Forum de FilmDeCulte

C'est toi l'abruti.

CQFD.

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Une déception pour ma part.

J'ai vraiment l'impression qu'en faisant ce film Herzog n'avait pas de projet (autre que filmer la grotte bien évidemment) et je le ressens en permanence dans le film. On l'impression d'une errance, d'une improvisation, d'hésitations et d'une construction un peu aléatoire qui se font au détriment du film alors que dans Encounters at the End of the World (par exemple), cet aspect journal prenait tout son sens.
Là c'est un peu construit n'importe comment, on est dans la grotte, on en sort, on fait deux interviews, on revient, on part en Allemagne voir des sculptures de Vénus, on revient à la grotte, on repart sur des interviews. Tout ça m'a semblé très bordélique, un peu découpé au petit bonheur la chance et au final, ça donne au film un côté reportage moyen alors que bon de la part de Herzog j'attends quand même largement plus.

Après il y a des choses excellentes. La 3D est véritablement une idée géniale, elle donne une texture presque physique à la grotte qui est déjà en elle-même une merveille absolue. Je trouve vertigineux le pont qui est fait entre ces peintures rupestres vieilles de 32 000 ans et cette technologie 3D. J'ai l'impression que ça résume tout le film d'ailleurs.
Et puis ces peintures, parlons-en, elles sont superbes, d'une richesse inouïe, presque de la bande-dessinée par moments quand on veut donner l'impression de mouvement.

Bref je n'ai rien à dire sur le contenu passionnant et vertigineux et sur la forme génialement révolutionnée par la 3D mais je trouve qu'au final c'est un documentaire assez moyen.

4/6

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CroqAnimement votre

Imagine, c'aurait pu être TF1...

Il faut saluer les autorités qui ont autorisé Herzog et pas n'importe qui à faire ce docu. Car au final, il s'agit bien d'un docu, d'un témoignage vidéo, un des rares qui auront été réalisé à notre époque sur cette grotte.

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I am the constant. You were always a variable.

Ah non mais je suis parfaitement d'accord sur tout ça. C'est génial d'avoir pu "montrer" ça au monde mais simplement je trouve que le documentaire en lui-même est un peu faible (surtout par rapport à ce que je peux attendre d'Herzog), un peu bordélique, répétitif et limite ennuyeux (la musique m'a un peu saoûlé aussi, utilisée sans finesse).

D'ailleurs big up aux parents des Champs Elysées qui emmènent leurs gosses voir ça. Dans ma salle au moins une dizaine d'enfants entre 5 (:shock:) et 10 ans. C'est bien de vouloir éduquer ses enfants mais moi à leur âge j'aurais été dégoûté...

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CroqAnimement votre

Bof, moi je pense pas non. C'est à 12 ans (l'âge con ...) que j'aurais été dégoûté.
C'est fascinant pour un gosse les hommes des cavernes !

Mouais vu comment la plupart se trémousser et comment ils avaient des têtes endormis à la fin, j'ai pas l'impression qu'ils se soient éclatés comme des ouf. Je pense qu'ils ont préféré les pubs en 3D au début !

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CroqAnimement votre

Petits cons !

Déception à la hauteur de mon attente.

L'impression d'un papy qui se repose sur ses acquis (oh! un animal étrange, oh! un personnage excentrique, oh! des paysages-âmes) et qui ne pense pas son film un instant, qui s'en contrefout même un peu (j'hallucinais de voir Herzog, pendant certaines interviews, à l'arrière-plan, en train de faire mumuse avec sa lampe). Tout ce qui fonctionnait dans Encounters... ou White Diamond, par exemple, est ici complètement artificiel. Les personnages ou séquences qui se voudraient farfelus (le parfumeur, l'hymne américain, le lancer de javelot) sont pour moi des passages obligés, sans folie, sans beauté, des caricatures de son propre cinéma. Il devait se trouver bien con d'avoir à faire à des scientifiques "lambdas", après son film en Antarctique où, pour la peine, les mecs qui étaient là avaient décidé de passer 6 mois loin de tout, venant d'horizons divers, étant tous plus barrés les uns que les autres... Ici c'est, comment dire, plus sage, plus français... Alors il se raccroche à des broutilles (oh! il était circassien, oh! il rêve de lions) qui sont assez peu extatiques...

Herzog a toujours été un bourrin, notamment au niveau du son, mais là il va trop loin : surenchère de musique, d'une MÊME musique qui plus est, effets sonores ridicules (les battements de coeur...), et l'absence de sa voix se fait cruellement sentir. Au passage, pas un instant je ne me suis habitué aux voice-over que je trouve dégueulasses. Pas que je sois contre le principe des voice-over (Herzog le fait lui-même magnifiquement dans La Soufrière ou Bells from the deep, entre autres), mais ici ça donne au film un cachet institutionnel, docu pour classes de SVT de collège...
Le film semble construit au petit bonheur pas d'chance, on rentre dans la grotte, on en ressort, on va en Allemagne se taper des Vénus qu'on connaît par coeur et dont on se contrefout, hop une petite vue de l'Ardèche, une interview dans un bureau, une autre dans la grotte, un passage musical avec travellings sur les roches... (tant qu'à faire, il aurait pu filmer du street-art) Je n'ai pas compris la structure du film, si tant est qu'il y en ait, à mon avis parce que Herzog n'a pas grand chose à dire ou faire partager. Un peu comme Into eternity, le postulat de base est sublime, mais il se suffit presque à lui-même, le reste n'est que de l'enrobage. Les questions posées sont belles et fortes, mais elles ne demandent pas vraiment un développement sur une durée de long-métrage.

