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MessagePosté: 03 Jan 2022, 01:57 
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Le maintien hors-champ du reste du monde est aussi symptomatique d'un cinéma qui repose finalement peu ou prou sur les mêmes axiomes que ceux dont il prétend se moquer. Le reste du monde est non seulement écarté (jamais par exemple l'"astronome rebelle" n'envisage de se tourner vers le reste du monde pour faire ses révélations et signaler la manière dont elles sont reçues ds son pays, façon lanceurs d'alerte), mais aussi et surtout disqualifié vite fait (le projet de destruction de l'astéroïde des russes je crois, dont on entend parler qu'au moment où il s'agit de signaler qu'il capote façon pétard mouillé de nation technologiquement à la ramasse). Le monde ne peut être sauvé (ou pas) que par les USA seuls, même pour rire. Ca aurait été beaucoup plus marrant et osé d'imaginer par exemple qu'à la fin la Terre était sauvée par une mission iranienne faisant exploser l'astéroïde avec un missile nucléaire confectionné sans l'autorisation des USA. :)


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MessagePosté: 03 Jan 2022, 09:48 
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Pas loin d'avoir trouvé ça totalement nul à chier. En fait j'en ai déjà marre de cette tendance "comédie de gauche" à enfoncer des portes ouvertes de manière ultra grossière pour faire de la satire à deux balles qui le plus souvent tape à côté. Quand ici on veut nous faire croire que l'annonce d'une fin du monde est eclipsée par la séparation d'une starlette et de son mec c'est tout simplement faux, ça ne fonctionne pas comme ça. L'idiotie du monde actuel n'est pas du tout là. McKay il a l'exemple le plus facile sous les yeux au quotidien, le covid mais il arrive encore à taper à côté. On ignore pas le covid au profit de plus grandes futilités people ou que sais-je mais simplement on fait du covid ce que l'on veut entre complotisme et hydrochlroquine, entre défiance irrationnelle envers les autorités et artistes confinés qui se croient intéressants...

Le film touche parfois quelque chose (la bataille des hashtags, soudain ça, ça sonne juste) mais il le fait avec une mollesse, avec une espèce de certitude d'être totalement pertinent que ça le vide de toute substance. Sans parler de ratés majeurs (horrible Meryl Streep, insupportable personnage de Jonah Hill...). Bon et le problème majeur c'est de faire une comédie aussi peu drôle de 2h20, totalement mal rythmée et chiante comme pas possible. Sans parler non plus du montage affreux de McKay qui gesticule dans tous les sens pour rien du tout.

Le film m'a étonnement fait penser à Mars Attacks (et je suis surpris d'être le seul à le noter), que ce soit dans ce côté film choral ou dans la satire politicienne en temps de crise mondiale. Mais le film de Burton est stratosphériquement meilleur et finalement plus pertinent alors qu'il a quasiment 25 ans.

C'est vraiment mauvais. J'ai lu quelque part, que l'on dirait une comédie faite par l'équipe de Quotidien. C'est exactement ça, de la comédie de gauche caviar bidon qui se donne bonne conscience mais qui ne propose rien du tout et se contente de tout regarder de haut en pouffant de rire. Exécrable.

_________________
CroqAnimement votre


Dernière édition par Art Core le 03 Jan 2022, 10:05, édité 2 fois.

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MessagePosté: 03 Jan 2022, 10:01 
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Garçon-veau
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Je kiffe ta critique.

_________________
Netflix les gars, Netflix.


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MessagePosté: 03 Jan 2022, 10:12 
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Art Core a écrit:
McKay il a l'exemple le plus facile sous les yeux au quotidien, le covid mais il arrive encore à taper à côté.

Je ne connais pas les détails de son projet, mais qui te dis que le scénario n'était pas écrit avant que le COVID n'apparaisse ? Et quand bien même, à l'échelle de la planète, le COVID c'est une crotte de nez au regard de ce que le réchauffement climatique nous prépare. Et oui, c'est bien sous la présidence Trump que les US sont sortis de l'accord de Paris.


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MessagePosté: 03 Jan 2022, 10:16 
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Art Core a tout dit.


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MessagePosté: 03 Jan 2022, 10:40 
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Pas de quoi s’enthousiasmer (effectivement, ce n’est pas Mars Attack, bien vu la référence) mais c’est pas honteux non plus.

Les personnages sont plutôt bien foutus (et bien joués) et j’ai bien aimé l’alternance entre l’humour et le drame dans l’enchainement de séquences (notamment tout le passage final sur l’arrivée de la comète, qui est quand même super bien foutu).

