Forum de FilmDeCulte

Bon, voila le lien, c'est un AVI en xvid avec double audio, lisible avec n'importe quel lecteur qui se respecte.
Ca fait moins d'une minute.
http://dl.free.fr/pcY20DP3q

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Ca faisait deux fois que je le ratais alors qu'il passait sur Arte, ça me rendait complétement fou de rater ce film qui a m'avait l'air excellent (j'avais déjà vu Apocalypse Now et en tant qu'historien le personnage d'Aguirre m'intéressait d'assez près). Je me suis donc résolu à acheter le DVD.

Quelle claque! Il y a plein de choses visuellement magnifiques dans ce film. J'adore la descente des conquistadores, le plan sur les rapides, les gros plans sur la végétation luxuriante. Du point de vue du jeu des acteurs, Kinski en fait trop, il dénote par rapport aux autres acteurs qui sont somme tout assez convainquants, mais rien n'y fait, dans le style regard halluciné, complétement absorbé par des chimères, il crève l'écran. Quant au scenario, même s'il n'est qu'un prétexte pour s'intéresser au personnage d'Aguirre, j'ai apprécié la vraisemblance des costumes, de la scène de conversion. Enfin la musique de Popol Vuh, pourtant hyper répétitive dans le film n'a cessé de m'envouter.

La scène finale, sans que je puisse l'expliquer m'a retourné l'estomac, et presque arraché des larmes. Non d'inquiétude, non par pitié, mais juste parce qu'elle montre ce qu'il y a de plus fou dans ce personnage d'Aguirre idéalisé, encore plus radical qu'il ne l'a certainement été, qui pousse toujours plus loin, et par là même vit une expérience unique et vraiment profonde. Ca en un mot comme en cent ça déchire.

6/6 sans la moindre hesitation.

Je remonte ce fil parce que je viens de découvrir Aguirre en salle et que j'en ressors estomaqué.
L'atmosphère de folie gonfle pendant tout le film, réservant des moments cocasses mais à la fois pitoyables, pointant du doigt la descente aux enfers de ces hommes, que l'on sent et sait perdus dès l'introduction. Cette descente du fleuve empirant de jour en jour rappelle Apocalypse Now à plus d'un titre, l'expédition tentant de conserver un semblant d'ordre et de règles, qui semblent ridicules et déplacées dans leur situation... (le simulacre de procès, l'importance accordée aux privilèges de l' "empereur")
Mais ce qui choque le plus dans cette lutte désespérée pour la survie, que l'on pourrait penser brutale et filmée de façon extrêmement rapide, c'est au contraire la passivité de tous les personnages ainsi que les lents mouvements de caméra, les longs plans fixes. Cette plénitude contraste d'autant plus avec le désespoir latent de tous, ce chemin de non-retour guidé par leur fol espoir de trouver l'Eldorado.
Je mettrai un petit bémol quant aux dialogues, qui manquent un peu de punch, ce film peu bavard rend justement les quelques scènes de discussion très plates, pas à la hauteur de ce qu'on attend d'une prise de parole après plusieurs minutes de silence, (ou des lancinants morceaux de Popol Vuh...)

Par contre Kinski est impérial, son rictus et son air halluciné vont me hanter longtemps je pense... 6/6

C'est un peu le contraire en fait historiquement parlant, même s'il est vrai qu'on a très souvent vu le Coppola avant le Herzog. Sauf moi, mais comme j'avais genre 12 ans à la vision d'Aguirre, j'ai conservé un souvenir à 80% de chiant et 20% d'intriguant.
Sinon pas d'accord sur les dialogues, qui dans mon souvenir sont un juste écho désespéré aux silences.

Oui c'est sûr, chronologiquement parlant le Herzog est sorti 7 ans avant Apocalypse Now, mais c'est vrai que quand on me parle d'une embarcation suivant le courant dans une jungle hostile et où la folie se fait de plus en plus présente, j'ai tendance à penser d'abord au sieur Coppola
J'ai pas compris ta deuxième phrase, t'as pas revu Aguirre depuis tes 12 ans ?

Oui on peut peut-être le voir comme ça pour les paroles, mais là à chaud les phrases toutes faites récitées par les deux femmes du style "J'espère que nos ennuis vont bientôt se terminer" d'une voix monocorde, ça a plus sonné à mes oreilles comme d'une grande banalité, détonnant avec l'atmosphère du reste du film, qu'autre chose...

