Forum de FilmDeCulte

Non malheureux, on veut simplement pas que tu rejoignes le côté obscur de la force. La force de la pignole.

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Je suis un sith de la cinéphilie !

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N'écoutez pas Film Freak

Je ramène ma gueule mais je crois que je suis le Dark Vador de ce côté obscur.

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Ah j'avais pas vu. C'est drôle !

Je ne sais pas s'il existe quelque part une explication du choix du 2.35 pour les suites là où le premier était tourné en 1.85. Est-ce dû au changement de chef op? D'ailleurs, Raimi retrouve Bill Pope après Darkman et L'Armée des ténèbres et je me demande si ça joue là aussi dans la suprématie du film sur le premier, un peu comme quand Singer retrouve John Ottman au montage pour X2. Alors le premier Spider-Man était plus abouti que le premier X-Men (parce que plus d'argent, plus de temps, plus de confiance dans le réal, dans le genre, etc.) mais un peu comme pour la précédente suite de Raimi, Evil Dead 2, on sent que le cinéaste remake un peu le premier pour un résultat supérieur, répétant délibérément certaines scènes, rejouant le coup de la schizophrénie, surenchérissant sur le feuilleton will they/won't they de Peter et Mary-Jane et marquant davantage le film de sa patte.

S'il abandonne les effets de style les plus "série B", Raimi infuse plus profondément le film de son goût pour l'horreur, comme en témoigne l'époustouflante séquence maintes fois évoquées du réveil d'Octopus à l'hôpital. Déjà la catastrophe était plus tragique (la mort de sa femme) mais alors sa naissance est d'une intensité folle (montage e-xem-plaire). Et pour l'action, Octopus est autrement plus cinégénique que le Bouffon vert. C'est fini les petites bombinettes en planeur, Doc Ock est un double maléfique (lui il a vraiment huit pattes huhu) dévastateur, aussi bien dans l'action (pas besoin de reparler du modèle qu'est la scène du métro) que dans l'écho thématique (sacrifier ses rêves par responsabilité, avec même une meilleure analogie de la crucifixion que dans les Superman).

Esthétiquement comme thématiquement, c'est le film de la maturité. C'est l'humanité du 1 puissance 1000. Ton meilleur ami blessé en deuil te gifle quand il est bourré (deux fois! devant tout le monde!), quand tu avoues ta part de responsabilité dans la mort de ton oncle, sa veuve ne te pardonne pas immédiatement et le film ne se termine pas sur le bon vieux plan aérien vivifiant de voltige full CGI mais sur le contre-champ de MJ qui sait, malgré ce qu'elle vient de dire, que l'avenir ne sera pas aisé. Spider-Man était un film sur l'adolescence. Spider-Man 2 c'est l'âge adulte. And I think it's beautiful.

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Peut-être dans les making of illustrés (le 1.85 privilégié pour les séquences intimistes du 1 et le 2.35 pour les scènes d'actions plus amples et spectaculaires du 2 ?).

J'ai jamais été trop à fond sur cette saga mais j'ai revu le premier la semaine dernière, très sympa. Et j'ai pu re-confirmer que ce 2 lui est en tous points supérieur. Déjà c'est un peu à l'image du changement de format, le 1.85 devenant du 2.35 et l'énergie et l'inventivité de Sam Raimi se déployant pleinement, sans tomber dans les excès trop détachés du 3. Y a plein d'idées de montage et de cadre, c'est super rythmé.

Et en plus c'est un vrai film. D'ailleurs comment ne pas adorer que le scénar soit signé d'Alvin Sargent, 76 ans au moment du tournage ? Le personnage d'Ock est bien caractérisé, cool, et c'est sympa comment il se rachète. Et le fait qu'il y ait tout un pan central littéralement sans Spider-Man est génial, au bout d'un moment ça devient le véritable "le destin d'un héros" plus qu'un basique film d'action.

Tonalement en plus c'est tellement reposant. Il y a de la légèreté et du second degré mais à aucun moment ça ne tombe dans la pantalonnade ou les excès de name-dropping d'actus du moment qu'on retrouvera dans les Marvel.

Et ce dernier plan, tellement "déceptif" (le fameux), génial.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste