Forum de FilmDeCulte

le film était cité comme exemple dans un récent article "où sont passés les thrillers judiciaires ?" et effectivement, c'est un pur produit du hollywood disparu : un thriller judiciaire, donc - genre disparu, autour de 2 stars qui portent entièrement le film, original pour adultes, pur mid budget sympathiquement rentable - 45m de budget et 200 de recettes...
adapté de john grisham, qui a eu droit à 1 ou 2 adaptations par an entre 93 et 98, qui marchaient fort, puis ça s'est arrêté net en 2003 avec runaway jury. alors qu'il continue d'écrire la même chose, mais juste personne ne s'est dit depuis que ces films avaient laissé un bon souvenir, ça vaut peut être le coup de retenter le coup.

mais les modes passent et changent mais le savoir faire fondamental reste : cette capacité à proposer un produit parfaitement identifié et formaté, et réalisé avec un savoir faire incontestable de bout en bout.
l'intrigue ici est particulièrement solide : ça parle de 2 juges de la cour suprême assassinés, manifestement pour que le président puisse en renommer dans la foulée ce qui reconfigurera la cour. la subtilité est que si le clivage évident est sociétal, le complot est en fait motivé par du big business, et ça part dans le financement des campagnes, tout ça. ça parle très efficacement des institutions us et de leurs problèmes, tout en étant parfaitement intégré à l'histoire. l'idée d'une jeune étudiante qui décode le truc est vraiment efficace et bizarrement crédible, la manière dont ça dérive en film de cavale est attendue mais sympa. le problème est plus dans le personnage du journaliste, resucée par très inspirée et totalement dépassée de la figure des hommes du président, le journaliste pur et sans reproche qui fait triompher la justice et la vérité avec un seul article. ça ne correspondait déjà plus forcément à grand chose à l'époque, et c'est surtout décevant qu'il succombe à la glorification sans nuance de cette institution-là alors que toute l'histoire tient sur l'analyse de la corruption subtile de toutes les autres.

à côté de ça, denzel et julia sont 2 sacrées movie stars même quand ils font le strict minimum comme ici, pakula fait son job en mettant 0% de son âme mais ça n'est pas ce qu'on lui demande, tous les codes de l'époque sont scrupuleusement respectés - y compris, j'imagine ce rythme un peu lent et son bon quart d'heure en trop -, c'est agréablement ridicule par moment, ça rendra forcément un peu nostalgique toutes les 90s bitches et la parfaite soirée de divertissement que ça procure confirme qu'il n'y a aucune sorte de raison d'avoir totalement laissé tomber le genre, avec ce réel plus du discours sur les institutions qui fait aussi penser qu'on peut dire des trucs intéressants à travers le genre et une bonne intrigue.

Je me rends compte que je ne l'ai jamais vu, même dans ma période 2009-2011 rattrapage de tous les thrillers judiciaires.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Pas vu depuis longtemps mais j'en garde le souvenir d'un film faible, grosse déception alors que j'adore le genre, que j'aimais les deux Grisham de Schumacher et surtout que Les Hommes du Président était déjà un de mes films préférés.

La fin de carrière de Pakula, c'est très triste.

Dans ce registre, je trouve son Présumé innocent plis solide comme pur thriller.

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Typiquement le film que je voyais passer gamin à la télé, jamais regardé que par extraits qui me restent encore en tête aujourd'hui (genre la dernière scène avec l'acteur qui jouait le père dans Maman j'ai raté l'avion : je me souviens encore de mon incompréhension face à ce grand écart angoissant de genre et d'interprétation). Pas dit que le regarde pas en entier grace à toi, tiens, même si Ennemi d'état reste sans doute ce qu'il y a de mieux niveau pulp parano 90's.



Oui, c'était déjà sûrment un peu ringard à l'époque qui laissait la part belle aux avocats entre JFK (bon, procureur mais on est pas loin), Des hommes d'honneur (quel plaisir), et, pour rester chez Grisham, La firme ou Le droit de tuer ? (lol). Plus personne ne mord à ce storytelling là, à part peut-être Edwy Plenel dans son salon le dimanche soir, et ce n'est pas pour rien que bien des films plus récents sur le journalisme héroïque remontent systématiquement dans le temps (The Post, Zodiac etc.) : la presse écrite se caractérise maintenant, et depuis longtemps, par son inaptitude à assumer ses responsabilités dans la crise de confiance politique généralisée.

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T'as le correct (et plus "affaire récente") Spotlight qui a remporté un Oscar.
Sinon The Lincoln Lawyer a eu un succès suffisant pour être décliné en série.

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J'avais entendu parler de Spotlight en effet il y a quelques mois, lors d'une série d'émissions à la radio sur les crimes sexuels dans l'Eglise aux US. J'y jetterai un oeil aussi, merci de me rappeler son existence.

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Oui j'étais très surpris de l'avis de certains foruméens ici qui le cultifiaient un peu, alors que ma session de rattrapage l'année dernière a été assez violente...

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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Tout s'explique.
John Heard, acteur emblématique de deux films 70's de Joan Micklin Silver, vu ensuite aux côtés de Jeff Bridges dans Cutter's Way, Nastassja Kinski dans La Féline et Tom Hanks dans Big (sans oublier After Hours et C.H.U.D.).

Un des meilleurs personnages de la saison 1.

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