Forum de FilmDeCulte

Anna, une adolescente de 14 ans, quitte l’internat et rejoint son village. Elle doit profiter des vacances pour faire sa confirmation, dernière étape dans son engagement catholique. ?A son arrivée, elle découvre que son père vient de quitter la maison. Sa mère, effondrée par cet abandon, trouve refuge auprès d’un prêtre et ami d’enfance. Anna se raccroche à son grand père, qu’elle adore. Elle se rapproche aussi de Pierre, un adolescent libre et solaire, qui se soucie peu de Dieu.
Mais la naissance de son désir pour ce garçon la fait vaciller. Une part secrète d’elle-même cherche à se donner corps et âme, à Dieu où à quelque chose d’autre...

Naissance du désir adolescent = et oui voilà le lauréat de la cuvée prix Jean Vigo 2010. Je me demande si il y a des heures de catéchisme à la FEMIS option mère bigotte et dépressive tant ce script compassé tend à l'autoflagellation du drame psychologique qualité française. N'est donc pas Hadjewich ni Anthony Cordier qui veut, même si Katell essaie de se démarquer en offrant à Galabru un rôle bonhommesque de vieillard mi-sénile mi-satyre ou en faisant chanter Creep à un choeur d'enfants.
2/6

Un énième teen movie français provincial semi autobiographique. Le film à l'originalité de vouloir tendre à quelque chose d'un peu subversif concernant la sexualité et le rapport au corps et à la religion (excellent Stefano Casseti en prêtre qui doute) mais n'ose pas y aller franchement et préfère rester sur le seuil. 2/6

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CroqAnimement votre

En effet y'a quelque chose qui s'apparente à une vague : Quillévéré perpétue un mouvement de jeunes femmes cinéastes qui abordent leur adolescence... Sciamma, Hansen Love, Fehner et puis Burger qui va arriver plus vite qu'il ne faut pour le dire. Perso, j'y suis généralement assez sensible.

Et ce film également. Alors il y a certains appuis qui peuvent paraitre lourdauds (la scène dans l'église titanesque, avec mon pote Philippe Duclos en évêque presque inquisiteur) mais perso je lui pardonne devant la grande luminosité que la jeune réalisatrice parvient à instiller dans son récit. C'est finalement une petite histoire mais qui est traitée avec douceur, et si le film lorgne volontiers vers Pialat à certains moment, ça relève plus de la citation que d'autre chose.

Il est en effet question d'éveil et d'adolescence, et si le film va parfois vers le glauque quand il s'agit de la chair, au final, c'est une montée vers la lumière. Quillévéré ne s'apitoie pas sur le sort de son héroïne qui va de l'avant, malgré l'oppression du cadre. Les rôles secondaires sont là encore un peu appuyés : Lio est probablement trop folle et heureusement que l'effet sur ses yeux a été atténué à l'étalonnage, Galabru est probablement trop ambivalent, et Thierry Neuvic est vraiment trop TF1 (même s'il dégage un réel magnétisme). Mais c'est finalement les enfants qui intéressent la réalisatrice, et là elle réussit parfaitement son coup. Je trouve les scènes entre Anna et Pierre absolument délicieuses et très touchantes. Ils sont super bien dirigés et elle, notamment, a un réel magnétisme. La scène de l'église dont je parlais plus haut passe comme un charme grâce à son aspect stellaire.

Y'a une utilisation admirable de la musique également, d'un bout à l'autre. Avec ces chants courtois moyen ageux chantés en folk (le sublime greensleeves au tout début du film), ou justement les morceaux pops repris en mode chant grégorien. Ca appuie l'ambivalence qui entoure Anna et ça participe à l'étrange singularité de ce film qui a plus de couilles que ce que les deux autres zigotos du dessus veulent bien le dire.

Bon et puis cette petite va être une bombe atomique dans 3 ans.

Moi tout ce que j'ai à dire c'est qu'y a une scène que Billy Budd va adorer.

Bon sinon j'aime bien le film, mais comme dit Art Core (?) ça reste un peu trop sur le seuil.

Y a des bonnes choses, notamment Stefano Cassetti vraiment très très bon et Thierry Neuvic qui est pas mal, mais les enfants sont quand même pas au top... on sent une volonté de fraîcheur mais à un aucun moment tu crois à 200% à leur interaction.

Et y a pas mal de scènes où tu sens que la réalisatrice voulait que ça bouillonne un peu plus sous la surface, mais à l'écran tu le ressent pas toujours forcément.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

C'est quoi cette vague bigote en ce moment dans le cinéma français? D'autant qu'hormis Hadjewich, qui est idiot mais fascinant, c'est pour faire des pensums relous, que ce soit Jimmy Rivière ou Des hommes et des dieux, ou ce Poison Violent, note d'intention mise en images appliquées, totalement sans intérêt. C'est une bonne question que pose DPSR : y a-t-il des heures de catéchisme à la FEMIS ?

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Attention Zad, tu pousses le bouchon !

Comme toujours... (mais on l'aime pour ça)

D'ailleurs, Katell Quillévéré n'a pas fait la FEMIS.

Mince alors, on eut pu croire!

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Encore eut il fallu se renseigner.

Elle a fait ma formation à Nantes, héhé. Ouais, Xavier venait faire des interventions...

Eut, eut.

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Merci, merci !

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YOUEN LEBOULANGER-GOURVIL.

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