Forum de FilmDeCulte

Ellis et Neckbone, 14 ans, découvrent lors d'une de leurs escapades quotidiennes, un homme réfugié sur une île au milieu du Mississipi. C'est Mud : une dent en moins, un serpent tatoué sur le bras, un flingue et une chemise porte-bonheur. Mud, c'est aussi un homme qui croit en l'amour, une croyance à laquelle Ellis a désespérément besoin de se raccrocher pour tenter d'oublier les tensions quotidiennes entre ses parents. Très vite, Mud met les 2 adolescents à contribution pour réparer un bateau qui lui permettra de quitter l'île. Difficile cependant pour les garçons de déceler le vrai du faux dans les paroles de Mud. A-t-il vraiment tué un homme, est-il poursuivi par la justice, par des chasseurs de primes ? Et qui est donc cette fille mystérieuse qui vient de débarquer dans leur petite ville de l'Arkansas ?

Un peu de Tom Sawyer, un peu de la nuit du chasseur, un peu de Stand by me, le film de Jeff Nichols a désarçonné pas mal de ses admirateurs par son classicisme bon teint. Mais là où ses deux précédents film pouvaient étouffer par son sens aigu de la maîtrise, ce Mud respire pleinement et se déploie dans toute son ampleur car porté par un regard d'enfant, quelque part entre ses premiers émois adolescents et sa famille qui se désagrège, avec une langueur très envoûtante, magnifiant une nature sauvage et désertée où se planque un fugitif joué par Mc Connaughey et son idéal accent sudiste. Nichols reprend la corde des grands films de l'americana qu'Eastwood excellait à réaliser dans les années 90.
5/6

J'ai beaucoup aimé la simplicité du film, le calme de sa mise en scène.

Il est temps pour moi de découvrir Jeff Nichols.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

On peut encore espérer pas mal de bonnes choses de la part de Nichols même si sur ce film-ci, un peu fragile à cause de son scénario, il ne réussit pas totalement ce qu'il entreprend. L'identification entre Mud et le jeune garçon parait un peu forcé par certains rebondissements et on a du mal à sentir/comprendre la fascination qu'exerce le personnage Mc Connaughey (même si l'acteur est bon, voir la première rencontre).
D'un autre côté, la fable que se raconte cet ado, la réinvention de la réalité, n'est pas complètement soutenu. La mise en scène reste assez réservée et ne parvient pas à illustrer cet aspect émerveillement/désenchantement que le film aurait pu donner.
Dans l'ensemble y'a quand même une douceur et un certain optimisme qui reste sympathique, alors que je m'attendais à quelque chose de beaucoup plus sombre. Parfois du bon classicisme qui n'emporte pas toujours le morceau.

Jeff Nichols avait écrit Take Shelter et Mud au même moment et sur un laps de temps très court, sachant cela je suis plutôt impressionné par l'aisance qu'a eu le réalisateur à rebondir et à enchaîner rapidement deux films forts confirmant bel et bien son statut de cinéaste américain espoir, deux films que beaucoup de choses séparent: les tourments et les bourrasques de Take Shelter ont laissé la place à la limpidité, son précédent film était à la première personne, très intériorisé avec tout son lot d'images mentales dérangeantes, celui-ci est je trouve ouvert vers un extérieur plus serein. Il y a de belles scènes qui laissent à penser que ces fameuses "images mentales" n'ont pas totalement quitté le navire:





Sinon Reese Witherspoon vieillit vachement bien, et je veux absolument le même t-shirt Fugazi que porte l'autre petit jeune au début du film.

4.5-5/6

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The Necks : Body

Tout. Il y a dans cette histoire tout ce qui peut me gonfler puissamment dans les films-produits de Hollywood. Aventure à hauteur d'enfant, , séquence musicale de remplissage, j'en passe.
Sauf que là j'ai trouvé ça excellent.

Pourquoi? Heu... Je crois que c'est simplement parfaitement exécuté. Les acteurs sont ultra bons, y compris les gosses et Matthew McConnaud. D'ailleurs je crois que ma gonzesse ne me regarde plus pareil depuis ce film, il faut que je lui remontre Tropic Thunder pour la calmer.

"I got your Tivo!"
On retrouve ce rythme indolent, inquiétant, et cette ambiance de petite ville américaine déjà présents dans Shotgun stories et Take shelter.
Et enfin, le Nichols évite je ne sais comment le pathos cucul, la vulgarité, le prenage du public pour des cons, et réussit du coup un film grand public mais pas idiot.
Seul petit tic agaçant : il est jamais midi dans cette histoire? Je comprends qu'on apprécie la lumière rasante à travers les feuillages, mais des fois le soleil peut être au zénith bordel! Paye ta critique qui démonte le film.
Il y a aussi des personnages un peu falots (coucou le curé de Deadwood!) ou cons comme des manches (coucou Reese), mais c'est pas la cata.

