Forum de FilmDeCulte

Je pense aussi... et il doit y avoir une scène Chang Chen-Tony Leung passée à l'as, car sinon c'est juste incompréhensible.

Un peu comme tout le monde, je trouve que Wong Kar-Waï porte à son point d'incandescence son esthétique et que le film ne fait vraiment des étincelles que lorsque Zhang Yiyi est à l'image, surréelle d'impassibilité, le feu sous la glace. C'est intéressant aussi de constater qu'à l'heure du HFR, WKW multiplie les séquences à 6 images/secondes qui donnent parfois l'impression de regarder un divx bluray sur un vieux PC qui rame. Autrement, je ne sais pas si c'est moi qui ne suis pas très sensible au genre, mais j'ai l'impression que l'aspect combat est presque secondaire pour le cinéaste, qui nous sert plutôt une sorte de chorégraphie opératique sous une météo déchaînée (soit il neige, soit surtout il pleut des trombes avec de grosses gouttes éclaboussées de sang derrière une grande grille qui s'ouvre et se referme, séquence qu'on retrouve au moins trois fois), en masquant les corps réduits à des paumes de main sous des toques en fourrure, des gilets de fortune rembourrés au coton ou de grands imper noirs bouffants. Dès qu'on essaie d'amorcer un combat, c'est soit sous l'angle du pari (dans deux secondes tu vas rendre ton déjeuner, dans deux secondes je vais te coller le cul sur cette chaise) soit sous l'angle mélancolique du souvenir de papa quand on était jeune. The Grandmaster donne plutôt dans l'hagiographie-genesis du genre kung fu complètement branque (ça se termine par une citation de Bruce Lee), et même si avec quinze heures de plus on le suivrait toujours avec des yeux subjugués, il faut reconnaître qu'on a tôt fait de décrocher de l'histoire pour se raccrocher à toute apparition de Zhang Yiyi.
4/6

AP Positif :
THE GRANDMASTER de Wong Kar-Wai
Le mardi 19 mars 2013 à 20h

Après Malick, ils se foutent pas de la gueule de leurs lecteurs en ce moment chez Positif.
En plus, vous allez échapper au Bellochio que Ciment adore.

Alors qu'il est décevant, même quand on adore "Vincere".

Il est pas décevant il est littéralement à chier.

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CroqAnimement votre

Un Wong Kar-wai sort et personne n'en parle ?

Bon, le film a super bien vieilli, en fait, j'ai grave envie de le revoir.

Je le vois ce week-end.

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Vraiment aimé, surtout après la déception Blueberry Nights.
On reste dans la WKW des délires proustiens, mais il y a vraiment un côté amour du ciné populaire, notamment dans le montage en générique de fin (faut pas partir trop tôt).

Un sacré bordel ce film.
J'ai eu un mal fou à rentrer dedans. La première partie (à part le sublime premier combat) m'a semblé catastrophique. Des histoires de clans, de techniques de kung-fu, de conflit nord/sud, avec un personnage d'Ip Man totalement inexpressif et impénétrable je ne m'intéressais à absolument rien du tout. J'ai vraiment eu peur que le film soit désincarné comme ça pendant deux heures. Heureusement tout se débloque à l'arrivée de Zhang Ziyi qui apporte un peu de romanesque à un film trop replié sur lui-même et sur son sujet.
La pseudo histoire d'amour qui se crée est vraiment belle et ce que j'ai préféré c'est ce rapport totalement inattendu à Tosltoï et plus précisément à Anna Karénine. Que ce soit tout simplement avec la saison d'hiver et ses bonnets cosaques (superbe scène des funérailles) ou des références plus précises et non moins moins belles (première scène de l'opéra superbe, très picturale et bien sûr le climax du film, le magnifique combat de la gare).

Mais malgré tout on ne peut se départir du sentiment d'un film charcuté, qui tâtonne en permanence et qui échoue totalement l'un de ses objectifs. Celui de la fresque. Quand dans la dernière partie WKW reprend (et remixe joliment) un morceau d'Ennio Morricone issu de la BO de Once Upon a Time in America tu comprends qu'il a voulu faire son Once Upon a Time in Hong-Kong. Sauf que ce film n'existe pas, que le contexte social et historique n'est qu'effleuré, que l'ampleur nécessaire à un tel projet n'est jamais atteinte et qu'il manque un élément fondamental pour lier le tout : l'émotion. Le film est d'une froideur total et ne laisse rien passer à l'image de ces personnages qui se battent mais qui restent impassible, pas même essoufflés, pas même marqués, juste totalement inexpressifs.

Donc malgré de très belles choses, des scènes vraiment belles et une mise en scène qui assure la plupart du temps (sauf pour ces ralentis saccadés absolument immondes dont WKW abuse dans la première partie, je comprendrai jamais l'utilisation de cet effet), le film est hautement imparfait et souvent insatisfaisant. Dommage.

3/6

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CroqAnimement votre

Rooh t'avais pas mis 4 sur le site des notes au départ??? avant de baisser faut le revoir ce film

Tu as vu ses premiers films ?

Oui j'ai vu tout ses films mais j'aimais déjà pas avant (horrible dans Les Cendres du Temps, ça passe mieux dans ses films urbains).



Oui il vieillit mal.

Sinon j'ai oublié de parler de l'indigne scène du générique qui te montre en un montage pub pas mal de scènes qui ont été coupé au montage. Mais la dernière réplique ridicule m'a achevé. Extrêmement maladroit je trouve.

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CroqAnimement votre

Gros problèmes de narration effectivement. Surtout dans la première heure où il faut s'accrocher. Le problème est qu'on a du mal à se passionner pour les personnages un peu sacrifiés et ce n'est que dans la seconde partie que commence à surgir un peu d'émotion. Après, c'est effectivement superbe au niveau de la mise en scène et les combats sont impressionnants, surtout celui avec le train et le corps à corps charnel entre IPman et Gong er. Dommage que le récit ne soit pas au même niveau que la mise en scène.

Le scénario le plus mal fichu du monde?
Je sais pas si je serai capable de dire ce que raconte vraiment le film, tant l'histoire que les thématiques abordées, ce qui est dommage parce que ce que j'en saisis ne me déplaît pas (l'héritage, le souvenir, la vie qui change au gré des années) mais c'est tellement mal fagoté (y a quand même un perso - La Lame - qui ne sert A RIEN dans le film, ses scènes sont furtives et n'ont AUCUNE incidence sur le reste) que j'ai eu sans cesse du mal à entrer dedans.

C'est donc la mise en scène qui fait tout, avec quelques scènes de combats très belles (notamment le duel entre Ip Man et Gong Er, qui raconte vraiment quelque chose, et celui sur le quai de la gare), mais là aussi, des fois ça aide pas, entre la succession de scènes de dialogues (où l'on ne parle quasi que par métaphores) toutes filmées en gros plans de visages, et ces très légers ralentis de post-prod (je parle de ceux qui sont vraiment très légers, pas ceux auquels WKW nous a habitué) qui donnent juste l'impression que le film bugge, avec cette image saccadée, ça jure avec les ralentis de tournage bien plus classes.

Tony Leung est toujours aussi classe. Zhang Ziyi vieillit par contre.

3/6

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