Il ya le film sur Cabeza de Vaca sorti récemment, qui raconte une histoire proche avec un traitement comparable.

D'ailleurs, j'adorerais voir un film sur la Conquête du Mexique par Cortez : la manipulation des Aztèques par Cortez, l'hésitation des Mexicain sur le staut des envahisseurs (hommes ou dieux), les batailles de la noche Triste et le blocus de Mexico.

Mais ouais ! De toute façon la colonisation de l'Amérique latine c'est passionnant et ça a tout plein d'ingrédients pour faire des films attractifs (exploration d'une région sauvage, conditions difficiles, choc des civilisations, exotisme, boucherie...)

Pareil, je l'avais vu vachement jeune et j'avais trouvé ça bizarre mais assez chiant (comme Brazil qu'il faut absolument que je revoie).

Je l'ai revu depuis et à chaque fois c'est la claque. Cette atmosphère d'isolement, de fin du monde, les mecs crevant les uns après les autres. (le parallèle avec Apocalypse Now est, pour le coup, difficilement évitable) Et Kinski quoi, complètement habité.

La scène finale est gravée dans ma mémoire.
Maintenant il est dans mon Top 10 of all times.

Pour revenir sur le tournage et les innombrables engueulades entre Herzog et Kinski (tous deux mégalos et insupportables de toute façon), je plusune l'anecdote du fusil, et j'ai également lu je ne sais plus où qu'Herzog a insisté pour que les équipes s'enfoncent dans la jungle sans matériel moderne (hormis celui du tournage, quoi), complètement isolées.

Ce qu'il manque maintenant sur la colonisation de l'Amérique du sud c'est un film bien sauvage sur la cruauté des conquistadores qui s'amusaient à faire des broches d'enfants sur leurs piques pour la rigolade.
De quoi relativiser le mythe civilisateur, quoi.

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I am the constant. You were always a variable.

Ah et par rapport à la discussion des pages précédentes, ma version du film était en anglais, et ça semblait correspondre au niveau labial... Pourtant, la majorité des bandes-annonces et extraits dispo sur le net montrent un doublage allemand, je ne comprends pas bien ce choix...

Je crois que personne ne se fait d'illusions sur les conquistadors...

Mais ce qui m'intéressserait, c'est un point de vue plus nuancé, montrant ce à quoi ces types aspiraient (en gros les stratifications sociales étaient telles en Espagne que la guerre de conquête était le seul moyen que ces hobereaux avaient de devenir quelqu'un), le prosélytisme dont ils faisaient preuve allié à une vraie curiosité pour les peuples qu'ils envahissaient (parce que pour battre son ennemi, il vaut mieux le connaître) et la confrontation avec une civilisation par certains cotés très avancée (Mexico-Tenochtitlan était la plus grande ville du monde à l'époque, l'organisation théocratique était assez sophistiquée) et à d'autres très rétrograde (les sacrifices humains ou le fait qu'ils ne connaissaient ni la roue ni l'acier).

Et puis ça donnerait des scènes d'action/combat fabuleuses.

Personne se fait d'illusions mais personne n'a encore mis en scène cet accès de barbarisme typiquement occidental.

Quand aux empires conquis / détruits, ils étaient quand même pour la plupart en déliquescence lorsque les conquistadores ont débarqué (sinon ils auraient eu du mal avec 500 hommes, 100 fusils et 3 canons, même avec le rôle des maladies et de la différence technologique).

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En déliquescence, pas vraiment. Moins apte à la guerre et peu convaincus de la supérirorité que leur donnait leur nombre, certainement.

On a pas dû lire les mêmes livres. L'Empire Inca, ça se discute, mais de toute façon son étalement géographique était énorme et les conquistadores ont bien joué leur coup (en jouant sur les dissensions, en capturant Atahualpa et tout). L'Empire Azteque c'est une autre histoire par contre, et là, on peut clairement parler d'un Empire en grosse perte de vitesse qui n'attendait qu'un "black swan" pour s'écrouler.

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Je te laisse le temps d'éditer ou je dis tout de suite que Moctezuma était azteque et pas inca?