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MessagePosté: 28 Nov 2018, 01:38 
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Un peu de Bob's School of Writing?

Même si l'on met de côté les séries télévisées américaines (dont certains épisodes sont sortis en salles hors des States) et japonaises (qui a eu un spin-off ciné) des années 70, le personnage est déjà apparu dans HUIT FILMS en l'espace de SEIZE ANS :

Spider-Man (2002)
Spider-Man 2 (2004)
Spider-Man 3 (2007)
The Amazing Spider-Man (2012)
The Amazing Spider-Man 2 (2014)
Captain America: Civil War (2016)
Spider-Man: Homecoming (2017)
Avengers: Infinity War (2018)

Soit un film tous les deux ans en moyenne.

L'an prochain sortiront la suite d'Avengers et Spider-Man : Far from Home.

Depuis 2016, il n'y a pas eu une année sans Spider-Man dans un film. En 2018 et en 2019, il y aura même eu DEUX films PAR ANNÉE avec le personnage. 11 films en 17 ans.

Toutefois, il semble toujours y avoir eu une raison derrière chaque reboot.
Sam Raimi & Tobey Maguire ne voulaient pas rempiler et Sony ne voulaient pas perdre les droits -> les films de Marc Webb.
Les films de Marc Webb sont pétés alors que les Marvel cartonnent -> les films de Kevin Feige.

Mais là? Pourquoi un énième Spider-Man? L'animation est-elle une excuse valable?

Phil Lord & Chris Miller se sont spécialisés dans les idées de merde devenus films réussis : une adaptation de 21 Jump Street, un film Lego, une préquelle sur Han Sol...oops.

Miller n'est plus crédité qu'à la prod et Lord signe l'histoire seul et le script avec Rodney Rothman (22 Jump Street) qui co-réalise également le film avec notamment Peter Ramsey (qui ramène l'énergie épique de l'excellent Les Cinq légendes) et Bob Persichetti (ancien artiste Disney et Dreamworks). Mais le film porte clairement la patte du duo. On est dans la directe lignée de The Lego Movie.

Objet pop art et post-moderne, transdimensions et transgenres, Spider-Man : Into the Spider-Verse sonne comme une profession de foi en éloge à la diversité en plus d'être un film de super-héros drôle et rythmé comme nique.

Dès le logo Columbia, le ton est donné. La dame à la torche bugue et laisse apercevoir comme plusieurs versions dont une animée. Et les premiers plans annoncent la couleur, avec leurs points Benday omniprésents qui transforment le film en œuvre réminiscente du travail de Roy Lichtenstein, et cette animation hybride qui donne du relief à des traits singeant le dessin de l'animation traditionnelle ou plus exactement de la bande-dessinée. La porte interdimensionnelle au cœur de l'intrigue n'est pas encore ouverte que la forme, elle, joue déjà entre les dimensions.

Le parti-pris est casse-gueule. Il y a des éléments en arrière-plan qui sont parfois légèrement dédoublés, comme quand on regarde un film en 3D sans lunettes, mais la proposition est radicale et unique. C'est pas le procédé Deep Canvas vertigineux de Tarzan, c'est pas le mélange hétérogène de CGI et d'animation 2D de Titan A.E., c'est autre chose. The Lego Movie utilisait déjà l'animation en images de synthèse (photoréaliste) pour imiter l'animation stop-motion et ici, elle imite le comic book en lui apportant une dimension supplémentaire.

Et au milieu peut débouler un personnage dessiné comme dans un manga ou semblablement animé par Chuck Jones.

C'est en ça que le film exploite ce que seul le médium de l'animation peut permettre pour raconter son histoire...et son Histoire, en recontextualisant et justifiant les notions de suites et de reboots.
C'est un film qui reconnaît les incarnations passées du personnage, jusqu'à inclure des scènes réinterprétées de la trilogie de Sam Raimi. Les Marc Webb et les Marvel ne sont pas directement cités (cheh!) mais le concept du film permet justement la cohabitation de toutes les versions. À chacun son Spider-Man.

Comme d'habitude chez Lord & Miller, le méta est là pour servir le propos.

