Forum de FilmDeCulte

Laisse-moi jusqu'au 22, pour conclure mes dix ans de forum en apothéose.

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N'écoutez pas Film Freak

Boom.

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Comment peut-on faire du neuf avec du vieux ? Autrement dit, comment peut-on innover avec une trilogie qui date des années 80 ?

C’est avec le quatrième opus de Mad Max que George Miller nous le démontre. Hanté par un lourd passé, Max estime que le meilleur moyen de survivre est de rester seul. Cependant, il se retrouve embarqué par l’Imperator Furiosa dans une quête de la Terre verte. Ils fuient la Citadelle où sévit le terrible Immortan Joe qui s’est fait voler un objet irremplaçable. Enragé, ce seigneur de guerre envoie ses hommes pour traquer les rebelles impitoyablement…
C’est une leçon de cinéma que donne ce monsieur de 71 ans. George Miller tient là un blockbuster inédit qui est paradoxalement une sorte de reboot. Sauf que, c’est son univers, sa création et il ne se sert que du cadre pour démontrer qu’il y a encore tant d’innovations à donner aux spectateurs.



Ce film est une oeuvre d’art technique, toutes les images sont soignées et l’animation est irréprochable. Je vous invite d’ailleurs à regarder cette oeuvre dans sa version « black and chrome » (noire et blanche). C’est en effet de cette manière que Monsieur Miller a voulu la restituer. Ce n’est certainement pas un hasard si le film est en perpétuel mouvement via son cortège de camions et de voitures. A cela nous pouvons y voir un clin d’œil au premier film des frères Lumières « L’arrivée du train en gare de la Ciotat« . Il est également important de souligner les clins d’œil à la précédente trilogie avec ses quelques scènes « accélérées ». En prenant un peu plus de hauteur, on peut même y voir un hommage au cinéma muet des Buster Keaton, Charlie Chaplin et tant d’autres.

Au niveau scénario, on peut dire qu’il est minimaliste voire secondaire. Ce n’est de toute manière pas la principale préoccupation du réalisateur. Toutefois, l’un des messages passés par le réalisateur saute aux yeux : la soif de pouvoir et de notoriété transforment l’homme en monstre. Ce message est visible avec l’aspect physique du chef Immortan Joe qui n’a d’humain que le squelette.



L’esclavagisme est très présent dans ce film. En effet, chacun à un rôle bien défini et n’a pas autorisation à y déroger :

Les « Warboys » qui eux débutent leur transformation en monstre. Ces esclaves entièrement teintés de blanc sont les soldats d’Immortan Joe.
Les « Vroum » sont les personnes qui ont l’autorisation à conduire les véhicules.
Les Pouces noirs ne font que la mécanique comme si leur intelligence était limitée et les rendaient inférieurs.
Les Globulars sont uniquement considérés comme des donneurs de sang et plus largement des donneurs d’organes. Ils ne vivent que pour mourir pour les autres, un sacré paradoxe.

Tout ceux qui n’ont pas d’utilité précise sont isolés et affaiblis par Immortan Joe qui les rationne strictement en eau. Après tout la « liberté » a un prix. Un pouvoir qu’il exerce sur eux mais également un moyen pour lui d’éviter une révolte. On peut facilement comparer l’eau à l’argent d’aujourd’hui. Dans la société actuelle, le pouvoir est assimilé à l’argent. Ceux qui en manque sont pauvres mais également faibles. Dans les deux cas, une peur de la grande puissance du peuple est décelable.



Ensuite nous avons Max, un héros malgré lui qui erre sans fin au milieu de cet immense désert. Solitaire, il est à la recherche de rien dans le néant. Malgré son côté effacé, il va se retrouver au milieu d’un conflit entre Immortan Joe et L’Imperator Furiosa qui ne le concerne pas. Il va bien entendu prendre le parti d’aider Furiosa et ses « amies » mais cela sans masque, sans costume et surtout sans pouvoir. Il est là pour rétablir ce qui a été perdu depuis bien longtemps : la justice. Niveau charisme, ce personnage en perd du fait du changement d’acteur (Mel Gibson remplacé par Tom Hardy), mais cela suit la logique du personnage qui est toujours un peu plus apathique et torturé. Cela renforce également le contexte puisque le personnage principal s’efface un peu plus pour laisser la vedette à ce vaste univers post apocalyptique.

