Forum de FilmDeCulte

Ainsi que This is not a love song de P.I.L. qui rappelle Un Condamné à mort s'est echappé.

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Pré Carré

oui là on est loin du père Robert.

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Mini-spoilers.

Très bon film, une séance qui passe très vite et une immersion totale pendant toute la durée. C'est de plus en plus rare pour moi ces temps-ci avec les films à réputation et je suis content que ça se passe avec un film au parti-pris si captivant.
Je suis donc on ne peut plus d'accord avec les partisans du film qui se sont exprimés ici et je me range dans le camp de Zad en affirmant que ce film est largement supérieur au sympathique mais limité Persepolis. Le choix de produire un documentaire classique (j'adore l'aparté karaté avant une interview, amusante reproduction animée des transitions de personnalités que l'on trouve dans pas mal de docus) est parfaitement contre-balancé par une intense profusion d'images photo-réalistes (magnifiques ombres notamment), de redirections cinématographiques vers le film de guerre (passages au ralenti, caméra-épaule) et d'imagerie onirique qui croise en permanence les deux régimes d'images précédents.
Ca donne une passionnante et foisonnante réflexion sur le pouvoir de reproduction de l'image et tout ce qui a déjà été dit sur le travail de mémoire. A cela s'ajoute des digressions de genre (comme les progressions 3D irréalistes avec ce génial passage en un plan entre deux endroits parfaitement opposés) qui permettent de constamment se rappeler que nous sommes dans un monde cinématographique éloigné de la réalité.
On est donc bousculé par le sentiment de vivre ce que l'on voit (l'immersion subjective est parfaitement traitée et le rappel du songe par trois reprises est en cela une excellente idée) puis de tenter l'assimilation humaine, historique et chronologique par le recul. Les retours incessants entre la fixité de la parole (très bons dialogues au passage, clairs et pas rébarbatifs) et le mouvement des flash-backs deviennent donc absolument évidents, puisqu'ils participent clairement à cet échange intellectuel qui repose à la fois sur l'explication rationnelle (j'y étais) et le ressenti (j'en ai gardé ceci, cela), que l'utilisation de l'animation provoque (dans les deux sens d'ailleurs).
Un discours sur la force des images, surtout quand elles ne sont pas "réelles", doublé d'une intense mise en lumière sur la cruauté des hommes, la stupidité de la guerre (ah j'adore ce moment surréaliste où les soldats tuent que des civils !) et qui, de surcroit, m'a donné envie d'en savoir plus sur l'Histoire.
Maintenant, cette réflexion sur la représentation par l'animation n'est pas nouveau (Kon ou Oshii en sont de brillants explorateurs) et je conçois que l'on puisse passer à côté du film si l'on est réticent face à l'animation. Mais même sans se creuser la tête sur la façon dont Folman parvient à captiver avec sa double strate animation/réflexion, le film est tout simplement une leçon d'humanisme et d'une force à démontrer l'absurdité, la violence et l'humanité désincarnée (pour ce dernier point, rien de mieux qu'un dessin animé ).

5/6

Le début prend à la gorge, vraiment. Quel début! Le dessin, parfait, l'animation, dynamique, les couleurs, superbes. Et ça tout le long du film bien sûr.
Le mode de narration du film est assez surprenant: l'interview. Ca donne le ton: un film qui va explorer le passé par des faces à faces dignes d'un cabinet de psychanalyse.
Et ça donne pour moi tout de suite un bémol: la facilité de répéter cette forme d'interview pendant tout le reste du film. Les hommes deviennent presque des automates. Je me suis pour ma part assez vite lassé. L'ennui pointe car on a encore et encore des interviews, certes très intéressant sur le fond mais pesant sur la forme, en plus avec ces voix monocordes... Je crois que j'ai besoin d'une vraie fiction pour être ému, mais ça n'engage que moi.
Vraiment dommage pour ça, tant le film à cette capacité à faire naître une immense émotion au détour de certains des récits. Bien aidés par un superbe choix de musiques, il ya des moments magiques, poétiques, suspendus dans le temps. Surtout ce rêve lancinant qui revient et revient, il est vraiment émouvant, je ne saurais dire au juste pourquoi, peut-être parce que cela touche à l'inconscient justement.
Le fond du film est brillant, je suis à cent pour cent dedans: les errances de la mémoire, sa capacité fabriquer et à déconstruire pour survivre, la culpabilité liée aux massacres alentours, la description indirecte de la situation géopolitique là-bas (le film fait un bon documentaire à lui tout seul sur Israël et ses doutes), la tragique dialectique entre virilité et mitraillement compulsif...
Je suis donc vraiment embêté pour la note, car il n'y a pas photo: je me suis fait chier pendant la dernière demi-heure à cause ce que j'ai dèjà dit, j'ai même carrément arrêté d'essayer de décrypter ces sous-titres blancs sur fond-blanc (car ça arrive souvent et ça fatigue les yeux).

4.5/6

C'est ce que je trouve le plus beau, car ça m'a perturbé. On part dans des moments lyriques intenses qu'on voit soudainement amoindris par les interviews. C'est fort, cette accord entre la déréalisation la plus totale (par l'intermédiaire d'un raccordement à la perception) et ce degré zéro de la représentation qu'est le témoignage. La combinaison réunissant Shoah de Lanzmann et La liste de Shindler est assez perturbante.

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Je vois tout à fait ce que tu veux dire mais j'ai pas accroché. D'autant plus que c'est ça pendant tout le film, est-ce que s'il avait rompu avec ce mode à un moment donné Ari Folman n'y aurait pas gagné? S'il avait changé à l'heure de film pour quelque chose de plus classique (c'est vague mais j'ai pas d'idée qui me vient comme ça), on aurait pu justement encore plus se rendre compte de la particularité de ce que tu décris.