En s'inspirant d'un arc de la BD pour inclure plusieurs Peter Parker mais aussi Miles Morales ou Peni Parker ou Peter Porker, le scénario trouve non seulement une source de gags hilarants mais également matière à profiter de la familiarité que le public a désormais du genre (et du personnage aux origines maintes fois ressassées) pour non seulement s'en amuser mais surtout proposer une réflexivité vis-à-vis du genre, du médium mais également sur la question de la représentation.

Même l'idée la plus tordue - et pourtant pas une idée qu'ils ont inventé vu que Spider-Ham (sic) existe depuis les années 80 - a du sens. Dans le cadre de l'histoire que raconte le film, son inclusion ne se limite pas à un gag (déjà génial) mais sert le propos : tout le monde peut être Spider-Man. Un métisse, une fille, un cochon de dessin-animé...c'est ça qui est génial. En poussant les curseurs de la démonstration, le récit exacerbe le message. Tout est possible. Et en fin de compte, ce n'est pas juste le Spider-Verse qui permet cela, c'est notre monde. Rien ne nous empêche d'avoir un Spider-Man noir et hispanique.

Ce protagoniste qui se définit initialement en réaction à la maxime énoncée par l'Oncle Ben, incluant sa silhouette dans un tag "No Expectations" qu'il dessine avec son oncle à lui, et ne se croit pas capable d'endosser le costume et à qui on dit de rester sur la touche, va choisir d'assumer le rôle de super-héros...parce qu'il le peut, putain. Parce qu'il ne faut pas se dire ou se laisser dire ce qu'on peut ou ne peut pas faire.

Ce n'est pas un hasard si les méchants sont complètement secondaires dans le film. La lutte est interne.
Même si j'aime beaucoup ce moment où le Caïd, qui veut utiliser la machine pour retrouver sa famille qui l'a quitté, se retrouve dans la même position que celle qui a causé leur départ mais cette fois devant TOUTES les versions des différentes dimensions de sa famille.

Tu peux faire ce que tu veux.
Tu peux refaire un énième Spider-Man.
Tu peux avoir plein de styles d'animations différents dans un même film.
Tu peux avoir un Spider-Man '30s en N&B avec imper et chapeau mou qui parle avec la voix de Nicolas Cage.

Ensemble, tout devient possible.

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MessagePosté: 21 Déc 2018, 11:27 
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Les trailers annonçaient une petite bombe et le film ne déçoit pas. C'est vraiment un enchantement quasiment du début à la fin, en effet dès l'apparition de logo Columbia qui change trois fois de styles en une seconde, c'est d'un foisonnement visuel constant, parfois épuisant mais toujours stimulant et excitant. Il faut quand même s'habituer à l'animation avec les points Benday et certains éléments de l'image dédoublée. Dans un premier temps c'est un peu rugueux et pas forcément beau mais rapidement on s'y fait et, si l'idée de reproduire dans l'animation les spécificités même du papier BD imprimé peut paraître purement artificiel, ça participe d'un travail sur la forme parfaitement cohérent. Un travail de fusionnement des médiums entre BD et cinéma qui n'a jamais été mené aussi loin que dans ce film. Au-delà des idées de base comme les cases, les bulles, les onomatopées, les petits traits de mouvements le film développe une esthétique postmoderne totale qui tend à aller vers l'abstraction comme par exemple dans cette scène d'action assez folle en forêt où les feuilles d'arbres se transforment peu à peu sous l'effet de la vitesse en tâches de couleur ou évidemment ce climax massif où les dimensions se chevauchent. C'est vraiment fascinant et un plaisir à regarder.

Surtout qu'en effet le film se transforme en une espèce de manifeste de liberté nous disant sans cesse que tout est possible, que si on veut on peut avoir plusieurs dimensions, que si on veut on peut raconter la même histoire de plein de façons différentes etc... Et la manière qu'à le film d'incarner cette thèse dans son esthétique même est sans doute sa plus grande réussite. Puis plus prosaïquement quel spectacle vivifiant et excitant, on retrouve vraiment cette énergie Lord/Miller qui ravage tout sur son passage.

On peut regretter que le film cède dans l'écriture à certaines facilités (trop de choses dites littéralement dans les dialogues, ça manque de finesse, la relation avec le père...), on est loin de la finesse d'un Dragons par exemple, et gros bémol aussi sur la musique que ce soit la BO de Pemberton ou les chansons hip hop assez horribles qui parsèment le film et le vulgarise alors qu'on aurait pu là aussi imaginer quelque chose de très moderne et plus en phase avec le projet du film.

