Forum de FilmDeCulte

Je dois bien avouer que le projet ne me motivait pas des masses, depuis son titre jusqu'à son pitch. Mais comme d'habitude, j'avais assez hâte de revoir Bob jouer, parce qu'après tout, de Lose Actually à Mecs meufs en passant par Bob & Joséphine, Bob est vraiment pour moi l'attraction première, la raison majeure pour laquelle je vois ces courts. Bob, pour moi, c'est une gestuelle, des mimiques, une manière d'habiter les temps creux par un corps (pas seulement par son volume, hein, je vous vois venir), une manière de bouger, une singularité qui me ravissent, quand bien même l'acteur n'est pas encore accompli et que la grande limite est que, ce qu'il réussit le mieux à l'écran, est ce qu'il fait déjà naturellement dans la vie. Je me demande si un jour un vrai rôle de composition viendra jusqu'au Freak et si il saura en faire quelque chose. Je serais très curieux de voir ça...

Bref, le plaisir de voir un corps, une tchatche et une tronche peu habituels sur les écrans français est toujours ce qui m'attire dans ces films-ci, dont la forme et le déroulé, ça ne fait secret pour personne, ne sont au départ aucunement ma came.

Comme toujours, lorsque je découvre un de ces films, c'est lors de ces soirées de projections en paquet de courts métrages de fiction relous, souvent grosso modo autoproduits (désormais de plus en plus produits par leurs propres spectateurs, en circuit fermé de crowdfunding), et souvent aussi gentiment sincères que désastreux et plombants. C'était à nouveau le cas à la Fémis vendredi et il faut avouer qu'au vu de la sinistrose générale, le court de Bob était une éclaircie salutaire. Là aussi, cette possibilité que les films label FDC donnent au pauvre spectateur de courts de respirer un peu, d'avoir droit à autre chose qu'au naturalisme complaisant sous-écrit, sous-joué et sous-doué qu'on subit péniblement, en attendant le cocktail en cubi de rouge et salami gras, ne fait pas de mal !

Je n'ai pas grand chose à ajouter, aussi bien aux reproches qu'aux qualités soulignées dans les posts précédents. Je suis d'accord aussi bien avec les textes les plus durs qu'avec les plus enthousiastes, finalement. Hormis que je suis très surpris que tout le monde semble apprécier la photographie ultra-constrastée, que je trouve pour ma part tout à fait dégueulasse, je pense moi aussi que c'est à la fois trop court, trop focalisé sur la parole, trop attendu, trop mécanique, trop déséquilibré entre les deux acteurs ; et en même temps qu'il y a quelque chose de très sympathique dans la lutte que mène le film contre la relative banalité de son sujet (pour moi, depuis les prémisses du truc, impossible de ne pas songer à cette scène de Friends, et le film au final le confirme d'ailleurs, qui lui ressemble pas mal : https://www.youtube.com/watch?v=BieT2Fo0Dtw ), contre son propre manque de subtilité, dans sa tentative d'en chercher malgré tout, d'en trouver même parfois, de se prendre les pieds dans le tapis de la vanne la plus nulle du monde (le trop célèbre cochonnet) pour la transformer en un plan abusé tout à fait hilarant, etc.

Même chose pour ce qui concerne le jeu de Bob : j'étais venu chercher un festival de bobitude, je reste un peu sur ma faim. D'une part parce que c'est trop court, de l'autre parce que c'est trop écrit et que Bob n'est jamais aussi bon, comme je l'écrivais plus haut, que dans les temps morts, par la manière dont ses gestes les comblent. Ici, Bob est bon sur le tapir (qui prouve complètement que c'est lui qui bouffe l'écran : dans le contrechamp où son bras atterrit sur l'épaule de son comparse, alors même qu'il n'y a que sa main, floue, je ne regarde pas du tout le visage de son pote et je ne vois que Bob, qui est pourtant hors champ), sur le dos des mains s'entrechoquant du "couilles-contact", sur la petite réplique rentrée où il se demande s'il ne devrait pas avoir froid... Beaucoup moins bon quand tout est porté par le texte, qui sort encore trop mécaniquement.

