Forum de FilmDeCulte

Le film est très "conscient", mais il faut aussi penser que chaque réalisateur chinois tourne en ayant en tête le fait que ce sera peut-être la dernière fois...

ce que ce serait chouette ...

Et d'autres devraient avoir en tête le fait que chaque message pourrait être le dernier.

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N'écoutez pas Film Freak

Perso, j'ai trouvé ça assez proche d'Antonioni dans la démarche et déjà JZK mêlait à son avant dernier film sur Shanghai, le doc du cinéaste italien sur la chine.
Après, comme sur I Wish I Knew, qui faisait se rencontrer des extraits de films à des inserts doc contemplatif à la Still Life, je me dis que JZK a du mal à vraiment imprégner ses films d'une émotion, d'une fièvre...Et dans la comparaison avec Lou Ye, quand il reprend des plans de Suzhou River et ben ça lui porte plutôt préjudice.

Sur Touch of sin, c'est un peu pareil. On reste un peu trop à la surface de ces longs travelling balayant, à cette distance qui devient peut être un peu trop mécanique et confortable pour le cinéaste.

Je précise que j'aime bien Antonioni....y'a peut être une sorte d'envie d'aller dans ces atmosphères là mais ça fonctionne pas, ou ça n'essaie pas assez.

HAHA !

Sinon c'est quand même vachement moins lent, étiré, épuré (les travellings Antonioniens dont tu parles, par exemple) que dans ses précédents films, non ? (c'est une vraie question, je connais la filmo que de loin)

Oui. C'est un film que je peux recommander à des gens que je sais hermétiques à la "langueur asiatique". Ça reste assez épuré quand même.

Perso je me souviens pas m'être ennuyé devant Still Life alors que c'est le cas pour A Touch of Sin. Je pense qu'il y'a quelques soubressauts qui permettent de maintenir la tension et l'attention (hohoho !), mais que c'est assez variable selon les histoires et que c'est globalement quand même un peu long.

Mais comme l'a dit Tom ailleurs, j'avais pas trop apprecié sur le moment, et finalement c'est un film qui me reste à l'esprit et qui se bonifie à mesure que j'y repense.

ce qui me frappe c'est la différence de statut et de "confort" dont traitent deux films différents, là n'est pas le problème, mais qui tous deux traitent des travailleurs migrants, qui se déplacent d'une province à une autre : celui-ci et il y a dix ans Beijing Bicycle : on a l'impression que la Chine a fait un bon en avant gigantesque et que ça y est elle est entrée dans une ère moderne avec des de pauvres types ou femmes, laissés pour compte. Autant je trouvais le B.B. assez fort, autant je trouve celui-ci, symbolique, bricolé, faible.

Ce n'est pas le même réal.

lol

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justement : ni la même Chine.

Jia Zhang Ke réalisait déjà des films à l'époque, hein.

C'est un peu le gros espoir déçu, d'ailleurs, Wang Xiaoshuai, non ? Me souviens de son film pourri par tout le monde à Cannes en 2010.

C'est magique quand même le cinéma : t'es là, dans ta grande ville occidentale, tu payes 7 €, tu t'assieds, la lumière s'éteint et tu es littéralement plongé dans un pays que tu ne connais pas et dans lequel tu n'iras probablement jamais. Pas uniquement d'un point de vue géographique ou paysager (pour ça, un documentaire aurait suffit), mais dans son âme même, dont tu a l'impression d'en saisir (presque) l'essence.

La composition des plans, leur agencement, le montage, la photo, le cadre, tout s'intègre dans une mécanique parfaite dont l'objet est de dresser un portrait implacable de la Chine (et finalement du monde) d'aujourd'hui. Et tout ça sans l'artificialité que l'on ressent parfois devant ce genre de films ; la narration est fluide, sans temps mort et aucune scène n'est en trop.

Un film en état de grâce.

ben mince alors, et l'hotesse a dit : "attachez vos ceintures".
pour une sonnerie, c'est une belle sonnerie comme dirait Bobby Lapointe