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MessagePosté: 19 Juin 2020, 14:18 
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Sir Flashball
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Deud, t'as vu la version finale, du coup, ou c'est toujours ta critique basée sur la version in progress ?

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MessagePosté: 19 Juin 2020, 14:21 
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Critique de la version finale of course. Et du coup ça n'a rien changé à mon ressenti : yavait pas de colo, mais la colo finale est naturelle donc ça reste dans le même délire. Yavait pas de musique, mais la musique est ultra discrète donc ça reste dans le même mood minimaliste. J'entendais pas trop les dialogues, mais de toute façon il y en a peu et ils ont été encore plus coupés donc rien à signaler.


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MessagePosté: 19 Juin 2020, 17:55 
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Sir Flashball
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C'est dur d'écrire cette critique en étant pas trop bienveillant, parce que c'est Mass, parce que c'est le forum, parce que c'est un premier film, et parce que le genre est tellement mal représenté en France qu'on a naturellement envie d'aimer un truc aussi humble et fait avec amour.

Et donc je suis mitigé. Je commence tout de suite parce qui va pas, à tel point qu'il m'a fallu 30 bonnes minutes pour vraiment réussir à rentrer dans le film : j'ai trouvé qu'il y a avait un gros problème de direction d'acteurs dès que ça dialogue, tant les lignes semblent être déclamées sans lien entre elles, tant les acteurs semblent jouer sans se regarder, sans se parler l'un à l'autre. Ce n'est pas que les acteurs ne sont pas investis, au contraire, mais je sens une réalisation qui les laisse trop dans leur zone de confort, qui semble (et là, je suis peut-être complètement à côté de la plaque) trop avoir confiance dans son script, et qui déroule ça en pilotage automatique, parce que finalement, ce n'est pas ça qui l'intéresse. Et à cause de ça, il y a plein de trucs auxquels je ne crois pas (le couple Julia/Lino, Duvauchelle que je trouve sur-écrit, Paradot qui fait du Kev Adams (avec un monologue absolument catastrophique), les luttes d'influence au niveau de la police rendues ultra-artificielles...), et ça fait très mal au film.
Dans le même ordre d'idée, et parce que c'est évidemment lié, je trouve l'écriture des dialogues pataude, pas naturelle, avec un phrasé lourd et sur-explicatif (alors que l'ensemble est pourtant très peu bavard !), et finalement, très... scolaire. Je retrouve pas le style absurde et à l'os de Mass (que j'aime tant lire ici, et pas seulement quand il vanne), je trouve ça impersonnel, comme s'il avait fallu gommer ce qui dépassait pour que ce soit propre.

Donc c'était mal parti, et j'ai vraiment eu du mal au début. Pourtant, au fur et à mesure que l'intrigue avance, il y a quelque chose qui commence à se mettre en place : Lenoir s'animalise, et j'ai l'impression qu'on me raconte quelque chose, qu'on sort de la démonstration appliquée de fan de film d'action. Ca démarre vraiment avec la scène du commissariat, dont j'ai adoré le baston bordélique, jusqu'au boutiste (
Lenoir qui rampe, c'est génial
), sans souci de chorégraphie propre sur elle : on est dans la survie, dans le bestial, et on y restera jusqu'au bout. Ca ne marche pas totalement, en raison des soucis d'écriture que j'ai mentionnés plus haut, qui affaiblissent le perso de Duvauchelle, mais il y a de belles fulgurances.
Et finalement, la dernière demi-heure est excellente, parce qu'il n'y a plus de blabla, que le film sort enfin des hangars sombres pour dévoiler des environnements en plein soleil, jusque dans les scènes de baston en intérieur, et se trouve une identité à travers des scènes d'action, écrites avec intelligence, pensées pour divertir mais aussi complémentaires de l'écriture des différents personnages. J'adore le dernier move de Duvauchelle et surtout la scène WTF qui suit, parce qu'elle est personnelle, organique, et superbement écrite (
Lenoir ne veut pas seulement prouver son innocence, mais sauver ce qu'il reste de son pote
) et répond au magnifique plan final, qui, comme Deudtens, m'a beaucoup ému.

Donc c'est assez étrange : je me suis retrouvé devant un film trop sage, sur-écrit, maladroit, mais qui parvient quelques plans plus tard à complètement me surprendre et à m'impliquer.
Make more movies.

