Forum de FilmDeCulte

"Pour Sampei", Vol. 1, de de Fumiyo Kouno (c'est une fille !)

C'est donc l'histoire d'un homme qui après le décès de sa femme va s'installer dans la famille de son fils. Pendant le déménagement, il va trouver un carnet que lui a laisser son épouse, une sorte de guide pratique du quotidien, sur la les gouts des enfants, les recettes familiales, la couture... On accompagne donc cette famille dans son quotidien et dans les anecdotes de son passé...

Je connaissais l'auteur pour "Le Pays des Cerisiers" qui avait obtenu le prix Tezuka en Mai 2005, récit en un tome se situant dans l'immédiat après guerre à Hiroshima... Et là on retrouve son dessin si particulier assez fouillé mais à la fois très simple, presque naif...

Bref des p'tites histoires de famille pas mievres du tout avec des personnages qui ne sont pas juste des pantins mais qui gardent leurs cotés sombres... Pas du tout de la littérature girly marketé pour la nouvelle lectrice-proto-bd-urbaine-kawai-yaoi.

C'est sur c'est pas Akira... mais j'aime bien

Je mets un 3/5 ou un 4/6...

Sinon, dans le style chroniques familliale du quotidien japonais (un vrai style éditorial en fait)... Delcourt, commence la publication de "Mes Voisins les Yamada"



Ca se présente sous la forme de trois tome assez imposant (même pour du manga), compilation de l'équivalent japonais du strip américain, c-a-d de l'humoir en quatres cases empilé de haut en bas. Déroutant au premier abord pour un novice comme moi, ça doit se picorer sinon on doit froler l'indigestion.

Je vous en dis plus dès que c'est lu et digéré (huhu)

@Tchao

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"Vous allez finir par vous aimer les uns les autres bordel de merde !?!"

HOTEL KORTAL, de Anthony Pastor, chez Actes Sud/L'An 2

Un polar simple et elliptique autour d'un hôtel dans une zone industrielle au passé louche, d'un petit vieux qui hante les lieux, d'une jeune fille qui cherche quelque chose et d'un asiatique à casque de moto.
Ça marche principalement sur une ambiance, très bien faite, et l'écart entre un dessin réaliste presque photographique (mais très expressif), aux couleurs vives, et le lieu indéterminé (les states ? L'Amérique du sud ?) à l'histoire récente sombre. C'est plutôt bien écrit et ça se lit à toute vitesse puisque les 120 pages sont chacune remplies invariablement par deux cases de taille égale.



Du coup j'ai eu un peu mal pour l'auteur qui a dû passer un temps fou sur les dessins, pour une histoire qui se lit en 1/2 heure. Mais c'est justifié, vu la part assez important de ces dessins dans la réussite du livre.

et aussi :



LE BARON NOIR de Got (dessin) et Petillon (Scénario), chez Glénat.
Recueil de strips quotidiens parus dans Le Matin de Paris de 1976 à 1981. Un truc assez réussi, bon exemple de strips à l'américaine fait par des français et qui tient la route. Avec aussi une touche de Mafalda dans l'esprit et de Bretecher (période Le Bolo occidental) dans le dessin.
Strip politique donc, où le Baron Noir (sorte de représentation giscardienne au visage Pompidolien) terrorise et exploite les pauvres petits moutons qui peinent à résister, entre syndicalistes hypocrites, opposition crocodilienne fantoche et intellectuels éléphant et tortue inactifs.



Certains gags en liens avec l'actualité de l'époque sont devenus un peu flous, et l'ensemble est inégal. Mais le dessin de Golo est fantastique et l'ensemble arrive à ne pas faire du surplace et reste dynamique jusqu'au bout.
Et puis c'est plutôt drôle.

Fin des années 70, le sexe se fait triste. C'est pas vendeur mais c'est comme ça :

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Pré Carré

SECRET IDENTITY :The Fetish Art of Superman's Co-creator Joe Shuster, chez Abrams Comicart.
Une autre facette du dessinateur de Superman. J'ai pas lu mais l'info se devait d'être relevée. Et puis ça a l'air pas mal (j'aime bien ces pièces vides, décors bizarrement très dépouillés).

