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MessagePosté: 08 Nov 2013, 09:08 
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Film Freak a écrit:
Le décor revêt cet aspect métaphorique lorsque le background du personnage est révélé.
On apprend que Bullock est coupée du monde intérieurement (ayant perdu sa fille) lorsqu'elle se retrouve coupée du monde matériellement (ayant perdu contact avec la NASA).
Cuaron prend ces 20 premières minutes pour nous amener au point où elle est déjà intérieurement (et que sa situation matérielle va illustrer de façon "pratique", "concrète").
1) Je comprends toutes tes justifications. Je trouve qu'elles ne sont pas lucides, très approximatives dans le film et qu'à force elles deviennent de mauvaise foi. Le décor, l'espace, est à la fois une métaphore et pas une métaphore c'est bien ça le projet ?
2) Le rapport entre Stone et le décor aurait pu revêtir un aspect métaphorique, mais Cuaron ne travaille pas du tout ce rapport de façon métaphorique : au bout de 20 minutes, pour moi, je suis perdu avec Stone dans l'espace après une catastrophe aéro-spatiale, je suis bien loin d'être avec une femme qui a perdu un enfant et qui a arrêté de vivre normalement suite à un deuil, une femme dont le coeur est mort. Donc on est bien loin d'être au point où elle est intérieurement. Par ailleurs tous les efforts de mise en scène sont clairement dirigés vers une expérience physique et sensationnelle de la situation de Stone dans un premier temps. Et non une expérience intérieure de ce qu'elle vit psychologiquement.
Film Freak a écrit:
Mais on parle pas de plans là, on parle du concept général, du décor choisi. La métaphore que tu nies au film, celle qu'évoque le co-scénariste, elle est là, dans le décor.
Quelle est la métaphore qu'évoque le scénariste ?
Citation:
"L'espace nous a semblé être une excellente métaphore de sa situation personnelle".

Sa situation personelle = femme au coeur mort, qui a cessé de vivre normalement, plus de désir intellectuel de vivre, d'après lui.
C'est une idée préconçue, une vue de l'esprit et non une métaphore, une idée que le film ne m'aide absolument pas à comprendre ou à réfléchir ou à questionner. De plus l'idée est vague... une idée qui semble bonnne comme ça de loin quand on ne réfléchit pas, mais qui en fait ne veut rien dire.
1) L'espace = reflet d'un endroit où on est déconnecté de la vie terrestre (ce n'est pas une métaphore) ?
2) L'espace = un endroit où on perd tout désir intellectuel de vivre (ce qui est franchement intéressant mais qui n'est pas du tout traîté dans le film) ?
3) Perdre un enfant c'est un peu comme être perdu dans l'espace ?
4) Etre déconnecté de toute vie terrestre c'est comme être perdue dans l'espace. (pas une métaphore encore une fois) ?
5) Perdre un enfant c'est un peu comme devoir survivre dans l'espace... et on peut continuer sur des idées, images, métaphores flous jusqu'à la fin du film.
Tu vois bien comment le concept général joue avec des images, des idées, et des évènements de façon floue, les articules un peu comme ça l'arrange (tant que c'est justifiable, une fois comme métaphore, une fois comme élément dramatique, une fois comme réalité physique de l'environnement), et tu vois alors comment il y a des glissements de sens... Ca ne me gênerait pas, si "Gravity" ne faisait pas semblant d'être une brillante idée ou une brillante métaphore. Ca me gêne encore plus quand je lis le scénariste dire que "l'espace semblait être une excellente métaphore de sa situation personnelle"... sembler oui, mais finalement c'est pas terrible d'après moi.
Film Freak a écrit:
Citation:
Peut-être que finalement, il y a quelque chose dans le projet qui coince pour moi entre le désir d'hyper réalisme que "Gravity" convoite, et l'idée d'un film métaphorique. Le sens de ce concept-là. Et l'inconséquence dans le film. Ce plan-ci est métaphorique, celui-ci pas, celui-ci est entre les deux...

Faut que TOUS les plans soient métaphoriques?

