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MessagePosté: 24 Juil 2023, 13:20 
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Au passage, on continue sur les excellents retours. Je suis toujours aussi surpris que ça passe si bien. Je suis même invité à la Fête du livre du Var en novembre. Trois jours de beuverie tous frais payés par la mairie de Toulon :lol: :lol: :lol:

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MessagePosté: 02 Aoû 2023, 09:07 
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Enfin terminé aussi.

Malheureusement je n'ai pas plus accroché que ça.
En fait j'ai aimé le style (sans ça j'aurais abandonné je pense), sa fluidité, certaines tournures de phrases - très chouette quand soudain, en aparté ou au détour du phrase, une info super importante/éclairante est lâchée comme si de rien n'était - et puis le ton guouailleur, cynique, détaché.. Ca marche bien. Les petites saillies trash, ça passe bien dans le flux général.
Je respecte aussi la structure éclatée. C'est toujours assez flou de où et quand on est exactement (parfois t'as l'info, parfois pas), c'est une espèce de "texte-cerveau", il y a vaguement une ligne narrative plus ou moins linéaire, le reste du temps on se fait balader au gré des divagations du Narrator. Ca ne m'a pas gêné, je trouve que ça marche plutôt pas mal, ça participe à la fluidité du truc.
Donc dans l'ensemble je trouve que c'est plutôt bien écrit, il y a des passages assez savoureux.
Mais je disais donc: hélas je n'ai pas vraiment accroché, pour trois raisons je pense:
- je n'ai que peu d'empathie pour les personnages, tous plus ou moins tarés, déglingos.
- je ne m'intéresse pas vraiment à ce qui se passe concrètement, tant tout semble plus ou moins déconnecté du "réel" (ce qui n'est pas un défaut en soi, mais c'est pas trop ma came)
- du coup je n'ai que très peu connecté aux "thèmes" du livre, ce qu'il me raconte vraiment.
Bref, je l'ai fini avec la triste impression d'être passé à côté, de l'avoir instantanément oublié... :|

Comparaison n'est pas raison mais j'ai nettement préféré le précédent sur Jan Palach, qui m'avait captivé de A à Z, avec un sujet passionnant, touchant, et une forme hybride que je trouvais géniale.

J'évoque sans m'attarder un point que j'ai déjà débriefé avec Cosmo en privé: la présence de nombreuses fautes d'orthographe (des coquilles ou des trucs grammaticaux qui piquent les yeux), j'en ai repéré une petite dizaine. Ca m'a "choqué", je me demandais comment c'était même possible, entre un traitement de texte censé les repérer et une relecture professionnelle... Je pensais que tout texte édité était systématiquement et obligatoirement relu, revu et corrigé par un relecteur, mais apparemment ce n'est pas le cas, surtout si t'es chez un petit éditeur qui n'a pas beaucoup de budget.

Bref.
Tout cela n'enlève rien au respect (immense) que j'ai pour son auteur d'avoir mené ce projet à bien! :) Et j'ai été malgré tout content de le lire et heureux d'avoir fait partie des ventes.

Un dernier mot pour Cosmo: continue! :wink:

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MessagePosté: 02 Aoû 2023, 09:15 
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deudtens a écrit:
les partis pris qui font la force du livre provoquent aussi une certaine frustration. Dur d'expliquer sans spoiler, mais on n'est pas du tout dans un whodunit ou une quelconque enquête. Personne ne cherche de réponses au mystère initial et aux questions qui arrivent en cours de route, et on aura pas beaucoup de révélations au final.

Perso ça m'a quand même bien frustré de ne rien avoir eu à bouffer sur ce qui s'est vraiment passé avec Anna.

deudtens a écrit:
le fait que le narrateur est le perso principal (écrivain de surcroît) est assez troublant.

C'est pourtant assez fréquent il me semble. Chez Paul Auster notamment.

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MessagePosté: 02 Aoû 2023, 10:13 
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Arnotte a écrit:
Enfin terminé aussi.


Finalement, j'ai cherché comment contourner le blocage du boulot, pour venir te répondre :)

Citation:
Malheureusement je n'ai pas plus accroché que ça.


Deuxième personne dans ce cas en 24H... (Il y en a d'autres j'imagine, mais sans retour)

Citation:
En fait j'ai aimé le style (sans ça j'aurais abandonné je pense), sa fluidité, certaines tournures de phrases - très chouette quand soudain, en aparté ou au détour du phrase, une info super importante/éclairante est lâchée comme si de rien n'était - et puis le ton guouailleur, cynique, détaché.. Ca marche bien. Les petites saillies trash, ça passe bien dans le flux général.


Là-dessus je suis assez satisfait, j'ai énormément de très bons retours sur l'écriture en elle-même, le rythme, etc.

Citation:
Je respecte aussi la structure éclatée. C'est toujours assez flou de où et quand on est exactement (parfois t'as l'info, parfois pas), c'est une espèce de "texte-cerveau", il y a vaguement une ligne narrative plus ou moins linéaire, le reste du temps on se fait balader au gré des divagations du Narrator. Ca ne m'a pas gêné, je trouve que ça marche plutôt pas mal, ça participe à la fluidité du truc.


