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MessagePosté: 22 Nov 2022, 11:24 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Oui c'est rare les films qui donnent envie de redonner une chance aux films précédents du réalisateur. Envie de découvrir son film sur Casanova d'ailleurs.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 22 Nov 2022, 11:51 
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Liberté a eu pas mal de mauvaises critiques à la sortie alors que c'est peut être une des adaptations les plus justes de l'univers de Sade. Après c'est un film qui gagne à être vu en salle


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MessagePosté: 22 Nov 2022, 11:55 
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Pacifiction est un gros chouïlla hypé quand-même, c'est bon pour les salles et le film mais peut desservir le réalisateur à moyen-terme, surtout s'il tranche avec le reste de son oeuvre (on connaît le caractère pour le moins abrupt de certains retournements de veste de la part de la critique française). Surtout quand en insistant sur le fait qu'on n'attendait rien de Serra, ce qui est un mécanisme finalement inflationniste.

Pour ma part, je l'ai vu au Métropole de Lille, c'est vrai qu'il n'y avait qu'une seule séance, en milieu d'après-midi, rien en soirée même un samedi, la crise rend les exploitants prudents. Public clairsemé selon les standards d'il y a 10 ans (une quinzaine de personnes) mais peut-être relativement nourri étant donné le contexte.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.


Jean-Paul Sartre


Dernière édition par Vieux-Gontrand le 22 Nov 2022, 12:08, édité 1 fois.

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MessagePosté: 22 Nov 2022, 12:02 
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Cantal a écrit:
Liberté a eu pas mal de mauvaises critiques à la sortie alors que c'est peut être une des adaptations les plus justes de l'univers de Sade. Après c'est un film qui gagne à être vu en salle

Je l’ai vu en salle :mrgreen:


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MessagePosté: 22 Nov 2022, 13:25 
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Baptiste a écrit:
J'ai envisagé de caser à tout prix une séance ce matin, craignant qu'il sorte de l'affiche dès demain.

Tu peux voir dès aujourd'hui sur AlloCiné qu'il jouera encore dans plusieurs salles demain.

Citation:
et qui déplaît à Déjà-Vu :twisted:
(ça va je rigooole, t'as qu'a mettre ton avis sur le Gray là, je me sens seul)

Je suis trop choqué par les propos de Lohmann sur Gray en enfant battu pour y parler (je rigole pas, ou du moins si je devais parler de quelque chose ce serait d'abord de ça), mais je trouve le film remarquable.


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MessagePosté: 22 Nov 2022, 13:43 
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Hier soir quand j'ai dû prendre la décision je ne sais plus si cette info était dispo. Ou alors j'ai oublié de revérifier. Mais bref, tant mieux!

Oui au prochain 1J1F dans 10 ans on saura quoi répondre à la question "plus gros pétage de plomb" sur le topic Lohmann :shock:


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MessagePosté: 29 Nov 2022, 10:01 
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Je trouve dommage que passé la séquence où le Portugais et l'Américain observent De Roller (et délivrent un dialogue un peu foireux pour les deux du fond qui ont pas suivi), le film se casse un chouia la gueule pour claudiquer un peu jusqu'à la fin et que le film se termine sur la séquence la plus faiblarde avec
un discours entre les docteurs Folamour et Denfer
, parce que j'étais vraiment dedans sur les deux tiers où les trois lignes du film se chevauchent, se croisent, s'entrelacent ; c'est-à-dire le complot en sourdine, la description de l'île et de sa topographie, et enfin -surtout- le portrait de De Roller, fascinant sphinx. Un personnage dont plus on en apprend moins on en sait sur lui et qui, pourtant, donne l'impression qu'on le connaît depuis toujours. On aimerait lui faire confiance, un peu comme les habitants de l'île qui ont tous un truc à lui demander.

