Forum de FilmDeCulte

Les maximonstres dans le bayou vus par une fillette élevée dans cette jungle dévastée par un père alcoolo. Enorme triomphe de ce début de festival, inouï dans sa manière de réanimer le merveilleux et candidat incontournable à la caméra d'or, ces bêtes indomptables ont déjà marqué de leurs empreintes le festival.
5/6

Mon film préféré de Cannes cette année. Label Kokoff-larme-qui-coule.

Rattrapé le film à Paris et forcément après avoir été chauffé à blanc par tout le monde j'en sors assez déçu.
Le film est très beau visuellement, il a un vrai univers déglingué mais poétique. Ca fait penser au David Gordon Green des débuts.
Mais je trouve que l'aspect conte n'est pas poussé à bout et que du coup le film est un peu en équilibre entre son penchant poétique et parabolique et sa description réaliste d'une vie quotidienne difficile. Du coup on a un enchaînement de scènettes inégales avec des articulations finalement très artificielles et au final je trouve le film mal branlé, fonctionnant uniquement par petites touches mais pas dans son ensemble.
Il y a des choses très belles et très émouvantes mais un peu dispersées c'est dommage.
Après le réal a un vrai talent mais bon, l'overbuzz est un peu exagéré je trouve.

4/6

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CroqAnimement votre

Ah moi plus j'y pense, plus j'aime ce film.

Moteur mon ami : Les Bêtes du sud sauvage en français.



Je kiffe le merveilleux au cinéma, et avec Bilbo et Pi, c'est le troisième candidat de Noël à essayer de chopper cette magie à l'écran. J'attendais de pied ferme.

Y a deux mouvements dans ce film. D'un côté il y a l'univers ultra-cohérent. La pauvreté Crusoé du village, l'isolement, et l'ouragan permettent au réalisme de se distordre assez pour intégrer le conte et le fantastique tout en douceur. Je trouve ça très harmonieux, ça permet au film de conserver un vrai premier degré (là où le bric-et-broc aurait pu virer à la foire d'antiquaire un peu distante). Le terreau est bon.

De l'autre, il y a ce que Déjà-vu nommait très justement "l'indie cute", à savoir une sorte d'académisme qui empêche au potentiel d'exploser. Utilisation facile de la musique, aphorismes mignons à deux balles, voix-off sur-présente, émotion facile à base de gimmicks... Malgré la surcharge d'énergie qui émane du monde bricolé et des acteurs, tout se retrouve assimilé par un petit système qui nous fait comprendre, au bout de 5 minutes, qu'on ne sera pas surpris. Que le film ne cherchera jamais à se dépasser, en somme. Ça se sent particulièrement dans le final où un embryon de mouvement épique est tué dans l’œuf, le réal étant tout occupé à refermer sa boucle en bon premier de la classe.

Au final, je ne sais pas trop lequel de deux mouvements l'emporte. Y a de très jolies moments, mais toujours un peu en deça de leur potentiel.

Sinon, encore un film de fin du monde, les thésards de tous pays vont être ravis.

Je t'en foutrais des aphorismes mignons à deux balles.

Oh je t'en prie, le "morceau de puzzle dans un grand univers" et consorts, bien répétés avec la musique victorieuse, on dirait une pub levis...

C'est la petite fille qui dit ça, je trouve ça justement merveilleux de symbolisme enfantin. Sinon l'histoire du réal est assez passionnante, ce n'est pas du tout un premier de la classe comme peut l'être, je sais pas, le fils de Reitman.

Nan mais sa vie a rien à voir là-dedans : je dis "premier de la classe" dans le sens où, par pas mal d'automatismes de narration, il rentre droit dans les chaussons que des décennies d'indés US ont préparé pour lui.

Quant aux aphorismes, certes ça sort de la bouche d'un enfant, mais je trouve que c'est justement un peu l'excuse rêvée pour se permettre une certaine niaiserie. Est-ce que le film porte un regard sur cette petite fille durant ces déclarations en voix-off, quelque chose qui pointerait du doigt à ce moment-là : "regardez, elle est naïve, elle a partiellement tort" ? Non c'est pas le but. Je dis pas que tout est à jeter de ce point de vue là, mais ça donne des moments maladroits pas très heureux.

je trouve justement ça touchant, un côté Max et les Maximonstres. Pour le côté automatisme de la narration, je trouve que le film se permet des choses - l'ouverture façon course au folle, le climax de la tempête qui arrive finalement assez tôt, la scène dans le bordel.
ça m'a fait penser à Ponyo.

Aussi, tiens.

Et tu n'aimes pas Ponyo, homme sans coeur ?

Je trouve que c'est la preuve que Miyazaki vieillit. Des grands moments mêlés à une flemme pépère, et à un manque d'ambition récurrent.

Donnez moi mon sabre.

Pour en faire un sidekick façon Calcifer ?