Non. C'est vraiment pas ce que je dis. Je dis que le film est inconséquent. Le concept pas clair. La mise en scène inconséquente. L'idée de départ pas excellente et même problématique. Que ça t'est égal, tellement le plaisir de vivre cette expérience en salle est grande, je le comprends. Tout ça n'est pas très grave, mais je trouve ça intéressant de déconstruire et de comprendre ce qui est fort dans "Gravity" et ce qui pus faible. Et je trouve ça intéressant aussi de ne pas mettre une force là où il n'y en a pas. Pour moi, la force de "Gravity" n'est clairement pas dans son aspect métaphorique... ni dans son scénario, mais essentiellement dans son ambition immersive de la vie hors atmosphère et le progrès technique qui permet cette immersion. Sa faiblesse est de lier vaguement une histoire psychologisante à son ambition immersive (même si elle est justifiable).


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MessagePosté: 08 Nov 2013, 09:57 
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Harry White a écrit:
au bout de 20 minutes, pour moi, je suis perdu avec Stone dans l'espace après une catastrophe aéro-spatiale, je suis bien loin d'être avec une femme qui a perdu un enfant et qui a arrêté de vivre normalement suite à un deuil, une femme dont le coeur est mort. Donc on est bien loin d'être au point où elle est intérieurement. Par ailleurs tous les efforts de mise en scène sont clairement dirigés vers une expérience physique et sensationnelle de la situation de Stone dans un premier temps. Et non une expérience intérieure de ce qu'elle vit psychologiquement.

20 minutes c'est la limite pour introduire ses personnages?
En fait ton problème c'est que le trauma soit presenté apres la première grosse scene d'action? J'ai vraiment du mal à saisir ce soucis d'identification dont vous parlez avec Z. Je ne vois pas en quoi le fait de reporter à plus tard la présentation du personnage empêche de s'identifier. D'ailleurs, on commence à sentir que le perso de Bullock a un problème dès le début. C'est la seule à ne pas parler, elle ne s'éclate pas avec les autres, parait mal à l'aise, etc ... .

Et tous les efforts de mise en scène ne sont clairement dirigés vers une expérience physique et sensationnelle. Tu inventes.

Harry White a écrit:
1) L'espace = reflet d'un endroit où on est déconnecté de la vie terrestre (ce n'est pas une métaphore) ?
2) L'espace = un endroit où on perd tout désir intellectuel de vivre (ce qui est franchement intéressant mais qui n'est pas du tout traîté dans le film) ?
3) Perdre un enfant c'est un peu comme être perdu dans l'espace ?
4) Etre déconnecté de toute vie terrestre c'est comme être perdue dans l'espace. (pas une métaphore encore une fois) ?
5) Perdre un enfant c'est un peu comme devoir survivre dans l'espace... et on peut continuer sur des idées, images, métaphores flous jusqu'à la fin du film.

La c'est toi qui est de mauvaise foi.


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MessagePosté: 08 Nov 2013, 10:14 
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flatclem a écrit:
D'ailleurs, on commence à sentir que le perso de Bullock a un problème dès le début. C'est la seule à ne pas parler, elle ne s'éclate pas avec les autres, parait mal à l'aise, etc ... .


C'est vrai, et c'est bien.

Et en même temps c'est là que j'ai commencé à m'agacer.
C'est idiot, mais je pressentais dès son problème de communication, l'assisse du trauma sur la narration par l'image.

Je sais pas, sans doute que j'espérais un gros trip IMAX 3D, et que j'avais pas envie d'être emmerdé avec de grosses ficelles scénaristiques.

On verra bien à la revision, au calme, chez oim.

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MessagePosté: 08 Nov 2013, 12:46 
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flatclem a écrit:
Harry White a écrit:
au bout de 20 minutes, pour moi, je suis perdu avec Stone dans l'espace après une catastrophe aéro-spatiale, je suis bien loin d'être avec une femme qui a perdu un enfant et qui a arrêté de vivre normalement suite à un deuil, une femme dont le coeur est mort. Donc on est bien loin d'être au point où elle est intérieurement. Par ailleurs tous les efforts de mise en scène sont clairement dirigés vers une expérience physique et sensationnelle de la situation de Stone dans un premier temps. Et non une expérience intérieure de ce qu'elle vit psychologiquement.

