Forum de FilmDeCulte

J'avais vu le film pour la première fois il y a 20 ans environ et j'avais trouvé ça pas mal sans plus mais je ne me souvenais de rien à part qu'il y avait une poursuite en voiture.
J'ai donc complètement redécouvert le film hier en salles.

D'emblée, c'est fou comme le film tranche avec le cinéma de Friedkin qu'on connaît, bien '70s, avec cette BO composée par le groupe Wang Chung (!), à la fois caricaturale et géniale, parce que bien vénère derrière son synthé. C'est intéressant de voir l'émergence simultanée de ce film et de la série Miami Vice (1984) qui partage non seulement une même vibe formaliste mais également cette caractérisation de flics qui flirtent plus que jamais avec les méthodes des criminels pour atteindre leur objectif. Les années 80 n'ont pas inventé le flic qui se croit au-dessus des lois - après tout, ici c'est un peu Friedkin qui fait pour les années 80 et Los Angeles ce qu'il a fait pour les années 70 et New York dans The French Connection - mais la parenté des deux œuvres est indéniables.

Chez Friedkin, ça va plus loin cela dit, avec ce Richie Chance dans la droite lignée du Popeye de The French Connection, et son partenaire qui suit peu ou prou la même trajectoire que le personnage d'Al Pacino dans Cruising, ou comment ce taf te vrille au point de te croire non plus juste au-dessus des lois mais carrément au-delà de la vie et la mort (in LA, lol vous l'avez?). C'est presque finalement davantage ça que raconte le film qui, je dois avouer, m'a paru un peu bateau dans sa première partie, avec une enquête qui ronronne autour de scènes mille fois vues, avant de compliquer ses tenants et aboutissants au fur et à mesure que les flics s'enfoncent (par contre, ce sont vraiment des amateurs parfois, jiko évoque plus haut comment ils font erreur sur erreur et je veux bien que ça serve le propos mais la façon dont c'est écrit et mis en scène décrédibilise le film).

La poursuite en voiture, qui n'était initialement pas prévue, s'avère en fin de compte la scène la plus symptomatique du film, avec ce bref insert en flashback du saut à l'élastique qui vient donner son vrai sens aux actes de Richie. Le mec est hors sol. Ses priorités, complètement sens dessus dessous.

Toute cette deuxième moité, du sauna poisseux jusqu'à ce final dans les flammes, en passant par la course-poursuite FOLLE, hisse le film ailleurs, au-delà du banal polar.
Les films de Friedkin peinent à dépasser un seuil chez moi mais celui-ci est peut-être celui que j'ai préféré.

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Tu es prêt.

mdr pour quoi?

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Arrête de le traquer.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Quand il repassera dans un des deux cinémas de Lorenzo.

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Revu hier soir alors que j'en avais quasiment aucun souvenir (à part qu'on voyait la bite de Petersen) après l'avoir découvert il y a 20 ans en DVDZ1 (à l'époque la seule manière de le voir).

J'ai absolument adoré toute l'ambiance, ce côté matriciel d'un certain ciné US à venir qui effectivement rappelle beaucoup Miami Vice sorti en même temps. Pendant que je regardais le film ma femme était à côté de moi en train de faire du yoga et elle a littéralement éclaté de rire en écoutant la BO, d'une ringardise totale mais parfaitement dans son époque. C'est pareil pour tout, la typo du générique, les fringues, les décors... Tout ça donne au film un côté vraiment fondateur. Surtout que ce qui est vraiment génial c'est que cette espèce de coolitude est totalement contrebalancé par une violence d'une sècheresse absolue. Comme si tout le film était contaminé de l'intérieur et faisait sans cesse craquer son vernis. Et le film a quelque chose de presque onirique, limite fantastique (à la fin le partenaire qui s'est littéralement transformé en Petersen). Il y a indéniablement quelque chose qui élève le film au delà du polar lambda.

Pour être sincère le scénario m'emmerde un peu, la première partie rame un chouïa (l'histoire avec les blacks engagés pour buter Turturro on aurait pu s'en passer) et je suis plus séduit par l'ambiance et par des moments précis (l'ouverture assez dingue [et totalement déconnecté du reste], évidemment la poursuite géniale...) que par l'intégralité du film. Génial casting par ailleurs avec un Dafoe parfait en ange de la mort bizarre. J'avais totalement oublié que Turturro était dans le film. Le seul bémol c'est le tout fadasse John Pankow (qui n'a quasiment rien fait d'autre) dans le rôle du partenaire.

Bref jouissive redécouverte même si je suis sans doute moins à fond que d'autres.

5/6

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