latique a écrit:
Je ne cite pas le droit comme une excuse: j'essaie seulement de montrer qu'ils ont décidé pour eux-mêmes comme toi tu décides pour toi-même. Ils se sentent le devoir de ne pas débattre, comme tu te sens le devoir de débattre. Ta position, comme la leur, n'est réglée par aucun texte. C'est donc un choix moral, une décision personnelle. Mais dans tes propos, tu accuses Chirac (ou Vernant) de décider autoritairement, presque abusivement, "à l'aune de leur propre système de valeurs": mais comment faire autrement, puisque rien, dans le droit, n'impose l'un ou l'autre, de refuser ou accepter? Ils font un choix, différent du tien, mais ils n'abusent ou ne s'arrogent rien du tout, et leur choix n'est pas moins infondé ou abusif que le tien.
Non. Le Pen représentait 5 millions d'électeurs. Ca n'a strictement rien à voir avec "je refuse de débattre avec machin parce que j'aime pas ses idées". On est pas au bar du PMU.
latique a écrit:
Tu es bien indulgent avec cette crapule.
Again, la question, ce n'est pas Le Pen, mais ce qu'il représente : soit 5 millions d'électeurs lors d'une élection présidentielle.
Ce n'est absolument pas une question d'indulgence ou pas.
latique a écrit:
Oui, c'est une tradition, mais rien de plus - et beaucoup pensaient que cette tradition était rompue en 2002, que c'était "un séisme", ce qui explique que la tradition ne faisait plus loi, même pour quelqu'un d'aussi peu subversif que Chirac.
Tu sais très bien que ça n'avait rien d'un séisme, et que tout ça, c'était juste de la rhétorique pour créer un front républicain.
En l'occurrence, Le Pen au deuxième tour, c'était la preuve que nos institutions démocratiques fonctionnaient bien, et que les thèmes qu'il brassait parlaient à certains Français.
latique a écrit:
Je trouve que tu sacralises trop la forme du débat contradictoire, en face à face.
Je considère qu'à partir du moment où on ne se parle plus, on quitte l'échange pour rentrer dans le conflit. D'ailleurs comme tu dis, Vernant parle "d'ennemis politiques", pas d'adversaires : la seule issue finale qui peut en découler, c'est le conflit dur, dont on voit d'ailleurs la manifestation aujourd'hui partout dans le monde. A force de dire à des gens que leur parole est nauséabonde, ils se radicalisent logiquement.