Forum de FilmDeCulte

McKay il a l'exemple le plus facile sous les yeux au quotidien, le covid mais il arrive encore à taper à côté.

Le maintien hors-champ du reste du monde est aussi symptomatique d'un cinéma qui repose finalement peu ou prou sur les mêmes axiomes que ceux dont il prétend se moquer. Le reste du monde est non seulement écarté (jamais par exemple l'"astronome rebelle" n'envisage de se tourner vers le reste du monde pour faire ses révélations et signaler la manière dont elles sont reçues ds son pays, façon lanceurs d'alerte), mais aussi et surtout disqualifié vite fait (le projet de destruction de l'astéroïde des russes je crois, dont on entend parler qu'au moment où il s'agit de signaler qu'il capote façon pétard mouillé de nation technologiquement à la ramasse). Le monde ne peut être sauvé (ou pas) que par les USA seuls, même pour rire. Ca aurait été beaucoup plus marrant et osé d'imaginer par exemple qu'à la fin la Terre était sauvée par une mission iranienne faisant exploser l'astéroïde avec un missile nucléaire confectionné sans l'autorisation des USA.

On peut pas dire que le reste du monde soit à proprement parler hors-champ puisque le film use et abuse de plans courts qui montrent de tous pays des personnes qui matent leurs téléphones ou la télévision, qui prie, un temple boudhhiste, par centaines de plans.

Aboutir à des situations improbables est le ressort comique du film, satire du fonctionnement politico-médiatique américain jusqu'au grotesque volontaire. En voyant l'explosion à Baïkonour (on parle d'une alliance sino-russe) je me suis dit que c'était le milliardaire de Bash qui avait fait échouer ce lancement.

C'est une satire du traitement politico-médiatique du réchauffement climatique par les américains, c'est ça le sujet du film, il y a quand même un problème à critiquer ce film sans même le mentionner euh

euh si la lecture est véritablement à sens unique, on se demande bien pourquoi le cinéaste ne mentionne pas clairement le réchauffement climatique dans son film plutôt que de détourner l'attention des gens vers une météorite qui certes va détruire la terre mais sans qu'on puisse lui attribuer des causes humaines et donc suivant un processus inéluctable tout différent du dit réchauffement climatique...

It’s a good film, sometimes hilarious & often painfully precise in depicting the self-referentiality of social systems, esp. politics & media. For a blockbuster, it also finds a reasonably good metaphor for the climate crisis, even though it’s not perfect.

BUT#DontLookUp also reproduces some problematic views on the climate problem, which are characteristic for the current debate. These problematic views concern three aspects of the film: the framing of the problem, the question of agency, and the proposed solution.
(1) the problem: the asteroid is so big & apocalyptic that everything else disappears. Inequality, racism, relations of exploitation are secondary in the film. Yet, these are fundamental features of the climate crisis & central to understanding inaction.
(2) agency: there is no society in the film, only individuals & elites. No organized groups, no parties, no trade unions, no social movements. When people act together, they are massified as violent mobs or indistinct cheering publics. Hence, collective action is impossible.
(3) the solution: because there is no society & no collective agency, the only possible solution to the pb is technology. Here: nukes. For climate, the website of the film advocates for renewables & carbon capture. But technofixes alone won’t do.

We start with a simple question: The demands of the climate movement for rapid & profound change are based on science and factually “right” , yet they often prove insufficient to operate the deep societal changes needed. Why is this so?
(1) Climate policy is not a scientific, but a political problem.
“Listen to the science” is not an adequate political strategy, bc there is not 1, but many possible paths to climate neutrality. Applied to the film, this means the focus on 1 solution (‘nukes’) is misleading.
(2) Climate is (just) 1 pb among others.
It is very important, but there are other legitimate concerns. In the film, jobs & social justice are only distractions. In the real world, climate policy can only succeed when combined with other pbs. Issue-linkage builds coalitions!
(3) The fossil age rests on political-economic power relations.
Climate politics is not about applying science, but about disrupting power & building coalitions. Every analysis of the pb needs to start with this societal complexity, not with a sole focus on decision-makers.
(4) The transformation requires active societal involvement.
Climate policy is not a one-shot decision (like nuking the asteroid), but a long-term strategy. In plural societies, the key is to harness societal agency, i.e. active involvement of citizens, groups, movements.

Lu sur Twitter ce fil intéressant sur le film: