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MessagePosté: 02 Déc 2024, 10:35 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
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Un peu déçu parce que je m'attendais à un film beaucoup plus dingue. Son précédent court, Les démons de Dorothy, qui était pourtant dans la même lignée, me semblait plus délirant et inventif. Ici ion retrouve cet univers factice/queer entre Mandico et Yann Gonzalez mais plus ouvertement pop et sans aucun complexe pour une culture considérée comme abêtissante et vulgaire (la télé réalité, la musique pop à la Lorie, la chirurgie esthétique...) et qui ici prend des airs de tragédie épîque chantée par un choeur en la personne d'une influenceuse totalement botoxée qui fait une vidéo youtube pour raconter tout le drama. Influenceuse jouée par un Bilal Hassani vraiment excellent et hilarant. Tout ça racontant une histoire d'amour entre une chanteuse pop aux portes de la gloire et une chanteuse punk anti système.

Alors là où le film est fort c'est dans cettre espèce de dynamitage interne de tout cet univers nostalgique évoqué par le réalisateur qui fait d'un pseudo Star Academy, une émission présentée par des personnes trans. Rien n'est réaliste mais en même temps tout est un appel à une vraie nostalgie pour une époque (celle de son adolescence) dans laquelle il est aisée de se reconnaître pour des gens nés dans les années 80. Un vrai monde queer assumant totalement son artificialité même si finalement déroulant un canevas assez classique (peur de l'homosexualité en 2005, popstar qui oublie son premier amour, inversion de la célébrité etc...). Mais l'histoire d'amour marche, les personnages sont immédiatement touchants dans leur jeunesse, leur côté frondeur et passionnée. et le film qui prend des airs de comédie romantique possède un indéniable charme qui fait qu'on ne veut que leur bonheur.

Le problème c'est que d'une part le film est bien trop long, certaines scènes de danse/musique aurait vraiment gagnées à être raccourcies et d'autre part l'histoire d'amour est finalement très banale. Déshabillé de ses oripeaux les plus ostentatoires que reste-t-il au film ? Pas grand-chose en fait. Et si j'aime beaucoup le regard du cinéaste sur ses personnages où tu sens qu'il les aime profondément et cette espèce de foi totale et si premier degré en ce qu'il raconte dans toute sa naïveté nue (s'approchant là plus du côté de Poggi/Vinel), en tant que spectateur je ne suis pas totalement conquis. C''est touchant, c'est mignon, c'est marrant (j'ai "pas touche" dans la tête depuis trois jours) mais c'est pas grand-chose, c'est un peu anecdotique alors que paradoxalement le film ne ressemble vraiment qu'à lui-même. J'aime beaucoup le casting sinon (mais j'ai été perturbé parce que j'ai cru tout le film que Billy Kohler était joué par Garance Marillier mais en fait pas du tout), l'actrice qui joue Mimi Madamour (quel nom) est très belle et très émouvante.

Voilà, un moment sympathique, un film enthousiasmant par moments, un peu agaçants à d'autres. Un peu du mal à comprendre le délire critique, genre Les Inrocks qui le mettent dans leur top avant La zone d'interêt no comment...

4/6

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 02 Déc 2024, 17:58 
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Si Velvet Goldmine n'était pas assez gay, en voici la version LGBTQIA+, Vulvet Goldmine.

De loin, je pensais qu'il s'agissait d'une comédie bitchy sur des chanteuses en préfabriquées et c'est ce qui m'avait attiré mais à l'arrivée, j'ai trouvé plus intéressant cette simili-tragicomédie musicale qui traverse le temps, hantée par le spectre des chanteuses de variété crypto-gay des années 80 jusqu'à la scène queer d'aujourd'hui en passant par l'ère des popstars issues d'émissions type A la recherche de la nouvelle star (qui est la vraie ref, et non Star Academy, bouh Art Core le noob) comme métaphore du formatage hétéronormatif.

Le tout est sans cesse mis en balance avec le regard des autres, notamment des médias et des fans, qui peuvent passer aisément de l'adulation à la détestation, le film cinglant leur entitlement, leur appropriation, comment on est passé de programmes genre Fan 2 aux à l'auto-mise en scène d'aujourd'hui sur YouTube et les réseaux sociaux.

Le récit en soi est finalement assez classique (et trop long) mais l'habillage apporte un peu de fraîcheur et si je n'adhère pas toujours aux aspects les plus caricaturaux (le personnage de Bilal Hassani m'agace) et que le jeu est parfois approximatif, j'adore la BO dont certaines chansons sont signées Yelle ou Rebeka Warrior (de Sexysushi), et Langlois réussit assez bien le portrait d'une époque.

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MessagePosté: 02 Déc 2024, 19:42 
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Antichrist
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Le film me crispe tellement depuis Cannes.


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MessagePosté: 02 Déc 2024, 20:02 
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Ah oui et ça va déclencher des allergies chez nos amis restés au stade anal du réalisme chronologique : les deux meufs de 18/20 ans parlent en 2005 comme des meufs d'aujourd'hui, à base d'anglais omniprésent, de référence au patriarcat, etc.

