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MessagePosté: 15 Oct 2012, 23:58 
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Art Core a écrit:
La Winchester en question est un outil de meurtre parfait, une pièce d'artisanat sans défaut qui passe de mains en mains alors que ses propriétaires meurent les uns après les autres.

Oui, ce côté fataliste est peut-être encore le plus logique. L'arme qui-rend-invincible est une malédiction qui amène presque toujours au meurtre de son propriétaire. Même si là encore je trouve pas ça assez mis en valeur, notamment par la fin :

Art Core a écrit:
Le plan final semble dire ça d'ailleurs. Alors que le conflit est terminé en apparence et que le cercle vicieux de la violence semble revenu à son point de départ, la carabine est toujours là, toujours aussi précise et efficace et elle servira encore.

Pour le coup je trouve pas : les deux hommes qui se retournent vers elle, la musique victorieuse, ça donne l'impression d'un truc très bateau et presque contradictoire avec le reste du film, façon "le fusil lui revient de droit comme c'était prévu, c'est lui qui le mérite". L'impression qu'ils savaient pas sur quoi finir, et qu'ils relient juste au titre.


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MessagePosté: 16 Oct 2012, 00:07 
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Oui mais il y a un zoom sur le fusil en question qui exclut les personnages du cadre. Enfin bref, je sais pas j'ai vu dans ce plan un sentiment paradoxal d'une victoire amère.

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MessagePosté: 16 Oct 2012, 00:11 
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Sinon, une question sur un truc que je suis pas sûr d'avoir saisi :

La dernière balle à conserver à laquelle il font référence, c'est pour qu'elle puisse se suicider si les indiens la capturent ?


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MessagePosté: 16 Oct 2012, 08:33 
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est ce une dénonciation de la fascination des hommes pour les armes ou juste une description d'un fait? Je trouve les scènes de début dans la ville avec tous les gens (même les enfants) en adoration devant cette carabine assez fortes et dérangeantes.

Pour le film que j'avais déjà vu dans une version colorisée, il illustre assez bien le western classique américain. On sent bien le film de studio. Stewart est bon mais un peu lisse. Je trouve l'attaque de la caravane très réussie.

Ce n'est cependant pas mon Mann préféré . Je trouve l'appât beaucoup mieux maitrisé en rythme. Cependant je salue la superbe photo et l'art du cadrage. Tout est en place, rien à redire. C'est presque trop parfait. 4.5/6


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MessagePosté: 16 Oct 2012, 08:34 
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Tom : j'ai pris cela comme ça


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MessagePosté: 16 Oct 2012, 08:37 
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Mr Degryse a écrit:
est ce une dénonciation de la fascination des hommes pour les armes ou juste une description d'un fait? Je trouve les scènes de début dans la ville avec tous les gens (même les enfants) en adoration devant cette carabine assez fortes et dérangeantes.

Ça m'a aussi fait bizarre, mais je ne sais pas si c'est intentionnel, culturellement en Amérique l'arme m'a toujours semblé beaucoup moins négativement connotée (plus associée à l'indépendance, la liberté, etc.)

Mr Degryse a écrit:
Cependant je salue la superbe photo et l'art du cadrage.

Toute la gestion des nuits est exceptionnelle. Dans les films N&B de l'époque je tique toujours un peu sur les nuits américaines un peu feignasses... Là, entre les filtres, les caches, les aubes, et même peut-être des passages studios (c'est jamais clair, et tant mieux), ils ont fait un boulot magnifique.

Citation:
Tom : j'ai pris cela comme ça

Bon bah ça doit être ça. Y avait ça dans plein de proto-westerns de Griffith, toujours vers la fin, quand tu penses que le siège va être percé, t'as un homme qui pointe son revolver sur la tête de la fille embarquée dans le truc (sans ça en mémoire je suis pas sûr que j'aurais pigé)...


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MessagePosté: 16 Oct 2012, 09:52 
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Oui pour la balle j'ai compris ça aussi.

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MessagePosté: 17 Oct 2012, 10:08 
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Citation:
est ce une dénonciation de la fascination des hommes pour les armes ou juste une description d'un fait? Je trouve les scènes de début dans la ville avec tous les gens (même les enfants) en adoration devant cette carabine assez fortes et dérangeantes.