Sexe+geek+collectioneurs, ça doit se vendre tout seul :

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Pré Carré

Feuilleté à Album. C'est troublant.

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Ah oui, "Le Baron Noir", j'ai lu l'intégrale il y a deux ans. Une plaine pour décor, un grand aigle cynique (mais qui traverse parfois des crises existentielles), des "moutons" (on peut pas faire mieux dans l'allégorie), des éléphants, des crocodiles: un bestiaire resserré pour symbolisation politique de la démocratie moderne. Fascinant quand on avale ça d'une seule traite.

A noter que c'était paru dans le journal "Le Matin du Paris", qui n'a duré que peu de temps car disparu au début des années 80. Ce journal était le "bébé" du créateur du Nouvel Observateur, malheureusement pour lui ça n'a pas marché.

Sinon, voici mes lectures BD du mois:

_Monster - "C'est moi" (Chapitre 17)
_Sin City - Cet enfant de salaud (t4)
_Les cités obscures - La théorie du grain de sable (t1)
_Gil St-André - Le chasseur (t4)
_L'Incal - La cinquième essence (t5)
_Valérian - Au bord du Grand Rien (t19)
_Black Op - Tome 4
_Mary la Noire - Les Trépassés (t1)
_La Diva et le Kriegspiel ("one shot")
_Berlin - Reinhard le Goupil (t2)

Sinon, j'en suis au tome 27 ("Les Tigres Volants à la rescousse") de l'intégrale de Buck Danny.

J'avais parlé plus haut de ce collectif sud Africain. A la sortie de cette anthologie, d'autres livre issus du même groupe ont été édités dans la foulée.



RATS ET CHIENS de Conrad Botes, éditions Cornélius.
Recueil d'histoires courtes et sombres d'un des deux fondateurs de BitterKomix, principalement axées autour d'un bestiaire fantastique ou symbolique, ces histoires muettes ou non terminent toutes par la mort ou la solitude. C'est que Botes porte un regard assez dur sur la société qui l'entoure et les mythes qui l'ont construite, il y a quelque chose de cinglant dans le style, précis et expressionniste, dans le conte mais pas loin d'une description pointue des comportements et des faiblesses des hommes.
Rien de lourd pourtant dans tout ça, parce que Botes maitrise parfaitement le rythme et la narration, pas de gras, c'est tranchant et c'est beau.



Sorti un peu avant le BitterKomix, comme un avant goût :



SCRUBLAND de Joe Daly, chez L'Association.
Là aussi un recueil d'histoires courtes, d'un des petits derniers du collectif. On peut déjà y voir son goût pour l'absurde, une certaine épure du dessin et un penchant pour les ambiances mélancoliques. Un certain humour à froid aussi. Le gros morceau est l'histoire centrale "Prebaby", récit muet, fantasico-absurde, assez poétique, dans un style proche d'un Moebius retourné à l'enfance (un peu aussi le Topor de La Planète Sauvage). Dans l'ensemble ça se cherche, ça part dans un sens puis dans un autre, mais ça touche juste la plupart du temps. Un bien beau livre.



Du même auteur, sorti récemment :



THE RED MONKEY dans JOHN WERSLEY HARDING, de Joe Daly, chez L'Association.
Là c'est un récit d'aventure complet, proche de tintin mais en bizarre, une sorte de post-tintin (?). Le personnage principal, Red Monkey, est un rouquin aux pieds de singe, qui part à la recherche d'un capybara (un hamster géant) avec son pote Paul.
Ça part dans un délire de complot écologique, puis non, puis en fait si, et puis... toujours sur le fil entre le n'importe quoi et le réaliste, entre l'aventure débridée et le faux départ, c'est finalement un livre d'ambiance, un ton assez particulier et savoureux. Et finalement pas mal d'humour.
Et les couleurs, comme sur-exposées, sont magnifiques.