Mais ça n'a pas gâché mon plaisir devant ce ride jouissif, épatant, surprenant que je pourrais sans problème aller revoir tant je m'y suis amusé. Encore un film d'ailleurs, dont la vision en salles me semble fondamental pour apprécier toute la richesse de ce qu'il propose. Gros gros kif, mon "blockbuster" préféré de l'année avec évidemment Ready Player One qu'il ne serait pas idiot de mettre en parallèle d'ailleurs.

4.5/6

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MessagePosté: 21 Déc 2018, 11:40 
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Je me demande vraiment à quoi aurait ressemblé Solo s'ils n'avaient pas été virés. Est-ce que ça aurait été radicalement différent dans le montage, l'énergie et l'humour ou est-ce que le projet était condamné à être engoncé dans un cadre rigide et lisse?

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MessagePosté: 21 Déc 2018, 11:41 
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On aurait pas eu un film de grand-père déjà.

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MessagePosté: 21 Déc 2018, 12:14 
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Film Freak a écrit:
Je me demande vraiment à quoi aurait ressemblé Solo s'ils n'avaient pas été virés. Est-ce que ça aurait été radicalement différent dans le montage, l'énergie et l'humour ou est-ce que le projet était condamné à être engoncé dans un cadre rigide et lisse?


C'est clair que le résultat final sent tellement pas leur patte... Après j'imagine que ça aurait pas été aussi fou que leurs films d'anim mais quand même une autre énergie ouais.

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MessagePosté: 26 Déc 2018, 23:28 
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Art Core a écrit:
gros bémol aussi sur la musique que ce soit la BO de Pemberton

:shock:

Plutôt unanimement reconnue comme chanmé.

Citation:
ou les chansons hip hop assez horribles

Elles sont bien! Surtout "What's Up Danger".

Citation:
qui parsèment le film et le vulgarise alors qu'on aurait pu là aussi imaginer quelque chose de très moderne et plus en phase avec le projet du film.

Bah pour le coup, c'est totalement cohérent et moderne justement. Combien de films de super-héros aussi urbain avec le son qui va?

Bon sinon 2ème vision qui m'a encore fait plus kiffer. Des frissons lors des scènes-clé.

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MessagePosté: 28 Déc 2018, 11:17 
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Je réécoute la BO de Pemberton elle est pas mal mais je la trouve franchement pas ouf. What's up danger est pas mal en effet. Mais je sais pas dans le film je trouve que la musique manquait de force pour entraîner tout le truc. A voir comme ça passe à la revoyure.

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MessagePosté: 28 Déc 2018, 15:33 
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À part "What's Up Danger", c'est plutôt la BO de Pemberton qui me reste plus en tête (j'aime bien le thème du Prowler, avec ces bruitages façon barrissement d'éléphant).


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MessagePosté: 28 Déc 2018, 15:40 
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Excellente The Prowler en effet mais j'avoue ne plus me souvenir où elle est dans le film.

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MessagePosté: 28 Déc 2018, 15:44 
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Je vais devoir retourner le voir !

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MessagePosté: 05 Jan 2019, 17:29 
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En voilà un anime et un film de superhéros réussi. le mélange le plus réussi depuis les indestructibles 1.

C'est fun, bien fait, drôle, meta mais pas trop. Le scénario est simple mais pas simpliste. C'est même réussi esthétiquement même si j'admets que ce flou permanent en arrière plan avec souvent un dédoublement d'image fait demander si le projectionniste n' a pas trop bu. Et cela fonctionne à fond chez les gamins. Mon fils de 6 ans est fou depuis la sortie du cinéma.

5/6


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MessagePosté: 05 Aoû 2019, 21:45 
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Sir Flashball
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C'est épuisant (je finis ça aveugle), ça raconte pas grand-chose d'intéressant, mais par contre, l'inventivité graphique de dingue du truc emporte vraiment le morceau (le générique de fin est fabuleux).

4/6

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MessagePosté: 05 Aoû 2019, 22:06 
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Castorp a écrit:
C'est épuisant (je finis ça aveugle)

Les méfaits de la 3D.


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MessagePosté: 06 Aoû 2019, 00:51 
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Schtroumpf sodomite
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Castorp a écrit:
l'inventivité graphique de dingue du truc emporte vraiment le morceau


Bof...

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