20 minutes c'est la limite pour introduire ses personnages?
Aucun rapport. Et comme tu le dis, les personnages sont introduits dès le début, justement. Mais en tant que spectateur, je ne vis pas du tout l'expérience de perte dans l'espace de Stone (qui est fondatrice du film) à travers le prisme du trauma du deuil de la perte d'un enfant. Ce n'est pas ce que je vis parce que ce n'est pas du tout ce que Cuaron met en scène dans ce premier tiers avec Stone. Il faut arrêter de déconner, sérieusement.
flatclem a écrit:
En fait ton problème c'est que le trauma soit presenté apres la première grosse scene d'action? J'ai vraiment du mal a saisir ce soucis d'identification dont vous parlez avec Z. Je ne vois pas en quoi le fait de reporter a plus tard la présentation du personnage empeche de s'identifier. D'ailleurs, on commence a sentir que le perso de Bullock a un problème dès le début. C'est la seule a ne pas parler, elle ne s'éclate pas avec les autres, parait mal a l'aise, etc ... .
Ca n'empêche pas de s'identifier, c'est le trauma qui vient rompre l'identification et l'empathie déjà mise en place. Qui casse le projet. Cuaron construit mon identification avec les personnages sur base de "astronaute-espace-catastrophe", et puis PAF! tiens un "trauma passé" pour ensuite mettre en place des métaphores vaseuses a posteriori sur le début du film et forcer une renaissance après un deuil que nous n'avons pas vécu avec le personnage. (A moins que le trauma du film ne soit pas le deuil d'un enfant mais la perte de tout lien avec la terre hors atmosphère, en apesanteur). "Gravity" n'est pas clair. Tu vois bien cette imprécision, non ? Comment ça s'articule mal ? Quel trauma ? Quelle renaissance ? D'être un astronaute perdu dans l'espace, ou d'être une mère qui a perdu un enfant ? De retrouver la gravité après avoir été perdu une apesanteur, ou de retrouver une volonté de vivre après la mort de son enfant ? Est-ce la même chose ? Non. "Gravity" essaie d'en donner l'illusion de manière vague, ou de faire des parallèles mais de façon totalement imprécises....
Mon empathie pour le personnage est fonction de l'empathie que le réalisateur met en place. L'empathie avec le personnage après 30 minutes de film est lié strictement et uniquement à sa situation physique dans l'espace et n'a aucun rapport avec le deuil d'un enfant. C'est le travail du film et de Cuaron de construire le lien entre ses deux choses, s'il y en a un. Sa responsabilité. A mon sens, le trauma ici est un gros artifice de scénario, cherchant à m'émouvoir de façon gratuite. Il y a une tentative de prise en otage émotionnelle qui ne me plaît pas. Et que je trouve très critiquable.

flatclem a écrit:
Et tous les efforts de mise en scène ne sont pas clairement dirigés vers une expérience physique et sensationnelle. Tu inventes.