Donc ça donne : 3,5/6

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MessagePosté: 19 Juin 2020, 21:14 
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Première vision qui confirme : ça bute.

Au delà du possible venduisme envers Mass de ma part, on est vraiment sur le type de film que je kiffe : une petite série B où tout est resserré, ultra efficace, pas un bout de gras. Mass a pas la prétention de faire autre chose que ce qu'il présente et je trouve ça formidable.

La première chose que je retiens du film c'est vraiment l'AMOUR. Le SEXE même. Comme je l'ai déjà dit à Mass, ça se voit de partout dans le film que c'est fait par une équipe, des gens qui se branlent sur l'action et les voitures cassées et ça transpire dans tous les sens. On sent l'immense perversion du réalisateur dans ces divers accouplements de véhicules et de gens qui se tapent, j'y ai ressenti quelque chose de presque SEXUEL.

Le film met un peu de temps à démarrer, il y a quelque chose de très mécanique, automatique dans la mise en place de l'intrigue, même si j'apprécie fortement l'ellipse entre la scène de la prison et la scène de go fast : les enjeux sont posés et les relations directement établies, sans lourdeur. Mais au bout d'une vingtaine de minutes, le film prend des proportions différentes et va vers quelque chose de plus rugueux, plus sauvage, où le jeu monolithique d'Alban Lenoir fait des merveilles. Et je trouve la gestion du rythme admirable à partir de là.

Les différentes scènes d'actions ont toutes quelque chose qui les rend notables : un concept, une idée de mise en scène, etc.. et j'ai beaucoup apprécié la diversité du spectacle proposé.

La scène de baston dans le commissariat m'a fortement fait penser à The Raid (dans l'ambiance, ON SE CALME ALBAN LENOIR N'EST PAS IKO UWAIS) dans le côté bagarre inextricable et l'ambiance de mélée qui s'y dégage (mention spéciale au mec arrêté qui encourage le personnage d'Alban Lenoir).
Beaucoup apprécié le jeu des acteurs, notamment Sébastien Lalanne que je découvrais dans un registre plus badass que dans Hero Corp, et Alban Lenoir, impeccable dans le rôle qui lui a été confié. Quelques réserves sur l'écriture de ce personnage mais c'est du chipotage.

Je vais pas trop spoiler mais plusieurs moments m'ont fait glousser (que ce soit dans l'inventivité d'une séquence ou juste le plaisir de voir des bagnoles se faire déboiter).... Mass c'est fait un gros plaisir de bâtard je pense.

Chouette cameo de Bob, Deud et sa meuf.

Bref, même sans Mass dans l'équation c'est honnêtement un film que j'ai adoré pour ce qu'il est : une ode au film d'action à l'ancienne et à la tôle froissée.

Mais avec Mass dans l'équation, quand apparaît après ce dernier (très beau) plan "Réalisé par Guillaume Pierret", ça m'a quand même fait monter les larmes.

5/6


Bravo à toi et à toute ton équipe, c'est du taf hyper solide et qui transmet tout ton (votre) amour pour le genre.

J'espère en tout cas que ça va te permettre de faire d'autres longs car le Pierret Cinematic Universe est ultra prometteur.

Je t'aime
Je te baise

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"PACIFIC RIM" Massinfect


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MessagePosté: 19 Juin 2020, 22:20 
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Je vais faire une critique à la Massinfect. Film SYMPA !


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MessagePosté: 19 Juin 2020, 22:51 
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L'ensemble des gens avant moi ont tout dit mais bon j'en rajoute une couche.

Film vraiment bonnard. C'est pas prétentieux, c'est efficace, c'est généreux, c'est vraiment carré, ça pète pas plus haut que son cul, on sent que Mass se fait plaisir, qu'il y met beaucoup de coeur, qu'il compose avec les moyens du bord et qu'il veut faire plaisir au public parce que lui aussi c'est le public.

Bien sûr il y a des erreurs ou quelques "problèmes" comme des raccourcis facile ou certains moments de jeux un peu caricaturaux. Mais ça choque pas vraiment non plus. Y'a rien qui reste en travers de la gorge et qui te sors du film.

