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MessagePosté: 01 Sep 2005, 15:07 
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Le violent (In a lonely place) - Nicholas Ray (1950)

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Dixon Steele (Humphrey Bogart), un scénariste que son tempérament sanguin freine autant dans sa carrière que dans ses relations, se retrouve inmpliqué dans une affaire de meurtre. Sa voisine, Laurel Gray (Gloria Grahame), qui est également une actrice dont la carrière tarde à démarrer, le disculpe par son témoignage... et tombe amoureuse de lui. Mais la suspicion de meurtre est-elle levée pour autant?

Ce que j'ai trouvé absolument formidable (et pour tout dire, très rafraîchissant par rapport à la production Hollywoodienne de l'époque), c'est la totale absence de mièvrerie ou d'impudeur dans le traitement de l'histoire d'amour entre Bogart et Grahame. A vrai dire, leur coup de foudre lui-même est totalement original:
Grahame, interrogée par le commissaire au sujet des agissements de Bogart la nuit du meurtre, avoue qu'il lui plaît, alors même que Bogart se trouve dans la piece!
Et presque sans aucune transition, nous retrouvons nos deux tourtereaux installés chez Bogart, qui se fait chouchouter par une Grahame épanouie: pas besoin d'en faire des tonnes, ils s'aiment et sont heureux d'être ensemble, ça se voit.

De la même manière, Ray se joue ici des codes de plusieurs genres: je viens de parler de l'aspect comédie romantique, mais on peut aussi admirer son détournement des conventions du film noir, l'intrigue policière n'étant clairement qu'un prétexte.

Prétexte à quoi, d'ailleurs? A nous parler de la difficulté de croire en l'autre quand tout semble fait pour entretenir le doute, et de l'impossibilité à se sauver de ses démons (en l'occurrence, les pulsions violentes incontrôlables de Bogart) lorsque la personne que l'on aime n'a plus confiance en vous. Ray nous dit que le couple ne peut exister sans cette foi mutuelle (qui demande de vaincre, de part et d'autres, des réflexes animaux de méfiance), et que le prix à payer pour la suspicion est une solitude irrémédiable, d'autant plus grande qu'on aura connu le bonheur absolu juste avant.

Bogart est excellent dans ce rôle difficile qui ne le rend jamais gratuitement sympathique (après tout il est capable de cogner même ses proches), il gagne réellement l'estime lorsqu'on le voit sur le point de tout perdre. Grahame est d'une classe renversante de bout en bout.

Le dernier plan du film est un rien superflu, mais comme à ce moment-là on est déjà complètement chamboulé, quelle importance?

Note technique: le DVD z2 édité par Columbia Classics et disponible en Angleterre est décidément de très bonne tenue, donc aucune hésitation à avoir!

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Ladyhawke.


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MessagePosté: 05 Sep 2025, 16:04 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
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Localisation: Fortress of Précarité
Surprenant film relativement inclassable, sorte de film noir détourné où l'intrigue policière est délibérément recalée en position secondaire, là uniquement pour informer une histoire d'amour tragique entre un scénariste et une aspirante comédienne, arborant donc une vague dimension métafilmique. En effet, l'action se situe à Hollywood non pas pour montrer l'envers du décor mais celui des créateurs, le goût pour la violence de Dixon floutant la frontière entre l'art et la réalité et amenant par conséquent Laurel à projeter sur l'homme qu'elle aime une culpabilité de cinéma.

J'aurais toutefois apprécié qu'on partage davantage la subjectivité des protagonistes, que ce soit le sentiment amoureux de Dixon et surtout le doute qui ronge Laurel, que le trouble parfume davantage le film, comme dans cette séquence où Dixon jouit de reconstituer le meurtre. La bascule est un peu précipitée, avec des charnières grossières (il conduit vite et tabasse un mec qu'il a failli percuter).

Mais j'ai trouvé ça royalement dialogué (avec la célèbre réplique, écrite pour le film dans le film, mais qui résume tout le tourment de ces personnages, qui ne se trouvent que lorsqu'ils se trouvent), interprété (Bogart conjuguant tout le charme et la dangerosité de son personnage), même si je n'ai pas trouvé la mise en scène particulièrement remarquable (premier Ray que je vois).

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