:shock: Ok. J'invente. Ou alors je me suis mal exprimé. "Gravity" est une mise en scène qui cherche à nous rapprocher des personnages à travers ce qu'ils vivent physiquement dans un espace donné. En tant que spectateur, devant "Gravity", on est face à un language de sensation et d'immersion physique avant tout, non ?
flatclem a écrit:
Harry White a écrit:
1) L'espace = reflet d'un endroit où on est déconnecté de la vie terrestre (ce n'est pas une métaphore) ?
2) L'espace = un endroit où on perd tout désir intellectuel de vivre (ce qui est franchement intéressant mais qui n'est pas du tout traîté dans le film) ?
3) Perdre un enfant c'est un peu comme être perdu dans l'espace ?
4) Etre déconnecté de toute vie terrestre c'est comme être perdue dans l'espace. (pas une métaphore encore une fois) ?
5) Perdre un enfant c'est un peu comme devoir survivre dans l'espace... et on peut continuer sur des idées, images, métaphores flous jusqu'à la fin du film.
La c'est toi qui est de mauvaise foi.
Ah bon ? Ni le scénariste dans son scénario ou ses propos, ni Cuaron dans sa mise en scène ne parviennent à formuler clairement la métaphore. Et j'engage qui veut à formuler la métaphore de "Gravity", de façon claire. De déconstruire la construction de la métaphore. De l'analyser. Quel lien précis entre la perte d'un enfant et "Gravity" ? Puisque la métaphore semblerait être à cet endroit. Comment est-ce que les deux Cuaron articulent ce lien pour en faire une métaphore précise ? Quelle est la métaphore précise ? Je ne la vois pas. Et surtout quelle trajectoire émotionnelle pour Stone et pour le spectateur dans cette métaphore pour peu qu'elle existe ? La métaphore et la poésie demande de la précision et de la rigueur, justement, sinon, on raconte n'importe quoi. Je trouve que "Gravity" raconte un peu n'importe quoi.
La métaphore dont parle le scénariste n'est pas une métaphore dans "Gravity". S'il voulait que son film soit une métaphore de la renaissance d'une femme après un trauma dû à un deuil qui l'a coupé du monde, tous les éléments étaient en place pour le faire, sans trauma. Ajouter le trauma, supprime de facto, toute métaphore. S'il voulait que l'espace soit un lieu où on est déconnecté de la vie terrestre, il n'a pas besoin d'avoir recours à une métaphore, c'est le cas... c'est sans fin parce que l'idée n'est pas clair et développée de façon inconséquente dans le film.
Z a écrit:
Je sais pas, sans doute que j'espérais un gros trip IMAX 3D, et que j'avais pas envie d'être emmerdé avec de grosses ficelles scénaristiques.
Aussi. Préféré qu'il raconte peu plutôt que mal.


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MessagePosté: 08 Nov 2013, 17:35 
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Harry White a écrit:
Film Freak a écrit:
Le décor revêt cet aspect métaphorique lorsque le background du personnage est révélé.
On apprend que Bullock est coupée du monde intérieurement (ayant perdu sa fille) lorsqu'elle se retrouve coupée du monde matériellement (ayant perdu contact avec la NASA).
Cuaron prend ces 20 premières minutes pour nous amener au point où elle est déjà intérieurement (et que sa situation matérielle va illustrer de façon "pratique", "concrète").
1) Je comprends toutes tes justifications. Je trouve qu'elles ne sont pas lucides, très approximatives dans le film et qu'à force elles deviennent de mauvaise foi.

Merci. La discussion est en train de basculer dans la stérilité là...

Citation:
Le décor, l'espace, est à la fois une métaphore et pas une métaphore c'est bien ça le projet ?

Ca s'appelle avoir deux niveaux de lecture.
Au premier niveau, tu as un "space thriller in 3D" où l'espace n'est qu'un décor à l'action.
Au deuxième niveau, tu as un film sur un personnage déconnecté du monde et qui doit le rejoindre où l'espace est une métaphore.

Citation:
2) Le rapport entre Stone et le décor aurait pu revêtir un aspect métaphorique, mais Cuaron ne travaille pas du tout ce rapport de façon métaphorique

Faux.

Citation:
au bout de 20 minutes, pour moi, je suis perdu avec Stone dans l'espace après une catastrophe aéro-spatiale, je suis bien loin d'être avec une femme qui a perdu un enfant et qui a arrêté de vivre normalement suite à un deuil, une femme dont le coeur est mort.

Moi je le suis. Dès lors qu'elle évoque son passé, alors le vide qui l'entoure, cette Terre si proche mais si éloignée, deviennent des symboles de sa situation, de son sentiment.

Citation:
Par ailleurs tous les efforts de mise en scène sont clairement dirigés vers une expérience physique et sensationnelle de la situation de Stone dans un premier temps. Et non une expérience intérieure de ce qu'elle vit psychologiquement.

Le sensationnel ne peut-il co-habiter avec le sensoriel?
Perso, je trouve les scènes de Bullock esseulée (dans l'espace, dans la navette) aussi fortes que les scènes de stations spatiales qui explosent.

Citation:
Sa situation personelle = femme au coeur mort, qui a cessé de vivre normalement, plus de désir intellectuel de vivre, d'après lui.
C'est une idée préconçue, une vue de l'esprit et non une métaphore

Une idée métaphorique par le décor et par l'expérience qu'elle vit (déconnexion, isolation, perte de repères, etc.).