Comme d'autres l'ont dit, on pense à Tom Sawyer, à Stand by me, mais aussi à Spielberg, et (cette fois) c'est bien.
5/6 je crois (à chaud). Je me demande si je suis pas en train de devenir un vendu.

@ romain :

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-I failed.
-Good. Now go fail again.

Autant Take Shelter m'avait assez gonflé, autant avec celui-ci je suis tout à fait d'accord pour voir en Nichols un cinéaste qui compte. Comme le dit DPSR, ça "respire", en partie par le refus obstiné d'une forme ample (qui fait un peu de mal au film sur un épilogue traînant et moyen, je trouve), ce qui donne à l'ensemble un côté très égal, très doux, assez évident. C'est un bonheur à suivre, d'autant que Nichols est moins intéressé par l'originalité de son Mud et son univers bric-broc, que par l'éducation sentimentale en creux que vit son jeune personnage principal.

Le scénario est rempli de trous et d'incohérences, mais ça passe très bien parce qu'on croit tout de suite aux deux gamins. Au-delà des rôles qui fonctionnent idéalement ensemble (Ellis plus coulant et idéaliste mais qui est le meneur, Neckbone plus cynique et concret mais qui est le suiveur : drôle d'alchimie), je trouve qu'il y a vraiment quelque chose de fort dans la façon dont Nichols approche ces deux acteurs, au-delà de leurs persos. La douceur calme du premier, le côté brut de l'autre : il y a un évident plaisir à filmer cela, l'enfance qui déjà doit être à la hauteur des adultes, et ça joue beaucoup dans la plénitude de l'ensemble, dans le côté solaire d'un film qui raconte pourtant des choses pas très drôles.

Ça m'a pas gêné, non. Sa découverte au sol est un joli moment.

Je saurais pas te dire, ça m'a vraiment fait du bien moi, car je voyais la scène venir et elle me gonflait d'avance, type passage obligé. J'avais pas l'impression que ce soit dans l'identité du film de jouer de ça. D'ailleurs :

C'est clairement voulu,

Bon sinon moi j'ai trouvé ça magnifique. SPOILERS Comme dans Take Shelter, Jeff Nichols a le don de partir de situations et scénarios convenus pour les emmener vers des sentiers à l'écart. On a là un grand film classique, et en même temps on y trouve de nombreux pieds de nez aux règles classiques (notamment ce sacrifice christique avorté, au final le héros survit et part; quand Neckbone dit à son pote, "tu crois que Mud est mort?" l'autre ne répond pas une niaiserie genre "quoi qu'il en soit, il sera toujours là, d'une certaine manière", mais "j'espère pas", car oui, quand on tient à quelqu'un et qu'on ne veut pas le réduire à une bête figure christique, on préfère qu'il ne meure pas).

Le monde créé donne une grande impression de liberté pour le spectateur, on est dans un de ces films où on aime se déplacer avec les personnages dans les différents lieux de l'intrigue, on trouve du coup du bonheur dans un simple suivi par la caméra du gamin sur le balcon du motel ou dans une virée à moto. Et puis voilà, c'est un film lumineux, optimiste, qui montre que quels que soient les coups durs, l'homme a cette capacité d'adaptation qui lui fait tout surmonter. Il perd un peu de son identité dans chaque crise familiale ou sociétale, mais il y gagne par ailleurs.

En tout cas je sais pas vous, mais j'ai rarement vu un public aussi réactif, à chaque moment fort on sentait une vibration, c'était assez exceptionnel. Et personnellement cet adieu muet et lointain entre Mud et sa copine, ça a été ma plus grande émotion depuis longtemps, c'est pourtant tout bête mais le film arrive à des choses très grandes à partir d'éléments tout simple, ce qui en fait pour moi un grand film.

Donc après avoir fait son Close Encounters, Nichols fait son E.T.

J'ai davantage accroché à cette histoire de passage à l'âge adulte qu'au trip schizo-fin du monde de Take Shelter, Nichols réussissant à adopter le point de vue d'un enfant tout en gardant une certaine dureté, une vraie maturité dans le traitement et ce que la bande-annonce le suggérait pas, et qui est tout le coeur du film, c'est ce fond sur l'amour, les femmes, le divorce, tout ça, bref, la perte de l'innocence, illustré au travers de la fascination pour le badass McConaughey (qui trouve le rôle de sa vie) et de 3 couples différents, sans jamais que ça fasse trop "film choral/film à thèse".

Encore une fois, je trouve ça bien trop long, surtout au milieu où, comme Take Shelter, ça tend à tourner en rond, mais la fin vient rattraper tout ça (même si je m'interroge sur l'utilité - et le sens - de la dernière scène).

4/6

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Ah non, pas dans ma séance.


Hommage à Heat?

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Ah moi je trouve qu'elle ressemble de plus en plus à un singe.

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