Une paisible colonie sur une lune lointaine est soudain menacée par les armées d'un tyran et place tous ses espoirs de survie entre les mains d'une mystérieuse inconnue. LUNDI 14 JANVIER 2013 :
Film Freak a écrit:
Zack Snyder is developing a Star Wars film that will take place after Episode VI and run parallel to the upcoming trilogy.
Right now, we know that the plot will be loosely based on one of the greatest films of all time, Akira Kurosawa‘s 1954 masterpiece, Seven Samurai.
Je suis partagé entre la peur de voir la saga cinématographique "diluée" par des spin-off et l'excitation de voir différents réalisateurs donner leurs visions de Star Wars sans avoir à coller à tout pris à l'intrigue générale de la nouvelle trilogie.
En gros, ça revient à faire de l'Univers Étendu directement au ciné, et ça, dans l'absolu, pourquoi pas?
Lol triste pour la dernière phrase rétrospectivement.
Mais
I stand by mon commentaire juste avant.
Ça aurait été mortel si les spin-off avaient permis à des auteurs de blockbusters de faire de
Star Wars une saga pop art où chaque artiste aurait les mains libres pour livrer son interprétation de ce bac à sable quand même incroyable. Enfin, si les
patrons avaient permis...
Bien qu'il ait démenti cette rumeur à l'époque, Snyder ne pouvait qu'avouer, lorsqu'il annonça
Rebel Moon, qu'il s'agissait du même projet. Et finalement, après 8 années tumultueuses chez DC, peut-être était-ce pour le mieux. Loin du carcan de Lucasfilm, du canon et de la continuité et du
fan service, le cinéaste pouvait faire ce qu'il voulait. Mais visiblement, ce qu'il voulait, c'était refaire exactement la même chose en moins bien.
Ici on est Snyderbro depuis son premier long en 2004 et j'ai toujours été client de la façon qu'il a eu de tour à tour réinterpréter, transposer,
updater, adapter, subvertir et s'approprier l'illustre matériau de base auquel il s'est attaqué, au grand dam des fans de la première heure des œuvres en question. Mais là j'ai l'impression que c'est fini. Son dernier en date,
Army of the Dead, dont le titre original (et le genre) bouclai(en)t de façon involontaire la boucle avec son premier film,
L'Armée des morts, aurait dû, par sa simplicité, s'avérer une récréation divertissante et simplement troussée, mais Snyder signait un improbable film moche passant à côté de son potentiel fun.
Peut-être que le sérieux de pape lui sied davantage? Au vu de ce
Rebel Moon dévitalisé, il faut croire que non. Le souci n'est pas tant dans le ton, Snyder a bien le droit de vouloir mythifier son aventure
pulp, mais le mec a perdu le mojo, c'est fou. Je n'aurais jamais cru dire ça un jour d'un Zack Snyder, avec son fond et surtout sa forme idiosyncratiques, mais son dernier opus est terriblement générique, dans l'écriture comme dans le visuel.
Une fois de plus après
Army of the Dead, Snyder est son propre chef op et si cette fois, ce n'est pas moche, ça reste étonnamment plat. J'ai vraiment l'impression que le passage au numérique ne lui a pas fait du bien. Certes, ce n'est pas le numérique fade du tout-venant du blockbuster actuel mais c'est le numérique léché lambda de n'importe quelle série thunée de plateforme (comme...les séries
Star Wars justement). En outre, étant donné que le style Snyder a tout de même influencé une partie du cinéma à grand spectacle (jusque dans les Marvel, cf. les rares plans badass de
Thor Ragnarok), les quelques "signes ostentatoires" de snyderisme qui restent ici comme le
speed ramping et les ultra-ralentis ne suffisent plus à se distinguer.
Il suffit de voir l'ouverture qui remplace le texte déroulant de la saga modèle par une voix off balourde (Anthony Hopkins!) mais l'image qui l'accompagne, c'est...juste un vaisseau qui traverse l'espace et passe devant la caméra??? (ok le vaisseau phallique traverse d'abord un portail qui s'ouvre soudainement dans l'espace comme un vagin mais ça c'est le premier plan, le reste c'est vraiment ce que j'ai décrit).
