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MessagePosté: 31 Oct 2009, 20:54 
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Je mets pas de résumé d'AlloCiné car il dit trop de choses, et en plus mal. Et même maintenant je vais ouvrir des topics sans me faire chier avec une affiche et un résumé car j'ai la flemme, et d'une manière générale ça a trop tendance à freiner la création de topics. L'important c'est de discuter quand même...

Les Amants du Capricorne... film à costumes dans l'Australie des années 1830, sous domination anglaise. Très curieuse oeuvre. Pas la plus connue de son auteur, on y trouve pourtant pas mal d'obsessions et de motifs hitchcockiens. Principalement, un homme vient au secours d'une belle (Ingrid Bergman) qui se perd dans son passé (ici, un évènement à l'origine de la distance affective qui la sépare de l'amour de sa vie, un valet irlandais devenu riche propriétaire australien (l'excellent Joseph Cotten)...

Les Amants du Capricorne est le second film en couleur d'Hitchcock après La Corde tourné un an auparavant. Mais le premier en couleur ET en extérieur. C'est important car on y voit les prémisses du sublime Vertigo, comme des plans fixes avec ces obsédants fonds peints cadrant une somptueuse mais inquiétante batisse.

Le film est trop "malade", comme a dit Truffaut, pour ne pas être intéressant. Rythme bizarre, intrigue dissymétrique, inconstance de la mise en scène... au service de personnages somme toute assez malsains. Le héros lui-même n'est pas un sain.

Plusieurs "climax" viennent surprendre par leur intensité malaisée et donner une dimension d'étrangeté au film. Par exemple, ce sidérant monologue en plan séquence de huit minutes où Ingrid Bergman raconte la tragédie qui a anéanti son couple. Ou bien la scène où Bergman, en plein accès de folie une nuit d'orage, tombe évanouie face à une tête réduite, pour se réveiller en gros plan, se rendant compte que sa bonne veut l'empoisonner (rappelant Les Enchaînés).

C'est finalement assez difficile, après une seule vision, de se contruire une image cohérente sur un tel film. Il n'est certes pas abouti mais aussi recèle une vraie richesse. A découvrir.

5/6


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MessagePosté: 31 Oct 2009, 21:27 
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Poupée qui fait non
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Je ne l'ai vu qu'une fois mais j'avais beaucoup aimé aussi, et il est vraiment intéressant car différent des autres Hitchcock en effet, plus classique...

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Janet


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MessagePosté: 31 Oct 2009, 22:02 
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J'aime beaucoup ce film (il est repassé dernièrement à la télévision). Les trois personnages essentiels (Charles, Henrietta, Sam) forment un trio à part, et pas le classique triangle attendu. La dimension sociale entre en jeu : charles et Henrietta sont des aristocrates, et ont une complicité de classe, Sam, le mari, est un ancien valet. Le film utilise beaucoup cet antagonisme. Ainsi Sam est jaloux de Charles, mais c'est surtout une jalousie de classe ( l'habileté du film c'est de nous faire hésiter sur la nature de cette jalousie).
Ingrid Bergman est trés séduisante, avec un visage mobile , qui reflète des émotions variées, presque contradictoires; elle réussit à rester grande dame, tout en affichant son ivresse au cours d'un dîner. Amoureuse de son mari, elle séduit manifestement Charles en lui parlant de cet amour sur un ton passionné.
Peut être des longueurs? A revoir, ça passe encore bien.L'atmosphère étrange du film est plaisante.
C'est aussi un hymne à la liberté de s'aimer en dehors des codes sociaux, ici de sa classe sociale; le titre du film vient de là: ces amants (Sam et Henrietta) peuvent s'aimer parce qu'ils ont quitté l'Angleterre pour s'établir dans un nouveau monde, près du tropique du Capricorne précisément, en Australie.

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MessagePosté: 31 Oct 2009, 22:24 
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Baptiste a écrit:
Par exemple, ce sidérant monologue en plan séquence de huit minutes où Ingrid Bergman raconte la tragédie qui a anéanti son couple.