C'était le risque en effet... Les informations nécessaires sont là pour savoir qui parle, d'où, de quand, mais elles sont parfois si légères qu'on peut se perdre.
(A titre d'exemple, non pas sur le où/quand, mais plutôt sur le qui : un ami m'avait dit que dans tel dialogue, on ne savait pas qui répondait... Et je lui avait montré que si, on savait, puisqu'il y avait un "ée" à la fin de l'adjectif, donc c'est elle qui parle)

Citation:
Donc dans l'ensemble je trouve que c'est plutôt bien écrit, il y a des passages assez savoureux.


Top, merci !

Citation:
Mais


Ah, merde... :lol:

Citation:
- je n'ai que peu d'empathie pour les personnages, tous plus ou moins tarés, déglingos.


Oui effectivement, c'était l'autre risque : ils sont tous (du moins les personnages masculins mais il n'y a presque que ça) à moitié timbrés (ou perdus, misérables, appelons ça comme on veut) et sur le même moule. C'est volontaire, mais ça peut irriter le lecteur. Voire même le sortir du livre, qu'il trouvera jamais crédible (pour reprendre la critique formulée par une autre personne hier)

Citation:
- je ne m'intéresse pas vraiment à ce qui se passe concrètement, tant tout semble plus ou moins déconnecté du "réel" (ce qui n'est pas un défaut en soi, mais c'est pas trop ma came)


Totalement, c'est le parti-pris. En écrivant le livre, j'avais en tête la phrase de D. Lynch décrivant Lost Highway : "Lost Highway est un film noir d'horreur du XXIe siècle, un monde où le temps est dangereusement hors de contrôle, un terrifiant voyage sur la route perdue...
Et, à mon modeste niveau, et sans que les deux aient grand chose à voir, je voulais retrouver ça : un monde où les repères des personnages sont perdus.

Citation:
- du coup je n'ai que très peu connecté aux "thèmes" du livre, ce qu'il me raconte vraiment.
Bref, je l'ai fini avec la triste impression d'être passé à côté, de l'avoir instantanément oublié... :|


Ouais, ça arrive :(
En plus je me demandais particulièrement ce que tu en penserais.

Je n'aime pas me dédouaner en disant ça, mais ce livre est une tentative, une sorte de récréation entre deux trucs plus sérieux, donc j'ai tenté de réellement m'améliorer sur le style, tout en adoptant un mode d'écriture au jour le jour, sans aucun plan. Du coup je suis parti dans des choses moins construites, sans même savoir si ce serait publiable un jour.

Citation:
Comparaison n'est pas raison mais j'ai nettement préféré le précédent sur Jan Palach, qui m'avait captivé de A à Z, avec un sujet passionnant, touchant, et une forme hybride que je trouvais géniale.


Oui c'était un livre beaucoup plus construit, sur un sujet plus fort, et plus intime aussi.
Pour moi, les deux (et même les trois) livres se suivent bien, on y retrouve beaucoup de choses communes. Mais Palach reste le chouchou.

Citation:
J'évoque sans m'attarder un point que j'ai déjà débriefé avec Cosmo en privé: la présence de nombreuses fautes d'orthographe (des coquilles ou des trucs grammaticaux qui piquent les yeux), j'en ai repéré une petite dizaine. Ca m'a "choqué", je me demandais comment c'était même possible, entre un traitement de texte censé les repérer et une relecture professionnelle... Je pensais que tout texte édité était systématiquement et obligatoirement relu, revu et corrigé par un relecteur, mais apparemment ce n'est pas le cas, surtout si t'es chez un petit éditeur qui n'a pas beaucoup de budget.


On est vraiment sur un minuscule éditeur (boite de deux personnes) qui ne pouvait effectivement pas payer un correcteur pro. Et j'ai un peu de scrupules à faire appel à des bénévoles en leurs promettant des remerciements à la fin du livre. C'est chiant effectivement, notamment pour certaines fautes qu'un traitement de texte ne corrige pas (en tout cas pas le mien, par exemple "à poils" sans "s")... Il faudrait peut-être que j'utilise Calibre.
Après, comme je le disais, je reste assez serein là-dessus. Non seulement ce n'est pas mon boulot, mais pour reprendre Maxime Chattam, qui est aujourd'hui même à son niveau confronté au même problème (les coûts de relecture / correction), pour 10 fautes qu'on trouve, ça veut dire qu'il reste 30.000 mots sans fautes.

Citation:
Bref.
Tout cela n'enlève rien au respect (immense) que j'ai pour son auteur d'avoir mené ce projet à bien! :) Et j'ai été malgré tout content de le lire et heureux d'avoir fait partie des ventes.

Un dernier mot pour Cosmo: continue! :wink:


Merci beaucoup !!!
Seras-tu le premier foruméen à poster ta critique (même en demi-teinte) sur Amazon, Fnac ou Babelio, avant ces bâtards de QGJ, FF ou Deudtens ?

