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Tout semble réussir à Michael Boll :une vie facile, une carrière prometteuse,et même une compagne séduisante. Sa vie bascule lorsqu'il rencontre Alex. Ce dernier est un vagabond étrange, qui entraine Michael dans la drogue, le sexe et la violence.

Encore un film que j'avais découvert il y a une vingtaine d'années et dont il ne me restait pas grand chose si ce n'est une sextape diégétique et son aspect proto-Fight Club (sans le twist). C'est ce que le scénario - signé David Koepp! - propose de plus intéressant : la peinture de l'Amérique post-reaganienne avec ses yuppies tout proprets qui ne demandent qu'à tremper dans un monde où leur pouvoir dépasse le simple domaine professionnel (c'est sorti un an avant que Bret Easton Ellis ne publie American Psycho).

Ça raconte la même chose sur ce protagoniste émasculé qui se laisse séduire par un mâle alpha qui est tout ce qu'il aimerait être. "All the ways you wish you could be, that's me. I look like you want to look, I fuck like you want to fuck... I am smart, capable, and, most importantly I am free in all the ways you are not." C'étaient les mots de Tyler Durden, ça pourrait être ceux du personnage de Rob Lowe, qui n'est pas un alter ego né de l'imagination du héros mais une figure tout aussi trouble, aux motivations floues, sorti de nulle part, qui se charge de "libérer" l'employé en col blanc, avec cette même charge homoérotique et nietzchéenne dans leur relation.

Après, ça reste plus vulgos que chez Fincher (vraiment, le LA interlope du début '90s est vaguement ringard). Il n'y a aucune ironie ni satire sociétale, on reste dans une approche de thriller standard (même formellement, avec sa photo de film noir eszterhasien), avec ces étapes obligées (mais qui sont tout de même incarnées par les thématiques susmentionnés dans un premier temps) avant de basculer complètement dans un troisième acte purement réactif et prévisible qui n'a plus rien à dire.

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