Forum de FilmDeCulte

Malgré tous les efforts du film - la vulgarisation, la narration ludique avec sa brisure du 4e mur, ses guests improbables, le cast de stars attachantes - l'intrigue et le charabia boursier du film ne m'intéressent juste jamais.

Il y a un passage vers le début où le narrateur s'adresse au public en disant "vous êtes soulés? vous vous sentez idiots?" avant d'expliquer que c'est normal car les banques emploient délibérément des expressions compliquées pour nous entuber. Le souci, c'est qu'en dépit de la densité informative du film, très (trop) largement factuel, j'ai pas l'impression d'en sortir en ayant appris quelque chose. Et pourtant, je ne savais virtuellement rien des coulisses de la crise.

"Bon sang mais il faut shorter les MBS parce qu'ils vendent des CDO pleines de subprimes notées AAA alors qu'en fait il s'agit de triple B, ça va être l'apocalypse!". Moui. Bon. Même en le répétant de manière rébarbative pendant 2h11, ça m'est toujours aussi hermétique.

Ça a beau être le cousin comique de Margin Call - et c'est parce que c'est tout de même amusant par moments et documenté que ça parvient à ne pas être un supplice - je trouve ça tout aussi opaque.

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T'avais vu le documentaire "Inside job" ?
J'avais trouvé les explications assez claires.

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

C'est pas tant que ce soit clair ou non, c'est que je m'en cogne.

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Starwars scrogneugneu létoilenoirpalpatine laforcebigfernand
PZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ
HS

Dire que tout à l'heure je me suis retenu de saisir la perche avec ta remarque sur la trisomie.

Ça m'apprendra à être gentil.

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Je me questionnais justement sur ça. Dans le milieu de la critique, j'ai souvent l'impression que le principal défaut vient souvent du critique (qui s'en cogne du film), plus que le film lui-même. Est-ce le film qui est opaque, ou le critique qui est opaque face au film? Je me suis toujours demandé ce qu'un critique devait faire en de pareilles circonstances, l'assumer complètement, ou bien faire l'effort de s'y intéresser et blâmer le film pour ne pas y aider. Pour moi, c'est vraiment l'impasse de la critique. C'est pourquoi j'ai toujours trouvé absurde quand on confie la rédaction d'une critique d'un film de série B à un amateur de films d'auteur, par exemple.

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C'est aussi le boulot d'un film de réussir à t'intéresser au sujet.

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Oui, mais il y a des univers devant lesquels on peut avoir de sacrés blocages. Ceux de Star Wars, Star Trek, LOTR. Certains critiques en sont allergiques. D'où ce genre de clash inintéressant (en tout cas très marrant)

https://www.youtube.com/watch?v=Ky9-eIlHzAE

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C'est pourquoi j'ai mis mon blocage en avant tout en parlant de données objectives comme le côté répétitif du film.

Le film est plutôt apprécié donc j'ai conscience d'être dans la minorité.

Sorkin a été chargé d'adapter un autre bouquin de "non-fiction" de Michael Lewis situé dans le monde de la bourse donc on verra comment lui s'en sort.

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Nah, je ne critiquais pas ton texte qui était honnête. Mais le "je m'en cogne" d'après m'a ramené à un questionnement que j'ai eu aujourd'hui. Il est vrai que si tu as un minimum d'ouverture, les meilleurs films arrivent à t'intéresser sur n'importe quel sujet. Je me rappelle que dans ma prime jeunesse, j'avais réussi à embarquer dans JFK malgré ma candeur. Je me rappelle aussi que le premier LOTR avait réussi à convertir les non-initiés. C'est The Hobbit qui à été plus dommageable pour le genre. Warcraft, on l'attend de pied ferme. Bref.

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Le film aurait gagné à se concentrer sur un seul perso - ou tout du moins sur une seule histoire. En l'état c'est un peu long - surtout que les jeunes avec Brad Pitt, c'est pas hyper passionnant -, très bavard, mais j'aime bien l'effort de la vulgarisation tout en gardant les termes techniques.

Cela fait une belle ouverture à 99 homes.

3-4/6

Les explications sont effectivement très claires - parce qu'en vrai, tout ça n'est pas très compliqué. On peut s'interroger sur le traitement choral du sujet, mais avec un seul protagoniste, il aurait fallu beaucoup, beaucoup de talent pour tenir le sujet (qui n'est pas le plus passionnant du monde) et éviter de tomber dans le pathos (un film entier sur le perso de Carrell ou celui de Bale, fiou) et dans le jugement unilatéral. Brad Pitt a d'ailleurs une tirade très claire sur le paradoxe du film, récit de combat où les gagnants n'ont pas vraiment le cœur à la fête. Pour le reste ça demeure bien écrit, plutôt bien orchestré entre les différents personnages, drôle par moments, et je trouve le mélange fiction/réalité réussi. Et puis y'a Margot Robbie.
4/6

J'ai trouvé ça vachement bien. La deuxième heure traîne un peu la patte, mais c'est malin, jamais chiant, bien écrit et mis en scène. Et j'ai adoré l'humour.

Très bonne surprise.

Peut-être le meilleur film que j'ai vu depuis 5 ans, qui réussit à construire un récit singulier et précis là où Cronenberg avec Cosmpolis et Fincher avec Zuckerberg échouaient (de façon intéressante certes). Le contenu est celui d'un bon reportage télé, mais McKay a l'air politiquement sincère, et Bale et Carrell m'ont touché (j'aime bien les séquences sur leur enfance, qui rendent leur vocation de justiciers cyniques opaques plutôt qu'elles ne l'expliquent).
Le film actualise son propos, se méfie de la théâtralisation du présent tout en en jouant et ne dépeint pas la crise comme un récit achevé. L'écriture est en effet soignée, des personnages existent avec quelques phrase. Le récompenser c'est un peu le neutraliser.
Le film montre bien une banalité vertigineuse à l'oeuvre dans l'univers capitaliste qui donne une impression de puissance et de vide à la Citizen Kane), mais surtout qu'un scandale en cache souvent un autre (cela sussi c'est wellesien), et que le passage d'une économie basée sur la gestion du risque à une économie basée sur la gestion de connaissance n'a pas été anticipé (il recoupe peut-être la distinction marxiste, incmpréhensible à Well-Street- entre valeur d'échange et d'usage).

Par contre il exagère l'aspect inattendu de la crise de 2007 (rien sur les logiques de consolidation du secteur bancaire, le renchérissement du prix de l'essence, et le fait que les taux d'intérêt de l'épargne flambaient malgré la récession post 911 et étaient déjà forts supérieurs à l'inflation qui posaient déjà le problème de la solvabilité des banques).

Je ne connaissais pas Adam McKay et ne le rattachait pas à Anchorman du coup bien envie de le voir.

Anchorman c'est très différent mais dans le genre comédie débile c'est un must. Very bad cops c'est très bon aussi. En fait, tous ses films avec Ferrel sont à voir.