Forum de FilmDeCulte

oh mais le film de boomer que voilà.

tout commence avec daniel auteuil, qui a été un de nos grands acteurs, avant de donner l'impression à l'approche de la soixantaine de lâcher la rampe, et de faire ce que fait tout bon boomer : faire fructifier son capital acquis pendant les années fastes tout en profitant de tout ça au soleil. il a donc commencé à prendre les gros chèques, choisir les films pas chiants à faire, un bon film tous les 36 du mois, une décennie 10 catastrophique.
il avait vaguement envie de réaliser sans avoir grand chose à dire, il a donc profité de la vague des acteurs-qui-réalisent pour faire des adaptations de pagnol et zeller puis c'est quand même beaucoup de travail et donc, comme toutes les grandes vocations, il a arrêté au bout de 4 films il y a 6 ans et il voulait s'arrêter là.
il avait vaguement envie de chanter, donc il a fait 1 album, fait sur mesure par un nom important (gaetan roussel, qui compose des albums pour tous les débutants de 71 ans bien sûr), ça s'est vendu à 13 exemplaires mais ça ne l'a pas empêché de se lancer dans une belle tournée aux places très chères, et de faire un deuxième album dans la foulée.

et aujourd'hui, sa fille nelly veut devenir productrice, et il faut bien aider ses enfants donc il revient à la réalisation avec un projet bien safe (un drame judiciaire, genre dans lequel il s'est gentiment spécialisé avec le mensonge pour france 2, au nom de ma fille, un silence...)(et le film est coproduit par... hugo gélin). et comme il ne faut pas favoriser un enfant par rapport aux autres, son autre fille aurore joue aussi dans le film. et il ne faut négliger les copains, gaetan roussel a un rôle aussi.

et l'industrie du cinéma a ceci de fascinant que le contenu artistique s'adapte totalement aux réalités industrielles. alors daniel est un boomer de 74 ans, le public du film sera à 80% à la retraite, et il sera diffusé sur france 2 pour un public dont la moyenne d'âge sera probablement encore plus élevée. et c'est donc un pur film de vieux. formellement, il y a 0 recherche, 0 volonté particulière de cinéma, vraiment tout est parfaitement formaté, la seule différence avec un téléfilm est le budget manifestement généreux et quelques plans vaguement soignés parce que daniel a dit à son chef op qu'il voulait que ce soit beau, et le chef op culpabilisait de prendre un chèque pareil sans faire au moins 3 cadres qui lui auront pris 17 minutes. ça dure 2 heures, on prend son temps, il ne faut pas brusquer alain et maryse avec une forte probablité qu'ils s’assoupissent pendant le film il faut qu'ils puissent reprendre - c'était la même philosophie avec les feux de l'amour, ça fonctionne ici aussi. et dans le fond, une petite affaire judiciaire qui est troublante sans bouleverser personne, d'après le blog de maitre mô, les csp+ parlent aux csp+, on est sur les petits critères que les boomers du cinéma français se sont fixés pour eux-mêmes il y a 40 ans et c'est pas à leur âge qu'on va les changer !! ("un beau portrait d'un homme qui se perd dans ses convictions, mais les convictions de sont-elles pas de l'auto persuasion...?").

alors tout ça n'est pas mauvais, hein. il n'y a pas de faute de goût ni rien, c'est proprement fait, daniel est un peu trop vieux pour le rôle mais sa plaidoirie finale est nickel, l'affaire est vraiment sans grand intéret mais la chute est percutante, gregory gadebois est très juste, ça fait toujours plaisir de voir birgit-de-borgen même si elle a l'air de parler en phonétique, les trucs de justice m'intéressent toujours même si cet angle unique qui se développe me gave un peu. il y a ensuite le 'portrait de l'homme', je n'ai pas du tout été sensible, principalement parce que les avocats racontant leur histoire en se glorifiant et en sondant leur âme ça m'inspire une antipathie épidermique mais j'imagine que ça peut parler à des gens. pour le reste, c'est un jeu de pour et de contres sans grand intéret, il y a des jolies scènes mais la procédure n'est pas montrée de manière intéressante, l'absence totale d'ambition cinématographique de la chose est compensée par le fait que tout le monde fait bien ce qu'il a à faire... pour ne prendre qu'un exemple, on peut parler de la procureure, efficacement jouée par alice belaïdi, mais en comparant aux deux procureurs récents du cinéma français - antoine reinartz dans anatomie ou nicolas briançon dans goldman - on voit bien qu'il n'y a ni x facteur, ni rien de particulier à dire, pas d'angle, rien, c'est juste propre quoi.

donc au final un film de flux, pas activement désagréable mais encapsule les problèmes de la gérontocratie de la société française, avec cette génération qui ne veut rien lâcher, incapable de transmettre le flambeau à part à ses propres enfants - qui ont bénéficié d'une société ouverte pour réussir et ne fonctionnent plus qu'au népotisme aujourd'hui, touchant des dividendes disproportionnées de leurs apports passés alors qu'ils n'ont manifestement plus grand chose à apporter aujourd'hui.

Je pensais pas y aller puis la bande-annonce m'a fait dire pourquoi pas. Bon, on va pas en faire une prio.

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Ouais la ba est pas mal.
Sinon, si c'est un tremplin pour sa fille productrice, le conflit est moins générationnel que ne le suggère la conclusion de la critique initiale, même si tu nuances.

Edit : le truc marrant c'est que sa fille (et celle d'Emmanuelle Béart donc) semble s'être spécialisée dans ses études dans le droit à la propriété artistique. Tout un symbole comme on dit.

J'ai arrêté de lire à "GAETAN ROUSSEL".
Et donc mon envie de meurtre est revenue.

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Netflix les gars, Netflix.

Je te l'ai dit sur FB, tu vas tuer quelqu'un (ou te flinguer) devant Challenger

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Parce que tu crois que je vais voir ça un jour ?

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Netflix les gars, Netflix.

Je te charrie un peu parce que je sais que ça fait partie de ton cheval de bataille. Disons que tu pourrais tomber dessus en zappant. Et que je serais vraiment curieux de ton avis !
Sans être affreux (il y a largement pire), c'est vraiment représentatif de l'énorme fainéantise qui règne chez les scénaristes de la comédie, capables de te foutre en l'air un argument en or, et la toute aussi énorme tolérance de producteurs incapables. Même Rocky : A XXX parody exploite mieux le truc.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Tout le twitter juridique va aller le voir ; le texte de Maître Mô est génial, je l’impose à tous mes stagiaires ou collaborateurs.

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There is no such thing in life as normal

Ah, c'est inspiré de ce texte. Je l'ai lu il y a quelques années, et il faut admettre qu'il reste en tête.

C'est celui que tu avais partagé ici?

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Probablement (pas retrouvé cela dit).

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There is no such thing in life as normal

Elle a été relatée dans la presse ?

Pas quand tu essayes d’expliquer le métier d’avocat.

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There is no such thing in life as normal

Souvenir d'avoir lu cette histoire en 2011, ça m'avait bien marqué ouais.

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CroqAnimement votre