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MessagePosté: 13 Juil 2006, 16:48 
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J'en dirai plus très bientôt, mais quelques mots rapides pour vous encourager à aller voir le nouveau Claire Simon qui sort cet été. C'est très beau, mise en scène virtuose, impressionnante, trépidante, un vrai film d'action...

5/6

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MessagePosté: 13 Juil 2006, 16:54 
Ouaip, vraiment très bien, ce film, malgré quelques longueurs.

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MessagePosté: 01 Aoû 2006, 12:38 
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http://www.filmdeculte.com/film/film.php?id=1575

Livia habite dans le Var, a un cheval, est en colère. L'histoire de l'amour exalté d'une adolescente de 15 ans pour un homme du pays : Jean, 37 ans, instituteur, pompier volontaire, marié et père de deux enfants. C'est le début des vacances et de l'éternité de l'été.


A BÂTONS ROMPUS


Elle les mène à la baguette. Allez me chercher des bâtons. Il y en a partout dans la cour, vous ne pouvez pas les manquer. Ramenez-les moi, vite. Moi je ne bouge pas d'ici, je vous regarde faire. Elle collecte les précieuses brindilles, sise fièrement sur son pouvoir tyrannique. Voilà, elle en a suffisamment. Tout le monde s'est appliqué, elle est satisfaite. Alors elle jette les bâtons par terre: à quoi lui serviraient-ils, désormais? Cette séquence terrifiante de petite dictature du quotidien, figure dans un des plus beaux films de Claire Simon, le justement nommé Récréations, documentaire vieux de quatorze ans déjà et pourtant indémodable. La cinéaste avait posé sa caméra dans la cour d'une école maternelle et avait laissé se dévoiler, avec une simplicité et une évidence désarmantes, les rapports de force, esclavagismes enfantins et bassesses censément ludiques, en fait d'une humanité et d'une banalité effarantes. La Livia de Ça brûle (la révélation Camille Varenne, formidable de brusquerie indécise) pourrait être cette petite fille aux bâtons, une dizaine d'années plus tard. Même plaisir à embobiner autrui, à lancer sur des fausses pistes, à tester son pouvoir. Mais à quinze ans, le prétexte ludique n'a plus cours. Et le monde a tourné: Livia n'est pas la seule à avoir grandi, à criser l'adolescence. Gamine gâtée empêtrée dans un physique sauvage et rude, Livia rue dans les brancards avec maladresse et rage. Sauf que, maintenant, les actes ont des conséquences. Ceci sans compter ce qui brûle: les sens.


ÇA REMUE


Le refrain de la crise d'adolescence n'est pas neuf. Et l'on craint, à raison, de voir poindre, au coin du bois, toute la horde des clichés: amour saphique et/ou inter-âge, lassitude campagnarde, béatitude de l'évasion… Surprise, Simon ne les contourne pas. Les prend même à bras-le-corps, premier degré, pour mieux se les approprier en les plaçant à son rythme. Le mot est lâché: Ça brûle fait avant tout rythme — secoué, remué, agité, toujours en mouvement. L'amour impossible y cavale à couvert (épatante séquence de cache-cache sous les toits), l'ennui s'y combat par la course, l'évasion y galope en vent contraire… Kinésique en diable, la geste cinématographique de Simon accompagne les grandes enjambées de la narration et y adapte ses constructions scénographiques. En documentariste, Simon privilégie le découpage dans le plan par le cadre, conservant à la coupe une fonction majoritairement elliptique. Les mouvements de caméra et des corps dans l'espace, prennent donc le relais de la narration visuelle, avec une adresse confondante. Les variations d'échelle se font à l'intérieur même des plans-séquences, recomposant le réel au millimètre. L'ouverture nous renseigne ainsi d'emblée quant aux aptitudes narratives de la mise en scène à venir, nous faisant, l'espace d'un instant, passer Gilbert Melki pour un cheval parlant. Filmées à l'épaule mais sans improvisation, les séquences jouent en effet le jeu du dévoilement du hors-champ et de la spatialisation progressive: où sommes-nous dans ce gros plan? Passage en plan moyen: nous sommes ici. Plan large et/ou travelling: et plus précisément là.


LE GRAND INCENDIE


De cette souplesse visuelle découle l'autre tour de force du film, qui bascule aux deux tiers, sans heurt ni rupture, dans le documentaire. Et abandonne, pour un temps, ses personnages. Paradoxe troublant: les images documentaires apportent à Ça brûle sa part d'extraordinaire, de spectaculaire. Images de cataclysme, de fournaise monstre — de guerre? Les flammes, qui y crépitent comme d'imposants grillons, au gré d'un vent déchaîné, semblent prêtes à tout dévorer, le film et l'écran (ainsi que le générique, sourdant l'incandescence, nous y avait préparé), la fiction et ses personnages… Un hélicoptère muni d'une étrange pince, se balançant, tordue, dans l'épaisse fumée sombre, survole le brasier, convoquant autant les actualités télévisées de la pyromanie estivale, que les tripodes de La Guerre des mondes. Surréalisme, à l'évidence — et pourtant réel pur. A ce stade de Ça brûle, on se figure que Claire Simon, nous ayant fait perdre pied, ne parviendra pas à retomber sur ses pattes. Le feu est trop fort, le réel omnipotent. La tyrannie de la nature a pris le pas sur celle des hommes. On a tort: on a oublié que le départ de feu fut criminel. Un plan, virtuose, résoudra l'équation délicate du retour à la fiction. Logiquement, ce retour s'effectue lors d'une pause et, timidement, par l'arrière-plan et le biais d'un personnage secondaire. Au bord droit du cadre, exceptionnellement fixe, Amanda (parfaite Marion Maintenay), complice plus ou moins volontaire de Livia, fait une confidence inaudible aux flics, devant des véhicules à l'arrêt. Ceux-ci en prennent acte, font passer le message vers la gauche. Le mouvement est lancé: voici une silhouette d'homme, remontant en direction du premier plan, traçant une diagonale par la droite. Enfin on lit les traits de l'homme et on reconnaît Jean (Gilbert Melki, viril et crédible). La fiction est de retour, la caméra se ranime, le temps d'une résolution s'autorisant l'assomption dramatique. Et les battements de cœur. Pas étonnant qu'au dernier plan, le cadre, increvable, bouge encore: Ça brûle a du souffle et une sacrée santé.

