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MessagePosté: 23 Déc 2022, 11:00 
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Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 86843
Localisation: Fortress of Précarité
Après une trilogie de films choraux souffrant des codes de cet exercice et notamment de son caractère démonstratif (et un Biutiful que j'ai complètement oublié), Iñárritu avait fait peau neuve et trouvait son salut dans la légèreté de Birdman, film-cerveau que son dispositif formel (plan-séquence en grand angle) parvenait à nous projeter dans la subjectivité de son protagoniste. The Revenant ne donnait plus dans la comédie mais gardait cette même ligne claire narrative et cette mise en scène immersive, tu es dans le chaos de l'attaque des autochtones, tu te fais niquer par un ours, tu vis la survie du héros.

Bardo troque Emmanuel Lubezki pour Darius Khondji mais garde ce parti-pris de Cinemascope qui englobe tout et tente encore une fois d'adopter le point de vue de son personnage central de quinquagénaire plongé dans une quête identitaire. Malheureusement, à trop vouloir jouer l'onirisme et à brouiller les frontières entre rêve et réalité, passé et présent, texte et métatexte, le film perd de l'immersion que proposaient les deux précédents et créé une distance avec sur son sujet. On n'est pas avec lui comme on était avec les personnages campés par Michael Keaton et Leonardo DiCaprio, on est constamment en dehors.

Par conséquent, dans un premier temps, le film est plus intéressant à déchiffrer qu'à vivre et en même temps, il se fait régulièrement aussi didactique que son sous-titre. Et à la longue, même cet exercice fatigue et on finit par regarder ça d'un œil torve. Iñárritu tente de signer un film-somme et le film a certainement un côté "plein" et une ambition indéniable, en plus de visions fréquemment à tomber et d'idées originales, mais la mayonnaise ne prend pas, les ingrédients étant là en trop petite quantité. Un peu de deuil d'un enfant, de rapport au père, de conflit entre art et commerce et de questionnements politiques (qui, je ne vais pas mentir, me sont passés relativement au-dessus de la tête, l'Histoire du Mexique ne m'étant pas plus familière que ça).

En fin de compte, ça m'a fait l'effet d'une redite de Birdman en lourd et chiant. Le Birdman qu'aurait fait le Iñárritu des débuts, que je goûte très peu.

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MessagePosté: 23 Déc 2022, 15:22 
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Antichrist
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Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23987
J'aimais beaucoup le cinéma d'Inarritu période Arriaga (surtout Babel, un de mes films préférés des années 2000). Puis, progressivement, je me suis lassé, comme si la forme était si écrasante qu'elle m'empêchait toute émotion sincère. Ce fut le même ressenti devant Bardo, découvert sur une télé (mode de visionnage totalement inadapté). Bien sûr les visions sont parfois impressionnantes (certaines bien pompées sur Tarkovski ou Malick, ceci dit), mais le vertige existentiel du héros ne m'a pas beaucoup touché, sauf le temps d'une séquence forte (
l'enfant mis à l'eau
, mais bon la ficelle utilisée est énorme.

Après c'est tout le problème de ces autobiographies filmiques (surtout que le héros reconnait ne pas avoir bcp de souvenirs d'enfance ), pour toucher à l'universel, il faut peut-être traverser des choses plus difficiles qu'un sentiment d'imposture devant une piscine de luxe. Et puis c'est abusivement long, mais peut-être qu'au cinéma, ce serait mieux passé...

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