Forum de FilmDeCulte

Aucun, mais c'est un peu comme quand je viens de voir un nouveau HSS, c'est le genre de film où je mets du temps après à réapprécier un film à la narration plus classique. Enfin là j'ai trouvé ça vraiment fabriqué et artificiel, je ne pense pas réévaluer, mais qui sait.

Ça y est. Jeff Nichols est clairement un des cinéastes que je suivrai contre vents et marées. Après TAKE SHELTER et MUD (je n'ai pas encore vu SHOTGUN), le style d'un grand auteur se dessine.

5/6

MUD m'a un peu rappelé les premiers Malick. Le retour à la nature, à la survie. Ce regard d'enfant plein de candeur sur l'Amérique profonde. Mais c'est bien la forme classique de Eastwood qui est mise en avant. J'apprécie ce regard discret, ce retrait volontaire en tant que metteur en scène, cette humilité loin des fulgurances formelles. Je trouve que cette efficacité classique sied bien à l'esthétique et aux thèmes naturalistes de ses films. Mais encore une fois, une poésie, un certain lyrisme, démarque Nichols d'un Eastwood.

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"marre du retour infini de ce topic"

Regarde Shotgun. C'est fou ce qu'il arrive à faire avec si peu de moyens.
Bien aimé Mud mais je préfère quand même le précédent avec la dernière scène qui m'avait emballé. Là, je trouve ça plus simple et moins ambitieux même si c'est quand-même de haute volée.

C'est rigolo que vous compariez à Eastwood et Malick, alors que moi ces deux-là m'ennuient profondément surtout Malik qui en plus se la raconte à mort.

Ceci dit j'ai vu peu de films de ces mecs, pour les raisons susdites (ou sudistes).
de Malik surtout je n'ai vu que Tree of Life qui m'a fait l'effet d'une gigantesque branlette publique, et Badlands, pas mal.

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-I failed.
-Good. Now go fail again.

Malick c'est plus dans son rapport à la nature, ça se voit un peu moins dans Mud mais ça crève les yeux dans son premier. D'accord avec toi sur Eastwood, raccourci un peu rapide dû au classicisme du film.

Proche de Robert Mulligan quand même, d'ailleurs Witherspoon qui jouait dans Un été en Louisianne fait presque le lien

/wikicherche qui est ce Robert Mulligan

Aaaah, j'ai vu que Un été 42 il y a environ mille ans, et j'avais fortement marché dans la combine. Troublé, même.
J'étais ado aussi, bon.
J'ai aussi le souvenir d'un certain classicisme, mais c'est un film de 1971, pas de 2013
Et pourquoi UN été 42? Il est pas un peu con ce titre français? Rien de tel dans Summer of '42. Bref, je fais que du off-topic.




C'est vrai pour le premier, où on passe du temps dans les champs, et où on voit que c'est important, un tracteur (rigolez pas, bandes de parigots).
C'est vrai pour Take Shelter, à cause du ciel mais je me souviens pas s'il y a d'autres éléments.
Et c'est quand même pas mal présent dans Mud, avec le fleuve, les arbres, et les putains de couchers de soleil à travers les maudits arbres.

Mais ce que je reproche à Malick, c'est de s'apesantir deux ans sur un arbre alors que Nichols intègre ces éléments dans le récit, la nature encadre et explique les situations, mais elle ne suffit pas. Malick est vulgaire et démonstratif (avis toujours basé sur Tree of Life, ça vaut ce que ça vaut), là ou Nichols est plus subtil et mélancholique (avis basé sur l'ensemble de la pléthorique filmo du gaillard).

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-I failed.
-Good. Now go fail again.

Je suis d'accord. TAKE SHELTER est supérieur. Il laisse une impression encore plus durable à la sortie du film. MUD s'incruste en nous d'une manière moins forte. Mais j'ai aimé la douceur du film à traiter les thèmes de l'enfance. Gamin, ç'aurait probablement été mon film préféré.



