Forum de FilmDeCulte

Tu as mal suivi le débat ancestral sur le forum. Pour moi TOUT DOCUMENTAIRE ET TOUT FILM AVEC UNE REFLEXION EST UNE MANIPULATION, l'expression d'une pensée de l'auteur destinée à convaincre l'auditeur. Que ce soit les films de Depardon, de Moore ou de Carles... Après les ficelles sont plus ou moins grosses. Mais justement plus l'esthétique est voyante, marque le point de vue de l'auteur, plus le spectateur est prévenu qu'il s'agit de ce point de vue et d'une vision objective.

ok, on va pas perdre de temps à débattre, alors.
ta phrase n'est pas fausse, mais c'est une pensée qui ne mène à rien.
je te parle de propagande vs point de vue (ou débat, ou d'autres nuances), tu me parles de manipulation ontologique, on va pas passer des plombes à se dire mais si mais non.
mais c'est une vision un peu sans intérêt du cinéma que de n'y voir, à chaque fois, que des ficelles, grosses, moyennes ou petites.
tu es sûr que c'est un art qui te passionne?

ps: les documentaires sont des films.

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Plus en détails:



en quoi? je crois même que l'aspect vidéosurveillance est revendiqué par Gheyrhalter (ou alors je l'ai lu dans une critique par un de ses fans, à vérifier...).



oui : "Le tapis roule, la chaîne à l'infini, répétitive, froide, géométrique. Y défilent des amas touffus et jaunes, piaillant de détresse: des poussins. Mécaniquement, des mains de femmes brassent par poignées ce flot ininterrompu, comme plus tard d'autres mains trieront des fruits abîmés. Le message est clair et, à l'esbroufe, Nikolaus Geyrhalter emporte le pli dix bonnes minutes durant. Plans-séquences implacables, cadrages ciselés, comme posés sur les lignes de perspective, couleurs éblouissantes, pouvoir hypnotique du mouvement perpétuel… "



manifeste esthétique, comme tu y vas!
je ne dis pas qu'il n'y a qu'une manière de filmer, je cite un film qui procède autrement et qui selon moi est bcp plus honnête.
J'ai l'impression de redire mon texte, en fait, là...



effectivement! et pourtant ça pourrait, moi j'ai été frappé par l'image de la machine à récolter les choux, là, c'est le seul moment où, justement, on passe du côté des travailleurs et qu'on se dit qu'on les fait vraiment bosser n'importe comment. Mais Geyrhalter semble plutôt nous montrer ça pour, une fois de plus, nous montrer à quel point nous sommes des machines froides. C'est une vue de l'esprit et l'élimination des paroles dans ce smoments prouve à quel point il tord les faits pour les faire entrer dans cette vue.
Ensuit,e oui, je pense que c'est un contre-sens absolu de nier le social pour le remplacer par du moral, parce qu'à ce compte, tu pourrais filmer un éboueur et faire passer le message "regardez ce porc qui aime se rouler dans les déchets", avec le même procédé.



mais c'est un contre-sens! alors il pourrait dire n'importe quelle connerie du moment que son procédé esthétique est beau?



ce qui me dérange profondément, c'est qu'il s'agisse de propagande (ce n'est pas pour rien, finalement, que tu emploies le mot manifeste).



tu penses qu'il montre des gens qui mangent par hasard? que ça n'a aucune valeur de répulsion ou de dénonciation. Tu penses sincèrement que Notre pain quotidien montre frontalement des gens qui mangent juste comme ça?

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SUPER.... MAGNIFIQUE MEME.

dans l'eau.

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Grâce à toi, j'hésitais entre Les Lip et ce film. Je vais donc choisir Notre Pain Quotidien.

comment dire: qu'est-ce que ça peut me foutre?

