Forum de FilmDeCulte

La vraisemblance n’est pas le critère que je privilégie systématiquement pour analyser une œuvre. Et je ne pense pas que ce soit l’unique angle sous lequel un film doit être interprété. Ce qui m’importe avant tout c’est sa cohérence, et avec le parallèle que j’ai fait avec Fort Apache (qui peut tout à fait être une élucubration farfelue de ma part, je rêverais de pouvoir poser la question à Hamaguchi) c’est cette interprétation qui m’a semblé la mieux adaptée à cette situation.

Je regrette presque ce dernier paragraphe, parce que je savais qu’il serait la source principale de discussion sur le film, tout le monde aime à décrypter ces zones d’ombre, mais le film vaut tellement mieux que cela.

Justement je trouve que la cohérence interne de ton interprétation n'est pas ouf. Mais la mienne non plus: pas grand chose ne prépare à une telle fin dans ce que l'on voit du personnage, hormis les indices mentionnés.

Ton dernier paragraphe, ne le regrette pas, la fin du film y pousse et c'est dommage, tout le monde ne va retenir que cette ligne de fuite alors qu'au final pas sûr que ce soit le plus intéressant.

Pour lever le doute, mon interprétation est totalement cohérente avec la fin de Fort Apache.

A ceci près que

Tiens d'ailleurs je mate le débat de Critikat, Josué Morel dit la même chose que moi: la fin se met peut-être être en travers de la complexité du film avec sa fausse opacité pas si intéressante: https://www.youtube.com/watch?v=euc0GPz67TM

Et l’influence de Godard est validée.

Je ne savais pas qu'ils avaient sorti une vidéo sur le film (ils devraient les rendre plus visible sur leur site), je m'en vais rattraper ça.

Elle est en ligne depuis ce midi.

écoute, si jamais je peux, je lui poserai la question. As-tu vu le Déménagement de Shinji Somai ? Je pense l'influence bcp plus évidente qu'un western...

Oui, il m'est un peu passé au-dessus de la tête, du coup difficile de faire le lien avec celui-ci.

La fin quand même, quand la fillette traverse la forêt pour arriver sur la plage, face au bateau de ses parents.

Pareil, le rapprochement avec Déménagement ne me paraît pas évident ou en tout cas les deux fins me semblent ne pas du tout raconter la même chose.

C'est vraiment un film fascinant mais aussi assez agaçant si bien que plus d'une semaine après l'avoir vu je ne sais toujours pas très bien quoi en penser. Le film est fascinant par sa densité tranquille, qui ne tient vraiment pas à grand-chose, une poignée de personnages, de situations (les bûches, les bonbonnes d'eau) mais pourtant ça raconte énormément de choses aussi bien cinématographiquement (cette utilisation de la musique, cette apparition de la fille avec son père lors d'un travelling...) que sur les territoires fimés (qui me semble bien plus profondes qu'une confrontation superficielle vie rurale vs vie citadine).

Cependant le film est insaisissable et l'assume pleinement avec une fin totalement kamikaze qui ne m'a pas vraiment convaincue. Et plus je lis des analyses ou des interprétations et moins elle me convainc. Trop radicale et étrangère au film elle ne se laisse pas vraiment appréhender, jouant sur ce qui est réel et ce qui ne l'est pas, installant brutalement une violence intolérable de la part du personnage envers lequel le spectateur ressent le plus d'empathie, nous déstabilisant totalement dans ses dernières minutes sans véritablement parvenir à raccorder ces quelqeus minutes aux 90minutes qui précèdent.

Alors ça ne gâche pas le film qui a plein de qualités et qui prouve clairement que Hamaguchi est un cinéaste passionnant. C'est vraiment un film qui donne envie d'y revenir, d'y repenser, de l'explorer plus avant sur les dymaniques qui sont en jeu, sur cette idée de la répétition des gestes confrontée à l'unicité (le citadin tout heureux d'avoir coupé une buche), le silence versus la parole (cette scène centrale pivot de la réunion où je retrouve la complaisance de Hamaguchi pour une longueur excessive qui m'avait laissé sur le carreau de Senses) etc... Mais le film a une espèce de majesté tranquille, sans aucune esbrouffe (ces cut de musique peut-être légèrement ostentatoires) qui impressionne c'est indéniable.

A voir comment il vieillit et assez curieux d'entendre Bégaudeau dessus (sujet de son prochain podcast) vu qu'aucune critique lue pour le moment n'a réussi à me convaincre ou à délier les mystères du film (notamment celle totalement creuse du pourtant talentueux M.Gérard sur Critikat).

4-5/6

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CroqAnimement votre

Moruel il est très bon. Vraiment un crack et un plaisir à écouter.
Intéressant ce débat mais là encore on fait presque abstraction de la fin parce qu'on sait pas quoi en faire...

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CroqAnimement votre

Pas osé fangirler alors que je l’ai vu deux fois tenir la caisse aux 3 Luxembourg.

Tu fais la même faute que moi