Forum de FilmDeCulte

J'avais adoré Eté 93 et j'attendais beaucoup le nouveau film de la réalisatrice. Et je n'ai pas été déçu. Alors d'une certaine manière le film est plus simple, plus direct, il n'y a pas la même émotion. Mais que j'aime ce cinéma naturaliste dans tout ce qu'il a à la fois de plus simple et de plus noble. Juste le regard de cette réalisatrice toujours au bon endroit, toujours à saisir juste ce qu'il faut de vie, de vitalité, de l'environnement et de l'humain dans son environnement. Tout ça pour raconter quelque chose de très simple là encore, une cellule familiale menacée par un élément exogène et qui risque la désagrégation.

Il y a une manière de raconter dans le même grand mouvement la famille dans sa diversité temporelle avec d'un côté l'insouciance des enfants (elle a un talent fou pour filmer leurs jeux), l'inquiétude des adultes et la mélancolie de la vieillesse (magnifique personnage du grand-père). Et surtout les représenter ensemble. La famille ce sont des élements qui existent les uns par rapport aux autres et le film ne fait que raconter ça, comment ça se répond de l'un à l'autre que ce soit à l'intérieur du cadre ou plus largement dans le scénario. C'est vraiment très réussi sans jamais en faire trop dans l'aspect "la famille heureuse qui soudain se déchire". Non on reste au niveau du quotidien mais ce quotidien qui est fait de tous ces éléments disparates profondément ancrés dans leur environnement qui donne l'espèce de dynamise vital et proprement tellurique qui anime le film.

La fin est magnifique à ce titre. Un vrai modèle, la famille en plan large, le son hors-champs, eux qui s'approchent du bord du cadre, la menace est là devant eux. Unis mais divisés, le regard au même endroit. Le contrechamp terrible, la destruction littérale de la terre qui sert le coeur. Et derrière la maison les enfants qui jouent, la vie qui continue. Là encore d'une désarmante simplicité mais tout y est. Un certain idéal de cinéma pour moi, parvenir à tout ça avec si peu.

5/6

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CroqAnimement votre

Beau film espagnol qui confirme le talent de la cinéaste, Carla Simon. Curieusement, le film est un peu l'envers d'As Bestas, avec cette famille qui se bat pour garder le contrôle de la terre - contre l'installation d'éolienne. Mais le propos n'est pas politique, il est avant tout humain et familial. C'est un western sans flingue, gorgé de lumière et de mélancolie (le film est en partie autobiographique).

4-5/6 itou

Très beau film effectivement, simple et touchant. J’ai beaucoup aimé comment la réalisatrice gère le hors-champ, avec la menace sourde des travaux qui vient percuter les moments d’harmonie familiale (la fin est superbe à cet égard).

Quelques longueurs quand même, notamment dans les jeux d’enfants ou les scènes de danse avec les ados (on a envie de dire « coupez »).

4/6

D'accord avec les trois comparses ci-dessus. Carla Simon confirme et j'adore son style. Vous avez tout dit (dont cette très belle fin).
Mais j'ai quand même préféré, de peu, Eté 93 qui m'avait transpercé.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Pareil que toi Arnotte, je trouvais Eté 93 plus disons direct à l'émotion.
Sinon le film c'est un peu As Bestas vu du côté des espagnols non ?

C’est As Bestas croisé avec Y aura-t-il de la neige à Noël.