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Te faire réfléchir.

super: je me fous que tu ailles voir les lip ou pas, je trouve seulement ça très triste d'avoir des réactions strictement pavloviennes sur des choix de film, mais grand bien te fasse, va donc voir, non pas les films que tu as envie de voir, mais va voir des films pour "punir" (ahaha) quelqu'un sur un forum. C'est mieux, au moins tu vas au ciné avec un objectif, bravo.

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Tu as une beaucoup trop grande considération de toi-même. J'hésitais entre les deux films. Comme tu prouves dans ton argumentation dans cette section que ton regard sur les deux films est strictement politique (le coup de l'absence d'ouvrier est incroyable), je fais confiance à la Dépress pour l'appréciation esthétique.

incroyable? pourtant c'est simple: il te montre des ouvriers qui bossent froidement sur des chaînes dans des grands groupes agroalimentaires, puis il te les montre en train de bouffer, voilà, la boucle est bouclée: les bourreaux se nourrissent de leurs victimes, qu'ils ont tué froidement. C'est un raccourci qui ne mène à rien, qui est strictement (et bêtement) moral et qui nie complètement la réalité sociale (pas politique, sociale: des humains embauchés par d'autres humains, c'est gauchiste de dire ça?), c'est donc une démonstration faussée par avance. Et le comble, c'est que si les ouvriers sont des porcs sans une once de sentiment, les firmes, par contre, sont remerciées à la fin, dans les crédits, tranquillement.

Les LIP, au contraire, discute, confronte, débat, s'interroge, n'assène rien.

Choisis ton camp, camarade.

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Shooter et Tortues Ninjas en projo mardi.
Ca c'est du camp.

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ah mais là, oui, bon choix

vu la b-a de shooter tout à l'heure, je sais pas trop quoi en penser, ça s'annonce super-bâteau, mais ça vaudra mieux que pas mal de merdouilles françaises (la b-a du Candidat, c'est à se couper une couille pour ne plus penser à la souffrance visuelle)...


et les tortues ninja, c'est certain que je louperai pas ça!

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Voilà, je pense pareil. Ensuite, j'ai lu une interview de Fuqua où il dit que c'est le premier film depuis Training Day (revu récemment, son meilleur) dont il est vraiment satisfait (les prods n'ont cessé d'intervenir sur Les Larmes du Soleil et Le Roi Arthur). Ca m'a intrigué. Ca et le fait qu'apparemment, il y aurait un léger sous-texte politique dans le film...



Bons échos en plus.

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Notre burger quotidien:

longs plans contemplatifs sur des employés de divers fast food
couleurs rutilantes et acidulées (rouge, jaune, etc.) et architectures des restaurants mis en avant
on exploite les perspective, les lignes de fuite, les files d'attente, les flux répétitifs pour choisir les angles des caméras qu'on laisse tourner en permanence
on ouvre et on ferme le film sur l'ouverture et la fermeture des restos
l'essentiel des plans est fixe, consacré aux employés en train de fabriquer les burgers à la chaîne
série de plans sur les ingrédients congelés, sur l'huile qui bout, sur les poubelles où on jette les burgers qui ont refroidi
on choisit les plans pour leurs accidents, par ex, au milieu d'une série de burgers réussis, l'un glisse des mains d'un employé et le plan de travail se retrouve tartiné de sauce ; ou un employé sue et s'essuie le front du dos de la main, pour se remettre à travailler ensuite
plans appuyés sur les steacks saignants, ou fumant sur le grill
des plans aux caisses, aussi, où on choisit notamment le passage d'un obèse
toutes les voix sont coupées et on n'entend que des splotch, splotch, et des bruits de tiroir-caisse (des commandes, par ex, on ne voit que la fin, lorsque les clients payent puis embarquent leur plateau)
puis plan sur un employé seul, frontal, en train de recompter l'argent de la caisse, où il s'agirait de montrer que ces employés vendent froidement de la merde et empochent le pognon
dans le générique final, on remercie McDo, Quick, KFC, etc.

Voilà, vite fait, ce que, transposé dans un autre contexte, le même dispositif donnerait. C'est plus clair?

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