Oui la narration m'a aussi un peu lassé, l'utilisation de la voix-off a ses limites.. Mais ça reste un très beau film, pour sûr.

Moi je trouve qu'il se passe une belle chose dans ces témoignages. La liberté de la parole captée, avec ses hésitations et ses mots en trop, et la relative rigidité de l'animation, le strict minimum des gestes, les visages presque figés. L'alliance des deux provoque une petite étrangeté qui ne m'a pas lassé.
J'ai plus de réserves avec certaines animations 3D inutilement spectaculaires (je pense en particulier à un passage d'une scène à une autre par un énorme travelling arrière vers le ciel, puis gros travelling avant vers un autre interview, ou la camera subjective sur l'obus).
Mais ce film est très beau, il faut que je le revoie.

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Pré Carré

Bien sur qu'il y a des choses intéressantes. Disons que, habituellement, ce mode de transmission d'évènement nous tient à distance d'une visualisation de l'évènement; encore moins de manière aussi extrême. D'où mon "degré zéro" qui n'est pas très juste (mais je l'aime bien).

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(Je l'ai vu en VF, alors qu'on m'avait dit qu'il serait en VO.)

Bon la VF est pas mal du tout, de très belles voix dont certaines connues mais dont je n'arrive pas à calculer qui c'est. Et puis c'est pas grave.

J'ai adoré. Sidéré. Transporté. Choqué. Emu. Un pur 6/6 des familles.
Bon ça c'est fait...

De toute façon beaucoup de belles choses ont été dites sur ce film, je vais pas en rajouter, juste redire que j'ai adoré, l'animation magnifique, cette mélancolie, "apesanteur onirique" (ouaaah c'est classe ça) qui se dégage du film, jusqu'à cette fin qui te noue la gorge, te fait retomber brutalement sur terre. Pareil la salle silencieuse, assise jusqu'à la fin du générique.
La musique est très bien aussi.

Bon bah ça va finir dans mon top 5 2008, obligé.

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J'irais bien le revoir en VF moi en fait. Les voix en hébreu m'ont un peu assomé et puis il ya souvent les sous-titres blancs sur fond blanc (chemise, neige, etc.), ça fait mal aux yeux.
Et puis comme cette VF a l'air bien selon tes dires

Ouais franchement elle est pas mal du tout, moi qui suis allergique aux VF celle là est très bien passée.
Ma mère qui été avec moi s'est endormie 10 min (elle était fatiguée mais booouuuh quand même) a dit "les voix étaient très belles, ça m'a endormie".
Bon ça vaut ce que ça vaut comme exemple, à toi de voir.

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Oh c'est mignon toi aussi tu vas encore avec ta môman au cinéma

Boom dans ta gueule.

Dès la première scène, je suis à fond dedans.
D'ailleurs je trouve que le film n'est jamais aussi fort que dans ses scènes de rêves et/ou d'hallucinations...durant ses séquences, y a un pouvoir d'évocation absolument énorme...qu'il s'agisse de la meute tout droit surgie d'un film d'horreur cauchemardesque ou bien de cette vision récurrente, nocturne, de corps en stase dans l'eau, qui en sortent nus, s'avancent lentement, et la lumières des fusées qui retombe, puis la ville fantôme..
Pfooooo...ça pèse. Ca pèse lourd. Et en bien.

Au même titre que la musique, absolument envoûtante, ces images demeurent...hantent mon esprit...

J'ai mis deux secondes à me faire à l'animation et puis c'était bon...de toute façon, la mise en scène compense AMPLEMENT l'espèce de rotoscopie rudimentaire (ou je ne sais quel procédé).
D'autant plus que l'animation permet dans un premier temps au film d'échapper une forme documentaire qui aurait pu s'avérer rébarbative. Ici, les intervenants ne sont plus des anonymes israëliens mais, attention, des "héros" de BD. Le côté relatrivement simple et parfois statique de l'ensemble, et la relative lenteur/contemplativité de certaines scènes m'ont souvent fait penser davantage à de la bande-dessinée qu'à de l'animation.
Par ailleurs, en ayant recours au dessin, le film peut se permettre flashback et stylisation qu'un documentaire ou une fiction n'auraient pas forcément pu proposer sans risquer de tomber dans la démonstrativité lourde.

D'autant plus qu'une image d'archive n'aurait pas nécessairement égalé tous ces témoignages personnels. J'aime bien ça d'ailleurs dans la construction du film, comment on commence avec le traumatisme de l'un pour engendrer la quête d'un autre qui passera à son tour le relai tout en faisant le lien avec tout le monde...
Après, les oripeaux de la forme docuemntaire rejaillissent peut-être un peu trop à ce niveau lorsque les "interviews" se font plus systématique et le film en devient peut-être trop épisodique et légèrement redondant (notamment par exemple pour l'histoire du chauve - Ronny je crois - qui n'implique pas Ari et qui donc fait un peu "hors sujet"...même si ça reste évidemment pertinent et techniquement DANS le sujet).

Mon autre bémol n'en est pas vraiment un parce qu'au final, évidemment, ça marché, mais ce sont ces dernières images. C'est peut-être un peu facile...cependant, ça fait son taf et à ce moment-là dans la salle, tu SENS le POIDS des IMAGES.

Mais je préfère quand cette force passe par l'iconographie créée par Folman et ses animateurs. Sans pour autant penser à Persepolis, en mal ou en bien, je trouve l'emploi de l'animation absolument remarquable.

5/6

Direct dans le top.

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Et déjà 400.000 entrées en France.

Bravo Ari.