Une fois dit ça, ça reste longuet et platement mis en scène, et surtout la « charge » politique est d’une indigence totale, une espèce de gloubi-boulga politiquement correct, digne de Quotidien (bien vu une nouvelle fois).


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MessagePosté: 03 Jan 2022, 11:30 
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scienezma a écrit:
Le maintien hors-champ du reste du monde est aussi symptomatique d'un cinéma qui repose finalement peu ou prou sur les mêmes axiomes que ceux dont il prétend se moquer. Le reste du monde est non seulement écarté (jamais par exemple l'"astronome rebelle" n'envisage de se tourner vers le reste du monde pour faire ses révélations et signaler la manière dont elles sont reçues ds son pays, façon lanceurs d'alerte), mais aussi et surtout disqualifié vite fait (le projet de destruction de l'astéroïde des russes je crois, dont on entend parler qu'au moment où il s'agit de signaler qu'il capote façon pétard mouillé de nation technologiquement à la ramasse). Le monde ne peut être sauvé (ou pas) que par les USA seuls, même pour rire. Ca aurait été beaucoup plus marrant et osé d'imaginer par exemple qu'à la fin la Terre était sauvée par une mission iranienne faisant exploser l'astéroïde avec un missile nucléaire confectionné sans l'autorisation des USA. :)


On peut pas dire que le reste du monde soit à proprement parler hors-champ puisque le film use et abuse de plans courts qui montrent de tous pays des personnes qui matent leurs téléphones ou la télévision, qui prie, un temple boudhhiste, par centaines de plans.

Aboutir à des situations improbables est le ressort comique du film, satire du fonctionnement politico-médiatique américain jusqu'au grotesque volontaire. En voyant l'explosion à Baïkonour (on parle d'une alliance sino-russe) je me suis dit que c'était le milliardaire de Bash qui avait fait échouer ce lancement.

C'est une satire du traitement politico-médiatique du réchauffement climatique par les américains, c'est ça le sujet du film, il y a quand même un problème à critiquer ce film sans même le mentionner euh


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MessagePosté: 03 Jan 2022, 11:45 
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Cyniquotron a écrit:
scienezma a écrit:
Le maintien hors-champ du reste du monde est aussi symptomatique d'un cinéma qui repose finalement peu ou prou sur les mêmes axiomes que ceux dont il prétend se moquer. Le reste du monde est non seulement écarté (jamais par exemple l'"astronome rebelle" n'envisage de se tourner vers le reste du monde pour faire ses révélations et signaler la manière dont elles sont reçues ds son pays, façon lanceurs d'alerte), mais aussi et surtout disqualifié vite fait (le projet de destruction de l'astéroïde des russes je crois, dont on entend parler qu'au moment où il s'agit de signaler qu'il capote façon pétard mouillé de nation technologiquement à la ramasse). Le monde ne peut être sauvé (ou pas) que par les USA seuls, même pour rire. Ca aurait été beaucoup plus marrant et osé d'imaginer par exemple qu'à la fin la Terre était sauvée par une mission iranienne faisant exploser l'astéroïde avec un missile nucléaire confectionné sans l'autorisation des USA. :)


On peut pas dire que le reste du monde soit à proprement parler hors-champ puisque le film use et abuse de plans courts qui montrent de tous pays des personnes qui matent leurs téléphones ou la télévision, qui prie, un temple boudhhiste, par centaines de plans.

Aboutir à des situations improbables est le ressort comique du film, satire du fonctionnement politico-médiatique américain jusqu'au grotesque volontaire. En voyant l'explosion à Baïkonour (on parle d'une alliance sino-russe) je me suis dit que c'était le milliardaire de Bash qui avait fait échouer ce lancement.

C'est une satire du traitement politico-médiatique du réchauffement climatique par les américains, c'est ça le sujet du film, il y a quand même un problème à critiquer ce film sans même le mentionner euh


euh si la lecture est véritablement à sens unique, on se demande bien pourquoi le cinéaste ne mentionne pas clairement le réchauffement climatique dans son film plutôt que de détourner l'attention des gens vers une météorite qui certes va détruire la terre mais sans qu'on puisse lui attribuer des causes humaines et donc suivant un processus inéluctable tout différent du dit réchauffement climatique...