Et puis il y a l'action. 3 scènes d'une efficacité à toute épreuves. 3 scènes qui en donnent pour leur argent (allez petit bémol sur la musique absente/mal gérée de la baston au commissariat) et qui montrent vraiment comment Mass est à l'aise avec le style. Vraiment hâte de le voir agrandir ses envies et pousser les curseurs pour le prochain film.

Alors ok ça révolutionne rien mais je m'en fout, j'étais pas venu chercher ça. Juste un vrai divertissement et en ce sens j'ai été servi(ères)!

Donc sincèrement bravo, trés bon premier, hâte de voir le prochain !

AH oui, je sais plus qui l'a mentionné avant mais effectivement la photo est cool, pas du tout cliché comme les polars hexagonaux classiques, et putain ça fait du bien de voir du ciel bleu et de l'action de jour pas sous la pluie !!!


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MessagePosté: 20 Juin 2020, 01:28 
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rassurez-moi, on est bien sur "le forum cinéma le plus méchant du net" ou je me suis trompé d'adresse ?


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MessagePosté: 20 Juin 2020, 01:52 
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Merci pour vos beaux retours, ça fait du bien de lire des avis construits après la tempête de tweets.

Ce qui ressort le plus c'est vraiment ce premier acte trop mécanique et didactique. "Scolaire" est le bon mot Castorp. Y'a pas de fumée sans feu : c'était l'acte le plus pénible à écrire. Il faut aller vite et en même temps prendre son temps. Il faut présenter 7 personnages, et en même temps se concentrer sur Lino/Charas. Ça a toujours été un puzzle infernal. Dans l'idéal,
Charas aurait du mourir à la 15ème minute, et la scène du commissariat aurait dû arriver plus tôt (puisque c'est le vrai point de départ du film)

C'est vraiment une question de structure scénaristique, que je savais difforme depuis le début à cause de sa double intro et de cette scène de baston commissariat qui ne trouvait pas sa place (mais que je n'aurais jamais sacrifiée). Du coup vos avis sont intéressants, parce que vous sentez ce côté "faut tout faire rentrer au début, comme ça on peut se concentrer sur la voiture avec les harpons".
Par exemple les 30 dernières minutes - de la scène de la ferme à la poursuite finale, en passant par le coup de fil Lenoir/Duvauchelle - n'ont jamais bougé au fil des réécritures. Et au montage c'était un bonheur.

Bon après, c'est mon premier film et je voulais mettre un max de trucs dedans. Maintenant que je me suis purgé, j'ai envie d'un truc vachement plus simple et épuré pour la suite.

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique


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MessagePosté: 20 Juin 2020, 02:34 
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J'ai attendu ce soir pour le voir...en salle (enfin dans la salle de projection de l'école de ciné où bosse Puck, encore merci à lui d'ailleurs, même si la compression du stream Netflix était pas au top, la prochaine fois, je demanderai un DCP ou un gros RIP à Mass). Pour faire ça bien quoi.
Pour que ça pète BIEN. On était au premier rang. BIEN.

SPOILERS DE PARTOUT

Full disclosure : outre mon amitié avec Guillaume, avec qui on a même déjà travaillé, j'avais lu une version du scénario. Ce n'était pas la toute dernière mais je ne crois pas qu'énormément de choses ait bougé mais j'avoue me souvenir surtout du premier acte, jusqu'à ce qu'il comprenne qu'il doit récupérer la bagnole qui contient la balle-titre qui pourra l'innocenter.

J'ai toujours adoré ce concept.
Non seulement pour l'épure mais aussi pour la portée symbolique qui hisse le scénario au-dessus du statut de "prétexte" à un film d'action. L'intrigue se résume ainsi à ce McGuffin qui cristallise à lui seul le film : une balle encastrée dans un tableau de bord, et plus précisément dans le cadran du kilométrage, stoppant la course de son conducteur pour toujours, événement qui sert d'élément déclencheur au film et qui s'avèrera également son issue.

Même si je ne connaissais pas l'amour de son réalisateur pour la tôle froissée, il y a un véritable effort d'incarnation du véhicule qui devient le substitut de l'ami défunt. En Charas, Ramzy est étonnamment convaincant dans ce rôle à contre-emploi, apportant justement toute sa sympathie (et éveillant donc notre empathie) à cette figure "paternelle" pour le protagoniste, avant de disparaître brutalement en fin de premier acte...pour mieux être ressuscité dans le dernier acte. L'idée de faire de la vieille Renault 21 de Charas, déjà iconisée plus tôt dans le texte quand on nous explique qu'il s'agissait du premier modèle de voiture d'intervention de la police, l'objet de la catharsis du héros, à la fois preuve ambulante qui l'innocente et instrument de vengeance contre Areski, est brillante. Ça permet de transcender le simple outil badass madmaxien déjà bonnard en soi.

