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Deux aristocrates brillants et spirituels, la marquise de Merteuil et le séduisant Vicomte de Valmont, signent un pacte d'"inviolable amitié" à la fin de leur liaison. C'est au nom de celui-ci que la marquise demande à Valmont de séduire la candide Cecile de Volanges qui doit prochainement épouser son ex-favori, M. de Bastide. Mais Valmont a entrepris de séduire la vertueuse Mme de Tourvel.

Film qui m'avait laissé une excellente impression la première fois. Impression légèrement tempérée après cette revision, bien que cette adaptation des Liaisons Dangereuses reste excellente.

Les costumes sont plutôt biens (sauf les tenues de Cécile Volanges que je trouve atroces). Et on évolue dans des lieux prestigieux, en concordance avec l'oeuvre originale, en harmonie avec le reste des décors et costumes. Mais je trouve que ça manque quelque peu d'extravagances dans l'ensemble. Et la photo s'appuie trop sur des lumières naturelles, sans doute pour coller aux technologies de pointe de l'époque. Cela dit, avec ses contrastes appuyés, elle apporte aux scènes d'intimité une sensualité et resserre beaucoup l'attention sur les faciès. Bref, de petites fausses notes à mon sens rattrappées par d'excellents choix de mise en scène, comme l'introduction avec le rituel de la toilette qui nous plonge immédiatement au coeur de cette aristoscratie parisienne et surtout des frivolités à venir.

Frears dirige avec précision son vivier d'acteurs tout en perruque même si Reeves et Thurman ne font pas des étincelles aux côtés des trois têtes d'affiche. Malkovich et Close portent la rivalité de ces amants avec panache, les deux évoluent au sein de cette société avec une détente remarquable. Pfeiffer est très bien également, son personnage pris en étau entre vertu et passion me gonflait mais elle emporte le morceau une fois qu'elle va pour croquer la pomme, sa tourmente simulée m'a finalement émue. Au fur et à mesure, les modalités du pacte entre les deux amants conditionnent complètement la progression du récit. Les aléas de ce complot deviennent alors le temps de quelques plans prétexte à révéler le visage des uns et des autres.

Enfin arrive le déclin annoncé de tous les personnages au coeur de ces liaisons (dangereuses). Aussi jubilatoire qu'amère, la conclusion est magistrale. Cette mise à nu, littérale et figurée, d'une marquise autrefois adulée. Un plan, qui par l'exécution d'un rituel quotidien, laisse deviner la déchéance à venir, celle suivant l'humiliation.

Ha, merci à la personne qui a corrigé le titre (majuscule manquante), j'allais pour le faire et je m'aperçois qu'à ça n'a pas échappé la vigilance de tous.

J'apprécie beaucoup le "classicisme" de ce film.