Bref, de toutes les aventures de Bob dans ce monde où les gens ne pensent qu'au cul, Lose Actually me semble persister à tenir le haut du pavé, mais c'est toujours sympa de prendre des nouvelles. C'est logique d'ailleurs que vous vouliez en faire une petite série pour le web, Liam et toi, ça se justifie complètement.

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J'espère qu'aucun animal n'a été blessé durant le tournage.


Ce film vous met dans tous vos états.


Si le film avait été fait avec Zad, on sait comment il se serait terminé.

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Nothing and no one can save you! Abandon hope now! Here's what you can do :
1. Admit you are a semi-evolved ape-thing mercifully ignorant of the sanity-blasting truths of the greater cosmos.
2. Die.
3. Rot.

Moi aussi. En fait c'est dingue parce que le premier plan "in medias res" m'accroche tout de suite (action muette, fluidité du mouvement) pour être aussitôt largué au début du dialogue. C'est "too much too soon" et ça ne fait qu'empirer puisque je n'adhère pas à l'idée que l'on puisse autant se prendre la tête, comme si je n'avais pas eu le temps de croire à la situation. Maintenant en terme de réalisation, je trouve que ça fonctionne sauf au moment où ils s'assoient sur le canapé, le jeu est plus pataud que les personnages en quelque sorte, et si le changement d'axe apporte une variation, l'action elle-même n'est pas vraiment justifiée, en quoi ont-ils peur d'être surpris finalement ? Tout ça pour en venir à ce qui me semble être le problème essentiel, j'ai l'impression que tu joues tout seul, du coup ça manque de dynamique, c'est un peu froid, et comme ton plan à trois est plutôt un plan à deux, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Humpday.

EDIT SPOILER

Ouais si ya un lien a prendre je veux bien aussi!

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On veut mater.

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ART: Ça mène à l'hôpital. A quoi ça sert, puisqu'on le remplace par la mécanique qui fait mieux et plus vite.

Je me pose moi-même la question parce que j'en ai un peu marre de moi


Oui, j'ai vraiment eu du bol de passer au milieu de drames de 15 à 20 minutes sur des strip-teaseuses droguées en deuil, des adolescents incestueux et des frères de taulard dealers. On vient me dire à la sortie de la projection "votre film c'est celui dont tout le monde parle", bon, c'est un peu facile de sortir du lot dans ces conditions-là. Mais je regrette pas


C'est la référence évidente. Mon but était d'aller là où une sitcom de network ne peut pas aller. Dans le réel le plus cru.
Dans une des toutes premières incarnations du script, j'y faisais même référence dans le texte, j'assumais pas. Et puis merde.





Peur que ça devienne répétitif cela dit. On a écrit un premier épisode, en plus court, avec l'échangisme à la place du triolisme. Faut voir si ça tient sur une série ce même principe.

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Ce sentiment me confirme que le public semble se diviser en deux catégories : ceux qui se retrouvent dans ces questionnements et ceux qui ne s'y retrouvent pas du tout. J'avais fait lire le scénario à plusieurs personnes et, par exemple, Noony m'avait répondu "Le personnage de Bob est bouffé par ses angoisses, qui sont pour la plupart totalement irrationnelles (je trouve personnellement que les questions qu'il se pose ne sont pas légitimes)." tandis que Massinfect m'avait répondu "Les questions que Bob se pose sont exactement les mêmes que celles que je me pose".
J'imagine que si l'on ne s'identifie pas du tout au personnage, il est plus dur d'accorcher.


Oui c'était un peu inévitable en fait. Vu le postulat, dur de contenter.


C'est plus "peur de pas paraître 'casual'", peur que la meuf sorte et les voit encore debout, en mode "on sait pas quoi faire, hashtag malaise".
Évidemment, c'est relativement irrationnel, c'est encore une angoisse de Bob (mais qui commence à affecter Joffrey).


Pas vu.