Je pense toutefois que le scénario aurait gagné à montrer encore davantage la relation entre Lino et Charas, tout n'en aurait été que d'autant plus poignant, que ce soit quand Charas lui donne la lettre qui annonce sa libération anticipée ou quand il crève ou ce plan final. En l'état, le script réduit ça au strict minimum pour aller au plus vite, ce qui est louable dans la démarche de dépouiller le récit au maximum mais qui limite peut-être un peu trop les personnages à leurs archétypes.
D'ailleurs, si le film gagne en propulsion à partir du moment où Lino comprend qu'il doit retrouver la voiture, c'est parce qu'il s'agit du véritable plot point décisif de l'histoire. Entre la mort de Charas et cette prise de conscience, la fuite de Lino est suffisamment engageante mais le film ne démarre vraiment (no pun intended) qu'après.

Et même après, je trouve globalement qu'entre l'extraordinaire scène du commissariat et l'autre combat, dans la grange (qui remake son propre Indemne, LE MEC N'A PAS HONTE), ça patine un petit peu à cause des "allers/retours" Quentin/Julia/Quentin/Julia, qui donne un petit peu l'impression qu'on tourne en rond (parce que la R21, elle, ne bouge jamais, c'est juste que Lino galère à y aller).
Je reste également un peu dubitatif sur la nécessité de la mort de Quentin qui doublonne un peu avec celle de Charas. Cela étant dit, il y a de vraies conséquences et ça c'est appréciable et j'adore comme malgré tout Lino ne tue jamais personne. Le scénario ne surfait jamais ce détail, ne le surligne pas par une réplique, qu'elle fut de Lino envers untel ou de Julia envers Moss. De manière générale, l'écriture économique du personnage de Lino est franchement réussie : tout passe via l'action. Le mec n'est qu'action. C'est moins Jason Bourne qu'un personnage spielbergien : s'il s'arrête de bouger, il est mort. Là aussi, on touche à quelque chose de tropologique.

Dans ce registre, Alban est parfait. Sur le coup, j'ai un peu regretté de oas retrouver sa gouaille si réjouissante de Goal of the Dead, Antigang ou Tank, mais en vrai, ça aurait été déplacé vu le parti-pris du film (tout comme mes superbes reaction shots surjoués coupés au montage #ReleaseTheHospyanCut).

Bon, maintenant que j'ai dit tout ce que j'avais à dire de l'écriture, on va parler de la mise en scène. Mais là y a rien à dire.
Allez si, j'ai eu un petit souci sur le montage lors du climax de la première scène d'interception du go fast et il y a un plan chelou un peu mou dans la dernière course-poursuite, juste après que les flics du barrage aient crevé les pneus de la voiture-bélier (celle des flics) où on dirait que Lino ralentit alors que le plan d'après, il arrive à pleine balle et défonce le barrage.
Mais bon là je pinaille.

En fait, avant la dernière scène, je me suis dit "mmm les bastons sont meilleures que les scènes de bagnoles".
Parce que putain, cette scène dans le commissariat, quelle tuerie. Le découpage est e-xem-plaire. Quand être court, quand laisser durer un peu, quand consacrer un plan à un mouvement, quand filmer plusieurs gestes/coups en un seul plan et mouvement de caméra... Je pense notamment à l'enchaînement avec l'ordi portable, très cut, suivi du moment où il balaye plusieurs flics juste après, en un seul plan. C'est mortel.
À la limite, si je devais reprocher un truc, c'est que justement je me suis dit "la chorégraphie tue" et par conséquent, tout de suite après, je me suis fait la réflexion "il est peut-être un peu trop pro, le Lino là". Là c'est Jason Bourne.

