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MessagePosté: 05 Nov 2013, 13:49 
M'en fous. New-âge ou pas, cet aspect du film m'a gonflé.


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MessagePosté: 05 Nov 2013, 17:38 
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Mister Zob a écrit:
Bon, enfin vu (j'ai dû aller à Aix pour avoir VO *et* 3D).

En résumé, j'ai vachement aimé (vraiment hein), mais y a 3 trucs qui m'ont perturbé.

2 d'entre eux ont déjà été évoqués notamment par Tom et Mr.Orange (oui, j'ai lui tout le topic aussi) : le trauma lié à la gamine et la musique.
Pour le trauma, je rejoins particulièrement ce qu'en a dit Z.
Pour la musique, je l'ai trouvée régulièrement bien lourdingue. Les gros effets musicaux pour remplacer le bruit des explosions notamment (1ère séquence où ça pète), ça dessert le film. Là j'ai regretté que Cuaron ait pas osé l'absence de musique. Cela dit, ma solution préférée aurait sans doute été une musique "découplée", et pas aussi redondante (puisqu'elle vient en remettre une couche inutile alors que la mise scène se suffit à elle-même).

Le 3e truc, je suis surpris que personne n'en ait parlé, donc je dois probablement me foutre le doigt dans l’œil, car je suis loin d'être un expert en gravité zéro. Et si Machin Tyson a pas tweeté dessus, c'est que je me plante certainement.
Car il s'agit d'un problème de physique. C'est habituellement pas un truc qui me "bloque", mais dans un tel film, ça me paraît bien emmerdant.
En plus c'est pas à n'importe quel moment, c'est quand Clooney se détache.
À ce moment-là, je ne comprends pas quelle force (physique) le tire à l'opposé de Bullock et de la station.
Je m'explique : une fois qu'elle a attrapé la sangle/corde/whatever et que la trajectoire de Clooney a été arrêtée, je ne vois plus ce qui continue à l'attirer dans l'autre sens. À cet instant, la vitesse de Clooney est nulle, donc son énergie cinétique est nulle. Quant à son énergie potentielle, en microgravité, elle est (je pense) négligeable. Bref, Bullock devrait pouvoir le ramener vers elle en tirant avec 2 doigts. J'irais même jusqu'à dire que la simple tension de la sangle/corde/whatever devrait avoir amorcé un retour vers elle.


Je rebondis là dessus, et je sais pas si ça a déjà été dit ou pas, pour dire le petit détail qui moi m'a sorti du film pendant quelques secondes:

Le moment où elle arrive dans la Station Spatiale Internationale, la caméra, contrairement au reste du film, se détache du point de vue de Bullock, et surtout, donne l'impression le temps de quelques secondes qu'il y a quelque chose derrière elle etc. Alors certes, y a l'étincelle et tout, mais au niveau de la réa, d'un coup, ça faisait trop Alien en fait, ça a duré très peu de temps, mais ça m'a sorti du film et je me suis dit "Ah?"

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MessagePosté: 05 Nov 2013, 23:39 
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snaky a écrit:
Exactement, "new âge" étant ici entendu comme une tentative maladroite de nous donner une pseudo leçon de vie, du genre


À ce niveau, ça m'a fait penser au cinéma catastrophe des années 90. Je pourrais nommer un film. Twister. Sous des apparences de film d'action, le film essayait maladroitement de traiter de rapports conjugaux laissés en suspens le temps d'affronter un trauma d'enfance. Je vais dire une énormité, mais malgré le fait que Twister n'est franchement pas un grand film, j'ai trouvé la métaphore de la tornade bien plus forte.

