Forum de FilmDeCulte

Woooooooow le film de boomer.
Le scénario écrit des mains de Haneke était du pain béni... pour Verhoeven. Ici le style objectif ne sert pas l'adage selon lequel filmer un scénar un peu ridicule sans apprêt serait suffisant pour satiriser le truc, à savoir un mélange de querelles enfantines, de traumatismes historiques graves et d'histoires d'adultères, un cocktail rarement présenté par la vie. Un peu par hasard, j'avais vu quelques jours avant ce documentaire putassier mais émouvant sur youtube sur les gens qui partent en quête de leurs parents biologiques qu'ils ignorent. qui finit par les retrouvailles entre une femme et son père algérien, malgré les remontrances d'un mari insupportable, à l'aéroport à Lyon, et oui, si vous avez un minimum de coeur, les larmes tombent tandis qu'on est en droit de s'interroger sur tous ces destins respectifs et ce qu'ils signifient. Voir ces vrais gens s'émouvoir n'est finalement pas du populisme alors que dans le même temps ce truc de Haneke transforme un épisode véritablement tragique en psychologie familial à deux balles, où l'adultère est mis sur le même plan que balancer deux cents algériens dans la Seine. Le film est involontairement, c'est moi qui le dis mais qui sait, obscène. Serait-ce ironique ? Est-ce au spectateur de décider ? On dirait pas, la satire peut-être objective mais là on est face à une oeuvre fabriquée. Restent des éléments résiduels amusants, comme l'usage du téléphone fixe, l'expression "aller à la police", l'arrière-fond de l'émission "grande librairie" du personnage de Daniel Auteuil qui ressemble au graphisme cheap de Calibre, les vidéos d'actualité du jt en arrière-fond sur le SRAS ou le jugement de GIs qui sonnent plus intéressante que tout le reste mais demeurent à l'arrière-fond. Tout comme l'autoégorgement final.
Sinon comme disait Gontrand à l'époque, ça ressemble beaucoup dans l'esprit à The Square de Ostlund dans le genre états d'âmes de la bourgeoisie.
Le film est décevant car il traite d'un sujet intéressant mais il fait équivaloir une tragédie humaine à grande échelle et la réaction d'un enfant de six ans. Ce que Haneke a fait après avec son remake du Village des damnés. Tout ça pour finir par refouler les vrais protagonistes souffrants, relégués dans deux ou trois scènes en arrière-plan. Avant d'aller sur allocine, j'essaie d'imaginer ce que pouvaient dire les boomers et leurs rejetons à propos du film dans la presse. Je me dis que le monde change en bien, même si les russes, et bien sûr les ukrainiens de 20 ans, comme les français d'ailleurs, aussi écervelés soient-ils, subissent des décisions dans lesquels ils n'ont pas voix au chapitre.

Non, tu n'as rien loupé, il y a un aspect théorique sur l'usage de la vidéo mais c'est vide et chiant comme tout. C'est un film qui est zéro niveau mise en scène et qui pourrait juste être déroulé en feuilleton radiophonique pas très intéressant;