Ready player one - Ernest Cline
J'ai d'abord eu un choc du point de vue de l'écriture. La prose est d'un niveau souvent affligeant et l'intégralité des dialogues du roman est d'une nullité assez effrayante avec tous les poncifs possibles et imaginables. Il y a dans le roman une vague histoire d'amour et c'est horriblement embarassant tant c'est mal écrit, tant on peut anticiper les dialogues
cringy une page à l'avance et tant l'ensemble semble être l’œuvre d'un puceau de 12 ans.
Mais une fois que l'on dépasse ça c'est un roman assez jouissif qui développe un univers fascinant et passionnant. Un univers post-apo où l'humanité se cache dans un jeu vidéo virtuel gigantesque qui remplace peu à peu toute réalité. Et un récit de recherche d'easter egg dans une série de références aux jeux vidéo, à la musique et au cinéma des années 80. Il y a une multitude de références directes ultra précises que je ne connaissais pas et qui sont assez réjouissantes d'aller chercher sur le net ensuite. C'est sans doute le point fort du roman, cette façon de faire vivre le personnage dans un
multiverse de toutes ses références préférées, son monde rêvé de geek et forcément on a tous un peu en soit ce petit côté "otaku" où l'on pourrait exclusivement se nourrir de toutes ces œuvres sans rien d'autres, comme cette pulsion de l'enfermement. En tout cas ça m'a parlé et presque touché.
Il y a pourtant quelque chose d'un peu ambigu dans le récit je trouve, qui se déploie visiblement malgré l'auteur. En effet le personnage J.Hallyday (no shit) et son second Og Morrow sont des copies quasi parfaites du duo Steve Jobs/Steve Wozniak et en cela cela rend l'espèce d'attirance du personnage principal pour Hallyday comme un apple addict serait là à faire la queue pour le dernier appareil iPhone, quelque chose d'un peu douteux, pas très noble (à l'image du contenu de l'easter egg). Du coup je trouve très dommage que les références du roman ne soient pas celles du personnage principal mais celles de son gourou, de son maître à penser. Au final le roman n'est pas la lutte pour une quelconque liberté qu'il semble vouloir être.
Mais le récit est assez malin, très rythmé, très direct et on s'y amuse bien. Excellent
page turner, je l'ai lu en vacances et c'est parfait pour ce cadre là. J'avais parfois l'impression de lire un scénario tant tout va à l'essentiel sans fioritures (ou presque), d'où aussi ce sentiment d'une écriture purement mécanique, sans style. Je l'ai évidemment lu en pensant sans cesse à l'adaptation à venir de Spielberg et c'est ultra prometteur de ce point de vue là. D'une part parce que visuellement ça va forcément tuer vu les différents concepts présentés et d'autre part parce que le fait que Spielberg, qui est cité dans le roman, soit celui qui le réalise est en soi un truc méta déjà génial. Je suis vraiment hyper curieux de voir comment l'adaptation va être gérée et comment Spielberg va gérer la multitude de références. Pas loin d'être mon attente numéro 1 en tout cas.
D'accord avec toi. C'est engageant et malin, mais c'est vraiment écrit avec les pieds, putain!