Par contre, avant de revenir à un sujet plus sérieux en mode Palach, pour lequel j'ai besoin de faire quelques recherches, je me suis lancé sur un manuscrit très similaire, roman noir déconnecté du réel :mrgreen:

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MessagePosté: 02 Aoû 2023, 10:33 
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Cosmo a écrit:
Merci beaucoup !!!

Merci à toi pour ta réponse!

J'ai oublié de parler d'un (dernier) point qui m'a un peu gêné: le manque de réalisme/naturel dans les dialogues - mais ça rejoint le côté déconnecté du réel.

Là je viens de commencer Nos enfants après eux (sur ma liste depuis une éternité), et putain, j'accroche à fond, tout sonne tellement juste, quel plaisir. Mais c'est un tout autre projet bien sûr, aux antipodes de ton roman. Je dis juste: c'est plus "ma came". :)

Cosmo a écrit:
Seras-tu le premier foruméen à poster ta critique (même en demi-teinte) sur Amazon, Fnac ou Babelio, avant ces bâtards de QGJ, FF ou Deudtens ?

Hahaha! Si tu veux je t'en fais une plus positive hein :lol:

Cosmo a écrit:
Par contre, avant de revenir à un sujet plus sérieux en mode Palach, pour lequel j'ai besoin de faire quelques recherches, je me suis lancé sur un manuscrit très similaire, roman noir déconnecté du réel :mrgreen:

Ah merde :mrgreen:

Curieux de voir l'évolution alors. :) A ce stade je pense - j'en sais rien mais c'est mon impression - que tu seras "meilleur" si tu reviens au mode Palach. Se mettre en mode autofiction (comme les derniers récits d'Emmanuel Carrère), c'est quelque chose qui te tente ou pas du tout? Je te vois bien écrire un truc dans la veine de Limonov, Un roman russe, L'adversaire... A condition d'avoir le sujet qui tue, bien sûr.

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MessagePosté: 02 Aoû 2023, 13:26 
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Arnotte a écrit:
J'ai oublié de parler d'un (dernier) point qui m'a un peu gêné: le manque de réalisme/naturel dans les dialogues - mais ça rejoint le côté déconnecté du réel.


C'est marrant ce point, parce que personne ne m'en parle, alors que les dialogues sont totalement irréalistes. Je considère que quasiment aucun film ni aucun livre n'a jamais livré le moindre dialogue réaliste et naturel. On ne parle pas comme ça dans la vraie vie, on ajoute des "euh", des "ben", des "...", des répétitions, des erreurs de grammaire, etc. Tout ce qu'on doit généralement éviter dans les dialogues écrits.
Du coup, pour ma part, devant cette impossibilité, je choisis de partir sur des trucs volontairement irréalistes.

Citation:
Là je viens de commencer Nos enfants après eux (sur ma liste depuis une éternité), et putain, j'accroche à fond, tout sonne tellement juste, quel plaisir. Mais c'est un tout autre projet bien sûr, aux antipodes de ton roman. Je dis juste: c'est plus "ma came". :)


Ah mais Nicolas Mathieu, je l'aime d'amour.


Citation:
Hahaha! Si tu veux je t'en fais une plus positive hein :lol:


Oh, ça comme tu veux. Franchement, tu peux y aller sincèrement, ça ne me gène pas. D'autant que ta critique, si tu la copie colle, reste quand même pas mal.

Citation:
Curieux de voir l'évolution alors. :) A ce stade je pense - j'en sais rien mais c'est mon impression - que tu seras "meilleur" si tu reviens au mode Palach. Se mettre en mode autofiction (comme les derniers récits d'Emmanuel Carrère), c'est quelque chose qui te tente ou pas du tout? Je te vois bien écrire un truc dans la veine de Limonov, Un roman russe, L'adversaire... A condition d'avoir le sujet qui tue, bien sûr.


Celui que j'ai en tête serait un croisement entre Limonov et Yoga. La biographie d'un boxeur (mort il y a quelques décénies), le monde de la boxe, mon rapport à la boxe, pourquoi je me lance là-dedans à près de cinquante ans après des années d'hésitation, etc. Mais j'ai un paquet de livres, d'articles, et même des interviews à faire. Je suis reparti dans quelques années de recherche. Du coup, je vise le scénario suivant : je me lance dans un truc plus simple, une sorte de roman noir horrifique, assez proche du dernier. C'est une nouvelle récréation, quelque chose d'assez drôle à écrire, je m'éclate bien en rédigeant ça. Et une fois que je l'ai terminé, je me lance dans la recherche documentaire et dans la recherche d'éditeur en même temps.
A suivre...

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Fini aussi hier soir.