Ah si, l'autre reproche que je ferai et c'est un reproche général, c'est la musique.
Je trouve qu'elle joue un peu trop le minimalisme et qu'elle confère pas toujours le rythme adéquat à l'action.
Dans la scène du commissariat par exemple, quand il y a cet EXCELLENT moment où Lino soulève un keuf, qui s'explose le dos contre un bureau avant de tomber par terre, le silence aurait été de mise pendant quelques secondes pour accentuer les chocs, mais là c'est couvert avec exactement le même tempo et la même intensité que le reste au lieu de souligner les moments individuels.
À l'inverse, je trouve qu'il aurait fallu de la musique sur le sprint final de la bagnole en feu à la fin pour amplifier la tension.

À côté, le travail sur le son est nickel. Le bruits des mains de Lino qui claquent sur le sol quand il essaie de s'échapper du commissariat en rampant...
Il y a plein de petites trouvailles aussi, de petits détails mémorables qui enrichissent la scène comme l'ordi portable donc mais aussi l'utilisation des outils des flics retournés contre eux (le bouclier, mortel, le gaz aussi).

J'ai aussi beaucoup aimé la baston avec Julia, courte mais complètement différente des deux autres.
J'aime beaucoup (même si on le grille avant) la révélation tardive de la relation sentimentale entre elle et Lino et justement, le fait que ça soit immédiatement suivie de leur empoignade est exploité. C'est pas du tout le même genre de combat. C'est délibérément super intime. Quasiment sexuel. Dans la chorégraphie (on s'agrippe, on se coince le corps et la tête entre les cuisses) et dans la mise en scène (plans beaucoup plus rapprochés). Un très bon exemple de comment l'action peut raconter l'histoire.

Rien à redire non plus sur la baston dans la grange avec les fusils à pompe et la DOULEUR de la tête de Marco qui se cogne contre le coin de table (maquillage génial après d'ailleurs). Dans l'ensemble, les chocs font mal dans le film et ça, j'ai toujours kiffé, plus que de voir du sang. La vraie violence, elle est là. Ça me fait penser au mec qui se cogne le front contre un pare-brise dans la course-poursuite à Mombasa dans Inception. Y a pas une goutte de sang dans le film mais ce "BONK!" je l'entends encore. Tout comme je sens chaque coup mangé par la blonde dans le commissariat.

Et donc la poursuite finale...
L'étirage en plusieurs plans de l'arrachage de chassis est tout simplement jouissif de ouf. Encore une fois, découpage irréprochable. L'effet est maximisé par la prise de temps, tu sens l'effort, tu sens la technique, et comme en plus c'est tourné en dur, quand soudain ça pète et que tu vois le moindre petit granulé de je ne sais quoi lisiblement découpé dans l'air parce que c'est tourné de jour avec une lumière naturelle, bah l'image est indélébile.
Et après, le ballet de voitures qui s'envolent, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise... Mention spéciale à Julia qui s'arrête pour regarder une voiture en plein tonneaux.

Le film peut paraître un peu "petit". Comme un film-somme recyclant/réinterprétant des années et des années de courts métrages mais sur le format long et avec un budget digne de ce nom. Il y a sans doute un peu de cela, un peu de "la même démo mais en long" mais la sincérité et le travail sont là. Qu'on n'y trouve pas son compte, ok mais ça se fout de la gueule de personne. Je veux pas faire de lapalissades, je dis juste que le film est à la hauteur de ses ambitions et, comme l'était Matriarche en son temps, c'est une incroyable carte de visite. Non. C'est pas une carte de visite. Là c'est un faire-part.

Guillaume Pierret nous fait part de son talent. Et les sirènes elles vont sonner.

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MessagePosté: 20 Juin 2020, 06:57 
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C'est beau ca. Si je savais écrire j'aurais dit tout pareil.Je rajouterais un truc que j'ai adoré dans la scène du commissariat:
la petite pause quand tout d'un coup il essaie de se barrer en mode agent 47.


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MessagePosté: 20 Juin 2020, 07:52 
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Garçon-veau
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Vous faites chier, vous avez tout dit. Mais je me fendrai tout de même d'une critique pas du tout originale quand j'aurai le temps d'ouvrir mon ordi.

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MessagePosté: 20 Juin 2020, 08:03 
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Garçon-veau
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Telerama comparent le film à Fast and Furious (C'est dire s'ils n'ont rien compris) et n'ont (évidemment) pas aimé. C'est la consécration.