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Dernière édition par Zad le 13 Aoû 2006, 12:24, édité 1 fois.

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MessagePosté: 01 Aoû 2006, 15:12 
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Mais quelle belle critique. J'avais envie d'aller le voir, la bande annonce était magnifique, je n'ai plus d'hésitation.


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MessagePosté: 01 Aoû 2006, 15:16 
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oh ben merci, tiens :oops:

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MessagePosté: 14 Aoû 2006, 12:22 
Question : pourquoi sortir ce beau film le même jour que le Mann et le Gondry?

(belle critique au fait, si si ...)


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MessagePosté: 14 Aoû 2006, 12:29 
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grave! une sortie une semaine plus tôt n'aurait pas fait de mal!

Merci pour les compliments, sinon :)

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MessagePosté: 14 Aoû 2006, 12:53 
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Moi c'est celui là que je vais voir en premier, devant le Mann et le Gondry. Il m'excite beaucoup plus.


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MessagePosté: 14 Aoû 2006, 13:08 
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lol! tant mieux pour elle :lol:

et là, soudain, je me dis que si ça se trouve tu vas détester...

en même temps, c'est plus sage: c'est celui qui restera le moins longtemps à l'affiche, a priori.

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MessagePosté: 15 Aoû 2006, 12:18 
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Bon, j'ai pas lu la critique (je lis jamais les critiques d'un film que je veux voir avant de voir le film) mais je dois dire que j'ai été très intriguée par la BA et du coup, je vais aller le voir, parcequ'une BA suffisamment intrigante pour donner envie de voir le film sans tout dévoiler, ça court pas les rues...


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MessagePosté: 18 Aoû 2006, 11:58 
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Kinky Kelly
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Léo a écrit:
Et pour les filles:
on voit le zizi de Gilbert Melki

Bonjour le repoussoir.

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"Dans une France fictive, une nouvelle loi autorise un spectateur en état de détresse morale à attaquer un spectateur qui fait "Eeeeeeehng"..."
Qui-Gon Jinn, 16.10.2014


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MessagePosté: 18 Aoû 2006, 12:21 
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je peux pas te dire grand chose Léo... C'est p-ê une question de feeling... Moi ça m'a parlé de bout en bout... Je suis juste énormément surpris de ce que tu dis sur le cadre: au contraire, on sent que Simon sait exactement ce qu'elle filme. La scène de la douche, justement, c'est un seul plan séquence extrêmement planifié... Regarde le mouvement de la caméra à ce moment-là, elle sait où elle veut en venir, ce qu'elle veut filmer, ce qu'imprime son mouvement. Et chaque scène est bâtie comme ça:

1. Où sommes-nous?
2. Nous sommes là
3. Et plus précisément là.

(cf. l'ouverture, ou la scène du cheval qui boit dans la piscine).

Il y a un vrai plaisir à filmer le mouvement, effectivement, et je ne l'ai pas vu comme du remplissage, mais vraiment comme une griserie graphique...

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MessagePosté: 18 Aoû 2006, 12:29 
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Sweet Home
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:46
Messages: 7491
Localisation: Au soleil !
Pandi a écrit:
Bonjour le repoussoir.


Il n'est pas beau ?


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MessagePosté: 18 Aoû 2006, 13:40 
Pandi a écrit:
Léo a écrit:
Et pour les filles:
on voit le zizi de Gilbert Melki

Bonjour le repoussoir.

Surtout qu'il sort de la douche.


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MessagePosté: 20 Aoû 2006, 18:22 
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Matou miteux
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Inscription: 05 Juil 2005, 13:48
Messages: 12933
Localisation: From a little shell, at the bottom of the sea
C'est cho, ça brûûûle

Image

J'aurais bien aimé l'aimer davantage mais je suis un peu mitigé...bon mon avis est à peu près le même que Léo à part un ou deux points. L'ambition du tout-sensoriel pyromane et la mise en scène maintiennent mon attention mais c'est vraiment trop trop trop étiré, un peu trop reposé sur les épaules d'une jeune fille sûrement super sympa mais qui en tant qu'actrice fait un peu papier crépon, peu aidée par des dialogues bien nuls. Un peu pris dans un ennui permanent mais envie malgré tout de m'accrocher au film et de voir ce qu'il a à montrer.

Par contre Zad, je vois l'idée mais je sais pas si c'est rendre service au film que d'en parler comme d'un "vrai film d'action" :lol:

3/6

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Doll, it's a heartbreaking affair


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