Je pense qu'il faut remettre tout ça dans son contexte - la conquête de l'Ouest, la construction d'une nation encore fragile tant militairement que culturellement. Les armes occupent alors un rôle central et nécessaire. Parmi elles, la plus parfaite et la plus symbolique d'entre elles, la Winchester. Tout le film est à travers elle une bataille pour le monopole de la force: celui-ci va-t-il échoir aux bandits, retardant voire remettant en cause l'émergence d'un Etat-nation fort en résumant l'Ouest à un terrain de jeu, ou va-t-il aller aux mains de personnes qui vont savoir "légitimer le monopole de la violence", comme disait Weber, par autre chose que la simple démonstration de force: les valeurs morales, faisant des Etats-Unis un Etat de droit?

En mettant au centre cet objet, Mann pointe simplement ce qui est important pour s'imposer matériellement. Sans sentimentalisme, il se contente de montrer que sans la possession de la force, les gentils ne gagneraient pas - et c'est d'ailleurs en cela que le film est pessimiste, en tout cas réaliste: il ne fait pas de concession à la métaphysique moraliste, ne dit pas que la bonté suffit pour conquérir. La Winchester n'est donc pas un prétexte comme dit plus haut mais vraiment un symbole, ni plus ni moins. Ce qui n'empêche pas que Mann compose autour de lui ce qui est est essentiel au film: sa peinture des multiples personnages de l'Ouest - le vendeur d'armes, le chef indien, les deux fils l'un bon l'un mauvais, l'ami fidèle, la chanteuse de piano-bar, le mari sans génie, le psychopathe, le vieux briscard - en plusieurs scènes qui sont autant de tableaux que l'on peut tous prendre individuellement mais qu'il serait dommage de ne pas considérer dans l'extraordinaire fluidité dont fait preuve le film pour les faire se succéder. Loin de ce que je craignais, à savoir un gimmick de la Winchester qui passe de main en main trop appuyé par la mise en scène d'un cinéaste trop content d'avoir son idée.

Honnêtement, c'est l'un des meilleurs westerns que j'ai vus, pour toutes ces raisons, qui donnent un compromis parfait entre richesse et portée d'un côté et fluidité et économie de moyen de l'autre. Qui ici a vu mieux en 1h28?

J'étais à 5,5 au générique de fin, mais avec le recul ça mérite amplement son 6/6.


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MessagePosté: 17 Oct 2012, 12:08 
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Belle critique et premier 6/6 du ciné-club ! C'est Tom qui va être ému !

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MessagePosté: 17 Oct 2012, 12:36 
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Ah mais complètement !
Après Baptiste je sais pas trop quoi répondre, ton texte est extrêmement convaincant mais j'ai toujours un gêne sur le fait de pas avoir à la vision tant ressenti que ça d'intérêt pour la question des armes en tant que sujet (d'invitation, dans la mise en scène de Mann, à observer l'arme comme un symbole - à part dans ce plan de fin ambigu, donc). Je suis peut-être passé à côté du truc, faudra le revoir, oh mon dieu première revision du cinéclub.


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MessagePosté: 17 Oct 2012, 22:38 
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Art Core a écrit:
J'ai bien aimé sans être non plus totalement à fond.
L'aspect série B m'a beaucoup plu, cette manière qu'à le film de rentrer directement dans le vif du sujet, de ne pas s'appesantir mais au contraire de relancer en permanence la machine en proposant une variété de scènes archétypales (le concours, l'attaque des indiens, le siège de la maison, le duel final...) et cette idée simple mais finalement plutôt réussie de carabine comme fil conducteur. Il y a un côté fun, loin de l'image lourdingue qu'à souvent pour moi le western classique américain (que je ne porte pas trop dans mon cœur). Alors oui du coup le film à ce côté scénette forcément inégale mais globalement ça fonctionne. D'autant que la mise-en-scène de Mann fait le job, précise et classieuse. Globalement le film est très beau d'ailleurs. L'impression aussi que James Stewart est au dessus de tout le monde (c'est peut-être dû à son rôle aussi). Par contre j'ai eu du mal avec le personnage de la fille (qui passe aussi de mains en mains).

