Forum de FilmDeCulte

J'ai découvert ce film que récemment et j'ai trouvé ça absolument fabuleux. C'est sûrement un des plus beaux films que j'ai vu.. 6/6 sans hésitation !

Non mais clair, c'est un film génialissime, ça fait d'autant plus chier d'avoir ces 36 versions différentes, de jamais être sûr d'avoir aimé le même film que celui voulu par le réal (après y a pas mort d'homme, on aime ce qu'on veut, mais c'est toujours désagréable, c'est comme Kubrick et ses putain de ratios là...)

Une fois n'est pas coutume, un grand classique célébré par l'Univers entier, Truffaut, et Mickey Willis, ne me laisse pas sur le bord de la route.
Peut-être est-ce lié aux conditions de visionnage : au cinoche de quartier, avec accompagnement live par un très bon accordéoniste qui avait écrit pour l'occasion.

Pourtant le gars Murnau prend des risques : il taquine le drame sordide pour passer au feel good movie comme ils disent, avec quelques va-et-vient entre ces deux genres, et tout ça sans jamais être grotesque, alors que le muet regorge de ce genre de choses (le pas-muet aussi, certes).
Pourquoi ça marche, j'en sais rien, mais ce que je sais c'est que les acteurs sont excellents, y compris les seconds rôles, que la lumière est fabuleuse (cette scène des lanternes aperçues par les fenêtres de LA MECHANTE FEMME DE LA VILLE waaah), que l'agitation de la ville est très bien rendue par des plans multicouches (ouais je connais trop bien le vocabulaire de la photo) et que l'audace de certaines superpositions, jamais gratuites, m'a troué le derche.



Et puis il y a une modernité, ou plutôt une universalité dans ce film, qui explique probablement pourquoi on en parle encore, il émeut encore.
L'ironie est présente partout, celle du sort en particulier:
Enfin, le père Murnau prend le temps d'établir les émotions de ses personnages, ce qui explique probablement l'efficacité de l'empathie: par exemple cette scène où l'héroïne se retrouve plantée, seule, avec sa soupière fumante, alors que son mec est allé niquer la bourgeoise dans les roseaux.

Bref, je comprends maintenant qu'il caracole en tête des tops muets, qui sont finalement bien éloquents.

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-I failed.
-Good. Now go fail again.

Yeah !

Il y a un truc dans la réception de ce film dans l'avancée des cinéphilies (dans le rapport intimidant à son statut de chef-d’œuvre), c'est l'appréciation de la partie centrale : généralement, à la première découverte du film, les gens adorent le début et la fin nocturnes, mais restent indifférents devant la partie diurne centrale. Puis avec les années, ça se restabilise. C'est un phénomène qui m'a toujours intrigué, pour l'avoir vécu moi-même.

EDIT : me suis permis de rétrécir un peu la photo...

Ah bon. Moi j'ai aussi beaucoup aimé la partie centrale, avec son humour empathique parfois à la limite du burlesque (ah ouais tsé le cochon il est bourré!) et encore une fois plein d'ironie.
Mais c'est peut-être parce que je l'ai vu pour la première fois à un euh... certain âge .

Cela dit, les scènes auxquelles je repense spontanément depuis la projection (ça c'est aussi très bon signe) font plutôt partie des tiers nocturnes.

Et merci pour la photo, je croyais que ça irait.

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-I failed.
-Good. Now go fail again.

Allez pour faire plaisir à Castorp.

Je n'ai évidemment pas grand chose à apporter à l'analyse de ce classique immortel, mais je crois que je suis assez content de découvrir ce film maintenant, car je pense être plus à même de l'apprécier.

Y'a quand même un truc très fort dans l'universalité du langage cinématographique muet, alliée ici à un thème intemporel, héritier des tragédies grecques ou shakespeariennes


En matière de mise en scène et de photo, c'est rempli de morceaux de bravoure, sans être expert de la période et de la technique, il y a quand même pleins de séquences qui défoncent. J'ai aussi apprécié le mélange des tons, on passe du drame à la comédie hyper facilement, comme quand ce vieux marin à la fin qui se fait tirer l'oreille malgré son statut de héros.

Y'a aussi un grande richesse dans la construction comme le dit ce bon vieux Slacker:


Bref c'est très recommandable, je suis content de ne plus être un bouseux inculte.

Je vais le revoir du coup, parce qu'il m'avait plu sans me souffler il y a 10 ans, et depuis, j'ai vraiment redécouvert Murnau, dont j'adore absolument tout.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Incroyable, j'avais ouvert ce topic.