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Herzog est allé filmer le Koweit après la guerre du Giolfe. A bord d'un hélicoptère, il parcourt les territoires dévastés et s'attarde sur les cracheurs de feux impressionnants que sont les puits de pétrole.
Essai de 54 minutes aussi connu sous le titre Lessons Of Darkness.

Herzog pond une véritable symphonie visuelle qui emprunte une imagerie très romantique. Quelques séquences aériennes sont simplement incroyables et les nuages de fumées de plusieurs centaines de mètres rappellent les paysages tourmentés des peintures de la période. Le réalisateur accole d'ailleurs des compositions lancinantes de Wagner, Verdi ou Grieg qui soutiennent des passages magnifiques et monstrueux.
La charge anti-guerre n'est que légèrement soutenue par (seulement) deux petites interviews qui insistent sur le traumatisme causé par des soldats assoiffés de sang sur la population. Mais jamais on ne verra frontalement la guerre (à peine dix secondes de bombardement), seulement les dégâts caractérisés essentiellement par le crachat des puits de pétrole. Ces derniers sont d'ailleurs le centre de toute une partie mettant également en scène les "courageux" qui réparent les dégâts colossaux. Cette partie, avec les plans romantiques pré-cités, fait partie du meilleur du film et le montage est vraiment musical, avec thèmes (le film est chapitré), mouvements (feu, eau, grues, hommes) et variations (judicieuse utilisation du ralenti). Herzog choisit comme souvent de préférer un constat artistique et sensoriel pour faire passer une pilule politique qui est de toute façon là, sous nos yeux.
A ce propos, l'insistance de certains travellings aériens sur les débris et le pétrole est certes efficace, mais perd de sa force par son accompagnement musical qui fait naître une impression picturale trop premier degré. On finit donc par apprécier bien plus la finesse et la maîtrise formelle du film et certains passages ont même tendance à fictionnaliser les "héros" qui réparent les puits.
On se demande donc parfois ce que veut exactement Herzog, si ce n'est pas tout simplement continuer dans sa voie anti-manichéenne où la folie humaine n'empêche pas l'individu d'exister. Dans ce cadre, les oppositions flagrantes entre paysages gigantesques en ébullition et interviews intimistes où la parole se fait précieuse font figure de fondation du film. Et un type qui impose ce principe au compte-goutte et pas avec de grands sabots est forcément un génie.

5/6

Un mot en passant pour dire que je l'ai enfin vu la semaine dernière.

Et que ça envoie du lourd.

Je rêve de le voir en salles.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Dites, si y a des fans d'Herzog, c'est quoi ses meilleurs docs (en dehors des tous derniers) ?

Indubitablement LE PAYS DU SILENCE ET DE L'OBSCURITE, qui date de 1972 je crois, et qui est consacré aux sourds-aveugles.

Incroyable film.

Après y en a plein qui sont très réputés et que j'ai pas vu.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Ok merci, je vais chercher ça !

Je confirme putain de chef-d'oeuvre.

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CroqAnimement votre

Bells From the Deep, t'en ressors sonné.
Fata Morgana est intéressant, parfois fascinant, mais un peu flou.
La Soufrière c'est excellent.

Cool, merci ! Je viens de trouver les coffrets US, y a l'air d'avoir tout, c'est parfait.