La scène de sexe, tirée de Scrubland, ne fera pas beaucoup vendre mais montre bien l'esprit "absurde à froid" du type (et c'est pas loin d'une certaine réalité des écoles d'art ahahah)

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Pré Carré

Chui bien content que tu en parles j'ai aussi très fortement ressenti ce coté tintin vu par les freres Coen... mais pas le meilleur malheureusement... c'est barré c'est sur, mais ça retombe difficilement sur ses pattes (même si je me suis bien fait avoir par le final)... un poir décu en somme...

ça vaut 3/6 ?

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"Vous allez finir par vous aimer les uns les autres bordel de merde !?!"

Oui c'est le côté humour absurde et mise à distance. Sur le moment j'ai été un peu déçu aussi. Puis finalement il vieilli bien, y'a un charme qui opère.
Si je devais noter je serai plus autour de 4.5/6

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Pré Carré

Curieux de voir le matériau à l'origine du prochain Edgar Wright, j'ai jeté un coup d'oeil (et finalement dévoré) le Scott Pilgrim de Bryan Lee O'Malley dont j'entendais parler depuis un petit moment.



Prévu pour faire 6 volumes (le 5e est sorti en début d'année), la BD est publiée dans un format manga, normal vu qu'il s'agit de la principale influence sur le style et l'univers de l'auteur.
Le découpage et le dessin s'inspirent directement des illustrés japonais, ce qui donne un certain charme à cette histoire un peu lose, un peu love d'un protagoniste de 23 ans en quête d'amour.

Mais surtout, ça s'explique par ce qu'implique le pitch : afin de pouvoir sortir avec Ramona Flowers, Scott Pilgrim doit combattre et vaincre ses 7 Evil Ex-Boyfriends.
Postulat loufoque qui fait basculer une chronique de la jeunesse (canadienne), comme on en a souvent vu ces derniers temps, dans un délire sous influence de jeux vidéos avec fights qui partent en couille et trips mystico-cosmiques.

Et derrière la forme fantastique parodique, le fond demeure pourtant très juste. Quelque part entre une sensibilité rock indé et un humour de situation habilement souligné par le design manga.
Et le tout est très drôle. C'est une des rares BD à m'avoir fait rire à haute voix à la lecture.


Dire qu'il va falloir attendre un an pour lire le dernier volume et voir le film (avec son casting au poil) qui adaptera la saga entière (facile à condenser cela dit).

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Belle BD, touchante. Le second est moins fort, mais demeure très chouette.



Moins fort, mais j'aime bien le dessin de Kris, pour le coup. L'histoire vraie sent un peu trop la reconstitution, mais ça reste du bel ouvrage pour son genre.

Quelques nouvelles de comics indépendants américains :



EIGHTBALL de Daniel Clowes, chez Cornélius.
Recueil d'histoires courtes parues dans le comics de Clowes, Eightball, dans lequel étaient parus en épisodes les futurs livres David Boring ou Ghost World.
Là, c'est toutes les petites blagues et les récits courts laissés sur le bord de la route qui font l'objet d'un livre. Si c'est intéressant d'avoir accès par exemple au Clowes des (relatifs) débuts, ça m'a quand même déçu. Il faut dire que je suis pas fan de la veine "caricature cynique" de Clowes (Pussey ! par exemple ne m'avait pas plu), et c'est principalement cet esprit là qui est ici présent.



Bon je suis pas à fond mais ça reste très vivant comme livre, beaux dessins, humour absurde et cinglant, un peu jeune peut être. Mineur, mais de qualité. Belle édition aussi.



NEW TALES OF PALOMAR de Gilbert Hernandez, chez Vertige Graphique-Coconino Press
Gilbert Hernandez continue ses récits de la petite population du village de Palomar dans de courts fascicules de 30 pages. 3 tomes sont déjà parus (dont 1 en français pour le moment).
La brièveté des histoires est un élément nouveau en France pour cet auteur puisque jusqu'ici on a surtout eu droit à d'énormes bouquins compilant plusieurs années de publications dans son comics Love and Roquets. La saga sur plusieurs génération laisse place ici à des micro évènements qui ont peu de place pour prendre de l'ampleur. A la fin du premier volume, ont est donc frustré de voir l'histoire se finir si tôt et raconter peu de chose. Les trois volumes lus à la suite corrigent ce défaut, le récit s'étoffe un peu plus et le talent narratif de l'auteur peu s'exprimer pleinement.