Dans Gravity, il y a cette métaphore de la position fœtal. Être dans l'espace, c'est s'isoler de la vie sur terre, laisser sa vie en suspens et blablabla. Mais l'image est lourde je trouve (oui, je parle de ce plan)

Baptiste a écrit:
Autant je suis d'accord sur ce que tu dis précédemment (il ne me reste plus rien du côté humain du film), autant je trouve la bande-son plutôt ingénieuse et impressionnante, ne tombant pas dans le recopiage de 2001 avec le silence qui envahirait tout. Bon, ça n'empêche pas Cuaron de recopier le moment où un des personnages est propulsé vers le vide, et là il y a du silence, mais je vois ça comme une sorte de citation, un "vous voyez je pourrais faire du Kubrick, mais je vais faire autre chose ensuite". La bande-son est très bruyante mais ses harmonies, ses explosions de dissonnances, rendent bien le malaise sensoriel et métaphysique que ressent l'humain dans l'espace.


J'ai été assez emballé par le son dans les 3 premiers tiers. l'harmonie de dissonnances est assez impressionnante il est vrai. Mais j'ai été déçu de la dernière partie. La musique semblait sorti de Iron Man, et quand la voix arabisante s'est mise à chanter, j'ai trouvé ça dommage que ça tombe dans les clichés de la musique de film actuelle.

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MessagePosté: 06 Nov 2013, 00:36 
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David Swinton a écrit:
Twister n'est franchement pas un grand film


Je te déteste tellement David Swinton.

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MessagePosté: 06 Nov 2013, 02:04 
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David Swinton a écrit:
J'ai été assez emballé par le son dans les 3 premiers tiers. l'harmonie de dissonnances est assez impressionnante il est vrai. Mais j'ai été déçu de la dernière partie.

Le fameux quatrième tiers tant décrié?

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MessagePosté: 06 Nov 2013, 02:45 
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oups! :mrgreen:

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MessagePosté: 06 Nov 2013, 10:15 
Citation:
Dans Gravity, il y a cette métaphore de la position fœtal. Être dans l'espace, c'est s'isoler de la vie sur terre, laisser sa vie en suspens et blablabla


Au risque d'énerver l'autre chefaillon qui prend un malin plaisir à me titiller les burnes, c'est ça que j'appelle New-âge. Bien entendu, ça n'a rien à voir avec la définition exacte, mais cette expression a depuis longtemps un sens générique (et péjoratif) pour désigner une tentative de recherche spirituelle bas de plafond.


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MessagePosté: 06 Nov 2013, 11:33 
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MessagePosté: 06 Nov 2013, 13:57 
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snaky a écrit:
Citation:
Dans Gravity, il y a cette métaphore de la position fœtal. Être dans l'espace, c'est s'isoler de la vie sur terre, laisser sa vie en suspens et blablabla


Au risque d'énerver l'autre chefaillon qui prend un malin plaisir à me titiller les burnes, c'est ça que j'appelle New-âge. Bien entendu, ça n'a rien à voir avec la définition exacte, mais cette expression a depuis longtemps un sens générique (et péjoratif) pour désigner une tentative de recherche spirituelle bas de plafond.


Mouais, cette scène là, je pense pas qu'elle ait la signification que lui donne David Swinton.

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MessagePosté: 06 Nov 2013, 14:45 
Peut être que oui, peut être que non, mais à la limite on s'en fout. A mes yeux, sans ce sous-texte psychologisant
(doit on se laisser mourir ou au contraire doit on se battre après la mort d'un enfant),
Gravity aurait pu être une expérience sensorielle et immersive unique (ce qu'il n'est qu'en partie).


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MessagePosté: 06 Nov 2013, 14:49 
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C'est ça pour toi le sous-texte psychologisant ?
Tu t'appuies trop sur le vécu du perso de Bullock ; il n'est là que pour crédibiliser son apathie face à la mort.

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MessagePosté: 06 Nov 2013, 15:01 
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Je ne l'ai pas ressentie apathique face à la mort. Quand elle se dit qu'elle peut lâcher prise, elle est sortie/revenue 2 fois de l'espace, elle en est à sa 3ème station visitée pour s'en sortir et son deuxième "astronef". Quand là encore ça merde et qu'elle pense qu'elle n'a plus de chance, ça ne me paraît pas spécialement apathique de se dire que c'est terminé, qu'on a joué sa dernière carte et que le rideau va tomber, qu'il est donc possible de le devancer un peu.