D'ailleurs, effectivement, De Roller se pose en metteur en scène de tout ce beau monde, dans leur vie quotidienne, et le côté "fiction" du titre infuse tout le film : les rumeurs sur les essais, le décorum de la boîte de nuit, l'organisation d'une manif mais qu'on "met en scène" avec les autorités. Et bien sûr les répétitions où De Roller prend le lead qui entrent directement en opposition avec le final dans le club
avec l'amiral qui fait danser toute la boîte à son rythme (devant en plus une peinture murale de l'île), où on nous rappelle qui a la plus grosse au cas où on l'aurait oublié -comme De Roller-.
.

Il y a aussi l'idée de jeu dans les rapports protocolaires et de domination des uns avec les autres : les habitants jouent "mal" comparé à Magimel et au mec qui fait l'Amiral mais c'est réussi parce que Serra laisse durer les scènes pour nous montrer la gène et le malaise devant des figures d'autorité qui pérorent à n'en plus finir. On ne sait pas comment se tenir, on hésite et on balance des banalités voire des grosses conneries juste pour donner le change ("c'est le berceau des dieux / oui, de jésus").

La maîtrise du verbe est aussi au cœur des les séquences du toast portée à la romancière et l'impeccable réunion chez le nouveau chef des "opposants" au cours de laquelle De Roller retourne complètement la table (d'ailleurs, il passe de l'autre côté pour finir avec son profil qui s'oppose au jeune coq).

Ça a les défauts de ses qualités : ces compositions très strictes, ça donne l'impression que le réalisateur fait pas vraiment confiance au spectateur. Malgré les éléments de troubles placés ici ou là (trouble sur l'identité notamment sexuelle, sur qui baise qui, sur qui sait quoi, sur qu'est-ce que c'est à la fin tout ce bazar ? La scène dans le stade notamment m'est passée totalement au-dessus), on tient quand même à faire passer le message au niveau des enjeux. Par exemple, l'Amiral et De Roller qui sont séparés par un poteau quand ils s'opposent pour de bon. Ou le repas chez le maire en pleine réélection qui est censé être un moment de détente mais est délimité par un tarmac et des grillages tandis que les pilotes attendent que De Roller reparte une fois qu'il s'est débarrassé de sa secrétaire comme une vieille chaussette : on est juste là pour déposer le colis en fait. On sent que notre regard est dirigé vers ce qui importe, on a peu de place au vagabondage dans l'écran : comme les lentilles des jumelles qu'utilise De Roller qui s'écarquillent quand il repère le sous-marin : on y a droit plein pot.

C'est un dispositif qui est un peu étouffant mais qui a au final son sens vu l'intrigue proposée. Je chipote parce que je n'ai pas senti la durée et que Magimel est vraiment impérial dans un décor à sa démesure.

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MessagePosté: 29 Nov 2022, 10:39 
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MessagePosté: 29 Nov 2022, 14:39 
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Du petit lait pour moi que ce film. Ca m'a rappelé un jeu Atari que mon frère et moi adorions: Maupiti island, une enquête dans une colonie avec le ton suranné du début du XXe siècle.

Ici, on doute presque de l'époque: le cadre de l'île est propice à une perte de repères et la technologie n'est pas des plus présentes dans le plan. L'archétype de l'île est profondément attirant, écrin magnifique pour une communauté solidaire et hors du monde; mais l'autre face de la pièce, c'est la touffeur, le glauque, la macération. Et Serra tire lentement ce fil jusqu'à la sidération du danger géopolitique.

Auparavant, "l'enquête" est mené piano par un Magimel aux contours mal définis. Il est censé connaître tout le monde après plusieurs années sur place, mais a l'air de découvrir les compétitions de surf. Il est censé adorer être un nabab en son petit royaume, mais il esquisse une envie de départ - dont on ne saura pas l'issue. Il dit faire de la politique son domaine de coeur, mais finit par démolir le milieu en faisant mine de se tenir à l'écart. Par l'écriture savoureusement protéiforme des dialogues - entre langue diplomatique et parler "vrai" -, ces contradictions nourrissent davantage le mystère et la richesse du film qu'elles ne nuisent à sa cohérence.