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Ce qui serait légitime vu qu'elle sort de la douche, c'est qu'elle s'étonne de les voir encore habillés. Tu n'as pas envisagé qu'elle fasse une remarque là-dessus pour désamorcer ta situation un peu figée ? T'as assumé le parti-pris du personnage mutique dès le début, jusqu'au bout ?

Après, vous avez pas besoin de parler que de cul, hein.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Au risque de la faire passer pour une sorte de "concept" plutôt qu'un personnage, oui, j'ai préféré la jouer comme une figure incapacitante. Son apparition, de dos, entre les deux mecs, dans le premier plan, pose le truc, puis sa "présence" par la photo sur toute la scène, même en arrière-plan flou, puis avec un insert, domine la conversation, et finalement, sa réapparition vient couper court à la discussion, avec ce sourire qui peut vouloir dire "ha, ils sont tout québlo" et ce travelling circulaire qui renvoie à celui du premier plan sauf que, cette fois, au lieu que la mise en scène dise que c'est Bob qui va "mener la danse", en refocalisant l'attention sur lui, la mise en scène dit que c'est elle qui la mène.

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En l'occurrence, c'es le pitch de la série. Prendre un fantasme et le déconstruire de façon terre-à-terre et angoissée.

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Ouais en même temps, à revoir la scène, je suis très surpris, car en somme rien n'est interdit, tout est dit sans être nommé directement, mais il n'y a rien de cru qui soit évité, finalement. C'est la grande force de cette scène, d'ailleurs ! La gestuelle des deux, notamment le geste de Chandler où tu vois carrément des couilles apparaître à l'écran, et puis le jeu de mots final, font que rien d'anatomique n'est évité.

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Nan mais oui, c'est parfait comme écriture, justement grâce à la contrainte. Disons que je voulais reprendre l'idée mais en adoptant une approche réaliste, pas juste dans le ton (j'ai pas de contraintes CSA, je peux faire parler les personnages comme je parle dans la vie) mais dans les règles ("garder les yeux fermés" c'est débile ) et en explorant davantage le postulat pour évoquer les différents problèmes potentiels (là ils ne parlent en fin de compte que d'homosexualité/homophobie latente, moi je voulais tout couvrir, toutes les angoisses masculines d'où mon regret d'avoir dû couper une réplique sur l'orgasme aussi).

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Enfin vu et je suis partagé.


Le sujet m'intéressait beaucoup. Les questions que se posent FilmFreak sont piles celles que je pourrais me poser dans une situation similaire. De plus, j'ai le physique de FilmFreak donc la personnification est encore plus forte.
Après est ce parce que je ne suis pas un habitué du format court métrage mais je trouve le sujet finalement assez survolé. On est effectivement assez proche d'un format court télévisuel.

Contrairement à certains, je ne trouve pas ce la ni vulgaire ni misogyne. A mon sens, c'est même trop soft surtout dans la représentation du sexe. L'extrait de Friends est très parlant. Si dans le langage, le film est très actuel,dans le visuel et la représentation du sexe, on dirait une vieille sitcom des années 90 ( sex and the city est tout aussi cru). On n'était pas obligé de tomber dans le porno. Mais entre une non représentation du sexe et un film de boule, il y a quand même des kms de possibilités.

Après j'aime bien la réalisation, la photo et n' ayant pas vu les précédents courts de FilmFreak, je découvre un bon acteur plus à son aise ici que dans Dragon Boule de Deudtens. Son partenaire est plus fade mais c'est son rôle qui veut cela.



Bref, pas mal, mais il manque un truc ( la durée certainement) pour m'enthousiasmer totalement. Par contre, cela me donne envie de voir les précédents couts. On les trouve encore facilement?

Ok j'arrête de t'emmerder. #solidarité


Oui, y a pas de règles mais j'ai conscience que le film entre totalement dans la case "situation comique -> chute" de beaucoup de courts métrage de comédie.








Tu peux voir Lose Actually là : https://vimeo.com/20177202
Quant à Mecs meufs, faut demander à QGJ un lien en MP.

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