Citation:
De plus l'idée est vague... une idée qui semble bonnne comme ça de loin quand on ne réfléchit pas, mais qui en fait ne veut rien dire.

Mais lol.

Citation:
1) L'espace = reflet d'un endroit où on est déconnecté de la vie terrestre (ce n'est pas une métaphore) ?

C'est une déconnexion littérale, pratique, concrète, qui reflète une déconnexion figurée, théorique, abstraite.

Citation:
2) L'espace = un endroit où on perd tout désir intellectuel de vivre (ce qui est franchement intéressant mais qui n'est pas du tout traîté dans le film) ?

C'est lié au précédent point. L'espace représentant sa déconnexion par rapport au monde, suite à la tragédie, elle perd l'envie de vivre.

Citation:
3) Perdre un enfant c'est un peu comme être perdu dans l'espace ?

Ce serait plutôt "être perdue dans la vie (suite à la perte d'un enfant dans le cas présent), c'est comme être perdu dans l'espace, à la dérive, seule, coupée du monde".

Citation:
4) Etre déconnecté de toute vie terrestre c'est comme être perdue dans l'espace. (pas une métaphore encore une fois) ?

Merci de me prendre pour un con.

Citation:
5) Perdre un enfant c'est un peu comme devoir survivre dans l'espace... et on peut continuer sur des idées, images, métaphores flous jusqu'à la fin du film.
Tu vois bien comment le concept général joue avec des images, des idées, et des évènements de façon floue

Mais y a que pour toi que c'est flou tout ça hein…

Citation:
les articules un peu comme ça l'arrange (tant que c'est justifiable, une fois comme métaphore, une fois comme élément dramatique, une fois comme réalité physique de l'environnement), et tu vois alors comment il y a des glissements de sens...

Y a pas glissement pour moi, il y a cohabitation, il y a divers niveaux de lecture sur une même action, une même image.

Citation:
Ca ne me gênerait pas, si "Gravity" ne faisait pas semblant d'être une brillante idée ou une brillante métaphore. Ca me gêne encore plus quand je lis le scénariste dire que "l'espace semblait être une excellente métaphore de sa situation personnelle"... sembler oui, mais finalement c'est pas terrible d'après moi.

Ok.

Citation:
Non. C'est vraiment pas ce que je dis. Je dis que le film est inconséquent. Le concept pas clair. La mise en scène inconséquente. L'idée de départ pas excellente et même problématique. Que ça t'est égal, tellement le plaisir de vivre cette expérience en salle est grande, je le comprends.

Merci pour cette preuve de condescendance mais ça ne m'est pas "égal, tellement le plaisir de vivre cette expérience en salle est grande".
Merci de ne pas réduire mon appréciation du film à ça. Ne sois pas malhonnête, ne projette pas tes réserves sur autrui.
Je n'ai pas tes réserves alors je n'apprécie pas le film en dépit de réserves.
Je ne trouve pas le film "pas clair" ou "inconséquent".
Ca c'est TON problème.

Citation:
Tout ça n'est pas très grave, mais je trouve ça intéressant de déconstruire et de comprendre ce qui est fort dans "Gravity" et ce qui pus faible. Et je trouve ça intéressant aussi de ne pas mettre une force là où il n'y en a pas. Pour moi, la force de "Gravity" n'est clairement pas dans son aspect métaphorique... ni dans son scénario, mais essentiellement dans son ambition immersive de la vie hors atmosphère et le progrès technique qui permet cette immersion.

Et bien pour moi, la force de Gravity est aussi dans son aspect métaphorique.

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MessagePosté: 08 Nov 2013, 17:39 
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Film Freak a écrit:
La discussion est en train de basculer dans la stérilité là...

Vous devez plus en avoir pour longtemps, généralement quand l'échange vire au multi-quote c'est qu'on est plus loin du point de rupture...


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MessagePosté: 08 Nov 2013, 17:43 
Très intéressant ce débat et j'avoue, bien que je sois proche des "déçus", que j'entends les arguments qui font le lien entre l'espace et le trauma de l'héroïne. Comme dit Z, à force de s'attendre à du sensoriel pur, on est déçu devant ce qui peut apparaître comme un rajout scénaristique.