Après ce que raconte le film en profondeur je pense que ce n'est rien de plus qu'un constat pessimiste sur les ravages des armes à feu qui permettent de tuer si facilement et la fascination qu'entraîne ce pouvoir. La Winchester en question est un outil de meurtre parfait, une pièce d'artisanat sans défaut qui passe de mains en mains alors que ses propriétaires meurent les uns après les autres. Le plan final semble dire ça d'ailleurs. Alors que le conflit est terminé en apparence et que le cercle vicieux de la violence semble revenu à son point de départ, la carabine est toujours là, toujours aussi précise et efficace et elle servira encore. Je pense pas qu'il faille chercher tellement plus loin.

Je me dis que pour le coup ça aurait du sens d'en faire un remake.

4.5/6



Grosso modo la même chose. J'ai toujours un peu de mal avec les films des années 50, trop figés, propos trop soulignés. Ici ça passe quand même bien car le rythme est plutôt rapide, et le fait d'avoir une structure en scénettes permet à l'intrigue d'avancer vite.
La chose que j'aime le moins dans le film c'est la blonde, le perso est pas inintéressant mais l'actrice c'est vraiment pas ça. Et j'ai jamais vu un deuil aussi vite expédié. Bref.

4/6

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MessagePosté: 17 Oct 2012, 22:56 
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sponge a écrit:
La chose que j'aime le moins dans le film c'est la blonde, le perso est pas inintéressant mais l'actrice c'est vraiment pas ça. Et j'ai jamais vu un deuil aussi vite expédié.

Pour le coup, je pense que c'est parce qu'elle a vraiment cessé d'en être amoureuse. Dès qu'il la quitte dans la calèche, un truc se casse, et toute la suite (même avant d'arriver à la maison assiégée) est une lente humiliation du type qui essaie pathétiquement de retrouver de l'aura à ses yeux.

Moi je l'aime bien ce perso féminin plein de répondant et qui s'adapte, elle est difficile à cerner, mais c'est clair qu'il lui manque une vraie scène à elle, et plus bêtement une fin qui la prenne en compte de façon un peu plus solide.


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MessagePosté: 17 Oct 2012, 23:01 
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Oui j'ai bien vu que dès le début elle aime pas le type, mais ça manque de corps un peu, et elle est pas du tout traumatisée de se faire enlever (et attouchée) par l'autre trouduc. C'est d'autant plus dommage parce que oui, elle a du répondant et du caractère, mais je trouve qu'il manque un truc.

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MessagePosté: 17 Oct 2012, 23:56 
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sponge a écrit:
Oui j'ai bien vu que dès le début elle aime pas le type, mais ça manque de corps un peu, et elle est pas du tout traumatisée de se faire enlever (et attouchée) par l'autre trouduc. C'est d'autant plus dommage parce que oui, elle a du répondant et du caractère, mais je trouve qu'il manque un truc.


C'est une vraie fille de l'Ouest, pas midinette pour un sou qui sait aussi se faire (temporairement) accepter par les bandits pour mieux survivre et frapper ensuite quand elle le peut à nouveau (c'est elle qui permet à Stewart de tuer le psychopathe). On retrouve ce type féminin courageux, malin et à l'aise avec les méchants dans le Hollywood d'aujourd'hui. Évidemment là aucun film ne me vient à l'esprit, mais la figure est récurrente, archétypale du cinéma américain.

Physiquement, Shelley Winters est loin d'être mon type, mais lorsque dans ce film elle fait la moue ou embrasse le vieux capitaine de cavalerie je la trouve craquante.


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MessagePosté: 19 Oct 2012, 11:22 
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Revu pour l'occasion et c'est vrai que Mann, Stewart et le scénariste Borden Chase feront plus épuré par la suite (surtout Je suis un aventurier et les affameurs). Par contre on retrouve assez directement dans la mise en scène, la violence de ses polars, genre qu'il abandonne les années suivantes.

Mann enchaine quand même 4 films en 1950, de ton et de sujet relativement différents. Les furies (sorte de galop d'essai de Man from laramie), La porte du diable (beau film pro-indien,photographié par Alton) et Side street (faiblard)


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