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MessagePosté: 20 Juin 2020, 09:13 
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Avis perso plus détaillé à base de points positifs et négatifs :


Points positifs

- durée du film. Cela fait du bien un film compact qui ne se disperse pas trop.
- acteur principal et pourtant il ne m'avait pas convaincu dans la BA.
- Ramzy(
on en aurait d'ailleurs bien pris un peu plus. Quelques minutes en plus pour développer sa relation avec Lino aurait pu servir mais certainement au détriment du rythme et de l'aspect resserré du film qui m'a plu.
)

- les scènes d'action et plus précisément celles de baston (
très bonne scène du commissariat
)
- On sent une passion dans le film et un réelle implication de tous dans le projet
- l'aspect " réaliste" du film. Peut être grâce au manque de moyen, on n'entre jamais dans une surenchère graphique au niveau de l'action qui me fait dire c'est n'importe quoi. On y croit.
-Comparer cela avec fast and furious est d'ailleurs une grande erreur. Déjà car le budget du film doit être celui PQ du tournage d'un fast and furious. On est ici plus au niveau d'un petit polar que devant un actionner.

- A la fin du film, on est partant pour une suite. Signe évident de plaisir.

Points négatifs

- Nicolas Duvauchelle. Je le trouve mauvais dans quasi toutes ses scènes. C'est le gros point noir du film selon moi
- Rod Paradot en mode Kev Adams.

- Il y a malgré la durée un petit passage à vide durant le film (
entre la baston fille Lino dans le garage et l'arrivée à la ferme. Bref, tout le passage au marché
)

- J'aime le look de Stéfi Celma et elle a 2 bonnes cènes pour elle (
l'étranglement avec les jambes et c'est elle qui envoie dans le décor Duvauchelle
) mais on ne croit pas à sa relation avec Lino ni à son rôel dans l'équipe etc

- Il faut être honnête, on est ici devant un petit film. Certes maitrisé. Il n'est pas faux de dire que si cela n'avait pas été fait par un français ( et en plus un mec du site), on ne se serait peut être pas retourné sur ce film. Et oui visuellement même si c'est bien fait, on a déjà vu aussi bien dans des productions américaines ou coréennes. Et parfois dans des dtv. Ce qui n'ôte rien au film.

3.5/6


Dernière édition par Mr Degryse le 20 Juin 2020, 09:19, édité 1 fois.

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MessagePosté: 20 Juin 2020, 09:18 
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De mon côté autant être sincère, j'ai trouvé ça moyen.

Alors attention, j'ai finalement les mêmes reproches que j'ai pu lire dans les critiques de deud, Castorp ou FF sauf que pour moi ces petits problèmes m'ont empêché de rentrer véritablement dans le film. Je crois qu'à aucun moment j'ai réussi à être totalement investi, je suis resté extérieur.

En fait pour moi le reproche majeur c'est que c'est un film qui manque de "détails". Par détails j'entends des petites idées, des petits éléments qui font que le film soudain propose un petit truc en plus. Pour moi c'est ça qui définit une bonne série B. Un canevas classique au budget limité mais qui a la possibilité de s'élever par la personnalité des auteurs. Et ici j'ai eu du mal à la sentir cette personnalité. Du coup j'ai eu sans cesse une impression d'un film constamment trop lisse, qui manque d'aspérités, de singularités. C'est vraiment ça qui m'a manqué, des petites choses qui auraient donné au film ce supplément d'âme. J'ai senti ça à peu près à tous les postes, que ce soit la photo (qui est bien hein mais qui peine à avoir un ton à elle), la mise en scène (j'aime beaucoup l'humilité efficace sans esbroufe mais du coup je trouve qu'elle est un peu coincée entre une approche brute de série B vénère et une approche trop classique) mais aussi le casting (Alban Lenoir est un bon acteur sympa et attachant mais il n'est pas charismatique, il lui manque une gueule, une démarche, un truc qui le rende plus impactant [lol], il est anecdotique). Et pareil que dit plus haut je suis pas fan de la musique, que je trouve souvent trop plaquée de manière attendue.