En revanche, on ne m'otera pas de l'idée que la scène du
retour rêvé de Clooney est ratée ; même si, désormais, je peux comprendre l'utilité de montrer ce sursaut de Bullock, il aurait pu trouver un autre moyen, moins tiré par les cheveux.


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MessagePosté: 09 Nov 2013, 20:38 
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Enfin vu... Je rejoins à 100% les avis de Freak, Art Core et Mufti (pas encore lu plus loin les avis..).
Prouesse technique insensée, Gravity est bien plus qu'un simple survival, c'est une expérience de cinéma inoubliable et un film magnifique en tous points.
Les micro-réserves sont balayées par tout le reste..
Par ici les oscars... (SFX, son, mise en scène, photo... Film? De grandes chances en tout cas)

6/6

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MessagePosté: 11 Nov 2013, 17:04 
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Pour ceux qui comme moi n'ont pas pu voir le film dans une salle IMAX, il ressort dans ces salles à partir du 13 nov (http://www.cinemasgaumontpathe.com/imax.html). Je pense y retourner à cette occasion, même si ce n'est pas un vrai film IMAX, l'expérience doit être encore plus folle.

Sinon moi c'est du 6/6 sans concession. Au bout de 15 min, j'en étais à me dire que même si le film consistait tout son long à rester peinard avec eux dans l'espace, à les regarder réparer des trucs et à discuter avec Houston, et bien ça m'irait très bien tellement j'avais l'impression d'être avec eux et que cette expérience suffisait à me contenter.

Evidemment, le reste n'a fait que me ravir encore plus, et même si j'ai des micro réserves, c'est pour moi un classique instantané. Il y aura surement un avant et un après Gravity, dans les standards de mise en scène de l'espace, et dans les standards de l'utilisation de la 3D.


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MessagePosté: 11 Nov 2013, 20:46 
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Aujourd'hui, j'ai emmené ma cousine - celle qui a grandi avec moi comme une soeur et qui était ma complice les 367e fois où l'on s'est maté les Retour vers le futur, qui adore mater des films mais va au cinéma une fois tous les mille ans, et qui a réussi, je ne sais comment, à ne RIEN savoir du film, ni le pitch, ni le décor, rien - voir le film.

"Une tuerie" m'a-t-elle dit en sortant.

J'aime ma vie.

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MessagePosté: 11 Nov 2013, 21:11 
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En tout cas, le film fait l'unanimité dans mon entourage, le film que tu peux conseiller sans risque...


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MessagePosté: 11 Nov 2013, 22:10 
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Ma femme a adoré aussi... Elle met 5,5/6 (oui elle s'y est mis aussi :D )

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MessagePosté: 12 Nov 2013, 00:47 
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Pas trop eu le temps de réagir. Je vois que l'unanimité est unanime. Alors je lance un caillou dans l'océan... En argumentant la nécessité du trauma passé tu mets en lumière la faiblesse métaphorique de "Gravity". L'inconséquence de sa proposition conceptuelle.
Film Freak a écrit:
Euuh ouais enfin c'est pas un trauma. C'est des collègues avec qui elle s'est entraîné 6 mois et qui meurt à cause des aléas de leur métier, c'est pas sa fille de 4 ans qui meurt en tombant bêtement dans la cour de récré.
Toute la fin, ce dernier plan ont mille fois plus de poids et de force lorsqu'il s'agit de la renaissance d'une femme qui, depuis un moment, ne fait que conduire en rond et s'est fermé aux autres que si c'est la renaissance d'une meuf sans souci mais dont la navette a eu un accident. Le film est quasiment en temps réel, donc si le trauma c'est juste la mort des collègues, elle a pas vraiment le temps de le "vivre" le trauma, il s'installe pas. Elle a pas le temps d'être "traumatisé". En gros, la résolution du trauma a moins de force si le trauma est vieux de deux heures.
Tu veux dire que dériver seule dans l'espace après un accident aéro-spatial en quasi temps réel ce n'est pas une bonne métaphore de dériver seule dans l'existence après la mort d'un enfant ? Que finalement l'espace n'est pas une excellente métaphore de la situation de Stone ?