Durant les 20 premières minutes, je peux éventuellement accepter le fait de la jouer profil bas. Il reste des vistas abusées (l'héroïne dans les champs sous un coucher de planète rougeoyant
as fuck en mode
Autant en emporte Saturne) mais le film semble vouloir s'attarder un chouille sur ce petit village, quelque part entre Far West et hameau viking (il a tout mis, Zack), et ses personnages (j'aime beaucoup Sofia Boutella qui a une vraie gueule, et Michiel Huisman m'a toujours été sympathique alors leurs archétypes ne me déplaisent pas mais il y a surtout un beau personnage de droïde vétéran qui se découvre une âme, doublé par Hopkins justement).
Mais lorsque l'on rentre de plein fouet dans le concept
Les 7 samouraïs x Star Wars, tu te rends compte à quel point ça va vraiment être ça.
Pourtant affranchi de la franchise, Snyder nous ressert des nazis de l'espace (cette fois, les uniformes seront ENCORE PLUS comme ceux des SS!), des séquences mille fois vus (ÉVIDEMMENT que les méchants soldats de l'Empire, pardon, du Régent, vont tenter de violer une fermière) et les mêmes clichés et archétypes de
space opera fatigué. Enfin, qu'il y ait des chasseurs de prime et des cyborgs, une
cantina et même des simili-sabres laser ne me dérange pas mais comment peut-on inutilement étirer son exposition sur 2h04 (je suis gentil, je ne compte pas les 11 minutes du générique de fin) et ne proposer AUCUN personnage un tant soit peu original? Et ces méchants sans
rizz, pouah (Ed Skrein est vraiment l'une de spires choses qui soient arrivées au cinéma).
Le droïde susmentionné disparaît à partir de la vingtième minute et ne réapparaît que dans le dernier plan.
Et oui, parce qu'il ne s'agit que de la VERSION COURTE (et PG13) de la PREMIÈRE PARTIE d'un diptyque. La putain de ta race. Vraiment, l'expérience du Snyder Cut, ça l'a vrillé. Son
Justice League de 4h était déjà inspiré du Kurosawa (Zack a 3 idées dont deux sont
Les 7 samouraïs et
Excalibur) et pareillement long dans sa mise en place. Mais au moins les personnages existaient (certains avaient eu un film avant pour ça cela dit).
Peut-être la version longue apportera-t-elle des nuances intéressantes pour faire des personnages autre chose que leur look ou leur titre et une vague
backstory mais ce sera sans doute narrativement encore plus inerte.
En interview, Snyder évoque qu'après le refus de Lucasfilm, le projet a été pensé comme une série, chaque épisode suivant le recrutement d'un nouveau membre, mais Kurosowa faisait tout son film en moins de 3h30 et les deux westerns tournent autour de 2h10. Rien ne justifie DEUX films de 2h chacun (en version courte, je n'ose imaginer la durée totale de la version longue).
"Mais Bob, on s'en fout, c'est un Zack Snyder, personne n'est là pour Le ScÉnaRiO. On veut juste voir des persos badass qui se tapent dans des tableaux outranciers."Mais c'est justement là où le bât blesse. Même dans l'action, c'est anémique. Les combats et les
gunfights sont mous et manquent cruellement d'inventivité. Il y a bien des petits détails de direction artistique séduisants et deux-trois plans vaguement iconique mais où est passée l'exubérance de
Sucker Punch? C'était le premier film "original" de Snyder et déjà bien sous influence mais c'était une véritable plongée dans son
Ça, la picturalité de la baston contre les samouraïs géants, le chaos du champ de guerre
steampunk, le plan-séquence de la fusillade contre les robots... Il n'y avait pas deux scènes identiques, c'était jouissif dans son abandon.
Là j'ai l'impression de voir un anonyme qui essaie de "faire du Snyder".
Non, vraiment, Zack, barre-toi de Netflix, reprend la pellicule, reprend un chef op et reprend tes bonnes vieilles habitudes.
Je préfère tes
big swings même à moitié foireux que ce truc las.
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