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MessagePosté: 02 Déc 2024, 20:38 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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la réf au Jedi est évidente


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MessagePosté: 11 Déc 2024, 10:19 
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Film Freak a écrit:
Ah oui et ça va déclencher des allergies chez nos amis restés au stade anal du réalisme chronologique : les deux meufs de 18/20 ans parlent en 2005 comme des meufs d'aujourd'hui, à base d'anglais omniprésent, de référence au patriarcat, etc.


ça m'a beaucoup gêné, mais pas uniquement par l'aversion aux anachronismes que l'on connait à quelques uns des plus brillants esprits qui fréquentent cet endroit.

le film se situe clairement dans un univers imaginaire, sur une autre planête. alors pourquoi le dater, le localiser, faire des références aussi visibles à la culture populaire ? ça créé des anachronismes en cascade, des reproductions ratées de références connues, ce qui perturbe et pirate. le modèle the substance est évident, juste un monde imaginaire qui flotte, mélangeant des refs de différentes époques, et reproduisant efficacement mais grotesquement. ça me paraissait bien plus malin que de reproduire britney qui se rase les cheveux à paris en 2015.
ça aurait aussi pu être la base d'un travail sur la culture mondialisée des millenials / gen z, dont les références se trouvent sur internet/ films sans frontières et pas de le pays réel qui les entoure, ce qui créé un décalage que notre génération connait bien. mais non. d'autant plus intéressant que dans le cinéma comme dans la pop il y a une génération d'artistes qui aspirent à faire des choses qui ne marchent pas ici : les popstars féminines en france ça n'existe pas et ça ne marche pas, il y a lorie y a 25 ans qui a marché 2 ans avec les petites filles, shy'm qui a eu 1 petit tube et peinait à remplir un olympia, et c'est tout. le punk n'en parlons pas. donc soit on est dans un monde alternatif, soit on est à paris 2005 et on fait un truc là dessus, mais le choix de mélanger les deux approches a beau être parfaitement volontaire, j'ai juste trouvé que c'était une mauvaise décision qui ne permettait d'aller à fond dans aucune des directions potentielles.

et par ailleurs, ça reflétait forcément un manque de travail sur les différentes époques à part des choses très superficielles. et donc, quitte à dire que c'est à paris en 2005/2015, on pouvait justement voir la manière dont la culture collective définit les cultures individuelles, qui définit les êtres et donc leurs relations. c'est vrai pour tous les êtres humains de la planète, et tout particulièrement pour les gays et lesbiennes, dont les vies sont quand même intégralement définies par ce que la société les laisse vivre à une date précise dans un lieu précis. là on a le truc vraiment très basique et un peu débile de l'homosexualité cachée puis révélée de la fille, qui ressemble à un truc pour le coup d'un autre âge : la sphère pop française en 2015 qui est choquée qu'une chanteuse ait eu une aventure lesbienne, ridicule.

en refusant ce travail, le film se condamne un peu lui-même à n'être que très superficiel et à ne pas parler de grand-chose, à part cette histoire d'amour qui, vous l'avez dit, est fondamentalement assez classique. classique, mais néanmoins bizarre, parce que j'étais surpris que ce film qui incarne jusqu'à surjouer le wokisme (l'avertissement en écriture inclusive pour les spectateur.rice.s photosensibles au début...) se complaise dans la glamorification de ces comportement totalement toxiques. et par ailleurs moi les lesbiennes toxiques et violentes c'est une sous-catégorie bien connue et pour laquelle je n'ai aucune sympathie, donc c'était compliqué.

j'ai par ailleurs rigolé parce que j'ai passé 1h50 à me dire que c'était beaucoup trop long, le film dans son ensemble et pendant 15 scènes individuells et oh incroyable il a monté lui-même son film.

sinon je reconnais plein de trucs sympas, évidemment l'originalité de la chose, la générosité sans fin du film et de sa da du haut de ses 2 millions de budget, l'incroyable casting des 2 principales, des tas de petits trucs réussis. mais rien de tout ça ne m'a parlé, et je ne pouvais pas m'empêcher de penser qui se ça ne me parlait à moi, gros dep féru de pop (culture), il y avait un souci.
et donc effectivement, 10k première semaine, ça va finir sous les 20, et on est un plan dans un paradoxe français : d'un côté, c'est fou cette industrie qui crame 2 millions dans un film qui en rapportera 150 000 avant de disparaitre corps et biens, ce qui était évidemment prévisible dès le départ. d'un autre, quitte à cramer 2 millions, c'est sympa que ce soit sur un film fort comme ça, qui témoigne d'un moment et d'une culture, que je trouve vraiment globalement raté mais on s'en fout, si c'est raté c'est qu'ils ont essayé et c'est bien le principal.


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MessagePosté: 11 Déc 2024, 11:23 
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FingersCrossed a écrit:
les popstars féminines en france ça n'existe pas et ça ne marche pas, il y a lorie y a 25 ans qui a marché 2 ans avec les petites filles, shy'm qui a eu 1 petit tube et peinait à remplir un olympia, et c'est tout.

Tu oublies Alizée, qui semble être la grosse inspi vu le titre chanté et la parenté avec Farmer, mais effectivement, aucune n'a la pérennité d'une Spears.

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