J'ai déjà parlé de Gilbert Hernandez. Ce type est un génie, ses histoires sont fascinantes, ses personnages magnifiques. On peut redire que son dessin n'est pas extraordinaire, mais on n'aura pas dit combien ses livres sont grands et sa poésie subtile.
Dans ces "nouvelles histoires", il approfondi le soupçon de fantastique qu'on a pu déceler dans ses autres livres, ça tire même franchement vers la science fiction parfois. Étonnamment, rien de choquant là dedans, l'univers de son oeuvre garde sa cohérence et sa beauté profonde.



LOCAS, ELLES NE PENSENT QU'A ÇA, de Jaime Hernandez, chez Delcourt.
Horrible titre, bien racoleur (le titre original du livre c'est "Dicks and Deedees", autrement plus ironique), hypocritement justifié en 4ème de couverture par un "A quoi pensent Maggie et Hoppey, les deux héroïnes bisexuelles de Locas ? A l'amour, évidemment".
Jaime, frère de Gilbert, co-créateur du comics Love and Roquets, raconte lui aussi les aventures d'un petit groupe de personnages au fil des années. Des histoires du quotidien, les amours déçues et les errances de la vie, avec un élément un peu fantastique là aussi (dans ce cas c'est plutôt teinté de super-héros), mais c'est surtout un récit très sensible sur des personnages là aussi solides et attachants.



Jaime sait raconter des histoires, et s'il est moins impressionnant de ce point de vue que son frère, ses dessins sont eux par contre de toute beauté, classicisme élégant et nerveux. On voit bien aussi que c'est de lui que tient Clowes, dans ses changement et empreints de styles notamment.



ACME NOVELTY LIBRARY N° 18 de Chris Ware, auto-édité.
Toujours aussi brillant, toujours aussi morose, toujours aussi impressionnant. C'est peut être le numéro qui signe le début de l'importance et de la prédominance des personnages et des émotions sur le système narratif. Si la structure est toujours aussi complexe, elle se fait vraiment au service de l'histoire et des affects du personnage principal, une jeune femme seule et unijambiste. Moins d'apitoiement, ou de pathos, plus de vie et de mouvement (même intérieur). Et finalement, ce qui ressort le plus du style de Ware dans ce numéro, c'est la grande qualité de ses textes, extrêmement sensibles et bien écrits.



Le sexe est souvent un sujet important des comics indépendants américains, dans les relations entre les personnages ou dans la description de la société. Petit florilège qui pourrait vous pousser à l'achat (rappelez vous qu'"elles ne pensent qu'à ça". Quel talent ces éditeurs/publicitaires ! Si après ça vous ouvrez pas votre bourse...) :

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Pré Carré

oui je le trouve gavant moi ce bouquin, gavant de cynisme, ça m'a pas mal vacciné de Clowes en fait, de plus en plus ce cynisme-là me rebute.
et le graphisme très froid, presque mort, n'aide pas.
bouquin de robot, un peu...

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C'est certainement la compilation qui fait cet effet, à la base ces histoires sont des petits à-côté. Les mettre toutes à la suite des autres renforce leur aspect désagréable (alors que ses autres livres sont très sensibles par ailleurs). Moi ça m'a pas vacciné contre l'auteur, mais ça renforce ma vigilance sur les prochains livres édités. Celui là je le vois comme un document, un complément pas incontournable à ses grands bouquins.

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Pré Carré

je crois aussi que j'ai un peu trop lu de clowes...

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Clowes peut être brillant mais lassant aussi. Passé Ghost World et David Boring, je n'ai rien lu de lui qui dépasse le simple cadre du "ouais ouais".