

Le monde présenté dans le film, sinon, les gens ont beau n'y être pas tous complètement heureux dès le début, dès qu'ils y mettent un peu de bonne volonté ou de gentillesse tu te rends compte que ça y est, les problèmes disparaissent. Quand Amélie se mèle des affaires des autres, c'est bénéfique, alors peut-être que le réal n'y croit pas en lui-même, toujours est-il qu'à ce qu'il montre c'est la solution aux problèmes puisque ça va bien mieux après le passage d'Amélie qu'avant. Elle n'est solitaire qu'au début et trouve quand même l'amour à la fin, c'est quand même très simplet et facile.
Le personnage con ou raciste, il est présenté comme une exception, la façon dont la foule est prète à se mettre contre lui montre bien qu'en fait les gens ne sont pas méchants au fond de leur petit coeur d'enfant
C'est pour ça que je parle de kitsh : les aspects mauvais de l'existence sont présentés comme des anomalies, pas comme des composantes normales de la vie. C'est très polissé et ça ne me parle pas du tout.

Tu es le premier à parler de racisme.

6/6, peut-être le meilleur Jeunet.

Et j'attends beaucoup de "Micmacs à tire-larigot" même si les échos sur le scénario sont pas rassurants...

Ben non.

Qui a accusé le film de racisme ?