En fait je retiens trois trucs du film que j'ai trouvé bonnards
le vieux mec qui passe à travers le pare-brise arrière, l'arrachage de l'arrière de la bagnole de flic vraiment cool pour le coup et Alban Lenoir qui passe à travers le pare-brise à la fin

C'est vraiment là que j'ai trouvé que le film se lâchait et osait y aller un peu plus franco et j'ai regretté que ce soit pas plus le cas. J'ai lu des réf à The Raid (et en effet la baston dans le commissariat est excellente même si je regrette qu'on pète pas un peu plus le décor) et c'est notamment parce que Gareth Evans y va à fond que soudain la scène d'action devient totalement furieuse et jouissive. Là je trouve qu'on caresse ça du doigt mais qu'on y arrive jamais totalement.

Ceci étant dit, le film est super efficace, j'ai pas vu passer le temps, j'aime comme tout s'enchaîne à une vitesse folle au début même si en effet c'est aussi au détriment des relations entre les persos. Il y a quand même un manque sur Lino. C'est paradoxal qu'au final on connaisse plus Quentin que Lino. Ramzy est très bien (même s'il ressemble de plus en plus à son perso dans Steak) et je trouve que Duvauchelle est un peu au dessus des autres même si j'ai regretté l'écriture vulgos du perso dans le dernier acte. J'aime beaucoup Stefi Celma, j'ai regretté qu'elle participe pas plus à l'action, je trouve son perso un peu sacrifié c'est dommage. Et la construction comme dit FF est un peu malhabile dans l'acte central, en fait j'ai l'impression qu'il y a beaucoup trop de persos (Moss, le collègue d'Areski...).

Deux petites remarques sur des détails qui m'ont gênés :
Pourquoi montrer le garage avec les bagnoles neuves au début ? J'ai trouvé ça hyper bizarre, ça crée une attente (tu penses qu'Alban Lenoir va y aller à un moment donné) pour rien.
Un détail mais le truc de la station-service, je trouve très maladroit que ce soit la même deux fois, j'ai limite trouvé que géographiquement ça avait aucun sens. C'est sympa pour le double caméo de FF mais sans mentir je l'ai analysé comme "ah ouais donc il y avait deux scènes dans une station service et ils se sont pas fait chier ils ont tout tourné la même journée". Sauf que ça crée un truc bizarre qui sort du film, on se demande pourquoi on est revenus là.


Ce qui m'a surpris par contre c'est
la fin ultra ouverte, on a l'impression que le 2 est limite déjà écrit et financé là :D. Et du coup si c'est pas le cas, pourquoi finir comme ça ? Surtout pour Areski, je comprends pas la fin de ce perso.


Un truc très bien par contre c'est que je trouve que les deux meilleurs plans du film (en tout cas les plus chiadés) sont le premier et le dernier plan, du coup c'est malin ça accroche bien dès le début et ça te laisse sur une super note (et en effet toute la symbolique de la voiture de Charas ça pour le coup c'est réussi).

Voilà désolé si ça l'air un peu dur mais bon je peux pas ne pas être sincère. J'ai sincèrement pris du plaisir à voir le film et dans son ambition il est parfaitement réussi. Je me réjouis d'ailleurs depuis hier de ne voir que des retours positifs sur le film. C'est vraiment mérité, c'est un bon film d'action généreux, humble et qui envoie. Et je suis persuadé que ce film n'est que le début d'une longue carrière, ça paraît évident, tellement arriver à maîtriser ça pour un premier film c'est énorme et c'est une inestimable carte de visite.

3/6 (mais 4/6 de coeur).

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MessagePosté: 20 Juin 2020, 09:35 
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Ah oui le garage de bagnoles neuves, moi non plus j'aime pas, et en même temps je comprends tellement le réalisateur : tu croises les mecs de Renault Sport qui te proposent de faire figurer tous leurs bolides, bah tu acceptes, forcément. J'aurais accepté aussi. Mais le résultat final, j'y crois pas : les flics sont des galériens sans budget, et tout d'un coup ils passent à une écurie de F1 ? Que font les voitures déjà là alors que le bâtiment est pas prêt ? Pourquoi elles sont pas déjà dans des livrées Police ? Bon, dans ces questions ya un petit côté enculage de mouche à la "les flics ont pas assez de barbe à la fin de TDKR", au final on s'en bat les couilles, mais je trouve le dilemme intéressant. Ça me fait penser au pincement que j'ai quand je dois retirer le plus beau plan de ma vidéo, tout simplement parce qu'il ne raconte pas la bonne chose. Là c'est carrément pas un beau plan qu'il fallait retirer, mais des accessoires magnifiques.


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