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MessagePosté: 12 Nov 2013, 00:58 
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Harry White a écrit:
Pas trop eu le temps de réagir. Je vois que l'unanimité est unanime. Alors je lance un caillou dans l'océan... En argumentant la nécessité du trauma passé tu mets en lumière la faiblesse métaphorique de "Gravity". L'inconséquence de sa proposition conceptuelle.
Film Freak a écrit:
Euuh ouais enfin c'est pas un trauma. C'est des collègues avec qui elle s'est entraîné 6 mois et qui meurt à cause des aléas de leur métier, c'est pas sa fille de 4 ans qui meurt en tombant bêtement dans la cour de récré.
Toute la fin, ce dernier plan ont mille fois plus de poids et de force lorsqu'il s'agit de la renaissance d'une femme qui, depuis un moment, ne fait que conduire en rond et s'est fermé aux autres que si c'est la renaissance d'une meuf sans souci mais dont la navette a eu un accident. Le film est quasiment en temps réel, donc si le trauma c'est juste la mort des collègues, elle a pas vraiment le temps de le "vivre" le trauma, il s'installe pas. Elle a pas le temps d'être "traumatisé". En gros, la résolution du trauma a moins de force si le trauma est vieux de deux heures.
Tu veux dire que dériver seule dans l'espace après un accident aéro-spatial en quasi temps réel ce n'est pas une bonne métaphore de dériver seule dans l'existence après la mort d'un enfant ? Que finalement l'espace n'est pas une excellente métaphore de la situation de Stone ?

Euh bah si, je dis que c'est le cas.
Je dis que justement qu'une tragédie qui a crée un trauma installé depuis plusieurs années est plus appropriée à cette métaphore qu'une tragédie qui vient d'arriver et n'a pas eu le temps de se développer en trauma.

La vie de Ryan Stone est en suspens depuis la tragédie donc la métaphore de l'espace s'y prête.
Si on enlève le trauma et qu'on choisit comme seule tragédie l'explosion de la navette, c'est moins métaphorique. Sa vie ne serait plus en suspens au sens figuré (elle a arrêté de "vivre") mais au sens propre (elle va peut-être crever).

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MessagePosté: 12 Nov 2013, 01:16 
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L'engouement pour ce film, c'est l'incompréhension de l'année finalement.

Cuaron avait toutes les opportunités de faire un film tout en subtilité, comme l'était Children of Men, et il décide de sortir ses gros sabots. C'est quand même une sacrée déception à ce niveau non?

En comparaison, je suis surpris que personne n'ait évoqué cette thématique du deuil dans Children of Men où on y apprend que les persos de Clive Owen et Julianne Moore sont endeuillés par la mort de l'enfant qu'ils ont eu à l'époque ou ils militaient ensemble. Pour rappel, cet élément n'a jamais fait sourciller personne. La raison est que tous les éléments du film s'emboîtent naturellement sans forcer quoi que ce soit. Tout est hyper bien dosé et résonne de façon bien puissante au sein de la thématique du film. À la fin du film, sur la barque, au moment où tu entends la douce musique de John Tavener, impossible de ne pas chialer devant la puissance d'une telle image. Ici le symbolisme fonctionne et il est magnifique.

Dans Gravity, il y avait une chance d'atteindre cette puissance. Cette Sandra Bullock qui sort de l'eau et atteint la rive d'une île en se traînant tel un ancêtre amphibien, peinant à se remettre sur ses pieds et à marcher pour la première fois dans le nouveau monde qui est le sien. Tout ça aurait été tellement puissant si cette musique pompière s'était tu. Ça aurait été si puissant si on y avait entendu les sons de la planète terre, les vagues, le vent, les oiseaux (en opposition au vide sonore de l'espace). Au lieu de ça, on se retrouve avec une musique héroïque de super-héros contemplatif à base de vocalises arabisantes et de percussion musclé. Mais pourquoi Cuaron a t-il perdu son tact, sa subtilité, surtout à ce moment. Il crie alors que ce n'était pas nécessaire. Il appuie sur le symbolisme, alors qu'il était si finement utilisé dans son précédent film. C'est quand même extrêmement décevant.

Ou bien je ne comprends rien

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"marre du retour infini de ce topic"


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