Il y a de belles prémisses : la caverne comme ancien cinéma, avec les ombres de l'équipe sur les murs ; l'incarnation soudaine d'un des artistes, l'homme à l'auriculaire tordu ; certains plans fixes sur les scientifiques dans la grotte, qui les rapproche étrangement de nos ancêtres... Mais c'est bien peu, au final.
La fin m'a parue incompréhensible, mais c'est peut-être dû à la traduction française. Sans doute qu'on a dit à tonton Werner d'aller filmer dans le parc aux crocos, qu'il a trouvé ç a marrant et sooooo herzogien, et qu'il l'a foutu dans son film en essayant d'y trouver une symbolique qui le raccrocherait au reste... Je ne sais pas... A vrai dire, à ce stade-là du film, je m'en foutais un peu.

Déception cosmique. Impression d'un film de vieux con. Mais c'est pas grave, il en fait toujours un plus ou moins comme ça tous les cinq ans (Cobra Verde, Le Cri de la roche, Invincible, Wheel of Time...)

1-2/6, tout de même, pour de belles choses ici et là

Mouais... autant je comprends ce qui t'as gêné, autant je comprends pas ta sévérité.

Perso je l'ai entièrement vécu comme un docu institutionnel à montrer à des classes de SVT. Je pense que c'est le cas d'ailleurs. C'est éducatif pour le coup. Je l'ai vécu comme un témoignage. Et surtout je pense que Herzog a dû limiter ses possibilités au niveau de la mise en scène etc... à cause des contraintes inhérentes au lieu. Mais j'ai pas pensé ça conçu comme "au petit bonheur la chance". Ya un fil quand même, c'est pas non plus complètement décousu, et ça m'étonnerait beaucoup qu'il soit allé filmer les reptiles parce qu'on lui a demandé, c'est clairement un délire personnel.

Mais comme je l'ai dit plutôt lui qu'une équipe de France Televisions, quoi.
C'est quand même mieux.

Alors ça manque sans doute de la folie douce (ou dure) ou de la démesure de ses autres docus, mais c'est pas important là.

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I am the constant. You were always a variable.

Totalement d'accord avec Gerry même si je suis moins sévère au final. Mais on a exactement les mêmes problèmes avec le film.

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CroqAnimement votre

Oui, on sent qu'Herzog s'est volontairement effacé dans ce doc. C'est la première fois qu'une caméra rentrait dans la grotte, il a eu la modestie de faire un documentaire certes soigné et réfléchi mais aussi classique et accessible.
Franchement, j'ai trouvé que le cinéma était secondaire dans ce doc.

J'ai pas vu le film, mais je vois pas le rapport en fait.

Écoute, j'ai lu le message de Gerry dans tous les sens, et je vois qu'il ne parle que de cinéma et pas du tout du sujet, on a l'impression en le lisant qu'il aurait voulu que Herzog ne filme pas la grotte du tout, qu'il fasse un truc totalement différent de ce qui était attendu à la base, etc. Or Herzog a lui voulu faire un documentaire assez simple (qui reste largement au-dessus du panier cela dit, beaucoup plus réfléchi et pensé que la plupart des documentaires) qui n'écraserait pas la parole des scientifiques ou la mémoire des peintres des cavernes. Et en ce qui me concerne, je ne vois pas où est le problème. parce que j'y ai trouvé autre chose pour me contenter (la parole des scientifiques, les peintures en elle-même, etc.). C'est dur à comprendre ?

Surtout que je ne vois pas ce qu'un cinéma sophistiqué aurait de plus à apporter ce que montre déjà le film, à savoir une grotte miraculeusement préservée et interdite au public, sous toutes ses coutures. Sauf à penser que la mise en scène d'Herzog est tellement pauvre et grossière qu'elle abâtardit son objet jusqu'à-ce-qu'on ne voit plus qu'elle (ce qui m'a échappé, personnellement), il est totalement arbitraire de poser que le film n'a pas été pensé. Il a seulement été construit au hasard des possibilités et des restrictions rencontrées par l'équipe. Le cinéma peut très bien consister à alléger le poids des contraintes techniques et à maintenir l'immersion du spectateur, à enlever le gras et à rendre compte de son objet avec une certaine pureté. Objet en l'occurrence suffisamment exceptionnel pour contenir l'essentiel de l'intérêt du film, et dont la préservation me paraît un défi suffisant.
Ça m'échappe un peu, cette façon d'aller voir un film uniquement pour voir du cinéma, de se crisper sur la forme comme si chaque domaine était compartimenté, cette idée que l'art pariétal puisse être passionnant en lisant un bouquin d'anthropologie, et soudain devenir totalement futile une fois le cul posé dans une salle obscure. Comme si chaque film devait être une réinvention du cinéma lui-même, signifier en permanence sa conscience de ses propres codes, être continuellement tourné vers son nombril et traiter son objet (qu'il s'agisse d'un fait réel, d'une dramaturgie, d'un personnage, d'une histoire au sens le plus naïf du terme) comme un prétexte.

Je ne dis pas que les réserves de Gerry ne sont toutes pas toutes fondées, mais de là à accabler le film jusqu'à lui foutre une note ridicule et à l'étiqueter "vieux con", il me semble qu'on franchit le pas qui sépare la critique exigeante de la pose un peu stérile.