Je n'ai pas aimé non plus. En fait j'ai eu un mal absolument fou à rentrer dans le livre après les premières pages qui m'avaient plutôt séduites (d'où cette longue pause où j'arrivais pas à m'y remettre). J'ai tellement pas aimé le début, l'ambiance beauf/misogyne, les personnages détestables et surtout le dispositif que ça me fatiguait de m'y remettre. J'avoue ne pas comprendre le côté très "au théâtre ce soir" du roman. Car oui j'ai souvent eu l'impression de lire un mauvais boulevard, déjà avec l'aspect huis clos scénique dans la maison (les quelques fois où on en sort c'est pour mieux y revenir au galop) et puis sur ce que ça raconte avec ces histoires de cul, tous ces ex (que l'on mélange, bonne idée la liste des persos au début... comme pour une pièce de théâtre), des histoires de fric, ce côté bourgeois déconnecté, du salace vulgos (avec des mots qui m'ont paru parfois totalement hors sujet et qui me sorte violemment du livre, genre un "bouyave" qui sort de nulle part) et du gros gros gros cliché parodique comme la servante (personnage purement théorique, ça n'existe pas des femmes de maison comme ça pour un mec qui a pas l'air de vivre dans un château), les verres de whisky en permanence ou, pire, le détective columbesque avec son imper et sa bagnole pourrie... En fait je vais donner une référence absolument HORRIBLE qu'il ne faut pas que tu prennes pour toi (mais c'est sans doute parce que je suis retombé dedans récemment) mais ça m'a fait penser aux épisodes Columbo/théâtre des Deux minutes du peuple :mrgreen:. Non vraiment gros blocage sur ce côté théâtral que j'avoue avoir du mal à saisir (pourquoi ce huis clos, pourquoi ces clichés ? Est-on dans le pastiche voire la parodie ? Dans quel but ?). Ca donne au roman un côté hyper poussiéreux même si d'une certaine manière plutôt intemporel. J'avais l'impression de lire un roman écrit dans les années 70 par un écrivain bien mâle alpha en peignoir de satin qui tape sur sa machine en sirotant son scotch et en fumant des gauloises. Et quitte à mettre les pieds dans le plat j'ai un vrai problème de regard sur les femmes, au delà même des propos du personnage principal il y a un regard plus général sur les femmes qui me dérange énormément, que je ne partage pas et qui me laisse totalement à la porte. Pareil à la fin j'ai une énorme gêne parce que le roman quelque part valide une forme de masculinisme partriarcal un peu dégueu
tous les mecs sont au courant que des femmes sont mortes, assassinées ?, dans le congélo de leur pote mais ça leur semble normal, voire même mérité, et du coup personne ne dit rien, la vie continue.


Comme les autres j'aime plutôt bien l'idée des infos pas totalement données et du trouble que ça peut générer (même si
j'ai plutôt eu l'impression que l'histoire du bébé congelé [si j'ai bien compris] avait plutôt été oublié par l'auteur à la fin il n'en est pas fait référence quand il compte les cadavres dans la cave, là il y a un énorme manque par rapport au reste)
mais il y a un vrai angle mort sur ce personnage principal, terrible beauf misogyne (limite pédo même cf la rencontre avec l'ado) mais pas suffisamment trouble pour être vraiment intéressant. On n'est pas face à Patrick Bateman, que l'on déteste mais dont on est sans cesse fasciné par son regard sur le monde, tellement il est tordu et que chaque ligne suinte la folie. Là ça marche pas vraiment, en tout cas moi je reste tout le temps en dehors et je me fiche un peu de ce qui va se passer et de ce qui va lui arriver. Et pour être sincère je sens trop de tendresse de la part de l'auteur pour son personnage, ça m'a gêné, ça m'a même choqué (cf la fin évoquée plus haut). Alors c'est peut être le but et c'est osé de faire un roman autant en opposition à la tendance actuelle #metoo & co mais il y a un dosage pas totalement trouvé pour moi qui me rend les personnages et plus largement le roman assez antipathique malheureusement. Du côté de l'histoire c'est marrant parce que ça a réveillé en moi le souvenir d'un film que j'avais autrement pas mal oublié c'est White Bird in a Blizzard de Gregg Araki où il y a cette même histoire
de cadavre dans le congélateur
Curieux de savoir si c'est inconscient ou pas.

Le vrai point positif c'est l'écriture en elle-même où je trouve que tu as franchi un cap absolument gigantesque depuis ton premier roman (je n'ai pas lu Palach :oops:), que j'avais trouvé assez faible à ce niveau là je dois bien l'admettre. Il y a plusieurs moments assez beau, des métaphores touchantes, des phrases qui m'ont un peu cueilli (quand il retrouve la lettre qui le met en larmes). C'est d'ailleurs dans ces moments là que l'on sent l'essence du roman, la volonté d'écrire une belle histoire d'amour fucked up et là que le personnage trouve une vraie planche de salut (dans la relation avec l'ado aussi) mais j'avoue ne pas comprendre pourquoi tous ces artifices autour qui parasitent un peu tout avec des trucs qui m'ont quand même fait rouler les yeux
quand débarque la femme de son pote, visiblement nymphomane qui demande à être baisée et que deux lignes plus loin il est en train de lui "bouffer la chatte", même si la mise à mort qui suit est plutôt réussie. Le meurtre final du détective balancé comme ça à la fin, j'ai trouvé ça limite grotesque, pas crédible une seconde.
Ca rejoint ce problème de ton (en tout cas pour moi) où je suis à la fois dans du roman de gare, polar passionnel, blindé de clichés qu'il faut pas trop prendre au sérieux et une tentative plus trouble de rentrer dans la psyché d'un personnage perdu. C'est sans doute volontaire mais ça n'a pas pris sur moi même si je dois reconnaître que ça donne au roman un ton vraiment singulier, j'aurais du mal à le comparer à un autre roman ou à un auteur par exemple.