Son background me paraît surtout servir du coup à faire accepter le fait qu'elle finit par renoncer malgré tout. Un parent d'enfant vivant ou bien si une famille l'attendait en bas, elle aurait sans doute essayé encore et encore pour mourir au "combat". Ca permet aussi de contrecarrer l'"instinct de survie" qu'on est censé avoir et qui doit nous guider jusqu'au bout. Du coup, quand elle repart, elle repart pour elle-même et non pas sous un prétexte externe.


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MessagePosté: 06 Nov 2013, 15:14 
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Localisation: Poitiers
Oui, j'aurai du dire apathique face à sa vie plutôt qu'à sa mort.

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MessagePosté: 07 Nov 2013, 19:19 
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Et comme je l'ai dit plusieurs fois, l'histoire que l'auteur souhaite raconter n'est pas "c'est dur de survivre dans l'espace" mais "comment renaître après une tragédie".

Donc y a besoin du trauma.

Vous auriez préféré que le film raconte autre chose, soit, mais dites pas qu'il n'y a pas besoin de trauma dans le cadre de cette histoire parce que c'est juste faux.

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MessagePosté: 07 Nov 2013, 19:45 
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Film Freak a écrit:
Et comme je l'ai dit plusieurs fois, l'histoire que l'auteur souhaite raconter n'est pas "c'est dur de survivre dans l'espace" mais "comment renaître après une tragédie".

Donc y a besoin du trauma.

Vous auriez préféré que le film raconte autre chose, soit, mais dites pas qu'il n'y a pas besoin de trauma dans le cadre de cette histoire parce que c'est juste faux.


Y pas besoin de trauma fabriqué pour faire un bon film, ni pour faire un film sur "comment renaître après une tragédie", ni pour faire un survival, ni même pour faire ce film-là.
Maintenant Cuaron fait un autre choix, ok. Le film est ce qu'il est, pas de souci. Je l'accepte parfaitement.

Mais je peux critiquer.

Pour moi, au premier visionnage en tous cas, toute cette partie pue le fake, la tambouille de scénariste pour faire monter la sauce, faire un joli pliage de son film en deux, avec les parties qui se répondent, et accoucher d'un scénario typiquement Robert McKee.

Et non seulement ça prend pas sur moi, mais en plus ça me rend le truc prévisible à chaque étape. Donc ça gâche le plaisir, constamment.

Après je dis rien d'autre que "ne perdons pas de temps à inventer un trauma aux personnages, à décrire un passé absent du métrage ; il faut tracer droit devant et créer l’émotion, les regrets, la peur par le défilement des images, par le film lui-même". Grosso merdo. Perdre ses deux collègues astronautes, c'est le lancement... être au fond du fond du trou, pour moi c'est ça le super trauma à transcender. C'est ça le défi à relever. Mais là on vit un choc énorme, et après on m'explique que c'était juste pour panser une plaie restée béante d'un autre choc blablaté.

"Tout ce qui est dit au lieu d'être montré est perdu pour le public" ? So fucking right.

Tu veux la tenter en flashback façon Signs ? Mauvaise idée.
Tu veux l'expliquer par les lignes de dialogues et - pire - des monologues ? Mauvaise idée.

Trouve autre chose si tu veux t'en servir, ou ne t'en sers pas...

Mais voilà j'ai aimé, et c'est comme pour Signs ou d'autres films au concept fort où le plaisir est aussi dans les anachronies qu'on fantasme... Ces films accrochent tellement fort, ils te soulèvent et t'emmènent tellement loin... que si c'est pas pour te déposer dans un endroit encore plus puissant que ton point de départ... ben t'es déçu.

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