Le seul petit hic du film se situe au niveau du personnage de Furiosa, elle a un charisme qui fait de l’ombre à Max. Mais pouvons nous en vouloir à la belle Charlize Theron qui a une telle prestance naturelle ?


Pour conclure, on peut dire que malgré le scénario light, il est assumé. La prouesse du réalisateur est immense avec un mélange de passé et de futur qui offre un résultat innovant et surtout inédit. Un résultat faisant écho au présent.

Le message passé n’est pas non plus en reste : le héros des temps moderne n’a pas besoin d’être populaire pour être un sauveur. Et si le héros était au fond chacun de nous ? Aider notre prochain sans en tirer une quelconque notoriété. Ou alors en nous sauvant nous même du monstre qui grandit en nous.

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La vie est un spectacle, à toi de jouer

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Le Max Linder passe pendant 2 semaines la version Blood & Chrome (aka la version N&B) supervisée par Miller lui-même (il ne s'agit pas d'une simple désaturation).

Je suis visiblement dans la minorité mais mes craintes se sont confirmées : cette version est un appauvrissement.

Le film perd son identité pop art tant marquée par ses couleurs et son étalonnage. Depuis le début, ça a été une des choses qui m'a le plus séduit dans le film et j'avais vraiment l'impression par moments de regarder une copie qui aurait buggé.

De plus, le N&B écrase les perspectives, aplatit l'image. On compose pas un cadre de la même manière en couleur et en N&B. C'est comme une conversion 3D. On ne filme pas de la même manière. En l'occurrence, ça apporte parfois de la confusion à un film pourtant exemplaire dans sa lisibilité.

Ça ne veut pas dire que le film n'est pas beau par moments mais même dans ces moments-là, il ne l'est jamais autant que la version originale.

Ça a beau être soi-disant la version préférée par Miller, je ne comprends vraiment pas l'intérêt. L'expérience était plus probante sur The Mist.

Heureusement, le film est toujours aussi génial. Je l'aime davantage à chaque fois.

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Sauf erreur de ma part, The Mist était conçu en NB.

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There is no such thing in life as normal

Sans aller jusqu'à utiliser le terme appauvrissement, je suis d'accord avec toi.

C'est rare mais pour une fois je remercie les studios et je préfère la version studio à celle du réalisateur.

Je vois cette version noir et blanc comme un bonus agréable et intéressante ( cela change quand même assez la perception de certaines scènes ) mais absolument pas comme la version définitive.

J'y serai peut-être allé si j'avais pas revu le film y a 3 mois. Mais je redoutais exactement ce que dit Freak dans son message... Ce sera sans moi.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'en ai vu quelques passages en blu-ray, je vois pas l'intérêt non plus.

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Réalisateur de blockbusters d'action français dans une économie maîtrisée d'1h30 max hors générique

J'hésite à y aller séduit par le fait de le revoir sur grand écran mais peur de pas trouver ça pertinent et de passer le film à me dire que c'est quand même mieux en couleur.

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CroqAnimement votre

Même The Mist c'est moins bien comme ça. Intéressant certes, mais ya une distance qui se crée et effectivement ça aplanit tout.

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Netflix les gars, Netflix.

Je vois que cette version ne fait pas que des émules. Perso j'ai adoré.

Elle m'a permis de voir le film sous un autre angle et je dirais même d'une façon plus immersive.

Après je ne préfère pas une version à une autre

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Mais en quoi?

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C'est difficile à exprimer mais disons que l'on s'attarde moins sur l'environnement et plus dans le message général qui doit en ressortir

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Confirmation que c'est appauvrissement visuel. Parfait.

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Un film n'est pas que visuel.
Donc un enrichissement du message, de "l'histoire"

Chacun son avis mais pour moi c'est 2 films différents qui ont chacun leurs avantages.

Pas un mieux que l'autre

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