Donc bravo à toi pour ce troisième roman osé et singulier même si je n'ai pas beaucoup aimé aucun regret de l'avoir lu.

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MessagePosté: 04 Aoû 2023, 13:25 
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Art Core a écrit:
Pareil à la fin j'ai une énorme gêne parce que le roman quelque part valide une forme de masculinisme partriarcal un peu dégueu
tous les mecs sont au courant que des femmes sont mortes, assassinées ?, dans le congélo de leur pote mais ça leur semble normal, voire même mérité, et du coup personne ne dit rien, la vie continue.
.

Montrer ne signifie pas valider.

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Evidemment mais vrai problème de distance pour moi et du coup un roman où
l'intégralité des personnages est pourri hommes comme femmes d'ailleurs, j'ai du mal.

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MessagePosté: 07 Aoû 2023, 16:23 
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Je prends enfin un peu de temps... C'est que le message est long ! :)

Citation:
Je n'ai pas aimé non plus. En fait j'ai eu un mal absolument fou à rentrer dans le livre après les premières pages qui m'avaient plutôt séduites (d'où cette longue pause où j'arrivais pas à m'y remettre). J'ai tellement pas aimé le début, l'ambiance beauf/misogyne, les personnages détestables et surtout le dispositif que ça me fatiguait de m'y remettre.


Effectivement, ça peut rebuter d'entrée. Je suis même surpris de ne pas avoir plus de retours de ce genre. Il y a un ton et des personnages volontairement désagréables qui peuvent rebuter. Je ne dis pas que c'est réussi pour autant (ça peut rebuter aussi parce que c'est foiré, je ne sais pas), mais en tout cas, c'était le risque pris.

Citation:
J'avoue ne pas comprendre le côté très "au théâtre ce soir" du roman.


Par contre, et malgré le ressenti négatif, je suis content de voir cette remarque. Unité de lieu, présentation des personnages, construction en trois actes, effectivement je recherchais un aspect théâtral.

Citation:
Car oui j'ai souvent eu l'impression de lire un mauvais boulevard, déjà avec l'aspect huis clos scénique dans la maison (les quelques fois où on en sort c'est pour mieux y revenir au galop) et puis sur ce que ça raconte avec ces histoires de cul, tous ces ex (que l'on mélange, bonne idée la liste des persos au début... comme pour une pièce de théâtre), des histoires de fric, ce côté bourgeois déconnecté, du salace vulgos (avec des mots qui m'ont paru parfois totalement hors sujet et qui me sorte violemment du livre, genre un "bouyave" qui sort de nulle part) et du gros gros gros cliché parodique comme la servante


J'ai hésité pour "bouyave". Le gars vit dans le passé, que ce soit au niveau des idées, de ses goûts, de ses références, de son quotidien... Pour moi il était normal d'ajouter un vocabulaire désuet (il me semble que QGJ le relevait aussi). En plus du fait que j'aime donner le moins d'infos temporelles possibles, afin aussi de rendre le livre le plus intemporel possible.
Sinon, oui là aussi, je voulais quelque chose de bourgeois déconnecté, assez proche de "Oh..." (Elle, au cinéma), qui est le point de départ du livre (j'ai eu l'idée devant la projection du film). "Oh..." est infiniment meilleur, je n'en doute pas, mais j'aimais bien reprendre cet univers.

Citation:
(personnage purement théorique, ça n'existe pas des femmes de maison comme ça pour un mec qui a pas l'air de vivre dans un château),


Pour le coup, si.
Après, j'avoue que la maison n'est pas décrite plus que ça, mais je suis toujours parti du principe que, vu l'héritage, on peut supposer qu'Anna est riche et que la maison, sans être un château effectivement, est grande.

Citation:
ou, pire, le détective columbesque avec son imper et sa bagnole pourrie... En fait je vais donner une référence absolument HORRIBLE qu'il ne faut pas que tu prennes pour toi (mais c'est sans doute parce que je suis retombé dedans récemment) mais ça m'a fait penser aux épisodes Columbo/théâtre des Deux minutes du peuple :mrgreen:.


En fait, je me rends compte que ce qui est le plus dur, face aux critiques, c'est vraiment d'éviter de s'en sortir par des pirouettes à base de "c'est raté exprès". Pourtant, et sans avoir bien entendu cherché l'inspiration de ce côté (je vais pas jouer l'hypocrite non plus), j'adore ces parodies de Columbo, que j'écoute souvent, et j'ai voulu pousser le côté burlesque du personnage, qui n'est d'ailleurs même pas un vrai inspecteur.
[Le modèle initial, c'était Kinderman, le lieutenant gauche et timide de L'Exorciste.]

