Tom a écrit:
The Girl Who Waited (6x10)
Tom MacRae se rattrape de son double Cybermen tout chiant avec cet épisode construit sur une superbe idée - idée qui semble traîner d'ailleurs depuis un moment dans le clan Moffat, puisqu'elle n'est pas si éloignée d'un aspect de l'épisode de Gaiman, ou encore bien sûr du sort de Rory auquel le titre fait référence. Épure des décors et des situations, le tout bâti sur un concept fort lié aux paradoxes temporels : ça rappelle Amy's Choice, ce type d'épisode loner qui donne un gros coup de fouet aux saisons. C'est très bien réalisé, rythmé, construit. Et c'est surtout service complet pour Karen Gillan qui se voit offrir un rôle en or, donnant sa meilleure prestation jusqu'ici, clairement : le personnage futur et son amertume sont très beaux. J'aimerais bien que le mépris pour le Docteur qu'on développe ici soit une piste pour la suite, quelque chose qui dépasse l'épisode : les toutes dernières secondes me semblent un peu trop "gentilles", pardonnant trop vite, s'extirpant du mauvais songe (un peu comme la fin du double flesh, d'ailleurs), alors que pour moi il y a clairement là matière à faire évoluer la relation des trois persos, à dessiner un début de fin de voyage. Gros regret sur les 5 minutes utlra-cheesy du final, qui altèrent la dureté si classe du personnage que l'épisode parvient à construire en quelques minutes. Je crois qu'on atteint aussi la limite concernant les concerts de louanges sur l'amour de Rory, et qu'un petit grain de sable dans cette cascade de bons sentiments ne ferait pas de mal. Mais franchement je suis ravi ! Le prochain a l'air passionnant, un loner là encore semble-t-il, j'espère quand même que ça va imprimer quelque chose dans la continuité (car on se demande toujours pourquoi leur fille leur est à ce point sorti de la tête...).
Sinon je me rend compte combien, depuis que Moffat est arrivé, l'idée de réalité "irréparable" tient lieu de grand méchant loup. Ce serait pas mal maintenant de penser à arrêter justement d'y apporter des solutions ou des résolutions confortables, et de laisser un peu le chaos se répandre dans la trame narrative inter-épisodes...
Voilà, extraordinaire épisode au niveau de ce que ça charrie pour les personnages, elle qui peut enfin se racheter en se dévouant comme Rory, Rory contraint à faire des choix difficiles, le Docteur montré tout le long comme un gros enculé, et une excellente exploitation du concept SF au coeur de l'intrigue, avec un paradoxe temporel déchirant. J'ai trouvé ça vraiment triste et beau.
Tom a écrit:
The God Complex (6x11)
Concept et imagerie plutôt classes, de beaux personnages secondaires (la jeune infirmière, l'alien lâche), mais c'est beaucoup trop bordélique pour être à la hauteur de la place que tient l'épisode dans la série : ce qui s'y dénoue à la fin
est traité bien trop rapidement et par dessus la jambe. Ça tient sans doute à l'écriture (les dialogues sont super bordéliques, et on amène trop tardivement le vrai moteur du fonctionnement du lieu), mais la réalisation occupée à faire de jolis plans élégants dans les couloirs sans s'occuper du plus important est aussi à mettre en cause. Bref, un peu dommage qu'un épisode aussi fondamental (du moins semble-t-il pour l'instant : au moins on a rejoint la continuité) soit aussi bancal et presque "banal".
Ça aura vraiment été la saison "introspection du Docteur".
C'est effectivement en cela que l'épisode est intéressant (achever de montrer ce 11e Docteur comme le grand gamin qu'il est, le Lonely God devenu Angry Boy, qui néglige un peu trop les risques qu'il fait prendre à son entourage et son Kill Count intergalactique), plus que pour son labyrinthe de Minotaure/hommage à Shining, même si j'apprécie l'aspect légèrement athée du pitch.
PS : le prochain a l'air bidon. Dire que c'est l'avant dernier...
D'ailleurs, cette saison est la première à avoir un Finale qui ne soit pas un double (ou triple) épisode...mais le titre est prometteur!