Tom a écrit:
Après le mini-double Space et Time, sympatoche mais évidemment pas très consistant (le concept aurait d'ailleurs mérité un vrai épisode, c'est un peu dommage !), voici enfin le vrai début de la saison 6. Ouvrir la saison avec un double-épisode, c'est une bonne nouvelle : Moffat a le temps, en profite, n'a pas l'air de continuellement faire la course comme ça avait pu être le cas sur certains épisodes de sa saison 5. Il a l'intelligence d'utiliser la place qu'il a pour soigner ses personnages, très amoureusement, remettant en selle avec soin les problématiques de chacun (la relation River/Docteur ramenée au tragique de celle qui voit l'histoire se dérouler à l'envers,
Ca c'est très très fort...je suis content de le retrouver, ses précédentes apparitions n'avaient pas le côté tragique du doubel épisode de la saison 4 et là...c'est assez beau (même leur flirt devient omniprésent et c'est assez jouissif) avec ce monologue qu'on pourrait aisément substituer à celui d'une femme qui parle d'un amant atteint d'Alzheimer...ça rend le tragique de la romance (pourtant attaché à une intrigue purement SF) d'autant plus palpable.
Par contre, j'aimerai bien vérifier un jour, en matant tous les épîsodes où elle apparaît dans l'ordre chronologique de son perso, pour voir si y a pas de fautes...
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les complexes de Rory mis à l'épreuve de manière très concrète...).
Oui même si l'identité du "stupid face" est prévisible, j'étais assez ému quand il s'en rend compte.
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Plus curieuse est la structure extrêmement épileptique des deux épisodes. Évidemment, cela tient à la nature même de ses méchants, mais pas seulement : orchestré comme un season finale nous donnant constamment l'impression qu'on a une longueur de retard, allant sans cesse se nourrir des zones opaques de la saison précédente plutôt que de faire le ménage et de repartir à zéro, saturé d'ellipses dans tous les sens (notamment celle, géante, entre les deux épisodes), ne donnant finalement que très peu de réponses pour rester grand ouvert... le récit est très déstabilisant, voire un peu frustrant.
Oui je dois avouer que pendant un moment, j'étais genre "woooooh eeeeeh ooooooh" mais c'est tellllllllllement bien écrit, c'est sans faille...
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Si on ne peut rêver meilleur moyen de donner à attendre les épisodes qui vont suivre, Moffat n'évite ainsi pas certains dommages collatéraux, tant la double-construction se voit trouée et maltraitée dans tous les sens : l'évènement marquant l'ouverture, par exemple (qu'on essaie de rendre tragique et larmoyant alors qu'il est évident d'emblée, pour le spectateur, qu'il faut y comprendre autre chose)
Oui voilà, ça ça marche pas du tout...et en même temps, putain d'épée de Damoclès là.
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Ce nouveau méchant, parlons-en justement : une claire envie de trouver un successeur du niveau des anges. A la sobriété percutante de ceux-ci, Moffat assume cette-fois une monstruosité élégamment rétro, évoquant le film de monstre des années 50
Oui, parfaitement, on est dans un mix génial du Man in Black et du petit gris très approprié à l'époque...le concept et le design sont bien flippants et rudement bien exploités.
Puis comme les anges, il s'agit à nouveau d'un monstre plus puissant lorsqu'on ne le voit aps, habile manière de dire que la perpétuité du folklore donne sa force aux monstres, en général.
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déjà visuellement (corps dégénérescent dans un costume propret, une vision idéale du parasite), mais aussi parce qu'il parvient encore une fois à en faire un méchant purement cinématographique. Si les Anges étaient des créatures du hors-champ, les Silents sont des créatures de l'ellipse : comme il l'avait déjà fait dans Forest of the Dead, Moffat pose à plat ce qu'est un cut entre deux plans, pour le donner à voir très littéralement, pour ce qu'il est, c'est à dire un mensonge. Venant directement nous mettre sous les yeux le montage même de l'épisode, il crée avec aisance un trouble général. Je pense à des scènes qui exploitent le mieux ces jeux de l'ellipse, comme la ballade d'Amy dans l'orphelinat, où ça atteint des sommets.
C'est ça. C'est là que j'ai halluciné. Il a passé tout le premier épisode à poser le concept et dans le 2e épisode, on te bombarde d'entrée avec les techniques système D (marques au feutre sur le corps) puis hi-tech (le dictaphone intégré), de manière à créer de magnifiques ellipses (la lumière rouge qui apparaît soudainement, le reflet avec les marques). Vertigineux.
Métafilmique.
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La réalisation, comme depuis la dernière saison, apporte un enrobage gentiment flamboyant, adorateur d'imagerie, d'autant plus dans cet épisode qui essaie en très peu de temps de passer en revue toutes les icônes possibles d'une Amérique visitée en touriste (décors symboliques, politique, le personnage-type de l'agent secret...).
J'ai bien aimé le coup du "enregistrez tout ce qui se passe dans son bureau"
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Voilà, je suis bien content. Je me demande cependant quel avenir réserver aux tics moffatiens qui ont toujours fait son succès, ces "idées magiques" de scénario qui bouclaient la boucle à la perfection. Elles sont de plus en plus visibles, comme presque détachées de la matière des épisodes, moins complexes ou solides aussi : l'astuce de la vidéo lunaire c'est très sympa, mais quelque part j'ai l'impression de voir Moffat peiner à vraiment retoucher à quelque chose de grand de ce côté là
Je dirais pas non à le voir s'essayer à un épisode plus linéaire, plus simple, et de voir ce que ça donne. Je veux pas dramatiser, ça marche encore très bien, mais j'ai peur que ça s'épuise à force.
Oui voilà, maintenant qu'il n'écrit plus juste un épisode par saison, la formule Moffat se fait un poil systématique...bon, je préfère tout de même l'avalanche d'idées intelligentes de Moffat à n'importe quel "alors là, on va faire rencontrer le Docteur avec une figure historique et un monstre! voilà c'est tout!".
PS : "Mrs. Robinson", ça tue.