Forum de FilmDeCulte

JB, jeune prodige de 16 ans, est le dernier à intégrer le centre de formation où évoluent les plus grands espoirs du ballon rond. Entre l'amitié, la compétition, les rivalités et son attirance pour Lila, une jeune fille passionnée de street art, JB va devoir se battre malgré le lourd secret qui pourrait l'empêcher d'atteindre son rêve.

Oui, le syno est basique et l'affiche vaguement niaise, mais ça ne reflète pas vraiment le film.

L'ensemble reste classique, soyons clairs d'emblée, mais c'est l'exemple-type du petit film qui parvient à être frais et sincère malgré son classicisme.
Dès le départ, la réa donne le ton, on est pas tout à fait au croisement du "film d'auteur" et du "film populaire", mais on est clairement dans une oeuvre qui s'adresse à un large public sans jamais se faire putassière, et ce malgré la présence d'EuropaCorp au générique, malgré la jeunesse des personnages, malgré l'univers du foot...
Ca aurait rapidement pu tourner au truc un peu trop calibré et il n'en est rien. J'avais constamment un autre exemple récent similaire en tête, La Cité rose, autre premier long métrage également, avec cette même volonté de raconter une petite histoire en étant à la fois dans le réel et dans le légèrement iconique, mais tous les défauts qui handicapaient cet essai-là, de l'ambition du film choral qui ne dépassait pas les clichés et du recours au dolorisme un peu facile, sont absents ici.

Ca commence de manière relativement convenue donc mais l'écriture et le casting assure une relative véracité qui communique tout de suite quelque chose de sincère et sympathique, dans les dialogues, les mots, la camaraderie des persos, parfois c'est même un détail genre deux mecs flous en train de pisser dans le jardin dans une soirée....le truc à la con sur lequel la réa ne s'attarde pas.
Et ça vaut aussi pour certains traits de caractérisation qui passent par l'échange bref de dialogues et qui restent en retrait (le passif de Reza et Sofiane, la situation familiale de Reza). A l'exception d'une ou deux scènes un poil didactiques (notamment le pep talk d'Eddy Mitchell à l'arrêt de bus), j'ai jamais trouvé ça lourdingue, notamment dans le traitement de la "maladie".

Par la suite, j'ai même été agréablement surpris par l'évolution de certaines trames qui parviennent à éviter certains développements attendus (genre l'antagonisme avec les autres jeunes, par exemple) et à ce titre, la fin relativement ouverte est une belle idée.
On tombe pas dans le moralisme, encore une fois, on colle à quelque chose de plus vrai.

Au départ, j'ai trouvé la réa un peu faible, un peu trop dans la caméra à l'épaule, et au fur et à mesure, le mec se permet des trucs plus fat, plus voyants, des ralentis, de la zique spleen, des effets de style (pas toujours heureux), et ça fonctionne assez bien. C'est pas un film de sport mais même les scènes de foot ne sont pas négligées. C'est efficace et parfois un tant soit peu inspiré.
Mais la principale qualité reste sans doute la direction d'acteurs. Tous les jeunes sont convaincants, dans le jeu d'acteur mais aussi le jeu de ballon. Finalement, le plus mauvais, c'est sans doute Eddy Mitchell (rôle d'ailleurs un peu superflu en fait, un peu redondant avec celui du touchant Reda Keteb).

Donc bon, voilà, j'ai l'air super enthousiaste comme ça pour un film qui peut paraître super anodin et qui, oui, ne propose rien de terriblement neuf, mais j'ai trouvé ça réussi en son genre et ça c'est assez rare en France finalement.

4/6

_________________

Ah tu fais plaisir, j'en ai entendu que du bien!

_________________

Oui c'est plutôt sympa. En effet j'ai pensé à la Cité Rose dans cette volonté de faire un cinéma populaire en essayant d'élever le truc au dessus du téléfilm. Il y a eu aussi en début d'année un film assez quelconque sur un sujet assez proche, Comme un Lion. Et c'est beaucoup plus réussi ici. Les personnages sont attachants, l'écriture est plutôt fine et évite de tomber dans la démonstration, les acteurs sont bons, la réal essaie deux trois trucs, il y a quelque bonnes chansons, visuellement c'est propre.

En fait on est presque surpris que ce ne soit pas "pire" mais le film ne s'élève jamais vraiment au delà de son postulat. Il y a encore ce poids trop scolaire, ce côté film trop écrit, trop mainstream manquant de personnalité. Et ça reste petit dans le sens où tu as un peu l'impression que le film se termine trop tôt, qu'il a finalement pas grand chose sous la semelle ou du moins sa construction rend la fin trop abrupte

Je ne peux pas m'empêcher de penser que tout ça est quand même assez superficielle et qu'une réalisatrice comme Céline Sciamma (entre autres) est parvenue à parler de la jeunesse avec autrement plus de point de vue.

Mais bon c'est sincère, c'est mignon et ça mérite pas qu'on crache dessus.

3.5/6

_________________
CroqAnimement votre

Ah moi j'ai bien aimé ça justement, du coup y a pas de "leçon", de "morale/moralité".

_________________

Oui mais du coup je trouvais mieux de finir

_________________
CroqAnimement votre

_________________

Moui mais vraiment ce petit côté

_________________
CroqAnimement votre

Je vois ce que Art veut dire mais moi j'ai bien aimé ce petit détail ambigu et un peu sombre.

Sinon vous avez déjà tout dit: c'est un super croisement entre du film d'auteur et du film grand public, l'écriture est classique mais bien tissée, tout le monde a son petit arc, les acteurs sont pas toujours des génies mais ils dégagent tous quelque chose, la mise en scène est propre et classe. Il manque en effet un léger surplus de "mise à nu" chez le réal, un truc plus intime qu'on sentirai à l'écran, là ça reste un peu propre et "juste" bien fait. Mais bon pour un premier film sur un sujet aussi ténu, réussir à rendre ça divertissant et prenant c'est déjà énorme. Donc voilà, un film vraiment sympa.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je vous trouve bien tolérants avec ce téléfilm cousu de fil blanc.

C'est léger, inconsistant, inoffensif, scolaire, basique. On dirait une première version du scénario.

Je pensais aimer le côté simple, l'aspect parler-jeune, les rapports de camaraderie... mais putain c'est vraiment très superficiellement développé. Au bout de 20 minutes, tout est tracé - les antagonismes, le développement du sujet central, ses amours - et on déroule sans AUCUNE surprise ni AUCUNE originalité, jusqu'à la fin ouverte (mais boiteuse). Certes, on évite l'écueil de l'auteurisme et du drame, mais on passe franchement à côté de tout ce qui aurait pu faire naître un peu de cinéma...

Quand je repense à un Des épaules solides d'Ursula Meier, sur un sujet assez proche, qui lui était un téléfilm Arte bourré de cinéma... bref. C'est dommage de produire ça en se contentant de si peu.

Alors oui c'est sincère, mais c'est aussi constamment maladroit, sans vie... on dirait Les Années Collège.

2,5/6 parce que jamais totalement désagréable (et pour la présence de Reda Kateb, que je kiffe), mais bon...

_________________
I think we're gonna need a helmet.