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MessagePosté: 14 Mai 2008, 20:17 
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Antichrist
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Après une ouverture plus réussie, le métaphorique <i>Blindness</i> de Fernando Meirelles, la compétition se pare d’atours plus dramatiques encore avec <i>Waltz with Bashir</i> d’Ari Folman, un documentaire d’animation, nouveau genre en soi, qui évoque l’intervention israélienne au Liban en 1982.

Vétéran défunt de la seconde guerre-mondiale, l’immense réalisateur américain Samuel Fuller expliquait, à la sortie de son long-métrage antimilitariste <i>The Big Red One</i>, dont la version restaurée avait été présenté sur la Croisette en 2004, qu’il existait deux types de film de guerre, ceux réalisés par des anciens soldats, qui ont vu l’horreur du front et expérimenté au plus près la pire invention de l’humanité, et ceux qui l’imaginent et tentent de la reconstituer. <i>Waltz with Bashir</i>, du réalisateur israélien Ari Folman, fait assurément partie de la première catégorie. L’auteur exclut de son discours toute approche militaro-stratégique, plutôt le fait du cinéma hollywoodien, pour se concentrer sur les détails et les points de vue subjectifs de jeunes envoyés au front, clopes au bec et bières à la main.

La forme, un documentaire d’animation, surprend dans un premier temps. Si le graphisme est magnifique avec une mention spéciale pour les scènes nocturnes, l’animation, un peu raide, déroutera peut-être les amoureux des productions Pixar ou Walt Disney. Mais très vite Ari Folman réussit son pari de nous embarquer dans ses souvenirs et ceux d’une génération non préparée à l’horreur. Il donne la voix à ceux que l’on n’écoute jamais, les fantassins de l’infanterie qui rêvent de femmes nues pour oublier la peur, et qui canardent sans bien comprendre le pourquoi du comment. Folman ne juge pas, ne tente pas de se disculper des exactions commises, il témoigne. De la lâcheté quotidienne, des artefacts de la pensée pour oublier la mort, des massacres perpétrés sous caution israélienne dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila en 1982. Et quand le dessin laisse place aux images réelles de l’atroce exaction, le propos politique du film explose à la face du spectateur pour le marquer durablement.

(source LeJDD.Fr)

5/6


Dernière édition par Karloff le 25 Juin 2008, 11:45, édité 1 fois.

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MessagePosté: 23 Juin 2008, 20:28 
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Matou miteux
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Inscription: 05 Juil 2005, 13:48
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Localisation: From a little shell, at the bottom of the sea
Comme dit plus haut l'animation est un peu raide et ça me sort parfois du film, avec ce que ça implique de malus émotionnel.

Image

Un petit côté "apprends l'anglais avec Victor" quoi, essentiellement dans les scènes de dialogue.

Le genre de chose qui gêne beaucoup moins lorsque Folman compose ses tableaux oniriques (celui de l'affiche, celui des soldats dansant autour des balles) à partir de souvenirs égarés, aujourd'hui retrouvés, et qui, une fois rassemblés, giclent à l'écran lors d'une rupture visuelle finale impressionnante, où le propos transperce la projection animée dans laquelle on se baladait jusqu'alors.

4/6

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Doll, it's a heartbreaking affair


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MessagePosté: 25 Juin 2008, 11:16 
Grand film qui a le mérite d'inventer à lui seul un nouveau genre : le docu-fiction d'animation, le distinguant carrément du tout-venant des films de guerre. Une captivante enquête psychanalytique souvent traversée de fulgurances oniriques. Quand le dessin devient à ce point un moyen pour représenter le souvenir d'ne manière aussi figurative, Ari Folman touche à l'essence même du cinéma et fait la plus belle nique de l'année à toutes ces daubes qui tentent vainement de recréer l'horreur de la guerre (remember l'insupportable "Battle for Haditha" ou les pitreries de Winterbottom).

Impressionnant, tout simplement.

6/6


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MessagePosté: 25 Juin 2008, 11:44 
Et puis, il faut le dire : meilleure affiche de l'année haut la main (et une des meilleures bandes-annonces aussi)....

Heureusement que ce n'est pas le distributeur de "In Bruges" qui s'en est chargé.


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MessagePosté: 25 Juin 2008, 11:46 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
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La critique FDC

SCANNER DARKLY

Vétéran défunt de la seconde guerre mondiale, l’immense réalisateur américain Samuel Fuller expliquait, à la sortie de son long-métrage antimilitariste The Big Red One, qu’il existait deux types de film de guerre, ceux réalisés par des anciens soldats, qui ont vu l’horreur du front et expérimenté au plus près la pire invention de l’humanité, et ceux qui l’imaginent et tentent de la reconstituer. Valse avec Bachir, du réalisateur israélien Ari Folman, fait assurément partie de la première catégorie. Ancien de Tsahal quand il avait vingt ans, l’auteur a vu l’horreur de près, engagé de force dans un conflit dont les contours politico stratégiques lui échappaient alors. Sélective, la mémoire du soldat a oublié l’odeur de la poudre et les morts des bas-côtés pour épouser des visions hallucinatoires, rêves récurrents ou trips musicaux annonciateurs du désastre. Issu de la télévision israélienne engagée et du documentaire, Ari Folman n’apporte de solution toute faite ni l’évident travail de mémoire que doit réaliser son pays, ni à la situation toujours explosive du Liban. Il explore son passé, et témoigne de son impuissance subjective à faire le tri, alors, entre instinct de survie et capacité d’indignation.