En revanche, j'ai lu un peu partout - ici notamment - qu'un dernier tiers viendrait dynamiter le film avec des séquences oniriques à la Lynch et cette attente a un peu nui à ma séance. J'ai attendu ce fameux décollage et il n'est jamais venu. Parce que pour moi, la dernière demie-heure est dans le parfait prolongement du reste. C'est simplement le cloaque qui passe de la macération à la décantation. Mais je ne suis pas sûr d'avoir compris exactement tous les choix de ce finale, notamment ce monologue bizarroïde de l'amiral: terrifiant ou parodique? Si bien que j'étais stupéfait que le film se termine là-dessus.


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MessagePosté: 29 Nov 2022, 14:51 
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Baptiste a écrit:
Mais je ne suis pas sûr d'avoir compris exactement tous les choix de ce finale, notamment ce monologue bizarroïde de l'amiral: terrifiant ou parodique? Si bien que j'étais stupéfait que le film se termine là-dessus.

Il me semble que cette ambiguité sous-tend tout le film. Ca m'étonne qu'on bloque là-dessus.


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MessagePosté: 29 Nov 2022, 14:52 
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Oui tu as raison, je l'ai pensé en l'écrivant. Mais ce moment-là n'a pas trop marché sur moi. A la revision ça passera sans doute mieux.


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MessagePosté: 29 Nov 2022, 15:03 
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Je veux pas me vanter mais au bout d'une heure 30, au fur et à mesure que les persos de l'Amerloque à lunettes et du Portugais peenaient de l'importance, le film m'a paru ressembler de plus en plus à un de ces vieux clips de Human League ou de Duran Duran ou Ultravox avec des bouts d'OSS 117 d'Hazanavicius et je me suis dit si ça continue comme ça c'est en 4ème Vitesse à l'Agence de la Francophonie et bîm
.

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MessagePosté: 29 Nov 2022, 15:17 
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Les raisons avancées pour vanter le film me paraissent pas forcément convaincantes : "démesure de Magimel" "atmosphère coloniale d'un autre âge", "langueur et côté évanescent", etc. Je vois l'arnaque d'ici (j'avais pas détesté son film sur Casanova, les Rois Mages, c'est assez nul).


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MessagePosté: 29 Nov 2022, 15:28 
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bmntmp a écrit:
Les raisons avancées pour vanter le film me paraissent pas forcément convaincantes : "démesure de Magimel" "atmosphère coloniale d'un autre âge", "langueur et côté évanescent", etc. Je vois l'arnaque d'ici (j'avais pas détesté son film sur Casanova, les Rois Mages, c'est assez nul).


1) Ben oui Magimel et le personnage qu'il construit est assez phénoménal. Et je n'utiliserais pas le terme de démesure, tellement il est construit de manière subtile, par petites touches.
2) Ce n'est pas une atmosphère coloniale d'un autre âge. C'est plus le côté post-colonial que saisit de manière juste Serra (à ne pas confondre avec la mouvance décolonialiste débile)
3) "Langueur et côté évanescent" => alors oui tu as un vrai travail sur le rythme et la "lenteur". Un peu comme certains films asiatiques (je pense à Eureka), la gestion du rythme, malgré la longueur, est assez exemplaire. Tu es immergé pendant 2H45 et tu as l'impression que le film dure 2 fois moins. Tu es vraiment dedans et le côté ensoleillé et vacances donne un petit côté irréel. Et puis le côté décalé de Magimel avec son costume blanc joue un peu.


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MessagePosté: 29 Nov 2022, 15:30 
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J'ai également revu Liberté, qui reste un film pas forcément très plaisant mais plus intéressant qu'à la première vision. On retrouve quelques acteurs de Pacifiction, dont l'amiral (Marc Susini) qui joue une scène d'anulingus de toute beauté. Et je me demande comment j'avais pu oublier la Golden Shower (le mec qui la reçoit est le responsable de la post-prod de tous les Serra, entre ça et son ensemblière qui se fait vigoureusement fouetter les fesses pendant 10 bonnes minutes on peut dire qu'il sait s'entourer de techniciens pour le moins fidèles).


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