Mais c'est aussi cette tragédie qui a "fait" ce couple! Leur amour repose sur une complicité dans le meurtre, qui les réunit plus qu"elle ne les divise. De là l'ambiance malsaine dont tu parles avec raison (style "il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark" ), qui s'incarne dans cette tête réduite , objet d'horreur et d'angoisse pour l'héroine.

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MessagePosté: 31 Oct 2009, 22:41 
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mon préféré d'Hitchcock avec Les enchaînés. j'aime son romanesque et son Technicolor

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L'ennui est le mal suprême, le péché originel, l'avant-goût du néant déja sur les lèvres et dans les tripes.


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MessagePosté: 31 Oct 2009, 22:49 
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"Romanesque", c'est le mot qui convient pour ce film, en particulier pour Henrietta, qui a toutes les audaces derrière son apparente fragilité.

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MessagePosté: 31 Oct 2009, 23:46 
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C'est vrai qu'il a un côté Les Enchainés, qu'on retrouve certains thèmes hitchcockiens.. Je le trouve malgré tout un peu plus "anonyme".

Film assez surprenant en tout cas.


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MessagePosté: 01 Nov 2009, 09:00 
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alexandra a écrit:
Mais c'est aussi cette tragédie qui a "fait" ce couple! Leur amour repose sur une complicité dans le meurtre, qui les réunit plus qu"elle ne les divise. De là l'ambiance malsaine dont tu parles avec raison (style "il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark" ), qui s'incarne dans cette tête réduite , objet d'horreur et d'angoisse pour l'héroine.


Tout à fait.

Citation:
C'est aussi un hymne à la liberté de s'aimer en dehors des codes sociaux, ici de sa classe sociale; le titre du film vient de là: ces amants (Sam et Henrietta) peuvent s'aimer parce qu'ils ont quitté l'Angleterre pour s'établir dans un nouveau monde, près du tropique du Capricorne précisément, en Australie.


Là je serais moins d'accord. Hitchcock ne fait pas d'"hymnes", il met plutôt en situation des personnages aux prises avec leur destin et leur faculté ou non à s'en sortir. Dans Les Amants du Capricorne, Hitchcock montre que cette différence de classe les séparera toujours sur un certain plan. Ce n'est pas le type d'amour politiquement correct: pour preuve Ingrid Bergman qui dit en passant: "Je me sentais si bien, chevauchant devant lui et me sentant aimé de lui, qui restait silencieux en retrait..." C'est une relation de dominant à dominé.
A cet égard, le happy end m'a semblé très artificiel, lorsque Charles repart en Irlande et que le couple semble uni comme jamais. Ce n'est pas que je crois que le couple ne peut pas se relever du tout du meurtre qui l'a fondé, mais qu'il reparte sur de bonnes bases si vite me semble trop brusque pour être pertinent. C'est comme si le seul problème de leur couple ces dernières années avait été leur bonne qui empoisonne Bergman. Ca fait perdre de la puissance au film.


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MessagePosté: 01 Nov 2009, 09:32 
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Baptiste a écrit:
Ce n'est pas le type d'amour politiquement correct: pour preuve Ingrid Bergman qui dit en passant: "Je me sentais si bien, chevauchant devant lui et me sentant aimé de lui, qui restait silencieux en retrait..." C'est une relation de dominant à dominé.
.

ça, j'avoue, j'adore!
Baptiste a écrit:
A cet égard, le happy end m'a semblé très artificiel, lorsque Charles repart en Irlande et que le couple semble uni comme jamais. Ce n'est pas que je crois que le couple ne peut pas se relever du tout du meurtre qui l'a fondé, mais qu'il reparte sur de bonnes bases si vite me semble trop brusque pour être pertinent.
.

Entièrement. Mais il faut bien que ça finisse! On pourrait aussi imaginer que Charles revienne (car il n'a pas envie de partir, à la fin ) Ce trio est riche de rebondissements potentiels . La bonne n'est là que comme "contre poids", mais elle n'a pas grand intéret en fait.(peut être que c'est un personnage qui aurait pu être développé)

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