Il y a aussi le fait que je cherche à pousser les dialogues dans un côté volontairement irréaliste, c'est un truc que j'aime et que je fais volontairement. Notamment parce que (je ne sais plus si je l'ai dit plus haut) je considère qu'à peu près personne, dans l'histoire de la littérature ou du cinéma, n'a jamais pondu des dialogues réalistes, et que c'est quasi impossible. Du coup, je ne cherche même pas à m'en approcher.

Citation:
Ca donne au roman un côté hyper poussiéreux même si d'une certaine manière plutôt intemporel. J'avais l'impression de lire un roman écrit dans les années 70 par un écrivain bien mâle alpha en peignoir de satin qui tape sur sa machine en sirotant son scotch et en fumant des gauloises.


Alors... Là aussi, j'ai un peu l'impression de m'en sortir par une pirouette et je déteste ça, mais... A partir du moment où tu as cette image, n'ai-je finalement pas réussi mon pari ? Je veux dire... "l'écrivain bien mâle alpha en peignoir de satin", c'est carrément comme ça que je vois le personnage (qui écrit à la première personne).

Citation:
Et quitte à mettre les pieds dans le plat j'ai un vrai problème de regard sur les femmes, au delà même des propos du personnage principal il y a un regard plus général sur les femmes qui me dérange énormément, que je ne partage pas et qui me laisse totalement à la porte.


C'est intéressant, ce que tu dis, car c'était l'énorme crainte de l'éditeur, quite à surexpliquer le livre dans la 4e de couv : le regard est-il celui du personnage ou de l'auteur ? En poussant à fond le curseur de la carricature, j'évitais ainsi de m'en prendre plein la gueule, au risque par contre que le ton puisse rebuter.
Après, quand j'entends mon collègue à table balancer tout fort un "regardez son tee-shirt à celle-là, faudra pas qu'elle vienne se plaindre aux flics si elle se fait violer" (devant une nana qui portait un jean / tee shirt relativement près du corps, mais absolument rien de vulgaire ni même de moulant !!), je me dis que la carricature n'est pas si poussée que ça... Mais le regard était un soucis, oui.

Citation:
Pareil à la fin j'ai une énorme gêne parce que le roman quelque part valide une forme de masculinisme partriarcal un peu dégueu
tous les mecs sont au courant que des femmes sont mortes, assassinées ?, dans le congélo de leur pote mais ça leur semble normal, voire même mérité, et du coup personne ne dit rien, la vie continue.


Idem que plus haut, c'est le personnage qui valide ça.
Après, si tu le ressens ainsi, je ne vais pas me mentir non plus ici : j'ai peut-être loupé quelque chose.

Citation:
Comme les autres j'aime plutôt bien l'idée des infos pas totalement données et du trouble que ça peut générer (même si
j'ai plutôt eu l'impression que l'histoire du bébé congelé [si j'ai bien compris] avait plutôt été oublié par l'auteur à la fin il n'en est pas fait référence quand il compte les cadavres dans la cave, là il y a un énorme manque par rapport au reste)


Il compte les cadavres de l'année seulement 8)
Mais cette histoire de bébé/foetus, j'ai hésité... C'est un peu long à expliquer. Disons que je voulais qu'Anna ait un comportement qu'on accepte chez un homme, mais pas chez une femme. Avorter seule, n'importe comment parce qu'on ne peut pas élever un enfant, c'est féminin (disons que ça a un peu changé, avec l'avortement légalisé, mais bon...). Avorter, parce qu'on n'a pas envie d'un enfant, que ça nous fait chier, qu'on veut garder sa liberté, etc., c'est plutôt masculin il me semble.
Pour moi, il fallait surtout que Anna ait un côté folle, histéro, mais aussi très masculin. Qu'elle fasse ou dise des choses que l'on accepte, voire que l'on pardonne, chez un homme (typiquement se barrer). Là-aussi, je me demandais comment ça passerait chez les lectrices... Et bizarrement, lorsque j'évoquais ça durant la rencontre en librairie il y a un ou deux mois, certaines faisaient des "oui" de la tête.


Citation:
mais il y a un vrai angle mort sur ce personnage principal, terrible beauf misogyne (limite pédo même cf la rencontre avec l'ado) mais pas suffisamment trouble pour être vraiment intéressant. On n'est pas face à Patrick Bateman, que l'on déteste mais dont on est sans cesse fasciné par son regard sur le monde, tellement il est tordu et que chaque ligne suinte la folie. Là ça marche pas vraiment, en tout cas moi je reste tout le temps en dehors et je me fiche un peu de ce qui va se passer et de ce qui va lui arriver.


Là j'ai pas d'excuse. Ca marche ou pas, je réussis ou pas... :mrgreen:

Citation:
Et pour être sincère je sens trop de tendresse de la part de l'auteur pour son personnage, ça m'a gêné, ça m'a même choqué (cf la fin évoquée plus haut). Alors c'est peut être le but et c'est osé de faire un roman autant en opposition à la tendance actuelle #metoo & co mais il y a un dosage pas totalement trouvé pour moi qui me rend les personnages et plus largement le roman assez antipathique malheureusement.