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MessagePosté: 03 Jan 2022, 11:54 
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Parce que ça permet de condenser le risque sur un laps de temps plus court et donc renforcer le sentiment d'urgence. Une nouvelle fois, c'est une comédie satirique qui a pour but de révéler le grotesque, les traits sont surlignés, et la météorite en lieu et place du réchauffement climatique use du même procédé (et permet de plus de tacler Musk avec son project Starlink).


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MessagePosté: 03 Jan 2022, 12:30 
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scienezma a écrit:
euh si la lecture est véritablement à sens unique, on se demande bien pourquoi le cinéaste ne mentionne pas clairement le réchauffement climatique dans son film plutôt que de détourner l'attention des gens vers une météorite qui certes va détruire la terre mais sans qu'on puisse lui attribuer des causes humaines et donc suivant un processus inéluctable tout différent du dit réchauffement climatique...

C'est une métaphore pour simplifier (et condenser) la situation et les enjeux. Mais il y a suffisamment d'indices, l'insistance sur les observations et les données, et l'info reléguée tout en bas du traitement médiatique, avec une négation et des décisions contraires à l'avis majoritaire des scientifiques au plus haut sommet de l'État fédéral, et un lobbying industriel pour ne pas prendre les décisions qui éviteraient la catastrophe (l'extinction de toute vie sur terre), est vraiment propre à la question du réchauffement climatique pour les USA.


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MessagePosté: 03 Jan 2022, 13:24 
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Lu sur Twitter ce fil intéressant sur le film:
Citation:
It’s a good film, sometimes hilarious & often painfully precise in depicting the self-referentiality of social systems, esp. politics & media. For a blockbuster, it also finds a reasonably good metaphor for the climate crisis, even though it’s not perfect.

BUT#DontLookUp also reproduces some problematic views on the climate problem, which are characteristic for the current debate. These problematic views concern three aspects of the film: the framing of the problem, the question of agency, and the proposed solution.
(1) the problem: the asteroid is so big & apocalyptic that everything else disappears. Inequality, racism, relations of exploitation are secondary in the film. Yet, these are fundamental features of the climate crisis & central to understanding inaction.
(2) agency: there is no society in the film, only individuals & elites. No organized groups, no parties, no trade unions, no social movements. When people act together, they are massified as violent mobs or indistinct cheering publics. Hence, collective action is impossible.
(3) the solution: because there is no society & no collective agency, the only possible solution to the pb is technology. Here: nukes. For climate, the website of the film advocates for renewables & carbon capture. But technofixes alone won’t do.

We start with a simple question: The demands of the climate movement for rapid & profound change are based on science and factually “right” , yet they often prove insufficient to operate the deep societal changes needed. Why is this so?
(1) Climate policy is not a scientific, but a political problem.
“Listen to the science” is not an adequate political strategy, bc there is not 1, but many possible paths to climate neutrality. Applied to the film, this means the focus on 1 solution (‘nukes’) is misleading.
(2) Climate is (just) 1 pb among others.
It is very important, but there are other legitimate concerns. In the film, jobs & social justice are only distractions. In the real world, climate policy can only succeed when combined with other pbs. Issue-linkage builds coalitions!
(3) The fossil age rests on political-economic power relations.
Climate politics is not about applying science, but about disrupting power & building coalitions. Every analysis of the pb needs to start with this societal complexity, not with a sole focus on decision-makers.
(4) The transformation requires active societal involvement.
Climate policy is not a one-shot decision (like nuking the asteroid), but a long-term strategy. In plural societies, the key is to harness societal agency, i.e. active involvement of citizens, groups, movements.
https://twitter.com/StefanAykut/status/1476544244961759240


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MessagePosté: 03 Jan 2022, 15:13 
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Art Core jtm


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MessagePosté: 03 Jan 2022, 16:30 
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Localisation: Rebirth Island
Oui Art Core a encore tout dit, sauf que cette fois je suis d'accord sur la note. C'est embarrassant tellement c'est à côté de la plaque.


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MessagePosté: 03 Jan 2022, 16:40 
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Sir Flashball
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Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
Messages: 23920
latique a écrit:
Lu sur Twitter ce fil intéressant sur le film:


Mais quelle horreur.
Après les ayatollahs de "la cohérence du scénario", voici les ayatollahs "de la faisabilité technico-sociale" d'un twist scénaristique de satire.

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."


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MessagePosté: 03 Jan 2022, 17:32 
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Inscription: 25 Oct 2009, 11:34
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Le film fait tout pour ne pas être discuté seulement dans les pages "cinéma" des journaux. C'est le minimum de prendre un peu au sérieux sa manière d'aborder les questions climatiques.


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