Prout Man a écrit:
Voilà, enfin vu.
J'aime plutôt bien, surtout Paul Hamy qui déchire, j'ai lu les autres avis, et comme la majorité, j'aurais viré sans hésiter la scène d'agression, que je trouve totalement bidon (mal filmée, mal montée, en plus de décrocher du reste).
Faut pas pousser, elle n'est ni mal filmée ni mal montée... elle est ellipsée ! Tu parles donc de l'attente dans la voiture dès que la porte du box se referme ? Mis à part le basculement de point de vue qu'on peut tout à fait critiquer, voire les plans sur les talons qui peuvent sembler trop iconiques (voire vulgaires), il n'y a rien qui dénote de grosses fautes de goût quand même... Pour moi l'agression est importante, sinon il n'y a pas d'impunité du personnage, il n'y a pas de fuite, il n'y a pas de repli dans le néant d'où il est venu, etc.
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Tu dis vouloir être du point de vue de la victime. Je ne comprends pas : dans quel but?
Disons que si depuis le début on est avec Djé, et qu'on arrive à comprendre petit à petit à qui on a affaire, une fois qu'il est mûr pour une agression volontaire (car jusqu'ici c'était des rencontres aléatoires), moi j'ai envie de basculer du côté de la fille. C'est instinctif.
Ensuite, je veux pas qu'on la trouve stupide de sortir de sa voiture ; on la voit réfléchir, rationaliser, prendre sur elle... en vrai elle n'a pas le choix elle doit ressortir pour rouvrir la porte.
Et je peux me permettre de décrocher du point de vue, parce que l'on sait qu'il est nécessairement "dans le coin", vu que jusqu'à présent on ne voyait que ce qu'il voyait. Si on la regarde elle, c'est donc qu'il la voit aussi. Je trouve qu'il y a plus de cinéma du point de vue de la victime que du point de vue de l'agresseur, mais c'est perso.
Je ne voulais pas faire un truc malsain.
Citation:
Trois scènes réussies : le jeu du "si-non", le dialogue avec le videur et le long plan fixe sur le visage de Paul Hamy qui fonctionne justement parce qu'il arrive AVANT l'agression, exploitant donc toute l'ambiguité du personnage, on a été témoins de son errance nocturne et donc on en sait suffisamment pour lui pour ne pas le surcharger d'explication psychologique. Ca gâche un peu l'identification, comme si le titre changeait tout d'un coup de "Errance" à "Errance d'un tueur". Parce qu'honnêtement, filmer un personnage de serial-killer, c'est très casse-gueule, vingt minutes ne suffisent pas à moins de tomber dans les clichés.
Pourtant le film offre plus ou moins 20 minutes sans gros clichés du genre, non ? Après sur un long, faut gérer la répétition et la progression du personnage, ce serait tout autre chose. Mais y a moyen.
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Il aurait aussi fallu exploiter un peu plus le rapport du personnage à la ville, en jouant plus sur l'architecture, sur les décors, pour mieux renforcer le sentiment d'isolement... Même si on peut pas égaler Antonioni sur ce niveau.
Je pense pas que l'aspect architectural de Paris puisse apporter quoique ce soit au propos du film. La ville est présente, sobrement, presque en tant que témoin de la déambulation, ni plus ni moins. Je me suis concentré sur le quartier de Montparnasse et sur le 15ème, j'ai essayé d'aller dans les coins peu filmés de Paris, et où il n'y a pas grand chose à faire le soir et la nuit.
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Mais bon, rien que le choix de la Steadycam alors que 90% des autres réals auraient opté pour la caméra à l'épaule bien conventionnelle, c'est aussi un bon point.
Et pour un tout premier court, c'est classe.
Cool, merci !