Le personnage, malgré tous ses défauts d'authentique timbré, me semble avant tout complètement paumé (Les hommes perdus, titre initial du livre). Donc oui, il y a une forme de compassion pour lui, voire même un côté Serge Moati chez Le Pen. Ce que je dis parfois, c'est que le roman raconte ce que l'imcompréhension des hommes pour #metoo peut les amener à faire. Alors c'est sur un mode burlesque / roman noir / polar / etc., mais il y a quand même pour moi une tentative de comprendre ça. Justement parce que je le vis quasiment au quotidien au boulot (ou ailleurs, genre un de mes potes qui veut partir vivre à la campagne parce qu'il en a marre de ne "plus pouvoir rien dire", le rien, ici étant "pédé", "salope", etc.).

Citation:
Du côté de l'histoire c'est marrant parce que ça a réveillé en moi le souvenir d'un film que j'avais autrement pas mal oublié c'est White Bird in a Blizzard de Gregg Araki où il y a cette même histoire
de cadavre dans le congélateur
Curieux de savoir si c'est inconscient ou pas.


Alors pas du tout, je n'ai pas vu le film et j'ignorais même de quoi il parlait. Par contre, il me semble que je l'ai sur mon DD.

Citation:
Le vrai point positif c'est l'écriture en elle-même où je trouve que tu as franchi un cap absolument gigantesque depuis ton premier roman (je n'ai pas lu Palach :oops:), que j'avais trouvé assez faible à ce niveau là je dois bien l'admettre.


Merci beaucoup !!
J'ai vraiment énormément bossé l'écriture, mot après mot. Jusqu'à ne plus savoir à quel moment il fallait arrêter de corriger. En cela, la date imposée par l'éditeur m'a bien servi : à un moment, tant pis, il faut rendre le texte.

Citation:
Il y a plusieurs moments assez beau, des métaphores touchantes, des phrases qui m'ont un peu cueilli (quand il retrouve la lettre qui le met en larmes).


Moment authentique. Je n'ai pas pleuré, mais j'ai pris un coup dans la gueule à la relecture quelques années après, en déménageant des vieux cartons.

Citation:
quand débarque la femme de son pote, visiblement nymphomane qui demande à être baisée et que deux lignes plus loin il est en train de lui "bouffer la chatte", même si la mise à mort qui suit est plutôt réussie. Le meurtre final du détective balancé comme ça à la fin, j'ai trouvé ça limite grotesque, pas crédible une seconde.


C'était pas tant la nympho qui m'intéressait, que la réaction du gars en face. C'est assez amusant comme les mecs se déboulonnent dès qu'ils ont en face d'eux une vraie salope (anecdote amusante racontée par plusieurs actrices x).

Citation:
Ca rejoint ce problème de ton (en tout cas pour moi) où je suis à la fois dans du roman de gare, polar passionnel, blindé de clichés qu'il faut pas trop prendre au sérieux et une tentative plus trouble de rentrer dans la psyché d'un personnage perdu. C'est sans doute volontaire mais ça n'a pas pris sur moi même si je dois reconnaître que ça donne au roman un ton vraiment singulier, j'aurais du mal à le comparer à un autre roman ou à un auteur par exemple.


Lors des retours oraux, alors que j'évoque plutôt David Goodis (Descente aux enfer ou Rue barbare), le nom qui revient sans cesse est Jim Thompson, et plus particulièrement 1275 âmes (Coup de torchon de Tavernier). Je ne l'avais pas lu avant ce mois-ci... Et sans arriver évidemment à sa cheville, j'y retrouve tout ce qu'on peut me reprocher : les dialogues, le manque de crédibilité, les personnages, etc. C'était assez amusant de lire ce modèle involontaire.
Quoi qu'il en soit, en me relisant lors des corrections, je n'arrêtais pas de me dire que, quoi qu'on en penserait, on n'avait jamais lu un truc pareil. En vrai, si, on avait lu - et en mieux -, si on a lu Fante, Thompson, Goodis, etc., mais ce ne sont pas des références habituelles, qui viendront immédiatement à l'esprit des lecteurs de polars actuels qui ne jurent que par Chattam ou Thilliez. Je voulais à tout prix sortir des clous, faire ce pas de côté qui nous embarque à chaque fois on ne sait où. J'entends un peu tout et son contraire, sur ce livre. Un article qui doit être publié sous peu dans un site parle même de "renouveau du livre noir"... Carrément :lol: !
Pour ma part, je ne sais pas... Il me semble avoir surtout écrit le livre que je rêvais de lire. C'est vraiment ce que je me suis dit en le relisant. Pour ça que je prends un peu les avis négatifs avec le sourire.

Citation:
Donc bravo à toi pour ce troisième roman osé et singulier même si je n'ai pas beaucoup aimé aucun regret de l'avoir lu.


Merci beaucoup ! Je ne vais pas dire que je suis ravi, mais ce sont des arguments intéressants, et tout n'est pas négatif. Donc merci d'avoir pris le temps de lire, et surtout de rédiger ce message !