JE N'AI RIEN VU DE CHATILA

Le cinéaste a vécu la lâcheté de son armée, devant le massacre de Sabra et Chatila en 1982, mais plutôt que de stigmatiser les dirigeants de son époque, il oppose le choc des images d’archive, d’une violence inouïe, pour que le spectateur comprenne le besoin des anciens troufions de fantasmer leurs souvenirs fragmentés, pour vivre, malgré tout. Il ne juge pas, ne tente pas de se disculper des exactions commises, il raconte. La lâcheté quotidienne, les artefacts de la pensée pour oublier la mort, les massacres perpétrés sous caution israélienne. Le besoin de s’évader sur le front. Pour ce film si personnel, le travail sur la forme était aussi important que le fond. Ari Folman a longtemps cherché comment raconter sa propre expérience sans chercher à reproduire la réalité et surtout sans laisser de côté la psyché du vétéran. Très vite, l’animation s’est imposée à lui, aussi bien pour retranscrire les entretiens avec ses anciens camarades de Tsahal que pour mettre en image ses cauchemars passés. Le résultat est fascinant même si déroutant d’un premier abord. Dans la lignée de Persépolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, Ari Folman démontre par A+B, des évocatrices scènes rêvées et des séquences guerrières dans la lignée d’Apocalypse Now que le neuvième art et son dérivé cinématographique ne sont pas réservés aux enfants. On pense à Maus d’Art Spiegelman, à Là où vont nos pères de Shaun Tan, aux BD de Joe Sacco. De sacrées références pour ce magnifique Valse avec Bachir. Son oubli du palmarès du 61e Festival de Cannes est une profonde injustice qu’un succès public permettra d’effacer


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MessagePosté: 25 Juin 2008, 12:19 
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Bon, tout seul dans la salle de ciné, j'ai trouvé ça d'une beauté, d'une simplicité et d'une intensité que j'aurai du mal à définir. Sublime.

6/6

J'espère que je vais arriver à en parler.

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MessagePosté: 25 Juin 2008, 13:39 
the black addiction a écrit:
Bon, tout seul dans la salle de ciné

Aie, c'est mal barré pour un succès public... :?


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MessagePosté: 25 Juin 2008, 13:43 
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Jericho Cane a écrit:
the black addiction a écrit:
Bon, tout seul dans la salle de ciné

Aie, c'est mal barré pour un succès public... :?


Non ça veut rien dire, c'était la séance de 10H45. Peut de gens vont voir des films à ces horaires là.

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MessagePosté: 25 Juin 2008, 14:09 
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Absolument magnifique et remarquable. On pourrait penser que faire un documentaire d'animation n'est qu'une coquetterie sans intérêt mais Ari Folman a très bien compris que l'animation devait trouver sa spécificité au sein de la démarche vériste d'un cinéma documentaire. Et c'est effectivement dans l'évocation de souvenirs de guerre à l'onirisme tristement beau que le film trouve sa voie si singulière. Comme une espèce de recréation fantasmée des horreurs de la guerre seul biais par lequel l'homme a pu garder sa santé mentale.
Bref un grand film de guerre avec son évocation Rock n'Roll de la jeunesse israèlienne que j'ai trouvé particulièrement touchant.
5/6

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MessagePosté: 25 Juin 2008, 22:51 
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Bon en effet c'est vraiment très bien.

Le film a le chic d'accompagner parfaitement ce parcours mental du personnage principal et de glisser son spectateur dans le sujet, petit à petit, lentement mais surement. Il va parler de guerre, de politique, de la shoah... Riche.

On passe d'un rêve peuplé de chiens fous à la triste réalité de ce qu'était le Liban au début des années 80. Et entre temps, une chronique qui ne cesse de voyager entre ces deux conceptions de la guerre. La forme est réellement étonnante et permet là encore de naviguer entre la réalité documentaire des interviews et des souvenirs relatés, et la réalité plus fantasmée des scènes de combat. Ma maigre connaissance du cinéma ne me rappelle pas d'exemples se rapprochant de ce film.

Les scènes de rêve et d'hallucination sont totalement bluffantes.


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MessagePosté: 26 Juin 2008, 18:22 
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Localisation: Why are there people like Frank?
Valse avec bachir c'est un peu le Redacted serieux.

C'est un sujet bancal au possible (pour les israelo/palestiniens) et c'est dicté avec une justesse et une maitrise du sujet assez incroyable.
J'ai quand même un tout petit problème avec le dessin qui m'enleve de l'emotion, mais c'est du solide, c'est vraiment beau (les passage des hallucinations sont incroyable La 3D est impressionante) et j'aime beaucoup la musique.

Je sais pas si ça restera gravé longtemps mais j'ai passé un très bon moment. 5/6

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MessagePosté: 26 Juin 2008, 20:35 
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Localisation: in the forest of the Iroquois
Pourquoi le sujet est il bancal?


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MessagePosté: 26 Juin 2008, 21:41 
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Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Et pourquoi en quoi est-ce le "Redacted sérieux" ? Je sais pas je vois pas le rapport et encore moins le côté sérieux...

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MessagePosté: 26 Juin 2008, 21:43 
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Art Core a écrit:
Et pourquoi en quoi est-ce le "Redacted sérieux" ? Je sais pas je vois pas le rapport et encore moins le côté sérieux...


Moi non plus j'ai absolument pas compris cette phrase. Déjà je comprends qu'on puisse penser à Redacted à la vision de ce film, mais ils sont quand même extrêmement différents... et surtout cette phrase implique que Redacted n'est pas sérieux. :?

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MessagePosté: 27 Juin 2008, 09:53 
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Localisation: Why are there people like Frank?
en fait je voulais lancer un debat houleux avec TBA mais il a même pas relevé...

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