Forum de FilmDeCulte

Oui c'est fou ça..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

La bande annonce est très belle, j'en attends beaucoup.

https://www.youtube.com/watch?v=DT6QJaS2a-U

Grave.

Pas maté la bande annonce, pas envie de me spoiler quoi que ce soit, mais au vu des échos, du réa et du sujet, je vois pas comment ce film peut me décevoir.

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La première partie m'a assez peu intéressée à vrai dire. Je comprends l'espèce de volonté de faire un anti-film d'animation (où l'on anime au minimum dans un espace clos) et où la seule bizarrerie n'est pas suffisante pour m'accrocher totalement (les voix). Il faut vraiment attendre que le film passe ce premier acte quand même extrêmement mou pour commencer à m'intriguer plus franchement en plongeant plus directement dans la folie, le malaise et la dépression. C'est globalement à l'apparition de Lisa que le film prend un peu son envol.

Mais comme le dit DPSR, j'ai été assez surpris par ce recours très facile et fatigant du gimmick cauchemar pour expliquer un peu les choses et pour se permettre de plonger plus brutalement dans une bizarrerie absurde. J'aurais largement préféré que le film ose l'intégrer dans la réalité de son univers. Au final je trouve que le film reste trop sage, trop contrôlé, je m'attendais à plus de "folie" de la part de Kaufman.

Heureusement l'animation en elle-même est de toute beauté, on sent que les corps et surtout les visages sont le vrai sujet. Il y a plusieurs moments de pure béatitude assez saisissant, quelques gros plans sur la bouche par exemple ou encore ce moment dingue où Un vrai moment suspendu, bref et sublime. La scène du petit-déjeuner est aussi géniale dans cette manière de réorganiser tous le régime de ces gros plans, de leur donner soudain une signification totalement différente.

La fin est très réussie et ce glissement total vers un malaise irrépressible et une fatalité totale à sortir de sa névrose donne aux dernières minutes quelque chose de proprement horrifique. Quelque part le film m'a fait penser à Greenberg de Baumabach (avec Jennifer Jason Leigh dans un rôle similaire d'ailleurs). Même exploration de la névrose d'un mec, perdu dans sa vie et de la possibilité ratée de vivre autre chose.

3-4/6

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CroqAnimement votre

Ça aurait fait un très joli court métrage.

Mais là, ça met 35 minutes à démarrer (enfin 35 minutes avant qu'arrive Lisa), c'est touchant pendant une demi-heure, puis le mec sait pas comment finir son film...et il reste encore 26 minutes à remplir avant une fin somme toute attendue.

L'idée principale (parce qu'il n'y en a qu'une dans le film), développant en gros la séquence de Being John Malkovich où Malkovich entrait dans sa propre tête et ne voyait plus que le même visage et entendait la même voix sortir de chaque bouche, comme illustration de l'enfer de la solitude et/ou de l'aliénation, est belle, et la stop-motion s'y prête étrangement à merveille.

Mais sinon, c'est un peu convenu en fin de compte. Et ennuyant par moments.

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Vous le situez comment par rapport à Synecdoche?
Film qui me chauffe grave.

Pas vu.

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Je ne sais pas si tu vas aimer mais je te conseille quand-même de le voir. C'est le style Kaufman au paroxysme de l'absurde. Par contre c'est pas très gai mais Seymour Hoffman est génial.

J'aime bien Kaufman en général mais sans plus.

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On peut aimer ou pas Synecdoche mais le côté absurde de Kaufman poussé au maximum rend assez admiratif. Dans ce film, il est vraiment allé au bout de ses idées. Moi j'aime beaucoup, après je comprends que certains soient réticents.

C'est le seul de lui que j'ai pas vu donc je le rattraperai un jour.

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Je rejoins l'avis de Freak. Je trouve que le film met bcp de temps à démarrer et que l'on voit venir à des kilomètres le propos du film...

Reste une demi-heure vraiment magnifique, avec l'une des plus belles scènes de sexe de l'année et quelque chose de magique qui flotte dans l'air, à la fois grâce au stop motion et aux détails du scénario.

un solide 4/6 qui vieillira peut-être mieux.

On voit qu'il s'agit de l'adaptation d'une pièce de jeunesse de Kaufmann, certains de ces thèmes tels que la perversion psychologique ou physique dans le couple sont parfois traités avec plus de réussite à mon sens dans ses autres scripts. Le film est très déprimant et dépressif. Plus que Synechdoche encore (si c'était possible). Comme je l'ai dit, c’est le film en lui même qui est dépressif et l'on a justement parfois cette impression d'être plus devant un homme très déprimé que devant un film. On a presque envie d'insérer un valium dans le lecteur blu-ray. Le film est vraiment malade de ce point de vue, et comme devant la vue d'un malade, en fonction de notre propre humeur, la réception du film sera différente. C'est pas vraiment un film qui donne la pêche. Il donne autant la pêche qu'une interview de Michel Houellebecq. Heureusement il y'a des brèches, des fissures d'onirismes (la poupée japonaise,..) , qui sauvent miraculeusement le film du cynisme et du désespoir absolu.

4/6

Bon vu et je trouve ça admirable. Ca va moins loin que Synecdoche mais Kaufman arrive à créer un sentiment de spleen envoutant et quelques scènes sont pour moi parmi les plus belles de cette (décevante) année cinéma. Film névrosé sur la névrose, critique sauvage de la vie américaine, Anomalisa met effectivement un peu de temps à démarrer mais j'aime bien cette première partie, même si elle concentre les principaux défauts du film, qui arrive à camper l'atmosphère tout en étant assez déroutante. De manière générale, j'aime comment le film prends son temps pour installer ses personnages et les faire exister.

Et la dernière heure tient du chef d'oeuvre. Ca ne pourrait être qu'une banale love story mais le style dépressif de Kaufman la transcende et lui donne une belle profondeur. Il n'y a qu'à voir la scène d'amour qui pourrait être glauque mais qui atteint une beauté unique. Je ne vais pas citer toutes les scènes de cette seconde partie qui sont d'une densité folle mais le petit-déjeuner, le cauchemar, les scènes du trio c'est du grand Kaufman. Pas gêné par le cauchemar, décrochage onirique à la Lynch qui fait plonger dans les abîmes mentaux du héros. Et la fin du film est super émouvante dans ce qu'elle révèle de l'orientation que semble prendre la vie de Michael, incapable de se révolter de ces conventions qu'il s'est lui-même imposé.

Un petit mot sur l'animation, je n'y connais rien à la technique et comment les auteurs sont arrivés à ce visuel mais je trouve génial ces choix artistiques qui ne font que renforcer le côté névrotique du film et l'enfermement mental qui en ressort. A ce titre, j'aime beaucoup le moment ou Michael perd son visage. Il faut être honnête, on sent effectivement que c'est adapté d'une pièce de jeunesse de Kaufman et on ne peut nier les quelques défauts présents mais quelle claque. Toute cette vision existentielle d'une vie moderne et de ses codes risibles fait partie de ce que j'ai pu voir de plus intéressant cette année. Pour moi le meilleur film de Kaufman - je veux dire où il est scénariste ou réalisateur - derrière Synecdoche.

5/6

Très bon choix de hors-champ. De manière générale, je trouve la mise en scène sobre mais collant parfaitement au propos du film.