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MessagePosté: 08 Aoû 2023, 15:43 
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Merci pour les retours c'est vraiment intéressant. Je vais pas tout reprendre en détail mais je crois qu'en effet tout tient à ton pari qui est vraiment osé. Ou on arrive à se détacher des persos et à regarder tout ça de loin ou on n'y arrive pas (ça a été mon cas) et on a le sentiment que l'auteur est complice de ses personnages. C'est un peu pareil avec le ton du roman, ou on voit directement le pastiche ou on croit que tout est premier degré (comme moi). C'est peut être aussi dû au fait que je suis pas du tout familier de ce type de littérature (genre polar passionnel) et que ça me parle pas vraiment.
Mais en tout cas je comprends la démarche et je suis passé à côté mais encore une fois pas de regret de l'avoir lu.

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MessagePosté: 29 Aoû 2023, 10:37 
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J'ai pas continué car trop de trucs en train et j'avais démarré pour avoir juste une première impression mais plutôt en phase avec le ressenti d'Art Core, le ton m'a cueilli à froid et j'ai trouvé que tu ne donnes pas spécialement les indices au lecteur pour suggérer que ce ton était intentionnel dans le pastiche. Je pense que beaucoup vont prendre ton bouquin au premier degré et en déduire que c'est un nanar... Bon après j'ai lu une centaine de pages donc j'ai pas le tableau complet.


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MessagePosté: 29 Aoû 2023, 21:56 
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Baptiste a écrit:
Je pense que beaucoup vont prendre ton bouquin au premier degré et en déduire que c'est un nanar...


La plupart des retours sont ceux de gens ayant pigé, accepté et/ou adoré le concept. Comme je le disais plus haut, je suis même assez surpris par l'accueil positif, voire parfois élogieux (je viens aujourd'hui même de recevoir une proposition d'animation d'un atelier d'écriture, autour de cette sortie, suivi d'une séance de dédicace). Mais ceux qui ne m'en parlent pas (ou évitent le sujet, chez certains collègues), n'ont peut-être justement pas aimé du tout, ou pas apprécié le ton. D'ailleurs, afin de pallier ce risque d'incompréhension, on (l'éditeur et moi) avait choisi d'être très explicite sur la 4e de couverture (le lecteur aime ou pas, mais au moins on lui fournit la clé). Mais plusieurs personnes nous l'ont justement reproché. Du coup, passée la question de la qualité du livre, on est assez partagé sur ce qu'on devait faire ou pas : laisser le flou dans le texte ? L'expliciter (dans le texte ou sur la 4e) ?...
Dans le doute, j'ai lu plusieurs livres noirs ces dernières semaines, notamment des Jim Thompson, auteur avec lequel l'éditeur n'arrête pas de comparer mon bouquin (notamment le fameux 1275 âmes / Coup de torchon, dans lequel un tueur en série tue un paquet de gens, en se persuadant qu'il lutte contre la corruption et le mensonge). Et j'y trouve bien une certaine proximité dans le ton, les personnages, la structure, la noirceur, la narration, l'humour... ce qui m'a rassuré et confirmé que mes choix étaient les bons. Encore une fois, ça n'en fait pas forcément un bon livre (et certainement pas un livre du niveau de Thompson ou David Goodis).
Alors est-ce réussi ou pas ? J'ai un peu l'impression que je n'aurai pas de réponse définitive. J'aime bien ce côté clivant. D'un côté quelques mauvais retours. De l'autre une libraire qui me sort que "c'est un livre rare" et son collègue qui, en me rencontrant, s'exclame "alors c'est un type normal qui a écrit ça !" :lol: .

Merci en tout cas pour l'achat et la (tentative de) lecture !! :)

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MessagePosté: 29 Aoû 2023, 22:02 
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Art Core a écrit:
Merci pour les retours c'est vraiment intéressant. Je vais pas tout reprendre en détail mais je crois qu'en effet tout tient à ton pari qui est vraiment osé. Ou on arrive à se détacher des persos et à regarder tout ça de loin ou on n'y arrive pas (ça a été mon cas) et on a le sentiment que l'auteur est complice de ses personnages. C'est un peu pareil avec le ton du roman, ou on voit directement le pastiche ou on croit que tout est premier degré (comme moi). C'est peut être aussi dû au fait que je suis pas du tout familier de ce type de littérature (genre polar passionnel) et que ça me parle pas vraiment.
Mais en tout cas je comprends la démarche et je suis passé à côté mais encore une fois pas de regret de l'avoir lu.


Merde, je découvre ce message... Désolé, je suis sur téléphone uniquement depuis trois semaines, et je viens ici en pointillés, j'avais loupé cette réponse :(
Ma réponse à Baptiste apporte là-aussi quelques ajouts. C'est marrant, j'avais dit à FF que j'attendais (et redoutais) particulièrement les avis du forum, parce qu'ils seraient plus honnêtes que ceux de blogueurs (qui, sans forcément se forcer à aimer, en ajoutent quand même un peu dans les superlatifs, heureux qu'ils sont de recevoir un service presse - un peu comme les influenceurs en projo). Je poursuis dans cette voie, pour l'instant (un peu par facilité), on verra ce que ça donne et si vous aimerez (en admettant que ce soit terminé... et publié, bien entendu). J'aimerais revenir ensuite à la biographie romancée.

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