Le rapprochement avec Malick est dû au fait que le cinéma de Nichols me fait penser à Badlands (qui n'est pas du Malick pur jus comme pourrait l'être To The Wonder). Dans Badlands, Malick n'a pas encore trouvé son style à venir, il se met au service de thèmes qu'il a envie de traiter: l'Amérique profonde, la folie, la survie en mode "fugitif". Tous des thèmes que Nichols traite avec la même croyance en un récit simple et solide (ce qui n'est plus le cas des derniers Malick je le conçois).



C'est que le film m'a rappelé un peu A Perfect World.

Sinon, ni Eastwood, ni Nichols ne sont classiques à mes yeux. J'ai peut-être employé le mauvais mot, car leur langage est unique. Ce sont simplement des réalisateurs qui préfère la discrétion aux fulgurances esthétiques. L'efficacité du récit avant tout j'ai l'impression.

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"marre du retour infini de ce topic"

Oui et c'est bien mais pas son meilleur film (à cause de Michel Legrand c'est son plus connu en France). Par rapport à Mud, Du silence et des ombres (To kill a Mockingbird) et Un été en Louisianne (Man in the moon) c'est très intéressant (et du même réal j'aime moins L'autre mais ça reste singulier sur l'enfance)... Puis ça doit aussi pas mal encore à La nuit du chasseur quand même tout ça. Enfin plein de choses peut-être avant d'en appeler toujours à ce brave Clint dés qu'on identifie du classicisme dans un film US contemporain (même si Un monde parfait, effectivement...)

Classique c'est pas un gros mot : quand on parle d'Eastwood comme du "dernier grand cinéaste classique", c'est pas un petit compliment...

Sinon, je pense qu'on rapproche aussi les deux pour l'Americana, genre un peu flou (alors qu'il l'est moins en littérature) qui a jamais été correctement étudié en France, mais auquel on raccroche souvent Eastwood.

Tu trouves ça efficaces, toi, ses films sur la Guerre du Pacifique ou son truc avec Angelina Jolie ?

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N'écoutez pas Film Freak

Ca serait bien qu'on évite de citer Malick dès qu'on voit deux arbres et une rivière dans un film - et d'une parce que personne ne les filme comme Malick, et de deux parce qu'ils ne sont pas là pour faire joli chez lui, Malick ne fait pas dans le décor, encore moins dans le décorum.

Donc, ici, dieu merci, Nichols ne cherche pas à faire du Malick dans son rapport à la nature (et c'est tant mieux), mais on peut trouver quelques simillitudes dans le rapport à une certaine foi un peu païenne pour la vie sauvage et l'amour sincère de la part du gamin, qui va découvrir que tout ça est parti en fumée pour les adultes malgré leurs discours bullshit et leurs grigris de pacotille, en cela on peut penser, en miroir, au Jim Caviezel de la fin de The thin red line.
(Aussi, j'étais persuadé que Neckbone était joué par le même gamin que le blondinet de Tree of life, Laramie Eppler, alors qu'en fait c'est Ellis/Tye Sheridan qu'on retrouve dans les deux films)
Bref.

J'ai largement préféré Mud à Take Shelter qui, malgré son beau plan de fin, rendait assez mal la folie de son héros. Si classique signifie maîtrisé, oui, c'est un classique, au sens noble du terme. Les jurés de Cannes 2012 avaient quand même de la merde dans les yeux, quand on compare Reality à Mud (ou même Moonrise Kingdom, sur un thème pas si lointain d'ailleurs).

5,5/6

Reality de Garrone, ce quasi-chef d'oeuvre?

Oui très. Surtout Letters from Iwo Jima.

Après, je n'ai pas dit que ses films étaient tous efficaces. J'entends qu'Eastwood priorise l'efficacité du récit plutôt que les fulgurances d'une mise à scène de l'épate.



Personne n'a dit ça.

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"marre du retour infini de ce topic"

Kiffé la réa, l'ambiance, la zik, les acteurs.

Scénario foireux : globalement, il se passe rien, et quand il se passe un truc, ça parait pas justifié/trop abrupt :


J'aime bien le perso de Michael Shannon avec son look.

4.5/6